Ventilation des déportés , 1940-1944 :
- Les plus nombreux : 67,5 % : déportés (« Schutzhäftlinge »), dans des convois massifs depuis Compiègne, vers
des camps de concentration, de janvier 1943 à mi-août 1944.
- Ensuite : 14,9 % : déportés (« Schutzhäftlinge »), depuis les grandes villes de France, transports massifs, vers
des camps de concentration, de fin juin 1944 à début octobre 1944.
- 7,8 % sont des déportés sans jugement, dans le cadre de la procédure Nacht und Nebel (NN), vers différents
camps de concentration ou les camps de Hinzert ou Sarrebrück-Neue Bremme.
- 7,3 % sont des condamnés par les tribunaux militaires allemands en France, entre 1940 et 1944, ils sont déportés
vers les prisons du Reich.
- 1,9 % sont des déportés « otages de représailles » : vers le camp d’Auschwitz le 6 juillet 1942.
- 0,6 % sont des « personnalités-otages », envoyés préventivement dans des camps spécifiques du Reich, dans des
conditions spécifiques.
En fait, les politiques de déportation sont complexes. Mais elles vont être guidées par 2 principes :
- maintenir l’ordre : arrêter les ennemis, les opposants, punir la Résistance.
- A partir de 1942-43, apporter de la main d’oeuvre au Reich.
Tout en tenant compte de l’évolution de la guerre, et de la concurrence des services allemands.
D’où, différentes formes et des situations différentes. Etre déporté en 1940 est différent de 1944, être déporté dans
le cadre d’un programme n’est pas identique à un autre programme…
III. Temporalité.
1. 1940-42, la zone Nord, occupée. La 1
ère
répression allemande.
- Elle est administrée par le MBF, qui est un militaire.
Les services du MBF sont aussi chargés de la répression.
- La Gestapo est, elle, chargée de s’occuper du sort des Juifs, des Francs-Maçons, des communistes ou des
Eglises.
- Fonctionnement : pour le MBH : le territoire occupé est maillé par des Kommandanturs.
Dans chaque FeldKommandantur, il y a un tribunal militaire. A Bourges, c’est le 589.
La police militaire arrête.
Un juge d’instruction allemand instruit l’affaire.
Le tribunal militaire juge.
Exemples :
• jugement de d’Estienne d’Orves en 1941.
• A Bourges : Robert Lanotte. Le 4-1-42, il a aidé au passage de la ligne de Démarcation à Vierzon.
Condamnation : 6 ans de prison : transféré à Fresnes, puis à Berlin, via la gare de l’Est. Menotté sur son
siège dans une voiture cellulaire, dernier wagon du train. Il est donc envoyé en Allemagne dans diverses
prisons pour purger sa peine.
Le but est de maximiser l’effet dissuasif. Il est libéré en avril 1945 par les Alliés.
• Même cas de figure pour les époux Caron de Vierzon, arrêtés pour une affaire d’espionnage et jugés par la
Luftwaffe. Jeanne Caron, libérée en 1942, rentre en France. Fernand Caron est libéré en 1945.