Préparation à l'agrégation interne d'histoire-géographie – session 2017. ML.HOAREAU
D'autre part, la figure d'Octave-Auguste est essentielle à la question, notamment parce que le
régime progressivement mis en place par Auguste permet tout à la fois de restaurer la paix dans le
monde romain mais pose également les jalons de la gestion de l'empire territorial. La question des
formes de pouvoir sous Auguste à fait l'objet de nombreux débats historiographiques (voir
notamment Mommsen et Syme) pour savoir s'il était à considérer comme étant dans la continuité
des institutions républicaines ou qu'il constituait une rupture monarchique.
II-2. La construction de l'empire territorial.
Il s'agit ici essentiellement de traiter la question des conquêtes militaires qui permettent à Rome
d'étendre le territoire sous sa domination. On y traite donc à la fois des conquêtes de Pompée en
Orient mais aussi des campagnes de César en Gaule. Sous l'Empire, ces conquêtes ne marquent pas
un temps d'arrêt, comme le prouvent les succès d'Auguste dans les Alpes, en Espagne et dans les
Balkans. En revanche, la Germanie (défaite de Varus en 9) et l'empire Parthe s'élèvent comme des
obstacles infranchissables qui fixent durablement les marges de l'empire romain. Il faut ensuite
attendre l'avènement de Claude et le début de la conquête de la Bretagne pour que l'expansion
romaine reprenne (non sans difficultés).
Cette question de la construction de l'empire est aussi celle du statut accordé à ses provinces et à la
gestion administrative qui y est mise en place. Le modèle romain est en ce sens à considérer comme
pragmatique et évolutif même s'il repose sur des constantes comme l'armée et l'appui sur les élites
locales. Plus épineuse peut être est la question du statut et du gouvernement de ces provinces :
sénatoriales ou impériales, de droit romain, latin ou pérégrines avec la question des colonies ou
cités de droit romain. Là encore, il s'agit bien souvent d'un statut soumis à des évolutions, comme
celle présentée par les Tables Claudiennes. Cette question de l'ouverture progressive de la
citoyenneté (statut des provinces, intégration par l'armée, clientèle personnelle, parcours
individuels....) est un enjeu important de la question.
II-3. La romanisation
Le terme de romanisation est lui aussi soumis à de nombreux débats historiographiques. Il apparaît
toutefois comme le plus commode pour désigner tout à la fois la domination politique et l'ensemble
des influences diverses et multiples exercées par Rome sur les populations du monde romain au
sens large. Cette question des transferts culturels doit bien entendu être comprise dans les deux
sens : si Rome diffuse bien sa culture aux autres populations, la cité est aussi marquée par des
influences diverses venues de l'extérieur et qui transforment sa propre culture.
Cette question de la romanisation est évidemment difficilement dissociable du point précédent car
les élites locales, les cadres administratifs et l'armée sont des vecteurs privilégiés de la diffusion de
la culture romaine. Elle est toutefois aussi plus large en ce qu'elle inclut l'ensemble du monde
romain et pousse à s'intéresser également au rôle joué par les échanges d'ordre économique ou
religieux. Le quadrillage du pourtour méditerranéen par un réseau routier et un système de poste est
ainsi essentiel pour comprendre le succès de la romanisation.
Celle-ci prend des formes diverses, qu'il s'agisse de l'architecture (thermes, théâtres, aqueducs,
etc...), de la latinisation, du culte impérial ou du syncrétisme religieux. Elle est aussi à comprendre
comme un phénomène progressif, difficilement mesurable et dont le succès et la chronologie ont été
très différents selon les provinces concernées : rapide et complète en Narbonnaise, lente et très
difficile en Bretagne, ancienne mais en concurrence avec le modèle grec en Orient, etc...Il faut enfin
souligner le fait que si cette romanisation n'a jamais été imposée mais a souvent été souhaitée et
portée par les élites locales, elle avait sans doute un rôle limité et un caractère quelque peu