Kérato-conjonctivite sèche et dermatose ichtyosiforme (CKSID en anglais) chez le
Cavalier King Charles (OMIA 001683-9615)
La kérato-conjonctivite sèche et la dermatose ichtyosiforme congénitale ou
« syndrome de l’œil sec et du poil bouclé » (CKSID en anglais) est un trait
héréditaire monogénique autosomal récessif. Les chiots atteints souffrent d’infections
oculaires dès que leurs yeux s’ouvrent, en plus de changements au niveau du pelage et
des coussinets. La gravité des problèmes ophtalmiques conduit à l’euthanasie. La
CKSID est causée par une mutation déphasante (frameshift) du gène FAM83H
(c.977delC; Forman et al. 2012). Donc, la CKSID est génétiquement proche de
l’hyperkératose des coussinets qui est due, elle, à une variante du gène FAM83G. La
famille du gène FAM83 est composée de huit membres (FAM83A – FAM83H) et
jusqu’à présent, on en connait peu sur les fonctions biochimiques et physiologiques
des protéines encodées. Si on se base sur les découvertes faites sur les chiens mutants
FAM83G et FAM83H, il est tentant de penser que les autres membres de cette famille
de gènes jouent probablement un rôle dans le maintien de l’intégrité de l’épiderme.
Ichthyose du Bulldog américain (OMIA 001980-9615)
Chez le Bulldog américain, cette génodermatose est aussi appelée ichtyose
congénitale autosomale récessive (ARCI en anglais).Son phénotype se manifeste sous
forme d’un pelage d’aspect ébouriffé tout de suite après la naissance, accompagné
d’un squamosis généralisé avec des squames brunâtres et un érythème au niveau de la
peau de l’abdomen (Mauldin et al. 2015). L’ARCI du Bulldogs americain est due à
une variante non encore publiée du gène NIPAL4 (Casal, communication
personnelle). Un test génétique est disponible à l’Université de Pennsylvanie.
Ichthyose du Golden Retrievers (OMIA 001588-9615)
L’ichtyose du Golden Retriever est une génodermatose fréquente dans cette race. Il
s’agit d’un trait héréditaire autosomal monogénique. Les signes cliniques peuvent être
assez discrets et parfois même restent non-détectés par le propriétaire. La lésion
génétique est une variante complexe d’une mutation déphasante du gène PNPLA1. La
découverte de cette variante chez le chien a aidé à la mise en évidence de variantes
PNPLA1 comparables chez des patients humains présentant des ichtyoses
inexpliquées (Grallet al. 2012).
Le principal challenge lié à cette génodermatose, ce sont les conséquences pour
l’élevage. Immédiatement après l’introduction des tests génétiques, on s’est aperçu
que la fréquence du génotype était élevée. Ainsi en Suisse, 32% des Golden
Retrievers sont atteints (mut/mut), 49% sont porteurs (mut/+) et seulement 20% sont
indemnes (+/+). Il serait évidemment dommageable pour la race si tous les chiens
porteurs ou atteints étaient exclus de la reproduction car cela représenterait 80 % de la
population. Il faut donc conseiller les éleveurs pour les aider à mettre en place une
sélection durable contre cet allèle. Les croisements avec au moins un chien indemne
sont la façon optimale de produire des chiots non affectés. Néanmoins, comme
l’expression phénotypique de la maladie est relativement discrète sur un plan clinique,
il est préférable de continuer à produire des chiens atteints que d’utiliser une minorité
de sujets indemnes pour l’élevage. En effet, l’utilisation d’un faible nombre de chiens