Corpus Médical – Faculté de Médecine de Grenoble
http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/ 4/5
• L'identification des gènes et la découverte des mutations délétères responsables des
maladies génétiques ont considérablement modifié le conseil génétique. Pour ces
pathologies, il est alors possible d'identifier directement les individus malades ou à
risque de développer la maladie directement et de transformer la probabilité en
certitude. Il est cependant souhaitable qu'une consultation de génétique préalable ait
lieu avant toute étude moléculaire afin 1) de donner l'information la plus complète
possible (attestation de conseil génétique signée par le médecin prescripteur), 2) de
recueillir le consentement des intéressés et 3) d'éviter la réalisation d'examens inutiles
ou non souhaitables (tests chez les mineurs interdits en l'absence de bénéfice
thérapeutique par exemple).
• D'autre part, dans les études familiales indirectes utilisant des marqueurs génétiques
liés à un gène, sans identification de la mutation responsable, les allèles du marqueur
polymorphe sont indépendants des variations du gène (mutations) : une erreur de
diagnostic peut conduire à une prédiction erronée et après diagnostic prénatal à la
naissance d'enfants handicapés ou à l'élimination de fœtus sains.
5. La perception du risque
• Que ce risque soit exprimé en pourcentage ou en risque relatif, le couple va traduire
cette précision chiffrée en une notion qualitative, celle de risque acceptable ou
inacceptable. Tous les médecins ayant une certaine expérience du conseil génétique
savent que, dans une situation identique, deux couples n'ont pas la même perception.
• Au delà des données chiffrées et nonobstant le niveau intellectuel et culturel des
patients, certains facteurs modifient la perception du risque.
Ce sont :
o la gravité de la maladie et la façon dont elle est perçue par l'entourage,
o les éventuelles perspectives thérapeutiques et l'espoir que la famille y place,
o le nombre d'enfants sains du couple,
o la possibilité d'un diagnostic prénatal,
o l'expérience personnelle de la maladie (les couples d'hétérozygotes pour une
maladie récessive autosomique révélés par un dépistage systématique, comme
les hémoglobinopathies dans les populations méditerranéennes ou la maladie
de Tay-Sachs chez les juifs Ashkénases, n'ont pas la même attitude que les
couples ayant un enfant atteint de la maladie).
• En fonction de ce vécu qui lui est personnel et de sa propre perception du risque, le
couple va devoir prendre la décision d'avoir ou non un enfant. Il est alors fréquent que
les couples sollicitent de la part du médecin une attitude directive, un véritable avis.
Or, le conseiller génétique se doit de fournir l'information la plus complète et la plus
actualisée possible, sans influencer la décision. Il serait toutefois erroné de résumer
son rôle à celui d'informateur passif. Il doit, en relation avec le médecin traitant qui
connaît mieux la famille, s'assurer que le conseil génétique a été compris, aider le
couple à assumer la révélation du risque, et, le cas échéant, proposer des solutions
alternatives (don de gamète, adoption). Très souvent, il est utile de répéter les
entretiens. Le rôle du conseiller génétique est d'aider l'individu ou le couple à