P h a r m a - N e w s
Le journal de l'équipe officinale
Sommaire
Nouveautés : DUKORAL°
Un vaccin contre le choléra et la diarrhée du
voyageur. Peu utile à large échelle.
ZONEGRAN°
Une nouvelle alternative dans le traitement de
l’épilepsie
VOLTAFLEX°
Glucosamine non enregistrée comme médicament
pour aider lors d’arthrose du genou
DEXAFREE°
Un anti-inflammatoire en collyre monodoses.
Plutôt bienvenu
XYREM°
Un analogue du GHB dans le traitement de la
narcolepsie.
SINOMARIN°
Solution hypertonique pour les lavages de nez.
Pour en savoir plus : L’épilepsie
La narcolepsie
En bref : FLUOXETINE MEPHA° - ECOVENT°
Editorial
Réflexion interne…
Comment faire pour que mes assistantes fassent le test de lecture jusqu’au bout ? Est-ce que
les bons de Frs 200.- pour du sport ou de la littérature les stimuleront assez ? Ou au moins
d’avoir leur nom cité dans le PN et l’attestation de formation continue pour un taux de
réponse à 90% ? Dans ce cas, il me suffit de poser le PN dans leur casier et de leur laisser tout
faire toutes seules. Et surtout, ne pas les aider, car sinon, ce serait tricher…
Mars 2007
Numéro 42
© Pharma-News page 2 Numéro 42, mars 2007
Mais en même temps, si je me contente de faire ça, le taux de participation risque de ne pas
être plus élevé que celui d’un simple concours de firme pharmaceutique…
Voilà les questions que nous nous sommes posées et certains d’entre nous ont décidé de créer
un concours interne à l’équipe avec également des lots pour encourager à fournir cet effort.
Par exemple, un concours avec récompense après 3 numéros, pourquoi pas ? A chaque équipe
de trouver son système, mais nous vous suggérons fortement d’en discuter entre vous pour ne
pas laisser passer la chance de participer aux tests de lecture. Attention, le délai de réponse est
fixé au 25 de ce mois !
Mais le test de lecture n’est pas la seule innovation présentée dans ce numéro ; vous y
trouverez également une mise en bouche concernant le tout nouveau et performant site
internet du CAP, ainsi que quelques apparitions de sa nouvelle mascotte qui a déjà commencé
à envahir plusieurs documents du CAP.
Bonne lecture et bonne chance (quoique la chance y sera pour très peu) !
Pierre Bossert Caroline Menétrey Caroline Mir Christophe Rossier
Marie-Thérèse Guanter Germanier Martine Ruggli Marie-Laure Savoia Bossert
Nouveautés
DUKORAL° (vaccin oral contre le choléra et la diarrhée du voyageur)
Encadré :
1,2,3,4,5,6
DUKORAL° est un nouveau
vaccin oral indiqué pour la
vaccination contre le choléra
au Vibrio cholerae. Il est
également indiqué pour
l’immunisation contre la
diarrhée des voyageurs due à
Escherichia coli
entérotoxinogène (= ECET).
C’est actuellement le seul vaccin
disponible en Suisse pour la
prévention du choléra et/ou pour
la diarrhée du voyageur (au niveau mondial, un seul autre vaccin contre le choléra est
actuellement disponible, au Viet Nam
7
)
8
.
1
Relevé des maladies transmissibles au Canada (RMTC) 1
er
juillet 2005 , Vol 31 ; DCC-7 : p.1-9
2
La Revue Prescrire Déc.2005 ; 25(267) : p.842-844
3
La Revue Prescrire Déc.2005 ; 25(267) : p.811-1-811-5
4
Manuel Merck de Diagnostic et Thérapeutique, 1992, 2
ème
édition : p.105-106
5
www.who.int/wer : “Weekly epidemiological record”, 4.08.2006; No.31: p.297-308
6
La Revue Prescrire 1986 ; 6(55) : p.34-35
7
www.who.int/wer : “Weekly epidemiological record”, 4.08.2006; No.31: p.297-308
8
Compendium Suisse des médicaments 2007, Documed SA
© Pharma-News page 3 Numéro 42, mars 2007
L’efficacité de DUKORAL° contre le choléra, à court terme, est d’environ 85%. La
protection qu’il confère vis-à-vis de la maladie baisse rapidement chez les jeunes enfants, au
bout de 6 mois, mais chez l’adulte elle serait encore de 60% après 2 ans
7,9
.
DUKORAL° est indiqué dès l’âge de 2 ans pour les voyageurs se rendant dans des zones
d’épidémie. Or si les règles d’hygiène élémentaires sont respectées, le risque d’être contami
par le choléra est très faible : de l’ordre de 2 cas pour un million de voyageurs
9
. En outre,
plus aucun pays n’exige une vaccination anticholérique pour les voyageurs
10
. Une
vaccination pourrait cependant être utile pour les voyageurs ou les professionnels de la santé
qui partent pour travailler dans l’humanitaire dans des pays endémiques
10
.
Le choléra :
Le choléra est une infection intestinale aigüe due à la bactérie Vibrio cholerae. Cette bactérie existe sous différentes formes
appelées sérogroupes, dont deux seulement sont responsables d’épidémies
1,2
. La transmission se fait par l’ingestion d’eau
ou d’aliments contaminés, souvent des coquillages ou des poissons crus ou pas assez cuits
1,4
. L’infection est associée à de
mauvaises conditions d’hygiène, au manque d’eau potable ou de sanitaires et à la surpopulation
1,2
. 80% des cas de choléra ne
présentent aucun symptôme
2,3
; dans les autres cas, après une courte période d’incubation (de quelques heures à 5 jours), les
symptômes débutent rapidement avec des diarrhées aqueuses et abondantes (jusqu’à 30 litres / jour chez l’adulte) ainsi que
des vomissements, ce qui provoque une déshydratation rapide et importante avec une perte d’électrolytes et les symptômes
qui en découlent (confusion, crampes, troubles du rythme cardiaque, insuffisance rénale aiguë, etc)
2
.
Sans traitement, la mortalité peut aller jusqu’à 40 - 50%, mais si celui-ci est adapté, ce taux tombe en-dessous de 1%
1,2,4
. Ce
traitement repose sur la réhydratation orale (solution recommandée par l’OMS
4
, p.ex.) ou par voie intraveineuse si la voie
orale est impossible ou lors de déshydratation importante
2
. L’antibiothérapie diminue la durée et le volume des diarrhées
mais n’a pas d’influence sur la mortalité. Le premier choix est la doxycycline (VIBRAMYCINE°) en une prise unique de 300
mg pour les adultes
2,4
. Il est important de réaliser que bien que les cas bénins et asymptomatiques soient les plus fréquents,
plus de 130'000 cas de choléra ont été déclarés en 2005, dont 2'272 décès. L’Afrique représentait 95% du total mondial des
cas officiellement déclarés, ce qui bien évidemment ne tient pas compte de tous ceux qui n’ont pas été notifiés ! L’Asie est
l’autre continent le plus touché avec 6'284 malades déclarés en 2005, les autres continents ayant essentiellement des cas
importés
5
.
Contre la diarrhée du voyageur, l’efficacité de DUKORAL° est de courte durée, d’environ
3 mois, avec une protection de l’ordre de 50%. Cette efficacité limitée, associée à un risque
de faux sentiment de sécurité des voyageurs vaccinés, restreint sa recommandation pour cette
indication. Il pourrait éventuellement être envisagé lors de séjour de courte durée chez des
personnes à haut risque (malades chroniques, immunodéprimés,etc), lors de plusieurs
antécédents sévères de diarrhées du voyageur, ou encore chez les voyageurs pour qui une
indisposition n’est pas acceptable (athlètes de haut niveau ou hommes politiques par
exemple)
10
.
La diarrhée du voyageur (ou turista) :
Elle est fréquente, de l’ordre de 15% à 50% chez les voyageurs des pays industrialisés lors d’un séjour de 2 semaines dans un
pays en développement, et se caractérise par l’émission d’au moins trois selles non moulées sur 24 heures
1
ou par une
augmentation durant 3 jours en moyenne de la fréquence des selles
3
selon les références. La diarrhée du voyageur est une
infection bénigne, mais elle peut avoir des conséquences graves chez certaines personnes atteintes de maladies chroniques
comme l’insuffisance cardiaque ou rénale, une immunodéficience, une maladie intestinale inflammatoire ou un diabète
insulinodépendant
1
. La transmission est oro-fécale et se fait par l’ingestion d’aliments ou de boissons contaminées (crudités,
produits de la mer ou viande mal cuits, fruits non pelés, produits laitiers non pasteurisés, boissons non conditionnées, etc)
1,6
.
Des bactéries sont le plus souvent en cause, dont Escherichia coli entérotoxinogène (= de souche ECET) dans 25 à 50% des
cas
1,3
. 20 à 50% des diarrhées n’ont pas de cause précise
3,6
. Les mesures d’hygiène (bien se laver les mains avant chaque
repas, notamment) et les précautions alimentaires sont la meilleure prévention de la diarrhée des voyageurs
3
. Comme gle
alimentaire de base, les Anglo-Saxons ont une devise : « peel it, cook it or forget it » qui peut se traduire par « peler, cuire ou
laisser tomber ».
La primo-vaccination comprend 2 doses à au moins une semaine d’écart, la dernière dose
devant être prise au minimum 1 semaine avant une exposition. Une 3
e
dose de rappel est
recommandée après 3 mois.
9
La Revue Prescrire Déc.2005 ; 25(267) : p.811-1-811-5
10
Relevé des maladies transmissibles au Canada (RMTC) 1
er
juillet 2005 , Vol 31 ; DCC-7 : p.1-9
© Pharma-News page 4 Numéro 42, mars 2007
Le vaccin DUKORAL° n’est pas stable en milieu acide. Pour cette raison, il doit être ajouté à
une solution de bicarbonate de sodium
9
: DUKORAL° se présente donc sous la forme d’un
flacon en verre de 3 ml contenant la suspension vaccinale (= le vaccin à proprement parler) et
d’un sachet-dose de granulés effervescents contenant le bicarbonate de soude. Ces granulés
doivent être dissous dans 150 ml d’eau, puis il faut ajouter à cette solution la totalité du flacon
de solution vaccinale et boire dans les 2 heures qui
suivent. La prise doit se faire en dehors des repas,
soit 1 heure avant ou 2 heures après toute prise
d’aliment, boisson ou médicament
8
. Pour les enfants
de 2 à 6 ans, il faut jeter la moitié de la solution de
bicarbonate et mélanger la quantité restante (environ
75 ml) au contenu total de solution vaccinale.
La dose de vaccin à ingérer est donc identique, le
volume étant simplement réduit de moitié
8,9
. Comme
la plupart des vaccins, DUKORAL° se conserve au
frigo entre +2°C et +8°C.
Les effets secondaires principaux sont d’ordre digestif (entre 0 et 44% suivant les études)
avec des douleurs abdominales, des diarrhées, nausées et vomissements, ainsi que des maux
de tête, de l’ordre de 1 à 17%
8,9
.
DUKORAL – A retenir pour le conseil :
vaccin oral contre le choléra et la diarrhée du voyageur
vaccination peu justifiée pour les voyageurs, la prévention reposant essentiellement
sur le lavage des mains et les précautions alimentaires
utilisable dès l’âge de 2 ans, 2 doses pour l'immunisation de base dans un intervalle de
1 à 6 semaines, puis rappel après 3 mois
la protection vaccinale est effective 1 semaine après la 2
ème
dose
la solution vaccinale est à mélanger au préalable avec 150ml de solution de
bicarbonate de sodium (75 ml pour les enfants de 2 à 6 ans)
effets secondaires principaux digestifs
efficacité contre le choléra : à court terme de 85% et après 2 ans de 60%; encore plus
faible chez l’enfant
efficacité contre la diarrhée du voyageur de 50% pendant 3 mois seulement
ZONEGRAN° (zonisamide)
Il s’agit d’un médicament
nouvellement commercialisé en Suisse
et utilisé comme thérapie adjuvante
dans le traitement de l’épilepsie
partielle de l’adulte
11
(voir la rubrique
Pour en savoir plus concernant
l'épilepsie dans ce numéro). Ce
médicament, qui existe depuis très longtemps dans d’autres pays, ne ressemble pas
chimiquement aux autres antiépileptiques. Son mécanisme d’action est encore mal connu
12
.
11
Swissmedic journal 2006; 1119
12
Pharmacist’s letter 2000; # 160506
La réhydratation :
L’OMS propose une solution de réhydratation
qui consiste à additionner à 1 litre d’eau :
20 g de glucose, 3,5 g de NaCl, 1,5 g de KCl
et 2,9 g de citrate disodique (ou 2,5 g de
bicarbonate de soude).
Comme il
n’est pas toujours évident de
disposer de ces électrolytes, nous vous
proposions une solution de réhydratation
d’urgence dans le dernier PN
: à 1 litre d’eau,
on ajoute 1 cuillère à café de sel, 8 de sucre et
du jus de fruits.
© Pharma-News page 5 Numéro 42, mars 2007
Le ZONEGRAN° ne représente pas le traitement de premier choix de l’épilepsie. Il peut être
ajouté si les patients ne tolèrent pas les autres dications ou s’ils n’y répondent pas
13
. Il est
commercialisé aux doses de 25, 50 et 100 mg. La dose initiale est de 2 fois 25 mg par jour,
dose qui peut être augmentée par palier de 50 mg par semaine. La dose efficace se situe
souvent entre 300 et 500 mg par jour
11
.
Prudence chez la personne âgée car les données sont
rares; il est contre-indiqué chez les enfants et les jeunes car il peut provoquer une
hyperthermie (coup de chaleur) en freinant la sudation.
Les effets secondaires les plus souvent décrits sont la somnolence (=> attention si le patient
doit conduire), les maux de tête, les nausées et la perte de poids. Le zonisamide peut aussi
provoquer de l’agitation, un état confusionnel, des troubles de la vue et de la mémoire ainsi
que parfois une dépression ou une psychose. Très rarement peuvent se produire des troubles
de la formule sanguine (agranulocytose : disparition des globules blancs du sang) ou des
troubles cutanés graves
11,13
(comme pour le LAMICTAL°, le patient doit avertir de suite le
médecin en cas d’éruption cutanée ou de rougeur).
Il est très important de recommander aux patients de boire beaucoup lorsqu’ils sont sous
traitement par ZONEGRAN° afin de diminuer le risque de calculs rénaux. Des douleurs
abdominales, dorsales ou la présence de sang dans l’urine doivent nous y faire penser. Autre
précaution très importante : une contraception fiable est nécessaire durant toute la durée de la
prise de zonisamide à cause du risque de malformation du fœtus.
ZONEGRAN° - A retenir pour le conseil :
nouvel anticonvulsivant utilisé en association avec d’autres antiépileptiques
patients-cibles : personnes adultes seulement, avec prudence chez la personne âgée
la dose peut être augmentée toutes les semaines par palier de 50 mg
peut provoquer de la somnolence : mettre en garde le patient s’il conduit
peut provoquer des troubles cutanés graves : le patient doit contacter immédiatement
son médecin en présence d’une rougeur ou d’une éruption cutanée
peut provoquer des calculs rénaux : il faut donc réagir en cas de douleurs
abdominales, dorsales ou de présence de sang dans l’urine (beaucoup boire !)
contraception nécessaire durant toute la durée du traitement
VOLTAFLEX° (glucosamine)
VOLTAFLEX° est un
complément alimentaire,
contenant 750 mg de chlorhydrate
de glucosamine par comprimé,
mis sur le marché par la maison
Novartis.
Le produit est commercialisé sans
prospectus et donc sans
informations générales ni mises en
garde. Seule une inscription sur
l'emballage recommande une
posologie de un comprimé par
jour et indique la provenance de la
glucosamine (crustacés).
13
The Medical Letter 2000, édition française; 22 (23):106-107
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