La Convention sur la Diversité Biologique (CDB) traité international adopté lors du Sommet de la Terre à Rio en 1992 Premier accord mondiale à aborder tous les aspects de la diversité biologique: ressources génétiques, espèces et écosystèmes Elle reconnaît - pour la première fois que la conservation de la diversité biologique est «une préoccupation commune de l'humanité » et une partie intégrante du processus de développement 191 pays ayant ratifié la Convention au 26 Mars 2009 Questions • La conservation de la diversité biologique doit-telle être la préoccupation de tous ? Qui devrait déterminer ce qu’il faut protéger ? • Quels principes devraient régir l’accès aux ressources biologiques et génétiques ? • Dans quelles conditions doit-on assurer les transfert de biotechnologies ? • Quel devrait être le rôle des pays en développement dans les décisions prises dans le cadre de la Convention ? La Convention sur la Diversité Biologique Objectifs (Article 1): la conservation de la biodiversité (surtout au niveau génétique) L’utilisation durable des ressources l’accès aux ressources génétiques le partage juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques → Article 8(j) Savoirs traditionnels Les parties se sont engagées à: -Respecter, préserver et maintenir les connaissances, innovations et pratiques traditionnelles des communautés autochtones et des communautés locales ayant un intérêt envers la conservation et l'utilisation durable de la diversité biologique - Promouvoir une plus large application de l'approbation et la participation des détenteurs de ces connaissances, innovations et pratiques -Encourager le partage équitable des avantages découlant de l'utilisation de ces connaissances, innovations et pratiques Apparition à l'agenda international de nouveaux problèmes globaux (ozone, changements climatiques): protection biodiversité + La problématique de l'environnement redéfinie en termes de développement durable (rapport Brundtland, Rio, Johannesburg) dont la traduction politique est aujourd'hui centrée autour des objectifs du Millénaire. + Utilisation commerciale de la biodiversité Convention de la diversité biologique (CDB) - Biodiversité en danger: Problèmes globaux qui demandent solutiones globales. Il faut concilier le développement humain avec la conservation des ressources - Biodiversité comme souce de profits économique: biotechnologie (produits pharmaceutiques, agricoles etc..) Quels enjeux environnementaux? Crises dans les pays développés CNN.com Réchauffement climatique Quels enjeux environnementaux? Pollutions et accidents Le Monde Diplomatique National Geographic BBC News, 24 Octobre 2006 Gestion des déchets et des matières Quels enjeux environnementaux? Baisse des revenus du tourisme au niveau local Dégradation des habitats Quels enjeux environnementaux? Le Matin, 12 Décembre 2006 FTQ, 21 Août 2006 Consommation des ressources Marché des OGM Marché mondial des semences transgéniques 2000 2 milliards de USD 2005 6 milliards USD 2010 20 milliards USD Hectares cultivés 1996 moins de 3 millions d’hectares cultivés dans le monde 1998 près de 13 millions d’hectares 2003 30 millions d’hectares Logique marcharde? • Le partage des bénéfices invoqué par la convention implique que les ressources génétiques puissent faire l’objet d’une exploitation industrielle et commerciale. • Mais puisqu’il n’y a pas de marché sans propriété privée, cela implique aussi d’accepter le régime dominant de protection de l’innovation industrielle, à savoir les droits de propriété intellectuelle conçus et élaborés au Nord. Définition de la notion de biodiversité La Conservation sur la diversité biologique (CDB) définie de façon formelle la biodiversité dans son Article 2 comme étant la "variabilité des organismes vivants de toute origine, y compris, entre autres, les écosystèmes; cela comprend aussi la diversité au sein des espèces, et entre les espèces et ainsi que celle des écosystèmes". BIODIVERSITÉ 1. Différences génétiques 2. Varieté des espèces 3. Varieté des écosystèmes - La diversité génétique se définit par la variabilité des gènes au sein d’une même espèce ou d’une population. Elle est donc caractérisée par la différence de deux individus d’une même espèce ou sousespèce (diversité intraspécifique). Par exemple, les caniches, les bergers allemands, les labradors sont tous des chiens, mais ils ont tous une apparence différente - la diversité des espèces: fait référence à la variété des différentes espèces (plantes, animaux, champignons et microorganismes) tels les palmiers, les éléphants ou les chiens On estime qu’il existe entre 5 et 30 million d’espèces différentes sur Terre. La science en a décrit 1.75 million (les ¾ étant des insectes) • 312.655 plantes • 74.000-120.000 champignons • 1.500.000 animaux • etc…virus, bactériens… Le nombre d'espèces tend à augmenter dans les régions tropicales et à diminuer dans les hautes latitudes nombre d'espèces d'oiseaux L'État de New York - 105 Guatemala - 469 Colombie - 1395 nombre d'organismes marins Océan Arctique - 100 tempéré océanique - 400 océan tropical - 600 Question: Est-ce que la notion d’espèce constitue une simple commodité de travail ou bien est-ce qu’elle possède une réalité indépendante de notre système de classification ? L’espèce biologique est aujourd’hui souvent définie comme une communauté reproductive (interfécondité) de populations. = Ils appartiennent à la même espèce si leur accouplement est fertile. MAIS: pas tous les êtres ne se reproduisent pas par voie sexuelle (ex. animaux marins microspopiques) Est ce- qu’il y a des autres critères pour définir une espèce? (au niveau des characteristiques phénotypiques, anatomiques, physiologiques, éthologiques, génétiques ) Les frontières entre les espèces sont parfois floues. Darwin “Je vois dans le terme espèce un nom donné arbitrairement, par commodité, à un ensemble d’individus qui se rassemblent étroitement” La classification des loups illustre les difficultés de distinguer les espèces. Un loup de Canada a ainsi été reclassé 3 fois: sous le nom de Canis lycaon au XVIII siècle, puis de C. lupus au début dea années 1900, puis à nouveau de C. lycan ces dernières années. Certaines experts le considèrent aujourd’hui comme un mélange des plusieurs espèces, notamment de coyote (C. latrans) et de loup gris (C. lupus). Tendance à surcatégoriser et à fragmenter les espèces? Certaines chercheurs reprochent une tendance à surcatégoriser. Ex. la panthère nébuleuse de l’ile de Bornéo a récemment été reconnue comme espèce à part entière, distincte de ses homologues d’Asie du Sud, en raison d’une robe sombre caractéristique et de quelques autres traits. - la diversité des écosystèmes: Elle fait référence à tous les différents habitats - ou endroits - qui existent sur la Terre, comme les forêts tropicales ou tempérées, les déserts chauds ou froids, les zones humides, les rivières, les montagnes, les barrières de corail, etc. Biomes – Ch 5 L’importance de la diversité biologique (Millennium Ecosystem Assessment, 2005b) Valeur intrinsèque car présence sur la planète Valeur intrinsèque • Tout élément de la biodiversité a une valeur intrinsèque par le simple fait qu’il existe • Valeur indépendante de l’influence de cet élément sur le bien-être humain ou sur son environnement • Traduction d’une responsabilité morale de préserver la nature. Un changement d’attitude des sociétés occidentales par rapport à la nature • Inspirations: « Deep Ecology » + mouvements religieux Valeur intrinsèque car présence sur la planète Valeur écologique car stabilité et résilience de l’écosystème Rôle joué par la diversité biologique dans l’atténuation des effets dûs aux catastrophes naturelles • LES MANGROVES ET LE TSUNAMI D’ASIE (Thailande) • DÉFORESTATION ET TEMPÊTES TROPICALEs DANS LES CARAïBES (Haiti) Valeur écologique • La biodiversité participe à la stabilité et la résilience des systèmes naturels • Pour des écosystèmes relativement peu riches en espèces, une biodiversité élevée entraîne une meilleure productivité, stabilité, résilience, résistance • Des connaissances scientifiques en cours de construction (complexité, spécificité, incertitude, irréversibilité) Valeur intrinsèque car présence sur la planète Valeur écologique car stabilité et résilience de l’écosystème Valeur sociale/culturelle car patrimoine collectif Valeur socio/culturelle (en Occident) • Les relations matérielles et idéelles entre l’homme et la nature constituent un élément essentiel de la fondation et du fonctionnement de toute société • Dans toutes les sociétés, des éléments de la biodiversité appartiennent au patrimoine collectif/individuel. Ils constituent un repère d’identification/cohésion pour les groupes sociaux • La diminution de la biodiversité peut entraîner un appauvrissement du capital symbolique et, plus largement, une déstructuration des relations sociales Valeur socio/culturelle (dans les sociétés indigènes) • Pas de séparation nette entre nature et société : – Lien de causalité entre les processus de santé humaine et ceux de productivité de l’environnement naturel – Cosmologie qui englobe les ancêtres et les générations futures • Socio-écologie plutôt que société et écologie (Fairhead & Leach, 1994) • Diversité culturelle (ie. savoirs naturalistes) comme nouvel élément de la biodiversité ? • La négligence de ces savoirs/pratiques coutumiers engendre l’échec de toute tentative de gestion locale de la biodiversité Valeur intrinsèque car présence sur la planète Valeur écologique car stabilité et résilience de l’écosystème Valeur de conservation car endémicité et patrimonialité Valeur sociale/culturelle car patrimoine collectif Valeur de conservation • La valeur de conservation traduit l’intérêt à conserver un élément de la diversité biologique • Plusieurs critères (écologiques) sont classiquement pris en compte : – Diversité spécifique – Rareté ; endémisme – Exposition aux menaces Valeur intrinsèque car présence sur la planète Valeur écologique car stabilité et résilience de l’écosystème Valeur de conservation car endémicité et patrimonialité Valeur sociale/culturelle car patrimoine collectif Valeur économique car influence le bienêtre humain Valeur économique • La valeur économique de la biodiversité traduit son impact, en termes monétaires, sur le bienêtre humain (ex. ecotourisme au Kenya et Galapagos) • Valeur économique directe (denrées alimentaires, bois etc..) et indirecte (dérivée des fonctions écologiques: ex. protection du sol etc.. • Objectif : donner une valeur économique à la biodiversité afin de modifier les comportements individuels et collectives d’utilisation des ressources. Economic theory: la biodiversité protégée seulement s’elle a une valeur économique Valeur économique de la biodiversité Estimation des marchés annuels de certains produits dérivés des ressources génétiques Produits Pharmaceutiques Médicaments à base des herbes Produits agricoles Horticulture décorative Protection des espèces cultivées Biotéc. (sauf santé et agriculture) Hygiène personnelle et cosmétiques TOTAL ARRONDI Ventes par an (milliards $ USD) 75 20 300+ 16 0.6 60 2.8 500 Source: ten Kate K et Laird SA (2000), The Commercial Use of Biodiversiy, Earthscan Publications Ltd. • Diminution des espèces endémiques • Invasions de plantes exogènes perturbant les dynamiques naturelles • Accroissement des coûts de production (2,1 Mds US$ en Australie par an) (Source: Chapin et al., 2000) Valeur juridique • La biodiversité comme objet de droit (positif) pour faciliter sa protection et sa mise en valeur : l’État souverain sur sa biodiversité, les communautés autochtones sur leurs savoirs et savoir-faire • Dispositifs actuels : – Convention sur la Diversité Biologique – Accords sur les droits de propriété intellectuelle liés au commerce (ADPIC): • Certificat d’Obtention Végétale • Droits des brevets • Systèmes sui generis, comme les indications géographiques Valeur intrinsèque car présence sur la planète Valeur juridique car objet de droits (modernes et coutumiers) Valeur économique car influence le bienêtre humain Valeur écologique car stabilité et résilience de l’écosystème Valeur de conservation car endémicité et patrimonialité Valeur sociale/culturelle car patrimoine collectif Quelles valeurs pour quelle gestion ? • Une pluralité de valeurs, présentant chacune des difficultés et des interrogations dans un contexte de controverses et d’incertitude. • Des légitimités diverses et parfois incompatibles pour fonder l’action collective • Le choix d’une politique publique ou d’instrument de gestion de la biodiversité va opposer des visions du monde différentes du problème environnemental • Une suite de compromis sur la définition du problème, sur les actions à entreprendre, sur les institutions engagées, sur les instruments à mettre en œuvre Différents ordres de justification ou visions (Boltanski & Thévenot, 1987) La « nature marchande » comme source de biens rares qui circulent sous la forme de marchandises. La « nature industrielle » comme une ressource à exploiter : l’environnement est intégré au développement du territoire. La « nature du renom » existant à travers ses aspects médiatiques (notoriété, fréquentation,...). La « nature récréative » comme lieu de divertissement et d’harmonie sociale La « nature sacrée » BIODIVERSITÉ: ETAT DE LIEU L’extinction d'espèces a été jusqu'à 1.000 fois leur taux naturel de disparition. On estime environ 34.000 plantes et 5.200 espèces animales menacées d'extinction, dont 1 espèce d’oiseaux sur 8 et 1/3 de tous les amphibiens. 20% des espèces d'oiseaux connues ont déjà disparu. 41% des mammifères sont en déclin et 28% sont sous la menace extintion. 45% des forêts originelles de la Terre ont disparu. Des zones forestières de l'ordre de quatre fois la taille de la Belgique sont perdues chaque année (WWF, 2002). La moyenne mondiale des températures a augmenté La terre et les océans ont subi un réchauffement