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Diagnostic écologique du périmètre d’étude Natura 2000 « Moyenne vallée de l’Arve »
Synthèse des inventaires – janvier 2011
le lit mineur s’est rétréci et a été colonisé par une végétation pionnière (saulaie-aulnaie). La
majorité des peuplements alluviaux actuels (91EO) se sont ainsi développés dans l’enveloppe de
la bande active des années 1930.
l’enfoncement du lit a provoqué une influence beaucoup plus faible des crues sur la dynamique
de renouvellement des peuplements, sur la fréquence des débordements, ainsi que sur le niveau
de la nappe d’accompagnement. A signaler néanmoins que l’abaissement de la nappe est
quelque peu gommé par le régime nival ou pluvio-nival de l’Arve, qui implique des hautes eaux
en période de végétation.
de nombreuses ballastières ont été créées et ont été colonisées sur les berges par une
végétation pionnière. Certaines ont été comblées par des crues de l’Arve et colonisées ensuite
par une végétation spécifique (saulaie blanche essentiellement).
Les transformations des abords de l’Arve entraînent aujourd’hui des phénomènes de
dépérissement de l’aulne blanc associés à une régénération importante de frêne. Les peuplements
de bois tendre, habitats d’intérêt communautaire prioritaire (91EO) semblent ainsi subir une
évolution progressive vers des peuplements de bois durs (frênaie), de bien moindre intérêt
patrimonial.
Remarques : la distinction entre la forêt de frêne et d’aulne présentant un stade plutôt mature
caractérisé par la quasi absence des espèces à bois tendre, et la chênaie charmaie peut s’avérer
parfois difficile. De surcroît cette distinction est rendue encore plus difficile du fait que le
caractère inondable de certaines forêts a progressivement disparu pour les raisons évoquées
précédemment.
I.1.2. Détail des habitats forestiers relevés sur le périmètre d’étude
La notion d’état de conservation apparue avec la Directive Habitats doit permettre de rendre compte
de «l’état de santé» des habitats. Il est défini, par la directive, comme «l’effet de l’ensemble des
influences agissant sur un habitat naturel ainsi que sur les espèces typiques qu’il abrite, qui peuvent
affecter à long terme sa répartition naturelle, sa structure et ses fonctions ainsi que la survie à long
terme de ses espèces typiques ». L’évaluation de l’état de conservation des habitats forestiers doit
non seulement permettre, dans le cadre des Documents d’objectifs, de programmer des actions de
gestion ou de restauration qui visent au maintien ou au rétablissement vers un état de conservation
équivalent ou meilleur, mais aussi d’évaluer sur l’ensemble du site NATURA 2000 l’efficacité des
mesures mises en place.
Une méthodologie visant à étudier l’état de conservation des habitats forestiers a été proposée
récemment (Nathalie CARNINO méthode d’évaluation des habitats forestiers SPN / ONF – 2009). Celle
- ci nécessite des investigations de terrain assez importantes et n’a, par conséquent, pas pu être
mise en place sur le site. Nous avons toutefois pris en compte certains éléments mentionnés dans cet
ouvrage qui caractérise l’état de conservation des habitats.
Pour les renseigner nous nous sommes appuyés sur les résultats de placettes que nous avions mises
en place en 2006 dans le cadre d’un projet LIFE sur l’ étude de la forêt alluviale de l’Arve. Certaines
d’entre elles ont en effet pu être rattachées aux principaux habitats forestiers d’intérêt
communautaire présents sur le site. La densité des placettes est évidemment statistiquement
insuffisante. Les informations énoncées n’ont donc pas une valeur scientifique mais sont à considérer
à dire d’expert. Ces informations s’appuient également sur les observations qui ont pu être faites en
2010 à l’occasion de la réalisation de la cartographie des habitats.
A propos de l’état de conservation des habitats forestiers