Jules César et Dieu - Sacra

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Jules César et Dieu
Dernière mise à jour : 20-03-2012
Jules César, l'homme qui voulut être un dieu ?
Suétone, qui écrit au début du II° siècle de notre ère, est l'auteur d'une des plus célèbres biographies de Jules César. Il
rapporte que César « mourut dans sa cinquante-sixième année et fut mis au nombre des dieux, non point seulement
par une décision toute formelle des sénateurs, mais suivant la conviction intime du vulgaire » (Suét., Caes., 87). Plus
tard, dit-il, la plèbe « fit dresser sur le forum une colonne massive de vingt pieds environ, en marbre de Numidie, avec
l'inscription : « Au Père de la Patrie ». L'usage se conserva longtemps d'offrir des sacrifices au pied de cette colonne, d'y
former des voeux et d'y régler certains différends en jurant par le nom de César » (Suét., Caes., 85). Après son
assassinat, César est considéré comme un dieu de l'avis quasiment unanime de l'aristocratie et du peuple. On ne parle
plus que du « divin Jules ». Mais César, qui est le premier à avoir été divinisé après sa mort, a-t-il voulu passer pour un
dieu de son vivant ?
Evoquer les sentiments religieux de César n'est pas simple car de son vivant même, il fut considéré comme un
véritable mythe littéraire et politique. Sa renommée, il la doit en grande partie à ses Commentaires sur la guerre des
Gaules. Hirtius, l'un des lieutenants de César, après sa mort, complète l'oeuvre, demeurée inachevée d'un huitième et
dernier livre. Du texte de César, il dit que « c'est une vérité admise par tout le monde qu'il n'est point d'ouvrage si
soigneusement écrit qui ne le cède à l'élégance de ces Commentaires [...] et ils recueillent un tel éloge de l'avis de tout
le monde, qu'ils semblent moins avoir donné que ravi aux historiens le moyen d'écrire cette histoire ». Plus loin, Hirtius
rajoute qu' « au bon style et à l'élégance naturelle de l'expression, César joignait le talent d'expliquer ses desseins avec
une exactitude absolue ». Cicéron en personne dit des Commentaires de César qu'ils sont nus et dépouillés de tout
ornement oratoire, et qu'en outre, en se proposant de fournir des matériaux où puiseraient ceux qui voudraient écrire
l'histoire, César « a fait sans doute quelque chose d'agréable aux sots, qui seront tentés d'y porter leur fer à friser; mais
il a enlevé l'envie d'écrire aux hommes de bon sens, car il n'est rien de plus agréable, en histoire, qu'une concision
lumineuse et pure » (Cicéron, Brutus, 262). Diantre ! De très nombreux auteurs, tels que Salluste, Virgile Horace ou
Suétone, ont été fascinés par César. Les plus grands biographes grecs (Plutarque) ou latins (Suétone), n'ont pas
manqué d'écrire sa vie. César a fasciné ou irrité les uns et les autres. Lucain apprécie peu César, fauteur de guerre
civile. Quant à l'historien grec Dion Cassius, il écrit dans son Histoire Romaine, au début du III° siècle ap. JC ce qu'il
pense de César : « Personne ne se résignait plus promptement que César à courtiser et à flatter les hommes les moins
considérés; il ne reculait devant aucun discours ni devant aucune action, pour obtenir ce qu'il ambitionnait. Peu lui
importait de s'abaisser dans le moment pourvu que cet abaissement servît à le rendre plus puissant et plus tard : il
cherchait donc à se concilier, comme s'ils avaient été au-dessus de lui, ceux-là même qu'il espérait mettre sous sa
dépendance » (Dion Cassius, L, 37, 37). César a donc, selon Dion, de nombreux défauts : il est faux, calculateur,
ambitieux, arriviste, cynique. Ailleurs il rajoute : populiste (Dion Cassius, L, 37, 22). César, on le voit, a généré les
sentiments les plus divers.
César est issu de la famille patricienne des Julii, ce qui implique un certain nombre de conséquences religieuses. Lors
des obsèques de sa tante Julie, il aurait prononcé le discours suivant quant à son ascendance : « Du côté de sa mère, ma
tante Julie descend des rois, du côté de son père, elle se rattache aux dieux immortels. C'est en effet d'Ancus Marcius
que sont sortis les Marcius Rex, et tel fut le nom de sa mère; c'est de Vénus que descendent les Jules, et nous sommes
une branche de cette famille. Elle unit donc au caractère sacré des rois, qui sont les maîtres des hommes, la sainteté
des dieux, de qui relèvent même les rois » (Suét., Caes., 6). On ignore si ce discours fut réellement prononcé par
César ou s'il ne s'agit que d'une invention, parmi d'autres, de Suétone, qui, on peut le rappeler, écrit un siècle et demi
après la mort de César. Quoi qu'il en soit, les monnaies émises par César montrent qu'effectivement, il assumait
pleinement et publiquement cette ascendance divine et royale. Sur une pièce émise en 47-46 av. JC (cf. monnaie n°2),
on voit d'un côté la tête de Vénus, de l'autre Enée portant Anchise. Cependant, quand on envisage ces origines
mythologiques, il faut préciser que toutes les familles patriciennes de l'époque avaient leur propre mythe des origines.
La famille de César ne fait pas exception à la règle. On peut dire aussi qu'alors, il n'existe nulle séparation absolue entre
les faits politiques religieux.
2. Denier de Jules César (47-46 av. JC). Emission militaire frappée en Afrique du Nord. Avers : Tête de Vénus
tournée à droite et portant un diadème. Revers : Enée marchant à gauche, portant Anchise et le Palladium. (Photo
Classical Numismatic Group)
Pour le reste, César semble d'abord avoir suivi, au moins pendant un certain temps, un parcours « religieusement
correct », c'est-à-dire conforme aux devoirs d'un jeune patricien. A 17 ans, il est Flamine (prêtre) de Jupiter (Suét.,
Caes., 1). En 63 av. JC, alors que sa carrière politique est déjà bien avancée, il brigue et obtient la charge de Grand
Pontife, qui le propulse chef de la religion romaine. A ce sujet, Plutarque et Suétone, dans leurs biographies respectives,
s'accordent pour dire que César n'était pas un candidat illégitime, mais qu'il n'était pas non plus le mieux placé pour
assumer cette charge. Et surtout, les deux biographes affirment que César l'emporte sur ses concurrents « non sans
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répandre l'argent à profusion » (Suét., Caes., 13), au point que le jour de l'élection, il aurait déclaré à sa mère : « Ma
mère, [...] vous verrez aujourd'hui votre fils ou Grand Pontife ou banni » (Plut., Caes., 7). Le reproche fait ici à César,
c'est son arrivisme, et son relatif mépris pour la religion, qu'il achète à prix d'argent. Ô tempora ! Ô mores ! ...
Lorsqu'on examine les monnaies émises par César, pourtant, rien ne laisse paraître un comportement religieux «
anormal ». César se présente volontiers comme le chef de la religion romaine traditionnelle : sur le revers d'une
monnaie émise en 49-48 av. JC, les éléments du culte, simpule, aspersoir, hache et bonnet de flamine sont
représentés (cf. monnaie n°1).
1. Denier de Jules César (49-48 av. JC). Emission militaire. Avers : CAESAR. Eléphant tourné à droite, piétinant un
serpent. Revers : anépigraphe. Simpule, aspersoir, hache et bonnet de flamine. (Photo Classical Numismatic Group)
Ce thème religieux traditionnel est récurrent sur les monnaies de César; on le retrouve notamment sur une monnaie
émise en 46 av. JC (cf. monnaie n°3), et sur d'autres encore.
3. Denier de Jules César (46 av. JC). Avers : COS TERT DICT ITER. Tête de Cérès tournée à droite, couronnée
d'épis. Revers : AVGVR PONT MAX Simpule, aspersoir, vase à sacrifice et bâton d'augure; dans le champ M (Munus).
(Photo Classical Numismatic Group)
Peut-on reprocher au Grand Pontife, quelles qu'aient été les conditions de son accession à cette fonction, d'avoir
assumé pleinement son rôle ? Il y a cependant, dans le monnayage césarien un aspect beaucoup moins conformiste.
César est le premier à faire représenter son effigie de son vivant sur les monnaies (cf. monnaie n°4).
4. Denier de Jules César (février-mars 44 av. JC), frappé par ordre du monnayeur P. Sepullius Macer. Avers : tête
laurée de César tournée à droite. Revers : Vénus debout à droite, tenant une Victoire dans la main droite, un sceptre
posé sur un bouclier à gauche. (Photo Classical Numismatic Group)
Cette pratique est révolutionnaire. Jusque là, seuls les dieux ou les héros, les figures mythologiques et
exceptionnellement les mortels décédés depuis un certain temps pouvaient être représentés. César franchit donc un
pas sans précédent. Il ne jouit cependant que peu de temps du privilège divin de voir son portrait figurer sur les
monnaies. La réaction républicaine, qui lui reprochait principalement d'aspirer à la royauté, lui rappelle sa condition
humaine en le poignardant mortellement pendant les ides de Mars 44 av. JC. Une fois mort, il est placé au rang des
dieux. Il devient Divus Julius, le « Divin Jules ».
Malgré quelques signes apparemment forts, tels que la représentation de son portrait sur les monnaies, on ne sait pas
si César a réellement voulu être considéré comme un dieu de son vivant. L'historien Velleius Paterculus rapporte
dans la première moitié du premier siècle ap. JC que « celui qui souleva contre lui la plus grande haine fut Marc Antoine,
son collègue au consulat, homme prêt à toutes les audaces. Comme César était assis devant les rostres lors des fêtes
des Lupercales, il lui avait mis sur la tête l'insigne de la royauté et César en le repoussant n'en avait pas paru offensé.
» (Vell. Pat., II, 56). Suétone, évoque lui aussi le même épisode et il montre que l'opinion publique romaine, face à
l'ascendant politique de César, s'interrogeait sur ses buts; peu à peu, l'idée s'insinue qu'il veut devenir roi : « il ne réussit
plus à dissiper le soupçon infamant d'avoir prétendu au titre de roi; cependant, un jour que la plèbe le saluait de ce nom il
répondit « qu'il était César et non pas roi », et pour les Lupercales, à la tribune aux harangues, il repoussa le diadème
que le consul Antoine avait à plusieurs reprises approché de sa tête, et le fit porter au Capitole, à Jupiter Très Bon et Très
Grand ». (Suét., Caes., 79). La signification du diadème, l'insigne royal, est politique et religieuse : César offre le
diadème, qu'il refuse pour lui-même, à Jupiter, un vrai dieu. Ailleurs, Suétone écrit de César qu'il « passe pour avoir
abusé de la toute puissance et mérité d'être assassiné. Il ne lui suffit pas, en effet d'accepter les honneurs excessifs,
comme plusieurs consulats de suite, la dictature et la préfecture des moeurs à perpétuité, sans compter le prénom
d'Imperator, le surnom de Père de la Patrie, une statue parmi celles des rois, une estrade dans l'orchestre, mais il se
laissa encore attribuer des prérogatives qui l'élevaient même au dessus de l'humanité : il eut un siège d'or au sénat et
sur son tribunal, un char et une civière dans la procession du cirque, des temples, des autels, des statues à côté de celles
des dieux, un lit de parade, un flamine, des luperques, et donna son nom à un mois; de plus il n'y eut pas de magistrature
qu'il ne prît et n'attribuât au gré de sa fantaisie ». (Suét., Caes., 76). Suétone, on le voit, pense que César a bien mérité
son assassinat : qu'il ait eu ou pas l'intention de passer pour un dieu vivant, il a abusé de toutes les manières du pouvoir.
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Les auteurs antiques, enfin, font à César divers reproches d'ordre religieux. César, arriviste et sacrilège, comme nous
l'avons vu, aurait acheté la charge de Grand Pontife. En somme il aurait donc instrumentalisé la religion pour arriver à
des fin politiques. La preuve que César se sert de la religion, Plutarque la voit dans la façon dont le général se conduit
face aux Germains d'Arioviste, pendant la guerre des Gaules. L'ardeur des Germains au combat est émoussée, dit
Plutarque, par « les prédictions de leurs prêtresses, qui, prétendant connaître l'avenir par le bruit des eaux, par les
tourbillons que les courants font dans les rivières, leur défendaient de livrer la bataille avant la nouvelle lune. César,
averti de cette défense, et voyant les barbares se tenir en repos, crut qu'il aurait bien plus d'avantage à les attaquer dans
cet état de découragement, que de rester lui-même oisif et d'attendre le moment qui leur serait favorable. Il alla donc
escarmoucher contre eux jusque dans leurs retranchements, et sur les collines où ils étaient campés. Cette provocation
les irrita tellement que, n'écoutant plus que leur colère, ils descendirent dans la plaine pour combattre. Ils furent
complètement défaits. » (Plut., Caes., 21). César ne respecte rien, pas même les superstitions religieuses des
barbares, ce qui lui vaut la victoire militaire.
Les auteurs antiques s'accordent en général pour dire que César ne respecte nullement les présages et les multiples
signes que lui envoient pourtant régulièrement les dieux. Les exemples abondent. Ainsi, Suétone raconte qu'« Aucun
scrupule religieux ne lui fit même abandonner ou différer une seule de ses entreprises. Quoique la victime se fût enfuie
au moment où il allait l'immoler, il ne remit pas son expédition contre Scipion et Juba. Bien plus, ayant fait une chute en
débarquant, il tourna le présage dans un sens favorable et dit : « Afrique, je te tiens » (Suét., Caes., 59). Pire encore,
César « poussa même l'insolence jusqu'à dire, en entendant un jour l'haruspice annoncer que les présages étaient
funestes et que la victime n'avait pas de coeur : « Ils seront plus favorables, quand il me plaira, et l'on ne doit pas
regarder comme un prodige qu'une bête manque de coeur » (Suét., Caes., 77). Cette citation rapporte une plaisanterie
douteuse et sacrilège dans le plus pur style suétonien. Même si on peut douter de son authenticité, elle n'en exprime
pas moins une idée importante : César ne respectait pas les messages divins. Cette incroyance, cette cécité, provoque
même sa perte, d'après Valleius Paterculus : « Les dieux immortels lui avaient envoyé cependant bien des présages et
bien des indices du péril menaçant. Les haruspices l'avaient averti de se défier avec le plus grand soin des ides de mars.
Sa femme Calpurnia effrayée par une vision nocturne le suppliait de demeurer chez lui ce jour-là. Enfin on lui avait remis
des billets qui lui dénonçaient la conjuration, mais il ne les avait pas lus sur-le-champ. C'est qu'on ne saurait éviter la
force du destin qui fausse le jugement de celui dont il veut changer le sort. » (Vell. Pat., II, 57). Plutarque et Suétone ne
tiennent pas un discours différent : César est mort, mais ce n'est pas faute d'avoir été prévenu par les dieux (cf. Plut.
Caes., 69 et Suét., Caes., 81). Finalement, on peut avoir l'impression que César, grand stratège et grand politique, a
commis quelques grossières erreurs d'appréciation quant aux croyances religieuses de ses contemporains, ce qui a fini
par causer sa perte. Mais en affirmant ceci nous n'avons toujours pas répondu à la question : César a-t-il vraiment voulu
être considéré comme un dieu vivant ?
César, on l'a vu, a semé un certain trouble chez ses concitoyens, qui ont fini par le supprimer physiquement, puis par le
déifier. Les auteurs antiques reflètent ce trouble, et éventuellement leurs propres croyances; mais que sait-on au juste
des idées religieuses de César ? Salluste et Cicéron rapportent sa pensée, qui s'exprime devant le sénat lors du
jugement de la conjuration de Catilina (63 av. JC). Certains pensent qu'il faut exécuter les conjurés; César, quant à lui,
rejette la peine de mort car il est persuadé que « les dieux n'ont point voulu faire de la mort un châtiment ; mais qu'elle est
une loi de la nature, le terme des travaux et des misères. Aussi le sage ne la reçut jamais à regret, et l'homme courageux
alla souvent au-devant d'elle. Mais les fers, et les fers pour toujours, furent inventés, on n'en saurait douter, pour être le
châtiment spécial de quelque grand forfait » (Cicéron, Catilinaire, IV, 4). Mieux encore, Salluste cite directement le
discours prononcé par César devant le sénat contre la peine de mort. Il aurait déclaré ceci : « quant au châtiment, j'ai
bien, je pense, le droit de dire ce qui en est : dans le deuil et la misère la mort est la fin des maux, elle n'est pas un
supplice, elle met un terme à toutes les infortunes ; après elle, il n'y a place ni pour le souci ni pour la joie. » (Salluste,
Conjuration de Catilina, LI). Salluste et Cicéron rapportent donc la même pensée que l'on peut résumer ainsi : après la
vie, le néant. On conçoit déjà mieux, ainsi, à la fois les attitudes de César et le trouble de ses contemporains.
Pour approfondir la pensée césarienne, nous disposons en outre de ses propres écrits, La Guerre des Gaules, et la La
Guerre Civile. Certes, dans ces ouvrages César ne parle pas de ses opinions religieuses, qui ne sont pas son objet. Il
donne cependant, indirectement, des éléments de sa pensée. On peut observer un certain détachement de César en
ce qui concerne le fait religieux. Il décrit la religion des Gaulois ou des Germains comme le ferait un ethnographe, sans
parti-pris (BG, VI, 13-14, 16, 18, 21). Pour lui, les croyances religieuses ne constituent jamais une entrave à ses actions :
pas question de prêter foi aux présages ou aux augures, comme nous l'avons vu plus haut. Aux craintes
superstitieuses de ses hommes, il répond par des discours rationnels. Il démystifie autant qu'il peut (BG, I, 39-40).
Eventuellement, César, qui connaît « cette facilité des hommes à croire presque toujours ce qu'ils désirent » (BG, III, 18)
utilise les croyances à son avantage. En matière religieuse, il est sceptique a-priori. Ainsi, lorsque Dumnorix refuse de
s'embarquer avec César pour la Bretagne en alléguant des raisons religieuses, César bien sûr, n'en croit rien (BG, V,
6). César sceptique, distancié, cynique parfois, croit-il en dieu ou aux dieux du panthéon romain ? Il évoque rarement
les « dieux immortels ». Il le fait pour regonfler le moral de ses troupes après un revers, car les soldats, eux, croient pour
de bon à l'existence des dieux immortels (BG, V, 52). César, en ce qui le concerne, une fois de plus, instrumentalise la
religion. Les dieux immortels apparaissent aussi dans la description de la religion Gauloise (BG, VI, 14, 16), ou encore à
l'état de statue dans les Temples (BC, II, 5). César, semble-t-il, n'est pas polythéiste. Croit-il en dieu ? Il ne croit pas en
un dieu unique de type judéo-chrétien. Son dieu est une femme : c'est la Fortune, dont la présence est plus
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qu'abondante dans ses écrits. Après un revers subi par son armée, César déclare par exemple que « la fortune avait
eu grande part à l'arrivée des ennemis »(BG, VI, 52). César pense que la fortune, en dernier ressort, fait la différence : «
Mais la fortune, dit-il, qui a tant de pouvoir en toutes choses, et principalement à la guerre, opère souvent en un moment
de grandes révolutions, comme il arriva alors » (BC, III, 68). Quoi que la décision finale appartienne à la fortune, parfois
capricieuse, on peut toutefois la tenter ou non, et l'orienter par les actes : « Si tout ne réussissait pas à leur gré, il fallait
qu'ils s'appliquassent à seconder la fortune », écrit César dans la Guerre Civile (BC, III, 73). César croit à sa bonne
Fortune. Il tente souvent sa chance. Il seconde la Fortune par une action raisonnée.
La religion de César, c'est un sentiment du destin, que l'on peut résumer ainsi: « Aide-toi et la Fortune t'aidera ... (ou
pas) ». Quant à l'au-delà, César n'y croie pas, ce qui explique son acharnement à obtenir par tous les moyens des
résultats, politiques ou autres, de son vivant. A la question César a-t-il vraiment voulu être un dieu, on peut dire que
rien, dans sa « religion » personnelle ne s'y opposait.
Bibliographie sur Jules César
Zvi Yavetz, César et son image. Des limites du charisme en politique, coll. « Les Belles Lettres », Paris, 1990
Autres pages au sujet de Jules César
Vie de Jules César, par Suétone
La Guerre des Gaules, de Jules César (traduction française)
Géographie de la Guerre des Gaules
Jules César (courte biographie et chronologie de Jules César)
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