le Château du Faing - Portail de la Wallonie

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De style néo-gothique,
le château du Faing restauré
a retrouvé tout son panache
patrimoine - septembre 2012
le Château du Faing
Rue du Faing, à Jamoigne (Chiny)
P. Moers pour SPW, DG04, Patrimoine
SOMMAIRE
Propriété privée pendant une courte période, longtemps consacré ensuite à l'accueil,
théâtre de faits de bravoure et d'héroïsme à la Seconde Guerre mondiale, le château du
Faing est maintenant dévolu aux services de l'administration communale de Chiny et au
CPAS. Classé en 1997, il a été inscrit sur la liste de l'IPW en 2006. Sa réaffectation s'est
accompagnée d'une campagne de restauration pilotée et expertisée par le Département
du patrimoine de la DG04.
Avant la restauration
La restauration Étape par étape
La restauration Quatre arrêts sur image
Un château Quelques dates
Ses toitures en point de chute du coup d'œil de la rue principale et du quartier ancien de
Jamoigne attirent et en disent long sur l'ampleur et l'intérêt du bâtiment. Des bords de Semois, sa
silhouette capte et fascine. Large, ample, élégant, 100 % néo-gothique mais sans exubérance,
complet et dégagé, le château du Faing est sans conteste un édifice de valeur et un patrimoine
d'intérêt. Il est protégé par classement.
Le Château du Faing, édifice classé …
Financement des travaux de restauration
Sous le signe du corbeau
Alimenté par le romantisme et le nationalisme des états naissants qui trouvent dans
le gothique de la fin du Moyen Âge un signe
de ralliement et d'identité, le néo-gothique
s'installe à partir de la moitié du 19e dans nos
régions. Propulsé aussi par l'industrialisation
des matériaux de construction, il s'affiche
avec une profusion variable et un grand déploiement de moyens.
Le château du Faing est un représentant indéniable du néo-gothique duquel il donne une version
très étudiée mais épurée, loin des architectures tourmentées et exubérantes représentant aussi ce
style. Autre point marquant du néo-gothique, sa présence dominante dans l'aménagement intérieur.
C'est le cas au château du Faing. Tout s'y plie, aménagement des espaces, des ouvertures, décor
et tout y collabore, menuiserie, quincaillerie, huisserie, taille et sculpture des matériaux,…
En province de Luxembourg, deux grands édifices néo-gothiques sont classés, de l'architecture
civile, le château du Faing, de l'architecture religieuse, l'église Saint-Martin à Arlon.
Corbeaux sur un étendard d'une des
girouettes, corbeau comme motif du dallage du
rez-de-chaussée, corbeaux sur les manteaux
de cheminées… C'est bien là que se trouve la
signification la plus explicite de cette répétition en
leïtmotiv. Le corbeau appartient aux armes de la
famille du bâtisseur,
le comte Fernand de
Loën d'Enschedé.
Le blason complet
frappe les différentes
cheminées superbement sculptées du
bâtiment.
AF Piérard, SPW, DG04, Patrimoine
Néo-gothique
G. Focant, SPW, DG04, Patrimoine
Who's Who
Avant
la restauration
L. Jannes, SPW, DG04, Patrimoine
Le bâtiment, globalement, n'avait pas été
altéré, pas d'annexe accolée, pas de fenêtres
nouvellement creusées ou élargies, des accès
intacts, quelques interventions secondaires
et non destructrices avaient été opérées. A
l'intérieur, les pièces classées avaient gardé leur
habillage d'origine : le tout méritait une scrupuleuse remise en état. A l'extérieur, les toitures
montraient des signes évidents de faiblesse.
Les façades présentaient quelques grosses fatigues : des avaries constatées dans les enduits
et des maçonneries déchaussées. Un travail
d'étude, de consolidation et de restauration était
à prévoir.
La restauration
étape par étape
Geler les interventions, sauf si…
L. Jannes, SPW, DG04, Patrimoine
Le dossier de réaffectation-restauration
est monté en septembre 2005. Le permis
d'urbanisme est délivré en juin 2009. Le chantier
démarre en décembre 2009. Entre temps, en
2007, pour parer à l'urgence, une opération de
maintenance a été activée par le Département
du patrimoine. Le lanterneau qui couronne l'une
des tours s'affaisse dangereusement. Le nécessaire est fait rapidement : dépose de la partie
endommagée et application des premiers soins
nécessaires. à noter que, à l'occasion de sa
restauration, son aspect d'origine lui a été rendu.
Des travaux entrepris sous le régime de la maintenance du patrimoine classé permettent de procéder aux
interventions urgentes. La restauration qui s'ensuivit s'est inscrite dans le processus d'intervention global.
Comme illustré page suivante, l'aspect d'origine du lanterneau lui a été rendu.
Les toitures
Les toitures ont été entièrement restaurées :
travaux en profondeur sur la charpente : interventions parfois lourdes mais très localisées,
remplacement des ardoises et repose selon
les techniques et dessins d'origine, suppression des lucarnes rampantes, consolidation et
restauration des boiseries des lucarnes néogothiques, restauration des épis et girouettes,
réfection à l'identique si nécessaire et dorure à
la feuille de certains de leurs éléments.
G. Focant, SPW, DG04, Patrimoine
Les façades
En façade, après sondage des murs, les
enduits porteurs d'avaries visibles ou cachées
ont été remplacés. Pour unifier les surfaces et
gommer les petits défauts, une peinture minérale
a été appliquée. Le ton ocre choisi a fait l’objet de
plusieurs essais. Les maçonneries déchaussées
ont été démontées et remontées.
Le hall classé, les salles classées
Le hall classé, les salles classées ont été
dégagées. Les éléments constitutifs du décor
architectural néo-gothique ont été soigneusement étudiés et restaurés. Un maximum d'éléments d'origine a été laissé en place, y compris,
par exemple les lourds chauffages en fonte
peints et les très élégantes portes et impostes
des entrées.
Les abords du site
Le site a été reconstitué. Aux abords du
château, outre certains éléments qui sont
classés, c'est-à-dire des parties d'enceinte et la
charpente de la grange, deux autres bâtiments
existent encore qui étaient liés à la propriété. Ce
rapprochement entre ces éléments bâtis a été
marqué dans les travaux de réaménagement
des abords du château (travaux su les abords
financés par la DGO1).
La restauration
Quatre arrêts
sur image
Un nouvel accès en accord avec
la solennité de l'entrée principale
Comme bâtiment désormais public, le
château doit être accessible aux personnes à
mobilité réduite. Une longue rampe d'accès a
été installée. Plutôt qu'en faire un accessoire
obligatoire, le Département du Patrimoine
a souhaité en faire un élément principal de
l'entrée, placé à la perpendiculaire de la façade.
De structure fine et aux tonalités claires, il ne
détonne pas aux côtés des éléments jouxtants
et s'inscrit dans l'esprit un peu théâtral du style
néo-gothique du bâtiment.
Les meilleurs artisans pour ne
rien perdre
La toiture à restaurer, toiture d'origine, témoignait de la mise en œuvre par les couvreurs
d'une panoplie de techniques de façon des
ardoises et de pose, le tout créant un canevas
élaboré de figures discrètes mais très étudiées.
Le travail de restauration de la toiture nécessitait le remplacement des ardoises d'origine.
Il a aussi requis la réplique des gestes et des
dessins originaux. Le subtil relief donné à ces
larges surfaces a été recréé. C'est un des
éléments décoratifs majeurs de l'édifice qui est
sauvegardé.
Recréer le lien entre les
constructions éparses liées au site
Des étendards flamboyants
G. Focant, SPW, DG04, Patrimoine
G. Focant, SPW, DG04, Patrimoine
L. Jannes, SPW, DG04, Patrimoine
G. Focant, SPW, DG04, Patrimoine
Les belles ferronneries des toitures ont aussi
fait l'objet de restauration, de reconstitution à
l'identique, si nécessaire. Après démontage des
girouettes et épis, l'analyse a mis en évidence
des traces de dorure. La restauration a emboîté
le pas de cette découverte et inclus la dorure à
la feuille des éléments de ces couronnements là
où des traces en témoignaient.
Diverses constructions très proches, des 18e
et 19e siècles fonctionnaient en relation avec le
château. Avec le temps, ces liens s'étaient relâchés et avaient perdu leur visibilité. Le projet de
réaffectation-restauration du château s'est étendu
à la constitution d'un large espace public, en
englobant à nouveau ces bâtiments. Ils accueilleront respectivement les services de Police, une
bibliothèque communale et l'espace culturel déjà
existant dans l'ancienne grange. L'Agence locale
pour l'emploi et une un espace à disposition des
associations y trouveront aussi place.
Un château Quelques dates
Quand le comte Fernand de Loën d'Enschedé achète en 1872 le château du Faing, il prend possession d'un bâtiment dont les racines
historiques remontent au Moyen Âge. Les générations et les siècles l'ont substantiellement et continuellement modifié, disent les sources.
En 1880 : il fait araser l'ancienne construction pour faire place à un château
flambant neuf de style néo-gothique (architecte Pieter Van Kerkhoven).
1885 : le château change de mains alors que la construction est encore
en cours. C'est un propriétaire privé qui l'achète, le termine puis le met en
location.
1902 : les Sœurs de la Charité de Besançon l'achètent et y créent une
hôtellerie.
Seconde Guerre mondiale : le château dit 'Home Reine Elisabeth'
accueille des enfants indigents, des enfants de militaires. 87 enfants juifs y
trouvent secrètement abri.
Après guerre : les Sœurs transforment le château en maison de repos.
1976 : le home, le château sont rachetés par les autorités communales.
2000 : le home a dû fermer pour non conformité aux normes, le bâtiment
est inoccupé.
Gravure de Franciscus vanden Wyngaerde, 17e siècle, représentant
le Château du Faing. La construction actuelle de 1880 s'inspire du plan
de l'édifice antérieur. Il aurait été bâti sur ses bases. Sources : Conservée
aux Archives de l'Etat à Arlon.
P. Moers, SPW, DG04, Patrimoine
Who’s who
Le château du Faing, édifice classé par arrêté du 18 février 1997
Sont classées comme monument certaines parties du château et de son environnement
immédiat : les façades et toitures, à l'intérieur, le hall et les trois autres pièces principales,dans la
cour, le portail millésimé 1760, les vestiges du mur d'enceinte et des anciens portails, la charpente
de l'ancienne grange (actuel espace culturel). Par ailleurs, sont classées comme site par le même
arrêté de 1997 : les deux allées de marronniers,la cour du château, les prairies non bâties situées
entre le château et la Semois.
Intervention régionale wallonne en faveur du patrimoine protégé
C’est à la Wallonie qu’il appartient de gérer,
avec les propriétaires, le patrimoine wallon, sa
protection, son entretien, sa restauration. C’est
ainsi que des interventions financières sont
prévues pour permettre aux propriétaires de se
conformer aux obligations auxquelles ils ont à
faire face. Le taux accordé dans ce cadre par
la Wallonie est un des plus élevés en Europe.
Dans le cas de la restauration du château du
Faing, les subsides représentent 60% du montant total des travaux sur les parties classées.
Propriétaire de bien
Commune Chiny
Occupation
Maison des administrations locales,
administration communale de Chiny, CPAS
Maître d’ouvrage
Commune de Chiny
Maître d’œuvre
DST Province de Luxembourg
Pouvoir subsidiant la restauration
Région wallonne, Ministre en charge
du Patrimoine
Gestion de la restauration
et de la subsidiation
Direction de la restauration du patrimoine,
Département du patrimoine, DGO4, SPW
Bâtiment inscrit sur la liste de l'IPW (2006)
Adresses et contacts
Direction de la restauration du patrimoine – Département du patrimoine –
DGO4 – SPW
1, rue des Brigades d’Irlande
BE-5100 Jambes – 00-32-(0)81/332174
Architecte Restauration en province de
Luxembourg + arrondissement de Dinant
L Lambert
Jannes
[email protected]
Directrice a.i. Restauration du patrimoine
L Martine
Marchal
[email protected]
Inspecteur général a.i. du patrimoine
L Pierre
Paquet
[email protected]
Directeur général DGO4
L Ghislain
Geron
[email protected]
Cabinet du Ministre du Patrimoine
pour la Région wallonne
2, chaussée de Louvain – BE-5000 Namur
00-32-(0)81/310710
Commune de Chiny
33, rue Neuve à 6810 Jamoigne
Château du Faing,
rue du Faing à 6810 Jamoigne
Edition du Département du Patrimoine de la DGO4, Service public de Wallonie
Direction de la collection : Pierre Paquet, Inspecteur général a.i, Patrimoine - Textes : Anne-Françoise Piérard,
Patrimoine, Lambert Jannes, Direction de la restauration du patrimoine Editeur responsable : Ghislain Geron 1-3, rue des Brigades d’Irlande – 5100 Jambes - Mise sous presse de Le Château du Faing : août 2012
direction générale opérationnelle
de l'aménagement du territoire, du logement, du patrimoine et de l'énergie
Patrimoine
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