La Résistance Allemande 1) Otto et Elise Hampel : résister en rédigeant et en distribuant des cartes dans Berlin Otto Hermann Hampel est né à Mühlbock / Posen le 21 juin 1897. Après son engagement dans la première guerre mondiale, il travailla pour la compagnie de câbles électriques Siemens-Schuckert (1) à Berlin-Reinickendorf, où il devint ajusteur. Otto Hampel fut membre du Stahlhelm (le Casque d'acier, association d'anciens combattants) de 1928 à 1933. Il se maria avec Elise Lemme en 1935 Elise Lemme est née à Bismark / Stendal le 27 octobre 1903. Après l'école élémentaire, elle travailla comme servante de maison. Elise Hampel rejoignit la « National Sozialist Frauenschaft » (communauté des femmes allemandes) en 1936, et fut chef de groupe jusqu'en 1940. La mort du frère d'Elise, durant la campagne de France, amena les époux Hampel à devenir des opposants au régime nazi. De septembre 1940 jusqu'à leur arrestation à la fin septembre 1942, ils écrivirent des cartes postales et plus de 200 tracts, rédigés à la main, qu'ils distribuèrent dans les boîtes aux lettres et les cages d'escalier de Berlin, parfois proche de leur quartier de Wedding. Ces cartes et ces tracts encourageaient les gens à ne plus donner aux collectes publiques nationalessocialistes, à refuser de servir dans l'armée et à renverser Hitler. Les Hampel furent trahis et furent arrêtés le 20 octobre 1942. Otto Hampel déclara à la police être « heureux à l'idée » de protester contre Hitler et son régime. Otto et Elise Hampel furent condamnés à mort le 22 janvier 1943 par la Seconde Chambre de la Cour populaire pour « atteinte au moral des troupes » et « préparation de haute trahison » et furent assassiné à la prison de Berlin-Plötzensee le 8 avril 1943 2) Résistance d’étudiants allemands : « Die weiße Rose » - La Rose Blanche La Rose blanche Le groupe de résistance La Rose Blanche fut fondé au printemps 1942, à l'université de Munich, par Hans Scholl et Alexander Schmorell. Les jeunes étudiants refusaient d'accepter le totalitarisme dans lequel avait sombré l'Allemagne, et voulaient sauvegarder leur indépendance d'esprit face au "nihilisme intellectuel" que représentait le nazisme. Ils parlèrent de la situation politique avec Kurt Huber, professeur à l'université de Munich, réputé pour ses cours de philosophie qui impressionnaient et influençaient beaucoup les étudiants. Kurt Huber les encouragea à résister et devint le mentor de la Rose Blanche. Révoltés par la dictature hitlérienne et les souffrances causées par la guerre, les étudiants se décidèrent à agir pendant l'été 1942. Hans Scholl et Alexander Schmorell rédigèrent les quatre premiers tracts ; ils les envoyèrent par la poste de la fin du mois de juin à la mi-juillet à des destinataires soigneusement choisis à Munich, principalement des intellectuels. Les étudiants se référèrent dans leurs tracts à d'éminents penseurs et écrivains comme Schiller, Goethe, Novalis, mais aussi Lao Tseu, Aristote, et citèrent également la Bible. Les destinataires de ces tracts, pour la plupart écrivains, professeurs d'université, directeurs d'établissements scolaires, libraires et médecins de Munich et de ses environs, étaient censés reproduire les tracts et les envoyer au plus grand nombre possible de gens. .Des milliers d'exemplaires furent imprimés et distribués non seulement à Munich, mais aussi à Augsbourg, Francfort, Stuttgart, Salzburg, Linz et Vienne. Le 18 février 1943, Hans Scholl et sa sœur Sophie lancèrent des centaines de tracts dans la cour intérieure de l'université de Munich ; le concierge les arrêta et les livra à la Gestapo. Ils furent condamnés à mort. Le réseau de Hambourg fut lui aussi démantelé par la Gestapo à l'automne 1943. Hans et Sophie Scholl, ainsi que Christoph Probst, un autre membre du groupe, furent guillotinés le jour même de leur condamnation, le 22 février 1943 ; d'autres résistants, Alexander Schmorell, Willi Graf et le Professeur Kurt Huber furent exécutés quelques mois plus tard. Dix autres membres de la Rose Blanche furent assassinés les années suivantes, dont huit à Hambourg. 80 personnes furent arrêtées dans le sud de l'Allemagne, et 50 personnes dans la région de Hambourg ; elles furent condamnées à des peines de prison allant jusqu'à cinq ans. 3) Un réseau d’espionnage : « Die Rote Kapelle » - L’Orchestre rouge Au début des années 30 se formèrent des cercles de résistance autour du conseiller supérieur du gouvernement et scientifique Arvid Harnack et du lieutenant Harro Schulze-Boysen, employé au ministère de l'aéronautique. Ces deux cercles, qui rassemblaient une centaine d'opposants au régime nazi, se rejoignirent à la fin des années 30, et formèrent ainsi l'Organisation Harnack / SchulzeBoysen, qui fut nommée par la Gestapo l'Orchestre Rouge ("Rote Kapelle"). Les membres de cette organisation, unis par leur volonté de mettre fin au régime nazi et à la guerre, venaient d'horizons divers et de couches sociales différentes. Leurs activités étaient multiples. Pour attirer l'attention de la population allemande sur le caractère criminel du régime nazi, ils écrivirent de nombreux tracts et les distribuèrent. Grâce à la diversité de ses membres, le groupe put se procurer maintes informations sur les crimes et les projets du régime nazi, dont il voulait faire part à la population. Mais le travail de résistance de ce groupe ne se limitait pas aux tracts et aux affiches. Lorsque les résistants apprirent le projet nazi de conquérir l'Europe, ils en avertirent les pays menacés. Ils informèrent entre autres l'Union soviétique de l'attaque imminente de la Wehrmacht, mais ils ne furent pas pris au sérieux. A partir de la fin de l'année 1941, ils coopérèrent avec les bureaux des renseignements soviétiques à Paris et à Bruxelles, sans pour autant devenir des agents soviétiques et perdre leur indépendance, comme les autorités nazies l'ont prétendu par la suite. L'organisation souhaitait plutôt œuvrer pour une Allemagne socialiste mais souveraine.