Diagnostic écologique du périmètre d’étude Natura 2000 « Moyenne vallée de l’Arve »
Synthèse des inventaires – janvier 2011
Chabot
Cottus gobio
Code Natura 2000 : 1163
Petit poisson de 10-15cm au corps en forme de massue et
à la tête large et aplatie, fendue d'une large bouche
terminale supère entouré de lèvres épaisses et portant
deux petits yeux haut placés. Le Chabot ne possède pas
de vessie natatoire.
Caractères biologiques et écologiques
Le Chabot est une espèce aux mœurs plutôt nocturnes (actif très tôt le matin ou en soirée pour la recherche de
nourriture). Il chasse à l'affut en aspirant les proies passant à sa portée. Le reste du temps, il se cache, se confondant
par mimétisme avec le milieu rocheux dans les eaux courantes fraîches et bien oxygénées. Très vorace, le chabot est
carnassier et se nourrit de petits invertébrés benthiques et d'œufs, frai et alevins de poissons, notamment ceux de la
truite. Il n'effectue qu'une seule ponte : le mâle invite les femelles à coller 100 à 500 œufs de 2,5mm en grappe au
plafond de son abri. L'espérance de vie du chabot est de 4 à 6 ans. Il existe aujourd’hui officiellement 10 espèces de
Chabot. Néanmoins, les différenciations portant au niveau génétique, tout n’est pas encore acté sur le terrain. A
l’avenir, dans ces pêches, l’ONEMA devrait faire des prélèvements génétiques. Sur l’Arve il s’agit de l’espèce la plus
commune (Cottus Gabio).
Habitat et localisation sur le site
Habitat Le Chabot est un médiocre nageur qui se déplace en expulsant violement par les ouïes l'eau contenue dans
sa bouche. Aussi, il est une espèce territoriale et sédentaire qui parcours de courtes distances. Pétricole, il affectionne
les fonds rocailleux et est très sensible à la qualité des eaux. Un substrat grossier et ouvert, offrant un maximum de
caches pour les individus de toutes tailles. Les cours d'eau à forte dynamique lui sont très propices, du fait de la
diversité des profils en long (radiers mouilles) et du renouvellement actif des fonds en période de fort débit.
Localisation et état des connaissances Le chabot est souvent retrouvé sur les pêches électriques de l'Arve et de ses
affluents. Les connaissances actuelles sur les liens entre les différentes populations de l’Arve et de ses affluents sont
minces, l’espèce ne faisant l’objet d’aucun suivi particulier. Elle est en outre difficile à pêcher. Sur le périmètre Natura
2000, le chabot est présent un peu partout sur l’Arve et ses affluents, excepté vers le Nant de Sion. Il a, en particulier,
été retrouvé sur l’Arve à Marignier dans le cadre des pêches électriques réalisées pour le suivi de l’ombre commun.
Toutes les espèces pêches en2001 par pêche électrique sont dans des proportions inférieures aux cotes d’abondance
exceptée pour le chabot et l’épinoche qui sont au potentiel de la station. On le retrouve également en quantités
importantes du côté du Borne. L’absence de chabot sur l’Arve aux abords du Nant de Sion lors des pêches de 2001
confirme, selon le rapport du CSP, l’importance des pollutions organiques sur ce secteur. L’ONEMA estime que l’Arve
semble favorable à la fraie du Chabot sur l’Espace Borne Pont de Bellecombe mais également sur l’ensemble de de la
zone Natura 2000. Un des facteurs limitant est la thermie élevée, comme cela peut être le cas sur la partie aval de la
Menoge.
Tendances évolutives et menaces potentielles
L'espèce n'est globalement pas menacée mais certaines populations peuvent l'être par des pollutions environnantes,
les requalibrages ou les pompages. Sur l'Arve, l'espèce est présente sur une grande partie du linéaire et abondante
sur certains de ses affluents (Borne en particulier).
Les principales menaces qui pèsent sur cette espèce sont : la modification des paramètres du milieu, en particulier
un ralentissement des vitesses du courant consécutif à l'augmentation de la lame d'eau. Sur l’Arve, au vu du
contexte, les pollutions d'origine agricole ne sont pas une menace centrale.
Etat de conservation sur le site
Inconnu. Même sans action spécifique, les populations sur l’Arve et ses affluents semblent assez bien se porter (ce
constat est à relativiser au vu du manque de connaissance sur l’espèce et sur les relations entre les différentes
populations de l’Arve).
Rechercher la continuité piscicole sur l’Arve et ses affluents (potentialités de franchissabilité de l’espèce peu élevée
Chercher l’atteinte d’une bonne qualité de l’eau dans le cours d’eau comme dans ses affluents (baisse des intrants,
en particulier d’origine agricole –herbicides, pesticides, engrais- ou industrielle
Préserver les zones favorables à l’espèce (fonds rocailleux, courant, rochers pour caches…)