AN II Ch I Dérivation des fonctions à valeurs vectorielles Toutes les fonctions envisagées sont définies sur un intervalle I de R à valeurs dans un espace vectoriel normé F de dimension fini sur K . A Dérivée en un point, fonctions de classe C 1 1 Denitions Denition : Soit f : I → F et x0 ∈ I. On dit que f est dérivable en x0 si lim x→x0 f (x) − f (x0 ) existe. x − x0 Si c’est le cas cette limite est appelée vecteur dérivé de f en x0 et noté f 0 (x0 ). On dit que f est dérivable sur I si elle l’est en tout point de I. On appelle alors fonction dérivée de f la fonction f 0 : I → F . x 7→ f 0 (x) On dit que f est continûment dérivable, ou de classe C 1 sur I si la fonction f 0 existe et est continue sur I. Theoreme : f est dérivable en x0 si et seulement si elle admet en x0 un développement limité à l’ordre 1, qui est alors f (x0 + h) = f (x0 ) + hf 0 (x0 ) + o(h) (remarquer que ce o(h) est à valeurs dans F ). Notation : f 0 , Df , df (x) dx 2 Operations algebriques Theoreme : Soit λ ∈ K. Si f et g sont dérivables en un point x0 de I (resp. sur I) (resp. de classe C 1 sur I), alors il en est de même de λf + g. Notation : On note C 1 (I, F ) l’espace vectoriel des fonctions de classe C 1 sur I à valeurs dans F . Theoreme : Soit u ∈ L (F, G). Si f est dérivable en un point x0 de I (resp. sur I) (resp. de classe C 1 sur I), alors il en est de même de u ◦ f et (u ◦ f )0 (x0 ) = u(f 0 (x0 )) (resp (u ◦ f )0 = u ◦ f 0 ). Corollaire : Soit n la dimension de F et B = (e1 , . . . , en ) une base. On note fi = e∗i ◦ f les fonctions coordonnées de f . Alors f est dérivable en un point x0 de I (resp. sur I) (resp. de classe C 1 sur I) si et seulement si il en est de même de fi pour tout i ∈ [[1, n]] et dans ce cas les coordonnées du vecteur dérivé en x0 sont les dérivées en x0 des fonctions coordonnées. Theoreme : Soient F, G et H trois espaces vectoriels normés sur le même corps K et B bilinéaire de F × G dans H. Soient f : I → F et g : I → G. On définit h : I → H . x 7→ B f (x), g(x) Si f et g sont dérivables en un point x0 de I (resp. sur I) (resp. de classe C 1 sur I), alors il en est de même 0 0 de h et h (x0 ) = B f (x0 ), g(x0 ) + B f (x0 ), g 0 (x0 ) . Remarque : Ceci s’applique en particulier aux produits scalaire, externe et vectoriel. On retrouve une formule bien connue dans le cas particulier du produit ordinaire. Remarque : Le résultat se généralise au cas n-linéaire. Theoreme : Soit ϕ : J → I dérivable en un point x0 de J (resp. sur J) (resp. de classe C 1 sur J) et f : I → F dérivable en y0 = ϕ(x0 ) (resp. sur I) (resp. de classe C 1 sur I). Alors f ◦ ϕ est dérivable en x0 1 0 0 0 0 0 0 (resp. sur J) resp. de classe C sur J) et (f ◦ ϕ) (x0 ) = ϕ (x0 )f (y0 ) (resp. (f ◦ ϕ) = ϕ · f ◦ ϕ . 1 B Fonctions de classe C k 1 Denition Denition : Pour k ∈ N, k > 1 on dit qu’une fonction f : I → F est de classe C k sur I si elle est dérivable et que f 0 est de classe C k−1 . On appelle alors dérivée d’ordre k de f la dérivée d’ordre k − 1 de f 0 , étant entendu que la dérivée d’ordre 1 est la dérivée définie en A. On dit que f est de classe C ∞ si elle est de classe C k pour tout entier k. Notation : f (k) , Dk f , Remarque : dk f (x) dxk Il est souvent commode de considérer que f est de classe C 0 si elle est continue et que sa dérivée d’ordre 0 est f elle-même. 2 Operations algebriques Theoreme : Soit λ ∈ K et k ∈ N∗ . Si f et g sont de classe C k (resp. C ∞ ) sur I, alors il en est de même de λf + g. Notation : On note C k (I, F ) l’espace vectoriel des fonctions de classe C k sur I à valeurs dans F . Theoreme : Soit u ∈ L (F, G). Si f est de classe C k (resp. C ∞ ) sur I, il en est de même de u ◦ f et (u ◦ f )(k) = u ◦ f (k) . Corollaire : Soit k ∈ N∗ . Soit n la dimension de F et B = (e1 , . . . , en ) une base. On note fi = e∗i ◦ f les fonctions coordonnées de f . Alors f est de classe C k (resp. C ∞ ) sur I si et seulement si il en est de même de fi pour tout i ∈ [[1, n]]. Theoreme : (Leibniz) Soient F, G et H trois espaces vectoriels normés sur le même corps K et B bilinéaire ∗ de F × G dans H. Soient f : I → F et g : I → G. On définit h : I → H . Soit k ∈ N . x 7→ B f (x), g(x) k X Si f et g sont de classe C k (resp. C ∞ ) sur I, il en est de même de h et h(k) (x) = C`k B f (`) (x), g(k−`) (x) . `=0 Theoreme : Soit ϕ : J → I de classe C (resp. C ) sur J et f : I → F de classe C k (resp. C ∞ ) sur I. k ∞ Alors f ◦ ϕ est de classe C k (resp. C ∞ ) sur J. 3 Dieomorphismes Denition : Soit f : J → I et k ∈ N∗ . On dit que f est un C 1 -difféomorphisme si elle est bijective de classe C k et que sa réciproque f −1 est aussi de classe C k . Theoreme : Une bijection ϕ : I → J est un C k -difféomorphisme si et seulement si elle est de classe C k et que sa dérivée ne s’annule pas sur I. 2 C Fonctions de classe C k par morceaux 1 Denitions Denition : Soit k ∈ N∗ et f : [a, b] → F . On dit que f est de classe C k par morceaux (abrégé dans ce k cours en Cpm ) si il existe : Un entier n ∈ N∗ Une suite finie de points de [a, b] : x0 = a < x1 < · · · < xn−1 < xn = b Pour chaque i ∈ [[0, n − 1]] une fonction gi ∈ C k ([xi , xi+1 ], F ) telle que gi Remarque : ]xi ,xi+1 [ =f ]xi ,xi+1 [ On dit que le partage (x0 , . . . , xn ) est adapté à la fonction f . Il est immédiat que tout sur- partage d’un partage adapté à f l’est encore. Les partages adaptés sont tous les sur-partages du partage fondamental constitué de tous les points de discontinuité de f et de non-existence ou discontinuité de ses dérivées successives. Il revient au même d’exiger que la fonction f soit de classe C k sur chaque ]xi , xi+1 [ ET QUE elle-même et ses dérivées successives jusqu’à la k ième aient des limites à gauche et à droite en tout point xi (sauf à gauche en x0 et à droite en xn ). Pour ` ∈ [[1, k]], on note encore D` f : [a, b] → F la fonction qui à x associe f (`) (x) lorsqu’elle existe. Elle n’est pas définie sur tout I mais seulement sur [a, b] privé d’un nombre fini de points. k si pour tout segment [a, b] inclus Denition : Soit k ∈ N∗ et f : I → F . On dit que f est de classe Cpm k dans I, la fonction f [a,b] est de classe Cpm . k sur un intervalle peut avoir une infinité de points de discontinuité, contraireUne fonction de classe Cpm k sur un segment. ment à une fonction de classe Cpm k Theoreme : Les fonctions de classe Cpm sur un segment [a, b] (resp. sur un intervalle I) et à valeurs dans k k F forment un espace vectoriel sur le corps K de référence de F noté ici Cpm ([a, b], F ) (resp. Cpm (I, F )). k Remarque : Cpm ([a, b], F ) ⊂ B ([a, b], F ), espace vectoriel des applications bornées de I dans F . k (I, F ). Ce n’est pas vrai pour Cpm 2 Accroissements nis Theoreme : f : I → F est constante si et seulement si elle est dérivable de dérivée nulle. 1 Theoreme : Soit f : I → F une fonction de classe C 0 et Cpm . Elle est constante si et seulement si Df est nulle partout où elle est définie. 3