Journal of Danubian Studies and Research
Le latin est le grand fournisseur d'emprunts dans la langue française dès le X-e
siècle jusqu’à nos jours, c’est pourquoi les latinismes font la partie intégrante du
lexique français. Au XXI-e siècle le français continue à emprunter de nombreux
termes au latin. Le flux de сes emprunts est favorisé par l’évolution des médias et
de la publicité. Jusqu’au XVIII-e siècle le latin vulgaire était dans l'utilisation
répandue comme lingua franca (ce terme est utilisé pour désigner les langues de
communication internationale) du monde méditerranéen et de l'Europe.
Aujourd’hui c’est l'anglais qui prédomine comme source d’emprunts et qui «a
remplacé le latin comme langue intermédiaire des termes scientifiques» (Ruohotie,
2004). Cet état de choses est facilement explicable. Comme dit le sociolinguiste R.
Wardhaugh, l'anglais est devenu la lingua franca du monde actuel. Il est fortement
répandu par lа radio, les systèmes satellitaires et même, en ce qui concerne le
langage des médias, par les agences de presse internationales anglophones
(Wardhaugh, 1987).
Mais la situation actuelle, où le latin constitue la source féconde d’emprunts dans la
publicité française et européenne, attend les explications. Etude de l'influence de la
langue latine devient particulièrement important dans l'étude du patrimoine
linguistique commun de l'Europe.
Le but de notre travail est d'examiner les emprunts latins dans la publicité française
selon les aspects socio-culturels, linguistiques et psychologiques. Nous n’allons pas
donner une image exhaustive de tous les emprunts au latin. Notre corpus consiste
en 30 noms de marques contenant des latinismes parus dans les éditions
électroniques de «Le Monde», «Elle», «Cosmopolitan», «Votre Beauté»,
«Glamour».
Notre recherche utilise une approche multidisciplinaire, parce que seulement en
utilisant un large éventail de sciences, on peut s’approcher de l'évaluation du rôle
du patrimoine culturel et linguistique latine dans un espace multilingue de la
France moderne. Les méthodes d'étude sont: la méthode de description, d'analyse,
d’interprétation, de classification et d’autres. Les travaux des savants et des
chercheurs S. D. Abadi, R. Barthes, D. Courbet, C. Jung, G. Licoppe, M. Ruohotie,
A. Sfaїra, H. Walter et d’autres font la base théorique et méthodologique de l'étude.
Pour pouvoir rendre compte des causes et des conséquences des latinismes, de
leurs changements, du statut qu’ont les emprunts au latin en français, nous allons
d’abord définir et présenter les notions et les caractéristiques générales. Un
emprunt est un mot ou une expression qu’un locuteur ou une communauté
emprunte à une autre langue, sans le traduire, mais en l’adaptant généralement aux
règles morphosyntaxiques, phonétiques et prosodiques de sa langue dite «langue
d’accueil» (Armand & Maraillet, 2013, p. 42).
L’étymologie du terme publicité vient du latin publicitas qui signifie «état de ce
qui est public». Le mot est utilisé dans le langage avec de nombreux sens parmi