À l’occasion de la Rentrée Judiciaire LA MESSE ROUGE sera célébrée par Monseigneur Christian Lépine archevêque de Montréal Jeudi, 4 septembre 2014 - 8 h 30 Chapelle du Sacré-Cœur de la Basilique Notre-Dame Bienvenue à tous, de toute confession religieuse. Welcome to all, from all religious denominations. L’HISTOIRE DE LA MESSE ROUGE (AU VERSO) LA MESSE ROUGE À MONTRÉAL La Messe Rouge remonte à l’époque du Parlement de Paris au XIIIe siècle. L’ouverture annuelle de ce Haut Tribunal en novembre commençait par une Messe Solennelle du Saint Esprit à la Sainte Chapelle. Juges, avocats et procureurs portaient leurs toges d’apparat dont la couleur rouge identifia cette célébration dans l’esprit populaire. Diverses chroniques d’époque la mentionnent, selon des historiens du XIXe siècle, dès le début des années 1300 et jusqu’à la Révolution française. La même tradition existait en Angleterre où elle se perpétua chez les protestants et chez les catholiques quand leur culte fut autorisé à nouveau. Elle essaime au Canada, à Toronto, en 1929, et aux États-Unis, à New York en 1928. Un article de l’honorable juge Surveyer, j.c.s., paru en 1944 dans la Revue du Barreau, cite diverses sources au sujet de cette tradition. Si le Barreau de Québec avait célébré la Messe Rouge dès 1896, et occasionnellement par la suite, celui de Montréal le fit pour la première fois en septembre 1944. Jusqu’en 1967, les avocats et juges en toges se rendaient à la Basilique Notre Dame, comme jadis à Paris et à Londres. En 1967, dans l’euphorie de l’Expo, le Conseil du Barreau de Montréal souhaita souligner le caractère oecuménique d’une telle célébration. Les archevêques catholique et protestant et un rabbin de Montréal, dans le hall de l’Hôtel de Ville, animèrent une prière multiconfessionnelle commune. Cette célébration fut répétée en 1968 et 1969. Elle dut être abandonnée en 1970, la présence de trois représentants des Églises ne pouvant être assurée. Quelques avocats prièrent l’Archevêque de Montréal de venir célébrer la Messe Rouge traditionnelle en lieu et place. Très peu nombreux en ces nouveaux débuts, en 1970, les avocats et juges ont peu à peu renoué avec la tradition séculaire. Certains efforts pour rétablir la célébration oecuménique n’ont pu réussir et le Conseil du Barreau de Montréal décida de ne plus inclure la célébration dans les activités de la rentrée judiciaire. C’était en 1997. À nouveau, quelques avocats et juges, plusieurs étaient du groupe de 1970, ont tenu à maintenir la tradition de la Messe Rouge à Montréal. Ils en assumèrent tous les aspects d’organisation, de publicité modeste, etc. Ils furent rejoints par des plus jeunes qui continuent et continueront en notre milieu cette tradition d’un moment de démarche personnelle, de prière ensemble, de réflexion, en début d’une nouvelle année judiciaire. Le Comité est heureux que les membres du Tribunal ecclésiastique s’y joignent aussi, donnant par leur concélébration avec l’Archevêque de Montréal une solennité nouvelle à notre tradition de Montréal. Le caractère catholique de la célébration et de la tradition n’exclut aucunement la participation de tout membre du Barreau et de la Magistrature d’une autre confession religieuse. Plusieurs d’ailleurs s’y joignent et expriment leur intérêt et leur appui. C’est ainsi qu’à Montréal, depuis plus de 60 ans, nous rejoignons des juristes qui, dans notre monde du XXIe siècle, en France, en Angleterre, au Canada, en Australie, aux ÉtatsUnis, maintiennent une tradition remontant au tout début des années 1300. Elle conserve toute son antique signification et fait ici d’une démarche personnelle et modeste un signe plus large et communautaire qui a tout son sens dans notre milieu et s’offre à tous ceux qui veulent y participer. Victor Melançon, j.c.s. Voir 1944, Revue du Barreau, p. 201.