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Impact du changement climatique sur l’efficacité des 
réseaux d’aires marines protégées 
 
 
La mer Méditerranée compte plus d’une centaine d’aires marines protégées (AMP) qui doivent 
assurer le maintien des espèces exploitées sur l’ensemble du plateau continental. La 
connectivité des populations, assurée notamment par la dispersion des larves en fonctions des 
courants, est un élément essentiel de l’efficacité du réseau d’AMP. Dans une étude publiée dans 
Diversity and Distribution et financée par la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité 
(FRB) et la Fondation Total, des chercheurs (du CNRS, de l’Université de Montpellier 2, de l’IRD, 
d’Aix-Marseille Université, et de Météo-France) ont montré que le changement climatique (+2.8°C 
à la fin du 21
ième
 siècle) affecterait le degré de connectivité des populations de poissons en 
Méditerranée. En particulier, la distance de dispersion des larves devrait diminuer de 10% (soit 9 
km en moyenne) provoquant une réduction de 3% (soit environ 2 700 000 hectares) des surfaces 
exploitées qui seront essaimées par le réseau d’AMP. Ils démontrent donc les impacts 
conjugués, physiques et biologiques, liés au changement climatique sur l’efficacité des réseaux 
d’AMP. 
Les aires marines protégées en mer Méditerranée 
La mer Méditerranée comprend plus d’une centaine d’AMP qui jouent un rôle essentiel dans la protection de la 
biodiversité marine. Elles participent aussi au maintien des activités de pêche en essaimant des larves de 
poissons vers les zones exploitées. Pour ces raisons, de nombreux efforts ont été entrepris pour augmenter les 
surfaces protégées avec l’objectif d’atteindre 10% avant 2020 (objectif 
revue à la hausse en France, qui vise à protéger 20% des habitats 
marin en 2020). Mais la question du positionnement de ces 
nouvelles AMP reste entière notamment dans un contexte de 
changement climatique. 
La connectivité est essentielle 
Parmi les éléments indispensables à l’efficacité des réseaux d’AMP, la 
connectivité joue un rôle clé pour assurer le maintien des espèces 
(Encart). En cas d’extinction d’une population locale, par exemple suite 
à la surpêche, la connectivité permet une recolonisation par d’autres 
populations via la dispersion larvaire. Or, une étude précédente (Andello 
et al. 2013) a montré que le réseau d’AMP en mer méditerranée est 
faiblement connecté et essaime seulement partiellement le plateau 
continental.  L’effort de conservation, à travers la création de 
nouvelles AMP, doit donc veiller à conserver, voir augmenter ce 
degré de connectivité. 
 
 
La connectivité est une caractéristique 
du paysage qui mesure la capacité de 
déplacement des espèces entre 
différentes taches d’habitats. C’est un 
aspect important dans les habitats 
naturellement fragmentés, comme les 
habitats marins ou les îles. La 
connectivité dépend à la fois des 
caractéristiques de l’habitat (surface 
spatiale, présence de barrières à la 
dispersion, présence de compétiteurs ou 
de prédateurs) et des trait des espèces 
(mobilité)