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CHAPITRE 1 : ÉPIDÉMIOLOGIE
1.1 Caractéristiques biologiques du parasite : Les filaires, du nom que l’on donne aux
vers adultes de ce groupe, se décrivent comme de longs vers blanchâtres et minces. Le
mâle mesure entre 14 et 19 cm de longueur et la femelle peut atteindre 31 cm. Cette
dernière donne naissance à des larves d'environ 300 m (295-325) de longueur et 6
m de largeur qui circulent librement dans le sang. Les parasites vivent
principalement dans les artères pulmonaires, mais on peut également les trouver
dans le cœur droit ou dans les veines caves, s'ils sont en grand nombre ou si l'animal
est de petite taille. On les trouve à l'occasion dans des endroits inusités suite à une
migration somatique erratique.
Les moustiques du genre Culex, Aedes et Anopheles jouent le rôle d’hôte
intermédiaire et de vecteur (Ledesma et Harrington, 2011). Le chien est l'hôte
habituel, mais 21 autres espèces de canidés domestiques et sauvages s'infectent et
peuvent jouer le rôle de réservoir, tels les renards, les coyotes et les loups. Plusieurs
autres espèces peuvent en être infectées à l’occasion, dont le furet, le chat et
l’homme ; on le les considère généralement pas comme des réservoirs potentiels.
La période de prépatence (PPP) a été évaluée à 184-210 jours (moyenne 190)
ce qui nous fait dire qu’elle est généralement de 7 mois. La durée de vie des adultes se
situerait entre 5 et 7 ans environ, chez les canidés. Les L1 survivraient 30 mois dans
l’animal, mais cette donnée ne correspond pas toujours aux observations rapportées
lors de traitement et il est possible que leur survie soit beaucoup plus courte, de
l’ordre de 4 à 8 semaines. Plusieurs facteurs, dont probablement la réaction du
système immunitaire, peuvent être impliqués dans la durée de la survie.
1.2 La transmission de l’infection (le modèle climatique): Le moustique qui pique un
animal parasité prélève du sang et des microfilaires. Le stade infectieux (L3) ne sera
atteint chez le moustique qu'après une période de développement relativement
longue. Celle-ci se calcule en nombre d’unités thermiques et se définit par la formule
suivante, soit 1°C pendant 24 heures, à une température supérieure à 14°C. Le
nombre d’unités thermiques requis pour atteindre le stade infectieux serait
d’environ 130 (Ledesma et Harrington, 2011). En laboratoire, à une température de
18ºC ou légèrement plus élevée, le stade infectieux n’est atteint qu’après un mois; à
27ºC, il ne sera atteint qu’après 10 à 14 jours. Dans les conditions naturelles, quand
la température ambiante descend sous la température limite (14ºC), le
développement est temporairement suspendu et le temps requis pour atteindre le
stade infectieux est prolongé d’autant. La durée de vie de plusieurs espèces de
maringouins peut atteindre 2 mois, dans des conditions idéales.
Plusieurs espèces de maringouins jouent un rôle dans la transmission de
l’infection (Ledesma et Harrington, 2011). La saison des moustiques, dans la région
de Montréal, couvre environ les mois d’avril à septembre inclusivement, avec