ventif, si on est amené à ruginer cette région, surtout si le mucopérioste est hyperhémié,
notamment au cours d’une stapédectomie totale.
Un saignement osseux est aisément contrôlé dans la plupart des cas par un fraisage à la
fraise diamantée. Si l’orifice osseux est important et que le saignement persiste, on peut
être amené à recourir au colmatage par de la de cire osseuse de Horsley.
Un abondant saignement par blessure d’un sinus veineux et tout particulièrement du
sinus sigmoïde est généralement maîtrisé par application, soit de compresses de Pangen,
soit d’un fragment de Surgicel sur lequel on peut appliquer un cotonoïde pour permettre
d’aspirer.
Cet incident peut survenir malgré de grandes précautions, notamment en cas de golfe
jugulaire procident dans la caisse et se trouvant ainsi exposé lors du décollement de
l’anneau fibreux.
L’hémostase s’effectue facilement avec le Surgicel ou le Pangen, et l’intervention peut
se poursuivre. Si besoin est, on peut laisser en place le tamponnement hémostatique et le
protéger par un fragment de papier d’emballage de fil chirurgical, si on utilise le fraisage
à proximité, pour éviter que le pansement hémostatique ne s’enroule autour de la fraise.
Un saignement provenant de la dure-mère se maîtrise facilement par électrocoagula-
tion. Mais on a intérêt à utiliser une coagulation avec une boule ou mieux une coagulation
bipolaire. En effet, une coagulation avec une pointe en coagulation monopolaire risque de
provoquer une nécrose ponctuelle en profondeur pouvant être à l’origine d’un écoulement
de LCR, en fait habituellement sans grave conséquence.
Complications duremériennes
Elles sont rares mais parfois inquiétantes.
Une blessure de la dure-mère par fraisage peut survenir très précocément, dès l’attaque
osseuse de la région antrale si la duremère est très procidente. Il en est de même du sinus
sigmoïde.
Le niveau de la duremère temporale est habituellement donné par la linea temporalis
mais en fait, la dure-mère peut être beaucoup plus basse, surtout dans la région antrale.
La blessure durale peut être superficielle et ne provoquer qu’un saignement contrôlé
par aspiration sur une compresse de Pangen écrasée, à travers un cotonoïde.
Une plaie plus importante peut donner issue à du LCR. Mais l’écoulement est habi-
tuellement faible étant donné la présence du tissu arachnoïdien. On peut agrandir un peu
l’orifice osseux à l’aide d’une petite fraise diamantée ou d’une curette. Puis, il faut s’assu-
rer qu’il n’y a aucun fragment osseux qui ne puisse blesser les méninges et entretenir
l’écoulement. On introduit alors un fragment d’aponévrose temporale ou de dure-mère
lyophilisée pour l’interposer entre la dure-mère et l’endocrâne. Si la brèche osseuse est
importante, il est nécessaire de prévenir une hernie duremérienne ou méningocèle en
intercalant sous le fragment d’aponévrose une baguette de corticale osseuse.
Une hernie duremérienne peut s’observer parfois avec une importante mise à nu de la
méninge par un fraisage mal contrôlé ; en fait, on l’observe peut-être plus souvent encore
spontanément, en dehors de tout traumatisme.
Une telle hernie peut faire une importante saillie dans la cavité mastoïdienne et entra-
ver notamment le nettoyage d’une cavité d’évidement. La réintégration de la dure-mère
ne soulève guère de difficulté après avoir ruginé la berge de la brèche osseuse. Une
baguette de corticale interposée entre l’os et la dure-mère permet de maintenir en bonne
place la méninge.
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