II- conditions du receveur, compatibilités et transplantation du greffon

II- conditions du receveur, compatibilités et transplantation du
greffon :
a- pourquoi greffe-t-on ?
On greffe pour remplacer ou suppléer un organe en défaillance sévère,
Irréductible, et dont la fonction est vitale. On greffe pour permettre à un malade de
retrouver une existence normale.
Il existe plusieurs types de greffe :
-L’autogreffe : c’est une greffe pratiquée à soi-même.
- l’allogreffe (ou homogreffe) : c’est une greffe faite à partir d’un donneur
(vivant ou décédé)
- la xénogreffe : c’est une greffe effectuée entre deux espèces différentes, par
exemple la greffe d’un organe animal chez l’homme.
-L’ isogreffe : c’est un cas, extrêmement rarissime, où le greffon appartient au
jumeau du vrai receveur.
Certaines greffes permettent de sauver des vies, d’autres d’éviter de lourds traitement
(la greffe du rein, par exemple, permet d’éviter la dialyse, qui est une méthode
d’épuration du sang à travers une membrane spéciale.)
b- Que greffe-t-on ?
On peut greffer différents tissus et organes : certains peuvent être prélevés du vivant
du donneur, d’autres après sa mort
.
Les organes et tissus prélevés du vivant du donneur sont :
-La moelle osseuse,
-Les reins (seulement entre parents du 1er degré)
-la peau
-des fragments osseux,
-Le lobe hépatique,
-Le lobe pulmonaire (exceptionnel)
Les organes et tissus prélevés après la mort sont :
-Le cœur,
-Le foie,
-Les reins,
-Le bloc cœur-poumon,
Les poumons,
-Le pancréas ;
-des os,
-Du cartilage,
-La cornée,
-La peau
-Les intestins (rarement)
Les greffes les plus fréquentes sont celles du rein. Il existe aussi des techniques
expérimentales de greffes de tissus composites (main, partie du visage).
A l’exception du rein, l’organe doit être de même volume ou légèrement inférieur
(poumon par exemple) que celui qui est à remplacer. Il doit être en bon état
fonctionnel et plus compatible possible au plan immunologique (voir compatibilité
tissulaire), ce qui nous amène aux conditions intervenant dans la réussite d’une greffe.
Il faut greffer un tissu ou un organe dont les caractéristiques biologiques soient les
plus proches de celles du receveur : c’est la compatibilité tissulaire.
Il faut également maîtriser le phénomène du rejet (développé dans la 3ème partie)
Qu’est-ce que la compatibilité tissulaire ?
C’est la plus ou moins grande similitude biologique entre les tissus du donneur et du
receveur, Chaque être humain se définit, sous l’angle biologique, par des antigènes
formant un groupe tissulaire qui lui est propre. On parle encore de groupe HLA
(Human Leucocyte Antigen) parce que ces antigènes, spécifiques de l’individu, se
localisent sélectivement à la surface des globules blancs, tout en existant également
sur l’enveloppe des autres cellules de l’organisme.
Quand le donneur possède le même groupe tissulaire que le receveur, ou un groupe
très voisin, on dit qu’il y a compatibilité.
Le greffon est accepté, la greffe réussit. Dans le cas contraire, il y a rejet du greffon, et
donc échec de la greffe.
c- Les critères médicaux :
Le donneur doit avoir un groupe sanguin compatible avec celui du receveur : un
donneur de groupe O peut donner à un receveur de groupe O, A, B ou AB; un donneur
de groupe A peut donner à un receveur de groupe A ou AB ; un donneur de groupe AB
peut donner à un receveur de groupe AB.
On peut être greffé plusieurs fois, mais on est alors limité par la résistance naturelle
du corps humain aux interventions répétées. L’organisme a déjà fabriqué des anticorps
dirigés vers l’organe greffé considéré comme étranger (on dit que le malade est
hyperimmunisé).
La greffe est réalisée dans le service spécialisé d’un hôpital habilité aux
transplantations, par une équipe rompue à ce type d’interventions.
Les greffes d’organes ne peuvent se dérouler que dans le secteur public. Les greffes de
tissus sont disponibles dans le secteur privé ou public
.
Quelle est la différence entre une greffe et une transplantation ?
La greffe est une opération qui consiste à transférer sur une personne des parties de
tissus ou d’organes prélevés soit sur elle-même, soit sur une autre personne.
La transplantation consiste à transférer une partie d’organe ou un organe entier (cœur,
rein, etc.) mais le terme greffe est souvent utilisé dans ce sens.
Comment le receveur est-il sélectionné ?
C’est l’agence de la biomédecine qui dispose des critères, attribue des greffons et à ce
titre gère la liste nationale des patients en attente d’une greffe.
Le mode de sélection dépend, selon l’organe des règles de priorité fondées sur des
critères exclusivement médicaux, géographiques et du temps de conservation du
greffon, qui est différent selon l’organe concerné.
L’organe est greffé lors d’une intervention chirurgicale classique lors de laquelle, sous
anesthésie générale, on enlève l’organe malade et on transplante le nouveau, appelé
greffon.
L’étape qui consiste à greffer un greffon s’appelle la transplantation.
Chaque année, en France, on pratique environ 2000 greffes de rein, 800 greffes de
foie, 300 greffes de cœur, 90 greffes de poumons, quelques greffes de pancréas et
d’intestin. Sont également greffés des tissus, dont notamment des cornées (plus de
4000 greffes en 2003.)
Le domaine des greffes d’organes, de tissus et de cellules est placé sous la
responsabilité du ministre chargé de la santé. En 1994, la loi a créé l’établissement
français des greffes, établissement public national de l’état, pour lui confier trois
missions prioritaires :
-garantir que les greffons prélevés sont attribués aux malades en attente de
greffes dans le respect des critères médicaux et des principes de justice.
-mettre tout en œuvre pour que chaque malade reçoive le greffon dont il a
besoin.
-veiller à ce que les greffes soient effectuées avec toute la sécurité possible.
L’établissement français des greffes assure également la gestion de la liste nationale
des malades en attente de greffe et la gestion du registre national des refus aux
prélèvements. Il assure l’évaluation de l’efficacité des greffes. Enfin, il est chargé de
promouvoir, c'est-à-dire de favoriser le développement du don d’organes, de tissus et
de cellules
d- Quelques exemples de greffes et leurs caractéristiques :
La transplantation cardiaque :
Elle est proposée aux patients porteurs d’une insuffisance cardiaque grave et
irréversible, pour laquelle l’espérance de vie est limitée.
Un bilan médical et psychologique complet est effectué afin de savoir s’il existe
d’autres maladies pouvant rendre difficile la surveillance ou la prescription de certains
médicaments. Après discussion de son dossier, la patient est mis sur une liste de
transplantation il est alors susceptible d’être appelé à n’importe quelle heure du jour ou
de la nuit et devra se rendre dans les plus brefs délais dans le centre de transplantation
le plus proche.
Malheureusement, la transplantation cardiaque reste essentiellement limitée par la
faible disponibilité des greffons.
Lors de l’intervention, la quasi-totalité du cœur du receveur est retirée, après la mise
en place d’une circulation de suppléance, c'est-à-dire extracorporelle. Seul le toit de
l’oreillette gauche est conservé, avec ses quatre veines pulmonaires. Le cœur du
donneur est ensuite mis en place et suturé aux autres gros vaisseaux : l’artère aorte,
pulmonaire, veines caves supérieures et inférieures, ainsi qu’au toit de l’oreillette
gauche.
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