a lieu en permanence. On parle aussi de procession – les réalités du monde procèdent d’une
même source, qui coule en permanence (si elle venait à se tarir, le monde cesserait d’être).
Ainsi, chez Plotin (IIIe siècle après J.-C.), le principe de toutes choses est l’Un. De l’Un
découle l’Intelligence, et de celle-ci découle l’Âme. L’Âme met en forme la matière. La
matière est le dernier reflet de l’Un, ce qui en est le plus éloigné.
Nous avons donc plusieurs types de cosmogonies, selon qu’elles se représentent l’origine du
monde par l’enfantement, par la composition, par la fabrication, par l’émanation, etc.
C) Cosmogonie créationniste des religions monothéistes
Les religions monothéistes (judaïsme, christianisme, islam) partagent une cosmogonie
créationniste. Elles se représentent l’origine du monde comme un acte libre de la puissance
d’un Dieu unique et personnel, et cet acte est appelé « création ».
Il existe de nombreuses autres cosmogonies créationnistes.
Insistons sur le fait que la création n’est que l’une des nombreuses façons de se représenter
l’origine.
1. Résumé du texte biblique
Le texte de référence est le « Récit de la création du monde par Dieu » au début du livre de la
Genèse, qui est le premier livre de la Bible.
Nous connaissons tous – je l’espère ! – ces premières lignes de la Bible. « Au
commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Or la terre était vague et vide, les ténèbres
couvraient l’abîme, le souffle de Dieu planait sur les eaux ».
Je résume la suite.
Le premier jour, Dieu crée la lumière par la parole (« Que la lumière soit ! et la lumière fut »),
et l’alternance entre jours et nuits.
Le deuxième jour, il sépare le ciel et la mer.
Le troisième jour, il crée la terre ferme, la fertilise et la parsème de végétation, donnant
naissance à la vie.
Le quatrième jour, il crée le soleil, la lune, et les étoiles.
Le cinquième jour, il peuple le ciel d’oiseaux et les mers de poissons.
Le sixième jour, il décide de créer les êtres qui peupleront la terre ferme, donnant naissance
au règne animal ainsi qu’à l’homme, être à son image et destiné à dominer la terre.
Enfin, le septième jour, il se repose. Il bénit et sanctifie le septième jour comme jour de repos.
Comme nous l’avons vu, le sixième jour, Dieu créa l’homme. Cet être, de sexe masculin, est
conçu à l’image même de son créateur. Dieu le forme à partir de la glaise des champs et lui
insuffle la vie. L’homme (Adam) est placé dans le « Jardin d’Eden », lieu verdoyant où
abondent faune et flore, où il peut vivre sans se soucier de ses besoins vitaux. Cependant,
Dieu lui donne l’ordre de ne jamais goûter aux fruits de « l’arbre de la connaissance du bien et
du mal ». Dieu laisse à Adam le soin de nommer les éléments qui l’entourent, c’est-à-dire la
faune et la flore. Malheureusement, Adam s’ennuie et Dieu crée la femme (Ève) pour lui tenir
compagnie, façonnant cette dernière à partir d’une côte ôtée à l’homme durant son sommeil.
Ève se laisse persuader par le serpent (métaphore du mal) de goûter aux fruits interdits, et elle