Hormonologie - Anomalies moléculaires et pathologies endocrines
B. Récepteur à 1 domaine transmembranaire : exemple du récepteur à tyrosine-kinase et de la NEM
I. La Néoplasie Endocrinienne Multiple de type 2 : NEM2
NEM2 = Néoplasie Endocrinienne Multiple de type 2 (il existe un type 1 dont nous ne parlerons pas ici).
Il y a plusieurs lésions endocrines (affection multiglandulaire). Ce qui fait leur gravité est l'atteinte des cellules
C thyroïdiennes, ce qui donne un Carcinome Médullaire Thyroïdien (CMT) dans 100% des cas.
Les signes de l'hypersécrétion de calcitonine : pas de signes cliniques sauf à des niveaux très élevés (de
l'ordre de 1000 à 10000 pg/ml, normale = 30 pg/ml) → flush (malaise, rougeur, tachycardie) et diarrhée.
Le diagnostic est tardif et les signes apparaissent souvent lorsqu'on est déjà au stade métastatique.
Il y a 2 autres grandes lésions dans la NEM2 : un phéochromocytome (sécrète adrénaline et noradrénaline)
et une hyperparathyroïdie (augmentation de la PTH → hypercalcémie).
La transmission de la NEM2 est héréditaire de type autosomique dominante avec une pénétrance de 100%
(tous les individus porteurs de la mutation développent la maladie). La mutation est portée par le gène RET.
Il y a 3 niveaux de sévérité :
–FMTC (Familial Medullar Thyroid Carcinoma) : le moins agressif, les familles n'ont que le CMT.
–NEM2A : CMT + phéochromocytome et hyperparathyroïdie + notalgia (nodules sous-cutanés)
–NEM2B : CMT sévère très métastatique avec phéochromocytome, un syndrome marfanoïde, des
neuromes sous-muqueux et une ganglioneuromatose digestive.
Il existe une corrélation génotype/phénotype. En fonction de la mutation, on peut prédire le devenir et
l'agressivité de la maladie.
Le récepteur a 1 DTM, c'est le récepteur RET : pour être actif, il doit être sous forme de dimère (comme tous
les récepteurs à 1DTM). Il a de la cystéine pour faire des pont cystéines (ou disulfures) intramoléculaires.
Lorsqu'une des cystéines est mutée, l'autre doit faire un pont intermoléculaire avec un autre récepteur.
On a donc en permanence un dimère de récepteur, donc le récepteur est actif en permanence.
On a aussi des mutations du domaine tyrosine kinase qui le rendent actif même lorsqu'il n'y a pas de
dimère = activation constitutive.
Présentation clinique du cas index de CMT (premier cas dont on va faire le diagnostic génétique mais pas
forcément le premier malade de la famille) :
–un nodule thyroïdien non-spécifique, voire un goitre multinodulaire.
–si on a un tableau de diarrhée et flush, mauvais pronostic car le CMT est déjà métastatique.
II. Traitements et intérêt de la détection de la mutation de RET
Traitement :
Le traitement du CMT est la chirurgie +++ (thyroïdectomie totale + curage ganglionnaire), il n'y a pas grand
chose d'autre à l'arsenal thérapeutique.
Le marqueur est calcitonine. Tant qu'il y en a, il y a des cellules métastatiques. L'objectif thérapeutique est de la
rendre indosable. Si le stade métastatique est atteint, la calcitonine est très élevée et la guérison biologique
(calcitonine indosable) est impossible, et cela concerne 30 à 50% des cas.
Il faut donc intervenir le plus tôt possible.
La chimiothérapie marche mal, et la thérapie ciblée donne au mieux une stabilisation (50%).
4/6