L’atelier de Kremnica et sa production 0 1 0 2 e r b m e v o n E P P I L I H P ---N A E J T E R R E P r a PPPP Parmi les nombreux ateliers tchécoslovaques décrits précédemment, aucun n’a actuellement d’activité monétaire. Un seul se maintient dans un cadre de ville musée : Kremnica. Cet atelier qui changea cinq fois de nationalité au cours du XXe siècle et connu sous trois noms frappe toujours monnaie depuis le début du XIVe siècle. Ducat typique de la production de Kremnica frappé pour Matthias Corvin (1458-1490). Revers, écartelé des armes de Hongrie avec en 1 les bandes de Hongrie ancien, en 2 la croix patriarcale de Hongrie moderne, en 3 le corbeau emblème de la famille Corvin et en 4 le lion de Bohême. Av, 21 mm, 3,47 gr. Classical Numismatic Group INC I Le temps du florin et du gros La Slovaquie actuelle est un pays montagneux, ceint par le massif des Carpates. Dès l’époque celtique, au IVe siècle avant notre ère, le métal des premières monnaies frappées dans cette région sera arraché aux entrailles des montagnes. Du IVe au Ier siècle avant notre ère, une bonne dizaine d’oppida frappèrent monnaie dans tout le pays prenant comme modèle les tétradrachmes d’argent et statères d’or que les mercenaires celtes recevaient en paiement de leurs employeurs macédoniens. Ces activités monétaires prirent fin à l’arrivée des Germains. Quand les Romains s’implanteront en Slovaquie à l’époque d’Auguste, ils se borneront à l’occupation de la région de Bratislava. La ressource principale convoitée en ses confins, le limes romain était surtout l’ambre et à notre connaissance, il n’y eut pas d’exploitation métallifère importante. Après la fin de l’Empire Romain, de multiples peuples se succédèrent dans cet espace. Les Slaves s’installent comme sédentaires à partir du VIe siècle tout en étant tributaire des nomades Avars. La défaite de ces derniers face à Charlemagne en 796 permit aux Slaves de retrouver une autonomie. la Grande Moravie est alors le premier royaume slave christianisé qui se constitue au début du IXe siècle, mais celui-ci est balayé au siècle suivant par les nomades hongrois. Ceux-ci s’installent à demeure dans le bassin des Carpates fondent un royaume chrétien au XIe siècle. Les Byzantins comme les Francs avaient alors à cœur de christianiser les derniers païens d’Europe pour augmenter leur sphère d’influence. Dans ce jeu, la Hongrie devint catholique, même si de nombreux sujets orientaux dépendaient de l’Eglise Orthodoxe car le royaume comprendra à son âge d’or nombre de pays actuels (Croatie, Hongrie, Slovaquie, partie de la Roumanie, de l’Ukraine et de la Serbie). La Slovaquie, bien que peuplée majoritairement par les ancêtres slaves des Slovaques, sera dominée par les Hongrois jusqu’en 1918 sous le nom de Haute-Hongrie. Couronne commémorative frappée à Kremnica en 1896 célébrant le millénaire de l’arrivée des Hongrois dans le Bassin des Carpates. A l’avers François-Joseph portant la couronne de saint Etienne, au revers, une allégorie féminine conduit Arpad, chef des tribus magyares. Ar, 5 gr, 23 mm. JPP La production monétaire hongroise, comme la production monétaire occidentale, se contenta de deniers de plus ou moins bon argent jusqu’au XIIIe siècle. A partir de 1250, l’or est à nouveau frappé en Occident, particulièrement en Italie, à Gênes et Venise, mais surtout à Florence dont le florin deviendra la monnaie de compte et d’échange européenne du Bas MoyenAge. Ce besoin de monnaies d’or s’accompagnait également de monnaies d’argent plus lourdes pour les paiements de tous les jours, face à la dégradation du denier. Le royaume de Hongrie est alors un royaume aux dynasties souvent changeantes, largement accueillant à ses voisins occidentaux comme orientaux. Le roi Charles-Robert de la famille française d’Anjou, est élu à la tête du royaume en 1308. Ce cousin de Louis IX, dont les parents avaient été rois de Naples, apportera lors de son long règne (1308-1342) nombre d’innovations italiennes, notamment monétaires. Le potentiel minier impressionnant de la HauteHongrie sera mis en valeur par les mineurs allemands. Ces pionniers de l’exploitation minière se répandirent partout en Europe Centrale, perfectionnant leurs techniques. Un district minier se forma en Slovaquie autour de Banska Bystrica : le site de Kormoczbanya, nom hongrois de Kremnica, fut choisi pour y installer l’atelier monétaire à cause de sa mine d’or produisant alors environ 140 kilos par an. Une première charte de 1328 concédée par le roi Charles-Robert, accorda ses premiers privilèges à la ville. Kormoczbanya allait s’affirmer peu à peu comme le principal atelier monétaire de Hongrie. Kormoczbanya obtint une place de choix dans les réformes administratives du roi angevin. Celles-ci découpent le royaume en dix grandes circonscriptions dont deux en Slovaquie, Kremnica et Smolnik partageant l’actuelle république en deux. L’atelier dépendra ainsi de trois personnages : le comte de la chambre, responsable administratif royal pour la circonscription, le représentant du trésorier royal et le représentant de l’archevêque d’Eztergom, premier ecclésiastique du royaume. En 1400 s’y adjoindra un représentant des bourgeois de la ville et des entreprises minières. Ces personnages doivent être présents à l’ouverture et à la fermeture des coffres ou sont déposés les précieux coins monétaires et les poids et mesures, certifiant ainsi la légalité de la monnaie produite. Des essayeurs surveilleront également la qualité du métal et la conformité du poids des monnaies. Le premier comte de la Chambre est un italien spécialiste de la chose monétaire, Hippolyte Bardi, issu d’une grande famille florentine. Comme toutes les villes minières de l’époque, Kormoczbanya est cosmopolite et accueille des habitants d’origine allemande, slave et hongroise. En 1424, le roi Sigismond de Luxembourg donna les revenus et l’administration de l’audience de Kremnica à sa seconde épouse, Barbora Celjksa. Il devint d’usage dès lors pour la reine de Hongrie de bénéficier de ces revenus. L’administration des mines ne relevant pas directement de l’administration royale, celle-ci demeure peu connue. Les chartes nous renseignent par contre sur les employés de la Monnaie qui font figure de privilégiés, disposant de leur guilde et de leur justice. Au XIVe siècle, 120 travailleurs en dépendent ce qui représente en termes d’effectifs un des premiers ateliers monétaires européens. En 1548, dans l’inventaire de l’atelier le plus ancien qui nous est parvenu, ils étaient encore une centaine, comptant des cochers, gardes et cuisiniers mais surtout 63 monétaires. Ces employés étaient rémunérés à la pièce, recevant un taux fixe d’une valeur de 8,35 % sur l’argent monnayé en 1391. Florin de Louis de Hongrie (1342-1382). Avers, armoiries royales dans un hexalobe : LODOVICVS DEI GRACIA REX. Revers, saint Jean-Baptiste entouré de la légende S. JOHA NNES B, couronne à gauche de la tête et tête de maure au pied droit, différent du maître de la monnaie de Buda ou de Pecs, Jacob Saracenus. Frappé de 1353 à 1357, 3,55 g 21 mm. CNG INC Dans les années 1350, deux monnaies principales se dégagent : le florin et le gros. Le florin d’or n’est pas une spécificité de l’atelier, mais Kremnica, la seule mine d’or importante du continent européen, peut-en produire en grandes quantités. Peut-être 400 000 par an au début du XVe siècle. Juste retour des choses, le florin hongrois recevra le surnom de ongria dans la péninsule italienne au XVe siècle. L’or qui recommence a être frappé en occident à partir des années 1250 provenait alors pour l’essentiel d’Afrique subsaharienne, désignée sous le terme générique de Soudan. Le florin est frappé dès le début des années 1320, reprenant le type florentin : saint Jean-Baptiste au droit, lis au revers mais avec la titulature du roi de Hongrie. Sous le règne de Louis premier (1342-1382), le type qui va devenir le florin hongrois se précise. Il présente au droit à la place de saint Jean-Baptiste, le saint national, saint Ladislas. Ce roi hongrois de la première dynastie des Arpad régna à la fin du XIe siècle et sera canonisé dès 1198. Il est représenté couronné et dûment doté de sa hallebarde et d’un globe crucifère. Le revers présente les armoiries constituées des bandes de Hongrie et du semé de fleur de lys de la maison d’Anjou. La légende de l’avers porte la mention de saint Ladislas, la titulature royale occupant le revers. Ce type fait sa première apparition en 1357 et se maintient pendant plus d’un siècle, les armoiries changeant toutefois avec les nombreuses dynasties qui vont se succéder jusqu’au règne de Matthias Corvin (1458-1490). Celui-ci sera le dernier roi d’Europe centrale à faire reculer l’avance inexorable des Ottomans. Dans cette mission, la Vierge Marie était considérée comme un recours de choix et à partir de 1470, on vit sa figure devenir quasi omniprésente sur toutes les monnaies hongroises. Saint Ladislas se maintenait au droit et la titulature du roi accompagnait la figure de Marie. Plus largement, on désigne les florins hongrois à partir du XVe siècle plutôt sous le nom de ducat. Sa finesse en or se maintiendra à 989 pour 1000 soit 23 carats et 9 grains pour un poids de 3,548 grammes. Ducat de Sigismond Ier (1387-1437). S.LADISL AUS.REX autour d’un saint Ladislas, lettres I.V pour le comte de la Chambre de Buda Jacob Ventur (1394 à 1396) ; + SIGISMUNDI.D.G.RUNGARIE autour d’un écartelé des armes de Hongrie ancien et de l’Empire. S.LADISL AUX.REX autour du saint roi. Av 3,56 g, 21 mm. CNG INC Ducat de Matthias Corvin (1458-1490) frappé à Kremnica en 1472 par le comte de la Chambre Johannes Constorffer. •MAThIAS• D G•R•VNGARIE• Vierge à l’enfant flanquée de deux vases de fleurs, un corbeau en dessous. Saint Ladislas. Av, 3,54 gr, 21 mm. CNG INC Autre monnaie emblématique de l’époque, le gros, le garas, multiple du denier faisant son apparition dans tous les royaumes européens. Des experts de la ville de Kutna-Hora en Bohême, célèbre pour son gros, président à cette naissance. La monnaie pèse 3,41 grammes pour 3,19 de fin et commence a être frappé en 1329 à Buda, 1340 à Kremnica. Si elle fut frappée sur le modèle du gros de Prague en terme de poids, son esthétique la rapproche des monnaies d’Italie et de Provence : les carlins. Sur ces gros, la figure du roi contemporain et non saint Ladislas trône, dûment doté des regalia : couronne, globe et sceptre. Le revers présente les armoiries parfois surmontée d’un heaume. La production d’argent étant très variable, la frappe de ces monnaies connaît une éclipse centenaire de Louis d’Anjou à Matthias Corvin ou, comme sur le florin, la Vierge fera son apparition au droit au détriment cette fois de la figure du souverain. A l’époque de Charles-Robert un florin vaut 16 gros, chaque gros valant six deniers et un denier deux oboles. La frappe de quatre monnaies différentes suffit aux besoins monétaires. Le florin au cours de 96 deniers au milieu du XIVe siècle grimpera jusqu’à 500 deniers au siècle suivant avant de se stabiliser autour de 200 à 300 deniers. Denier de Matthias Corvin frappé à Kormoczbanya en 1489. Le corbeau de la famille Huniday (Corvin) est au centre de la composition armoriale. Ar, 0.56 gr, 14 mm. JPP Les deniers de la même période présentent une iconographie très riche avant de se recentrer à la fin du XIVe siècle sur les armoiries, puis sur la figure de la Vierge Marie au droit. Sous le règne de Matthias Corvin, la lettre d’atelier se répand distinguant les émissions, même si l’atelier de Kremnica reste de loin le principal devant Kosice et Bratislava. A partir de 1504, le royaume de Hongrie est le premier royaume en Europe à dater toutes ses monnaies. Denier de Ladislas Jagellon (1490-1516) daté de 1507. L’aigle polonaise des Jagellon est au centre de la composition héraldique. Ar, 14 mm, 0.60 gr. JPP Une autre monnaie d’argent fit une courte apparition à partir de 1499, le florin d’argent, sous le règne de Ladislas Jagellon (1490-1516). Le pouvoir fort incarné par Matthias Corvin a fait place à une monarchie faible incarnée par un roi issu de la dynastie royale polonaise. Cette pièce d’argent rarissime, équivalente par son poids d’argent à la valeur du florin d’or, sera connu sous le nom de thaler Thurzio, nom du comte de la chambre figurant en toutes lettres sur la monnaie. Celle-ci présente une figure équestre de saint Ladislas avec dans un coin à gauche la vierge à l’enfant. Le revers présente les grandes armes de Hongrie, et parfois les armes du comté de Foix ! En effet, le roi de France Charles VIII avait arrangé le mariage du roi de Hongrie Ladislas avec sa parente Anne de Foix, qui fut donc l’heureuse bénéficiaire de la zone minière. Cette monnaie semble toutefois avoir rempli une fonction de médaille. Les sept variétés que nous connaissons, frappées de 1499 à 1507 ne sont pas du tout au même poids. La monnaie est une des premières pièces de l’atelier attribué à un graveur particulier du nom de maître Claus. La défaite de Mohacs face aux Turcs en 1527 qui vit la mort du roi Louis II Jagellon et de nombreux nobles hongrois ouvrirent la Hongrie actuelle aux Turcs et ce qui restait du royaume de Hongrie, à la tutelle des Habsbourg pour près de quatre siècles. Vue de la grande place de Kremnica depuis la tour du château. JPP II Florins d’or et d’argent Louis II Jagellon étant mort sans enfant, le frère cadet de Charles Quint, Ferdinand (15031564) est élu roi de Hongrie et de Bohême en 1527 en vertu du pacte mutuae successionnis signé en 1515 entre les deux monarchies. Un double mariage unissant d’une part Ferdinand de Habsbourg et Anne Jagellon, d’autre part Louis II Jagellon à Marie de Habsbourg renforçait ces liens. Frère de Charles Quint, petit-fils des Rois Catholiques d’Espagne et de Maximilien Ier de Habsbourg il deviendra finalement empereur lors du retrait de Charles Quint en 1558. On peut le considérer comme le véritable fondateur de la monarchie autrichienne, un homme décidé qui entend mettre au pas des nobles hongrois très indépendants, habitué à une monarchie très faible. Cette élection n’est pas au goût d’une partie de cette noblesse qui fera sécession en élisant comme roi Jean Zapolya (1526-1540). Suite à la prise de Buda par les Turcs en 1541, le royaume de Hongrie historique est divisé en trois parties. La partie contrôlée par les Habsbourg, la Hongrie royale, forme un croissant reliant la Croatie aux frontières orientales actuelles de la Slovaquie en passant par une étroite bande de terre sur le territoire hongrois actuel. A l’extrémité de ce croissant commence la Transylvanie, partie occidentale montagneuse de l’actuelle Roumanie. Ce territoire est marqué par une très grande diversité ethnique et par la domination politique des Hongrois. Celle-ci deviendra une principauté indépendante vassale des Turcs. Son premier souverain est Jean Zapolya et ses successeurs seront élus par la noblesse locale. Autre facteur important de différenciation, les Hongrois de Transylvanie deviendront majoritairement calvinistes alors que les habitants de la Hongrie royale restaient majoritairement catholiques. Enfin, la Hongrie dépendant directement des Turcs sous la forme d’un pachalik qui représente les trois-quarts de l’actuelle république. Denier de Maximilien II (1564-1576) frappé à Kremnitz en 1567. L’écu bandé d’Autriche est au centre de la composition héraldique. Ar, 0.45 gr, 16 mm. JPP En 1548, Ferdinand rachète pour 54 000 florins les droits que sa sœur, reine veuve de Hongrie, possédait sur Kremnitz, nom allemand de la ville qui s’impose avec les nouveaux maîtres. La direction du secteur minier échappe à Kremnica pour se recentrer un peu plus loin, à Banska Stiavnica où les filons sont plus importants. Le comte de la chambre s’y établit désormais laissant un vicomte de la chambre à Kremnitz. La véritable direction de la mine se déplace à Vienne, aboutissant à terme à la perte du privilège de monnayage exclusif des métaux extraits localement en 1635. Ceux-ci vont désormais largement alimenter les ateliers monétaires de Vienne et de Graz. Le secteur minier étant à la frontière des provinces hongroises occupées par les Turcs, il sera protégé par un impressionnant réseaux de châteaux et de forteresses que l’on désigne parfois sous le nom de ligne Maginot slovaque. Ce réseau ne fut pas toujours très efficace : de 1620 à 1622 et de 1704 à 1707, l’atelier de Kormoczbanya frappera monnaie pour les troupes des princes transylvains Gabriel Bethlen puis de François Rakoczy. Les changements n’affectent pas le monnayage dans un premier temps. Toutefois, la seconde moitié du XVIe siècle est marqué par un développement considérable de la frappe de médailles. Les maîtres graveurs de la Monnaie consacrent autant de temps à la monnaie royale qu’à la confection de multiples médailles pour des instances très diverses et sur des métaux variés : médailles de prestige en or ou médaillettes religieuses. Si les graveurs ne signent pas encore leurs monnaies, ils connaissent toutefois une grande promotion sociale. Le premier grand graveur que nous connaissons est Christoph Füssl mort en 1561. Parmi les productions de médailles internationales, on peut citer le modèle de la médaille de saint Georges due à Daniel Haller au début du XVIIe siècle, médaille que l’on retrouve partout en Europe frappée dans tous les métaux. Ces graveurs se partagent les fonctions officielles de la Monnaie mais également les magistratures de la petite ville. Le thaler apparaît vraiment en 1554 mais ne sera toutefois que peu frappé jusqu’au règne de Rodolphe II (1576-1608). C’est sous ce long règne que le gisement d’argent de Banska Stiavnica décupla sa production. Désormais, une moitié du métal sera consacré à la frappe du thaler et l’autre moitié à ses divisionnaires : demi, quart, gros, deniers et oboles. De fait, les divisionnaires sont peu frappées à l’exception du denier qui forme la majorité des petites monnaies. Le thaler s’échange pour une valeur de 100 deniers. A gauche, l’ancien château médiéval et à droite le nouveau château (fin XVIe siècle) défendant la ville argentifère de Banska Stiavnica. JPP Représentation imprimée de deux thalers monnayés à Kremnitz dans les années 1550 ; tirés d’un livre de changeurs de la fin du XVIe siècle. Deutsche fotothek Le thaler de Kremnitz trouve sa voie dans le commerce international aux côtés du ducat. Ce thaler, encore frappé au marteau, présente à l’avers le buste de l’empereur avec à droite une minuscule vierge à l’enfant et à gauche une toute petite cotte d’armes de Hongrie (en 1 les bandes d’Hongrie ancien, en 2 la croix patriarcale de Hongrie moderne, en 3 les têtes de lion de Dalmatie et en 4 le lion de Bohême puisque les royaumes de Bohême et de Hongrie sont associés depuis le règne de la dynastie des Jagellon). Le revers présente l’aigle bicéphale couronné avec les insignes impériaux : épée et sceptre dans les serres, globe crucifère sur la poitrine de l’aigle. Thaler de Rodolphe II frappé à Kremnitz en 1579. Avers : RUDOPLH(us).D(ei).G(racia).RO(manorum).IM(perator).S(emper).AV(gustus).GER( mania).HVN(garia).BOH(emia).REX.Revers:ARCHIDVX.AVS(triae).DVX.BURG(ondi ae).MAR(grave).MORA(viae)1579. Ar 28.56 gr, 40 mm JPP Le ducat change également d’aspect à la fin du règne de Rodolphe. Le saint hongrois fait place à l’effigie en pied du souverain, la Vierge se maintient au revers et se voit même désormais saluée du titre de sainte patronne de la Hongrie, comme sur les deniers. C’est sous le règne du frère de Rodolphe, Matthias (1608-1619) que se pérennise la transformation. Le monnayage ne changera plus jusqu’au règne de Léopold premier (1657-1705) à l’exception du taux de fin du métal et du cours des monnaies, suite à la crise de la Guerre de Trente Ans (1618-1648). C’est sous le règne de Léopold que l’atelier monétaire connaîtra des transformations importantes, même si la résistance des ouvriers face aux nouvelles techniques fut conséquente. Ainsi, la frappe aux rouleaux y fit son apparition en 1660, soit presque un siècle après sa diffusion dans les premiers ateliers autrichiens. Néanmoins en 1692, 11 de ces machines fonctionnaient à l’atelier, permettant la frappe de millions de thalers et de demi-thalers. Leur production connût un pic de 1690 à 1703, servant à la reconquête par les troupes autrichiennes de la Hongrie actuelle. La Transylvanie est également réunie à la Hongrie royale en 1699. Ces monnaies restaient très proche des monnaies de Rodolphe II avec la présence de la petite vierge et de la petite cotte d’arme hongroise de chaque côté du portrait. Florin ou demi-thaler de Léopold. Avers : LEOPOLD(us).D(ei).G(racia).R(omanorum).I(mperator).S(emper).AV(gustus).GE(rm ania).HV(ngaria).B(ohemia).REX.Revers:ARCHIDVX.AV(striae).DV(x).BU(rgondiae). MAR(grave).MORA(viae).CO(mitus).TYR(olis) 1698. Ar 14,41 g 31 mm. JPP La frappe plus moderne au balancier (ou écrou) est introduite en 1710 et Kremnitz est alors le premier atelier des Habsbourg à en profiter, bien que ces machines fonctionnent surtout à partir des années 1750. On compte alors 16 presses à écrous en fonctionnement pour 5 à Vienne et 3 à Prague à la même période. La tranche en relief fait son apparition ces mêmes années grâce à l’introduction de la virole brisée. La devise de Marie-Thérèse « clementia et justitia » orne désormais la tranche des florins et thalers. Sous l’étroite dépendance de Vienne, l’atelier est devenu le plus prolifique de l’Empire ainsi qu’à la pointe de la technique de l’époque. « Maalkontentenguledn » frappé de 1703 à 1707 par les insurgés hongrois de François Rakoczy. Kormoczbanya, Ar 14 g 38 mm Les ducats sont bien entendus toujours frappés, ainsi que le denier et, l’obole mais l’empereur désire aligner le monnayage hongrois sur celui de l’Empire et de son thaler divisé en 120 kreuzer. Les kreuzer, frappés en coupures de 15, 6, 3, 2 et 1 font ainsi leur apparition dès les années 1660. Le buste impérial occupe l’avers et la vierge à l’enfant, dont le concours dans la reconquête du pays est toujours invoqué, se retrouve au revers. Cette typologie sera prééminente jusqu’à la fin du règne de Marie-Thérèse (1740-1780), même si à partir des années 1750 on aura recours à des divisionnaires exprimés en pièces de 5, 10 et 20 kreuzers. Les bronzes font également leur apparition pour les deniers à partir de 1760. En 1751, l’atelier comptera 84 employés à temps plein dont 35 monétaires. L’école des mines de Banska Stiavnica est créé dans les mêmes années, formant des spécialistes hautement qualifiés. Pièce de 15 kreuzers/krackjars frappé à l’effigie de Marie-Thérèse pour la Hongrie. Kremnitz (différent KB), 1743. Ar (563/000), 6,40 g, 27 mm .JPP Sous le règne de Joseph II (1780-1790), le mouvement de centralisation se continue, reflété dans le monnayage. Seul le monnayage destiné aux possessions italiennes ou de l’actuelle Belgique garde un peu plus de singularité, monnayage qui pourra également être frappé à Kremnitz. Toutes les monnaies divisionnaires portent désormais le portrait de l’empereur et l’aigle impérial au revers, l’atelier étant distingué par une simple lettre, B en l’occurrence, et la signature du maître d’atelier. Le monnayage hongrois connaît toutefois deux exceptions. L’or collecté à Kremnitz sert à la confection de ducats propres à l’empire frappés désormais à l’effigie de l’empereur et à l’aigle bicéphale mais le ducat classique reste monnayé, considéré désormais comme monnaie de commerce à part entière. Le thaler, son demi et son quart restent toutefois frappés à la vierge et aux armoiries hongroises simplifiées mais accostées des deux anges qui auraient apporté, selon la légende la couronne de saint Etienne, couronne nationale hongroise, symbole de la permanence de l’Etat Hongrois. Quart de kronnenthaler frappé pour les Pays-Bas autrichien et le Milanais à la monnaie de Kremnitz (différent B) en 1788. Au revers la croix de saint André bourguignonne et le briquet de bourgogne. En haut, la couronne impériale, à gauche la couronne hongroise, à droite la couronne de Bohême et enfin le collier de la toison d’or. Ar, 7,36 g, 30 mm.JPP Florin ou demi-thaler frappé à Vienne pour la Hongrie en 1786. Ar, 14,03 g, 34 mm. JPP Le monnayage hongrois continuera ainsi jusqu’au tout début du XIXe siècle ou les guerres napoléoniennes accélèrent le processus de centralisation se maintenant sous le gouvernement de Metternich. De 1800 à 1848, les monnaies de l’atelier sont uniquement distinguées par la présence de la lettre B à quelques exceptions. Le ducat est toujours frappé au type ancien et à partir de 1830, la vierge occupe à nouveau le revers des petites monnaies d’argent de 10 et 20 kreuzers et de rares thalers et demi-thalers. En 1848, l’empire est malmené de toute part et les Hongrois se soulèvent à nouveau. Dans un premier temps, un gouvernement national reconnu par l’Empereur émet des monnaies en 1848. Ses monnaies de 10, 20 kreuzers et des ducats sont toujours au nom et à l’effigie de l’Empereur mais en langue hongroise. La même année, la Haute-Hongrie rentre sous le giron des Habsbourg mais les indépendantistes hongrois se radicalisent. La révolte sera matée l’année suivante suite à l’intervention des Russes. Dans le premier tiers du règne de François-Joseph (1848-1916), sous le ministère absolutiste du baron Bach, le monnayage hongrois est complètement intégré au monnayage impérial. A partir de 1857, un nouveau thaler plus petit basé sur l’étalon prussien, le vereinsthaler, valant un florin ½ devient la monnaie de référence entre l’empire d’Autriche et tous les Etats Allemands. La part des monnaies d’or est dérisoire, même le ducat de Kremnitz disparaît. Mais la défaite de l’Autriche et des Etats allemands face à la Prusse à Sadowa en 1866 va bouleverser les choses. Deux monnaies de 20 kreuzers/krackjars pour Ferdinand. Le modèle de 1847 est en latin, celui de 1848 en langue hongroise. Ar (583/000), 6,68 g, 27 mm. JPP III De la couronne à l’euro, des monnaies frappées par des autorités très diverses Le compromis austro-hongrois de 1867 rétablit une large autonomie du royaume de Hongrie tout en laissant celui-ci à la dynastie des Habsbourg. On parle désormais de Cisleithanie pour la partie autrichienne, de Transleithanie pour la partie hongroise. Si la réputation de prison des peuples accolée à la double monarchie est fausse pour la partie autrichienne, elle se révèle assez vraie pour la partie hongroise. Pendant que les Polonais ou les Tchèques accédaient à plus d’autonomie sous la domination autrichienne, les Slovaques et les autres nationalités à l’exception des Allemands n’avaient le droit à rien en Hongrie. Les Hongrois tentèrent d’imposer leur langue à tous les peuples qu’ils dominaient et on la retrouve désormais sur toutes les monnaies ou elle remplace le latin à partir de 1868. Ducat de François-Joseph frappé en 1868. Av, 3,49 gr, 20 mm. 5 couronnes commémorant les quarante ans du couronnement de FrançoisJoseph comme roi de Hongrie, Kormoczbanya, 1907. Ar, 24 gr 36 mm. JPP D’importants travaux ont lieu pour augmenter les capacités de production et centraliser toute l’activité de monnayage à Kormoczbanya. L’atelier transylvanien de Nagybanya avait été fermé en 1851, l’autre atelier hongrois, celui de Karlsburg, aujourd’hui Alba Iulia situé également en Roumanie fut fermé en 1871. L’unique atelier dépendra désormais de la direction du ministère des finances hongrois. Les quatre variétés de forint frappé à Kormoczbanya de 1869 à 1891 On trouve pour le premier les armoiries de Hongrie ancien et de Hongrie moderne avec les anges comme portants. Ensuite, on retrouve ces armes sur le tout avec en 1 de Croatie, en 2 de Dalmatie, en 3 d’Esclavonie et en 4 de Transylvanie avec pour le dernier modèle, enté en pointe l’aigle bicéphale de Fiume. Ar, 12,34 gr, 29 mm. JPP Les monnaies frappées alors à Kormoczbanya ne sont pas très variées. Elles sont constituées principalement des monnaies d’or associées à l’Union Latine, de monnaies de 4 florins/10 francs et 8 florins/20 francs, le ducat qui fait son retour, le florin d’argent et quelques divisionnaires. La réforme monétaire de 1892 va donner plus de travail à l’atelier qui s’est agrandi suite aux travaux des années 1880. La couronne d’argent, krone en allemand, korona en hongrois remplace le florin. Elle est désormais fixée sur l’étalon or, comme toutes les monnaies européennes. De 1892 à la toute fin du XIXe siècle, l’atelier va donc frapper d’énormes quantités de couronnes en argent, divisionnaires en nickel de 10 et 20 filler, divisionnaires en bronze de 1 et 2 filler ainsi que des monnaies d’or de 10 et 20 couronnes reprenant le buste en pied du ducat. Les pièces de cinq couronnes et 100 couronnes vont s’y ajouter en 1900 et des pièces de deux couronnes à partir de 1912. Ces frappes massives sont permises par le perfectionnement des presses à vapeur dont l’introduction remonte à 1832 dans cet atelier. Le début de la première guerre mondiale nécessita comme dans tous les pays européens de grands besoins en petites monnaies pour payer les troupes et l’atelier reste actif jusqu’en 1916. Dans la seconde moitié du conflit, l’empire austro-hongrois comme l’empire allemand connaissant de grandes pénuries, l’activité monétaire s’arrêta pratiquement avant la défaite de 1918. Série monétaire de la couronne hongroise frappée à Kremnica à partir de 1892 : 1 et 2 filler en (17 et 19 mm), 10 et 20 filler de nickel (19 et 21 mm) et couronne d’argent (23 mm). JPP La Tchécoslovaquie naît des traités de Trianon et de Versailles qui divisent le défunt Empire. Quand les représentants de la toute jeune république viennent prendre possession de l’atelier de Kremnica en novembre 1918, ils ont la mauvaise surprise de constater que les Hongrois se sont emparés du matériel pour le transférer à Budapest. L’essentiel des cadres et ouvriers spécialisés ont suivi le matériel à l’exception d’une vingtaine de personnes se mettant au service de la jeune république. L’urgence n’est pas à la frappe de monnaie et la circulation d’espèces est essentiellement constituée de billets. En 1922, la république tchécoslovaque frappera ses premières monnaies de cuivre et de nickel, l’unité monétaire restant la couronne divisée en 100 haleru, nom tchèque des hellers. L’argent suivra à partir de 1928, monnayé notamment en pièces de cinq, dix et vingt couronnes. Série monétaire de la couronne tchécoslovaque frappés à Kremnitz de 1922 à 1940 : 5 et 10 haleru de cuivre (16 et 18 mm), 20, 25, 50 haleru et couronne de nickel (19, 21, 22 et 24 mm), 5 couronnes d’argent (27 mm, titre 500/000). JPP L’exploitation des mines d’or reste toujours rentable, le pic de l’exploitation se produisit en 1935 ou 221,53 kilos d’or sont encore extraits. Ces quantités permettent la frappe de monnaies d’or libellées en ducats à partir de 1923, des monnaies de un, deux, cinq et dix ducats sont monnayées. Le choix iconographique de ces monnaies reflète assez la Tchécoslovaquie de l’époque. Saint Vencesclas, patron de la Bohême domine la production, à cheval ou en buste. On trouve également des ducats commémoratifs et leurs multiples frappés pour les dix ans de la jeune république en 1928. Sur l’avers, au fond, remonte du puits un mineur médiéval et au premier plan, saint Procope, un saint tchèque, force le diable qui avait tué son bétail à tirer sa charrue. La même année, une monnaie de 10 couronnes est consacrée au premier président de la république, Thomas Garrigue Mazaryk. Ducat de Kremnica au saint Vencesclas frappé de 1923 à 1939. Av, 3,45 g, 18 mm. Pièce de 4 ducats frappée à Kremnica en 1928 célébrant les dix ans de la jeune république. Av, 13,76 gr, 26 mm. Fritz Rudolf Künker GmbH & Co. KG, Osnabrück ; Lübke & Wiedemann, Stuttgart Pièce de 10 couronnes au portrait de Thomas Garrigue Mazaryk commémorant les 10 ans de la république tchécoslovaque. Au revers, les grandes armes de la jeune république. En 1 la croix patriarcale de Slovaquie (très semblable à celle de Hongrie moderne), en 2 de Ruthénie Subcarpathique (partie de l’Ukraine occidentale actuelle ayant appartenue au royaume de Hongrie historique), en 3 à l’aigle échiqueté de Moravie, en 4 à l’aigle de Silésie et sur le tout de Bohême. Ar, 28 mm. JPP Plus largement, les armoiries simplifiées de la république mettent en avant le lion de Bohême portant simplement l’écusson slovaque. On retrouve dans cette domination des Tchèques le produit de la politique libérale autrichienne qui avait favorisé leur autonomie culturelle et leur développement économique. La Slovaquie, quant à elle, était restée un pays très agricole sous la férule hongroise où le clergé seul animait la conscience nationale. De fait, de nombreux Slovaques se considéraient comme des citoyens de seconde zone. La seconde guerre mondiale, démembrant la Tchécoslovaquie accéléra le processus. On donna le choix à l’élite slovaque entre le retour à la Hongrie et une indépendance sous protectorat allemand. Ils choisirent la seconde solution et la collaboration avec les Nazis mais le relief tourmenté du pays permettra le développement d’une importante résistance. Cette courte indépendance de la Slovaquie fut très prolifique sur le plan numismatique. On frappa les petites monnaies nécessaires à la circulation mais aussi un important programme commémoratif pour légitimer la nouvelle indépendance sous forme de pièces d’argent avec le métal toujours produit dans les mines de Banska Stiavnica. Parmi celles-ci, une superbe 20 couronnes de 1941 présentant les évangélisateurs saint Cyrille et saint Méthode en pied foulant une statue païenne. Une dix couronnes d’argent de 1943 commémore Pribina qui fut le premier prince de la Grande Moravie, premier état slave christianisé dont le territoire s’étendait sur la Moravie et la Slovaquie actuelle. Une 50 couronnes émise en 1944 commémore les cinq ans de gouvernement de l’abbé Joseph Tiso, président en titre. L’année même ou la Slovaquie fut libérée par ses résistants et l’Armée Rouge ! 5 couronnes à l’effigie de mgr Andrej Hlinka (1863-1938), fondateur du parti du peuple slovaque en 1913. Ni, 26 mm. JPP 10 couronnes Pribina de 1943 (27 mm), 20 couronnes Cyrille et Méthode (29 mm) et 50 couronnes Tiszo (34 mm). Ar, JPP La Tchécoslovaquie est réunifiée le 31 octobre 1945. Elle frappe à peu près les mêmes monnaies que dans les années 1930 mais l’avers de la nouvelle pièce de deux couronnes présente enfin un héros slovaque, le brigand Janosik, un robin des bois local du XVIIIe siècle. A partir de 1948, les communistes prennent le pouvoir. Les années suivantes, l’étoile révolutionnaire figure dans le champ au revers des monnaies. En 1962, le type se soviétise largement avec l’emploi de l’étoile révolutionnaire au dessus cette fois des armoiries, la couronne disparaît de celle-ci, et enfin, dans la légende, on emploie le terme de république socialiste tchécoslovaque. On retrouve également le style réaliste socialiste sur les monnaies commémoratives d’argent qui sont frappées dès 1947 ou les anniversaires de la libération par le grand frère soviétique ou ceux de la création de la Tchécoslovaquie vont se succéder régulièrement. En 1949, on frappera même les seules monnaies contemporaines à l’effigie de Staline pour son soixante-dixième anniversaire sur les monnaies de 50 et 100 couronnes ! Quelques belles monnaies plus libres sont également produites, dont l’une consacrée aux mineurs la même année. 50 couronnes à l’effigie de Staline pour son soixante-dixième anniversaire. Ar, 28 mm. JPP L’exploitation de l’argent à Banska Stiavnica prend fin au milieu des années 1970, ce qui en fit une des mines d’argent les plus prolifiques de l’Histoire. Le mouvement de celle-ci libère le pays de l’emprise soviétique en 1989 et les nouvelles armoiries présentent désormais sur un plan d’égalité le lion tchèque et la double croix slovaque dans un écu écartelé. Mais des volontés partisanes attisées par quelques hommes politiques aboutiront à la séparation des deux pays en 1993. Deux monnaies de 10 couronnes tchécoslovaques célébrant Milan Ratislav Stefanik, (1880-1919) vice-président slovaque de la Tchécoslovaquie en 1918 et Alois Rasjin (18611923), créateur de la couronne tchécoslovaque. Revers commun ou désormais le lion de Bohême et la double croix slovaque sont à égalité. Alliage, 24 mm. JPP Série de monnaies slovaques en circulation introduites en 1994 et circulant jusqu’en 2009. Un crucifix de l’époque de la Grande Moravie orne la pièce de 10 (26 mm), une monnaie celtique la 5 (24 mm), une déesse mère préhistorique, la Vénus de Moravany, la 2 (22 mm), une Vierge à l’enfant gothique la 1 (21 mm) et les ruines du château de Dhevin pour la 50 haleru. Revers commun aux armoiries en haut. (17 mm). JPP Après une dizaine d’années d’existence, la couronne slovaque a disparu pour faire place à l’euro. Comme il y à un siècle, l’atelier tourne toujours à plein régime pour la diffusion des nouvelles pièces. Vu les nouvelles conditions techniques, il a déménagé du centre-ville depuis 1984 pour gagner la périphérie mais reste sur le territoire communal de cette petite ville de 5000 habitants. La frappe des médailles et insignes officiels de la république a toujours lieu dans la partie du vieil atelier de centre-ville qui n’a pas été transformée en musée. L’atelier propose son savoir-faire à de nombreux pays. A l’époque austro-hongroise déjà, il frappait des monnaies d’or et d’argent pour la Bulgarie. A l’époque soviétique il frappa nombre de monnaies des pays frères et de nombreuses monnaies de pays en voie de développement sortent encore de cet atelier. Les villes de Kremnica et de Banska Stiavnica sont deux étapes de choix pour le touriste numismate. Les mines d’argent et l’ancien atelier sont visitables ainsi que des églises somptueuses et les forteresses construites afin de défendre l’ensemble. Vue de l’église sainte Catherine dans l’enceinte du château de DusanTuran Kremnica. Cliché Bibliographie sommaire : Publications en français : -Monnaies du Moyen-Age, sous la direction de Philip Grierson, office du livre Fribourg, 1976 -Monnaies européennes et monnaies coloniales américaines entre 1450 et 1789 Elvira E. et Vladimir Clain-Stefanelli, 1978, office du livre Fribourg -Monnaies modernes de 1789 à nos jours, Antony Dowle et André de Clermont, office du livre de Fribourg, 1972 ; Publications en langue étrangère : -« Magyar Eremhatàrozo » dont le sous-titre allemand est Ungarischer münzbestimmer.Docteur Emil Hunger. -Premier tome de l’an Mil à 1540, Budapest, 1997 -Second tome de 1526 à 1740, Budapest, 2000. -Troisième tome de 1740 à 1918, Budapest 2001 Deux ouvrages collectifs publiés par le musée de la monnaie de Kremnica en 2006 et traduis en anglais : -THE KREMNICA MINT, A guide through a brief history of the Kremnica Mint. -TWO FACES OF MONEY, Money and Medal-Making in the history of Slovakia.