III Manifestations neurologiques associées à HTLV en zone tropicale

PARTIE III
Manifestations neurologiques
associées à HTLV en zone tropicale
Neurologie tropicale.
Ed. AUPELF-UREF. John Libbey Eurotext. Paris © 1993, pp. 187-188
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Virus HTLV-1 et myélopathie chronique
epidemiologie moléculaire
et étude des transcripts viraux in vivo
A. GESSAIN, I. KORALNIK, R.C. GALLO, G. FRANCHINI
Institut Pasteur, Paris, France.
L'HTLV-1 (Human T-lymphotropic virus type 1), agent étiologique des leucémies T de
l'adulte (ATL) est aussi fréquemment associé, dans les zones tropicales et au Japon, à une
myélopathie chronique dénommée "paraparésie spastique tropicale/myélopathie associée
à HTLV-1(PST/HAM)". Pour mieux comprendre la pathogénie de cette affection, nous
avons d'une part comparé les séquences HTLV-1 présentes chez des PST/HAM, des ATL
et des porteurs sains, d'autre part recherché la présence in vivo de transcripts viraux
HTLV-1 dans les lymphocytes du sang périphérique (LSP) de PST/HAM.
L'étude epidemiologie moléculaire a été réalisée chez 15 PST/HAM, 10 ATL, et 10
séropositifs d'origine géographique variée (Antilles, Amérique du Sud, Afrique de
l'Ouest et Centrale et Mélanésie). 522 bases de la région env du virus codant pour la
gp21 ont été amplifiées par PCR, à partir de l'ADN génomique des LSP de ces sujets.
Les produits de PCR ont été clones et séquences. La détection des transcripts viraux a été
effectuée d'une part par une technique d'hybridation in situ, d'autre part par PCR sur
l'ADN complémentaire (RT-PCR) obtenu à partir de l'ARN total des LSP de 8
PST/HAM.
L'analyse de 140 clones a permis :
- de découvrir l'existence de variants moléculaires de
1'HTLV-1
au Zaïre et en
Mélanésie ;
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A.
Gessaii! et al.
- de prouver que ces variants pouvaient être présents chez des patients ayant une
PST/HAM ;
- de démontrer que la variabilité génomique du virus est plus liée à l'origine géogra-
phique du patient qu'à sa pathologie, cela au moins pour la gp21 ;
- enfin, l'analyse de cette région génomique n'a pas permis de détecter une séquence
spécifique des PST/HAM par rapport aux ATL et aux séropositifs.
Une expression virale HTLV-1 a été détectée in vivo dans le cas de PST/HAM par
RT-PCR quel que soit le stade évolutif de la maladie. Par ailleurs, le clonage moléculaire
de ces produits d'amplification a permis de découvrir l'existence de nouveaux sites
d'épissage, dans le génome
HTLV-1.
Enfin, par hybridation in situ, une expression virale
a été détectée à un niveau élevé dans environ
1
cellule sur 5 000.
La comparaison sur le plan qualitatif et quantitatif des différents transcripts viraux
présents dans les PST/HAM avec ceux des ATL et des séropositifs devrait permettre de
mieux comprendre les événements moléculaires qui entraînent l'apparition de telle ou
telle maladie chez un sujet infecté. Par ailleurs, l'obtention de modèles animaux et de
clones moléculaires infectieux HTLV-1 est une priorité pour tester la signification biolo-
gique des différences observées au niveau des séquences virales provenant de PST/HAM
et d'ATL.
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Neurologie tropicale.
Ed. AUPELF-UREF. John Libbey Eurotext. Paris © 1993, pp.
189-191.
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Valeur effective de la sérologie et de la PCR
pour la détection d'HTLV-1 et 2 au Gabon
E. DELAPORTE*, N. MONPLAISIR**, J. LOUWAGIE*, M. PEETERS*,
B.
LAROUZE***,L. D'AURIOL**, J.P. LOUIS****, A. TREBUCQ****,
Y. MARTIN-PREVEL*****, H. VAN HEUVERSWYN*, P. PIOT*
* Institute of
Tropical
Medicine or Innogenetics, Antwerp, Belgium.
** Genset, Paris, France.
*** Hôpital
Claude
Bernard, Paris, France.
**** OCEAC, Yaounde, Cameroun.
*****
CIRM,
Franceville, Gabon.
Le diagnostic sérologique de l'infection à HTLV-1 est basé le plus souvent sur le dépis-
tage par un test ELISA suivi d'une confirmation par Western blot. Mais cette stratégie
n'est pas sans problème. En effet le Western blot manque de sensibilité pour diagnosti-
quer les anticorps dirigés contre l'enveloppe du HTLV alors que leur présence fait partie
de critères de positivité proposés par l'OMS. Ce manque de sensibilité a pour résultat de
générer un nombre relativement important de résultats indéterminés.
Un deuxième problème lié à cette stratégie diagnostique est que l'on ne peut différen-
cier infection à HTLV-1 et à HTLV-2. A la différence de HTLV-1 aucune pathologie n'a
été clairement rapportée à HTLV-2 ; de plus l'epidemiologie de ce virus n'est encore que
partiellement connue, particulièrement en Afrique. Récemment des tests sérologiques
utilisant des peptides synthétiques et des protéines recombinantes ont été proposés pour
confirmer et différencier infection à HTLV-1 et à HTLV-2 avec, semble-t-il, d'excellents
résultats mais ces tests ne sont pas encore largement disponibles.
La PCR permet quant à elle le diagnostic direct d'infection à HTLV ainsi que son
typage 1 ou 2. Elle permet aussi le diagnostic d'éventuelle infection séronégative. Or,
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