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Cancérologie 19-20, Dr. Heidi BARTH
Cours du 07/10/11 de 14h à 16h Groupe 10
Master physiopathologie Geoffrey GINOT et Stéphane GIORGIUTTI
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Cancérologie virale
15% des cancers ont une étiologie virale et ces cancers viraux sont la cause d’environ 1.5
millions de nouveaux cas par an et de 900 000 décès par an dans le monde.
Les cancers viraux associés sont un problème de santé public :
- Le papillomavirus est associé à près de 90% des cancers du col
- 75 % de la totalité des hépatocarcinomes sont liés au virus des hépatites B et C
On distingue cinq catégories de virus oncogènes que ce soit des virus à ARN ou des virus à
ADN.
La cancérologie virale est un sujet très complexe et difficile à résumer en un cours on en
étudiera trois différents : HTLV-1, EBV et HPV.
Virus oncogènes chez l’homme
Famille Exemple Hôte
naturel
Mode d’infection Pouvoir
oncogène
Virus à ARN Retroviridae HTLV-1 Homme Chronique leucémies T
Flaviviridae Virus de l’hépatite C Homme Chronique carninomes
hépatocellulaires
Virus à ADN Papovaviridae Papillomavirus de
types 16, 18
Homme Abortive cancer du col
Herpesviridae Virus Epstein-Barr Homme Latente lymphomes B,
carcinomes
Herpèsvirus humain 8 Homme Latente maladie de
Kaposi,
lymphomes
Hepadnaviridae Virus de l’hépatite B Homme Chronique carcinomes
hépatocellulaires
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Il faut connaître :
les protéines virales principalement impliquées dans la cancérogenèse
les mécanismes de la transformation cellulaire
les étapes de la cancérogenèse virale
le type de cancer associé au virus
I) HTLV-1 : Human T cell leukemia virus
C’est le premier virus cancérigène isolé en 1980 dans le laboratoire de Robert Gallo aux
Etats-Unis. Il a une taille d’environ 100 nm.
A. Structure du virus
Il appartient à la famille des retroviridae (comme l’HIV) du genre deltaretrovirus
Son génome est constitué de 2 molécules d’ARN de polarité linéaire. Ces molécules d’ARN
se trouvent dans une nucléocapside dans laquelle on trouvera également les enzymes virales
(intégrase, transcriptase inverse et la protéase). L’ensemble est entouré d’une membrane
lipidique dans laquelle sont intégrés des glycoprotéines de surface (gp21 et gp46)
Voici une photographie de microscopie électronique
avec des particules virales de l’HTLV dans l’espace
extracellulaire d’une lignée cellulaire T.
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L’organisation génomique du virus.
Ce virus possède les gènes gag, pol et env.
- Gap code pour les protéines de la nucléocapside
- Pol pour la polymérase (protéines de la réplication et de l’intégration de l’ARN)
- Env pour les glycoprotéines d’enveloppes.
Le génome est encadré par deux régions non codantes dites LTR (long terminal repeat)
indispensables à l’intégration dans l’ADN de la cellule et dans les signaux d’initiation et d’arrêt
de la transcription.
On retrouve deux protéines régulatrices
- tax : régulateurs de l’expression virale et des gènes cellulaires.
- rex : passage des ARNm vers le cytoplasme
Des structures impliquées dans l’entrée du virus…
Les principales cibles du virus sont les lymphocytes T CD4+.
Les récepteurs impliqués dans le processus d’entrée sont :
- HSPG (héparane sulfates protéoglycans) : semble intervenir dans labsorption de la
particule virale à la surface des Lymphocytes CD4+
- NRP1 (neuropiline 1) : liaison avec HSPG
- GLUT-1 (transporteur du glucose) : formation du complexe entre NRP1 et GLUT-1
pour internalisation de la particule virale dans la cellule CD4+.
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Après internalisation, la nucléocapside est dégradée, l’ADN est libéré est retrotransrit en
ADN. L’ADN double brin est transporté dans le noyau et s’intègre dans l’ADN génomique
pour former un provirus stable. Chez la plupart des personnes, cela reste latent. Parfois après
une stimulation de la transcription, il y a transcription des protéines virales, qui formées,
peuventt être libérée par bourgeonnement.
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B. Epimiologie et modes de transmission :
20 millions de personnes sont infectées dans le monde par ce virus
Il est endémique dans certaines parties du Japon, Amérique du Sud, Afrique et Caraïbes.
Le virus se transmet :
- par voie parentérale (toxicomanie intraveineuse, transfusion)
- par voie sexuelle
- par voie verticale (de la mère à l’enfant lors de l’allaitement)
Les particules virales libres ne sont pas très infectieuses mais le virus se transmet très
efficacement par voie cellulaire (par passage de lymphocytes CD4+ infectés). Le virus se
transmet donc par contact de cellule à cellule.
En fait, le virus induit la formation d’une synapse virologique.
Lors de la rencontre entre une cellule infectée et saines, Les protéines Gag et Tax
s’accumulent au niveau de cette synapse voie de la transmission très efficace.
3 ( ??) molécules sont importantes pour la synapse virologique : ICAM-1 (molécules
d’adhésion intercellulaire), LFA-1 (antigène associé à la fonction des lymphocytes)
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