LES EPITHELIUMS
INTRODUCTION
1. 1 Définition
L’épithélium est un tissu composé de cellules étroitement associées sans interposition
d’éléments visibles en microscopie optique. Ces cellules sont étroitement associées grâce à
des systèmes de jonction.
2. PARTICULARITES DES CELLULES EPITHELIALES
2.1 Kératine
La présence de longues protéines fibrillaires, appelées kératines, est une des caractéristiques
qui permet, au niveau ultra structural, d’identifier une cellule épithéliale. Ces protéines
s’associent et forment des filaments, dont le diamètre varie entre 8 et 12 nm. Elles entrent
dans la constitution du "cytosquelette", qui maintient la forme cellulaire.
2.2. Jonctions cellulaires
La cohésion des cellules au sein d’un épithélium est assurée par des jonctions adhésives. La
description détaillée de cette section a été abordée dans le cours de cytologie.
3. MEMBRANE BASALE
Improprement appelée « membrane basale », son vrai nom est « lame basale ».
Sa composition varie d’un tissu à l’autre et même d’une gion à l’autre d’une même
membrane basale ; elle est en effet, composée de collagène de type III, IV et V, de
laminine et de protéoglycans.
Elle est mise en évidence par la réaction P.A.S., l’imprégnation argentique et la
microscopie électronique (qui permet de lui distinguer une zone de faible densité,
adjacente à la membrane de la cellule épithéliale, et une zone de forte densité, adjacent
à la cellule conjonctif).
La lame basale :
cimente l’épithélium au tissu conjonctif sous-jacent ;
fournit à l’épithélium un support flexible ;
sert de filtre semi-perméable, laissant passer les substances de faibles poids
moléculaires mais empêchant le passage des macromolécules (surtout au niveau des
membranes basales entourant les capillaires sanguins, et du glomérule rénal)
empêche le contact entre certaines cellules, et notamment celui des fibroblastes,
avec les cellules épithéliales
induirait, entre outre, la croissance et la migration cellulaire lors de la morphogenèse,
de la régénération et de la réparation.
4. ORIGINE EMBRYOLOGIQUE DES EPITHELIUMS
Les épithéliums se différencient à partir des trois feuillets embryonnaires qui donnent
naissance à tous les constituants de l’organisme.
L’ectoblaste donne naissance à l’épiderme et aux glandes qui en dérivent.
L’entoblaste est à l’origine du revêtement du tube digestif, de ses annexes, du
revêtement respiratoire et de la plupart des glandes endocrines.
Le soblaste produit les épithéliums du système urinaire et des organes génitaux, les
endothéliums des membranes séreuses.
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CHAPITRE I : LES EPITHELIUMS DE REVETEMENT
Les épithéliums sont classés en deux groupes : les épithéliums de revêtement et les
épithéliums glandulaires qui dérivent des précédents.
1. INTRODUCTION
1.1. Définition d’un épithélium de revêtement
L’épithélium de revêtement est un ensemble de cellules étroitement associées par des
systèmes de jonctions, qui recouvre une/des organes (s) ou borde un/des cavités
naturelles. Il repose sur un tissu conjonctif appelé chorion et ce, par l’intermédiaire
d’une membrane basale.
1.2. Classification des épithéliums de revêtement
Les épithéliums de revêtement sont classés et dénommés en fonction de deux critères le
nombre de couches cellulaires et la forme des cellules superficielles.
1.2.1 Classification selon le nombre de couches cellulaires
L’épithélium de revêtement est :
- simple ou unistratifié : s’il est constitué d’une couche cellulaire.
- stratifié ou pluristratifié : s’il est composé de plusieurs couches cellulaires
1.2.2. Classification selon la forme des cellules superficielles
Lorsque l’épithélium de revêtement comporte plus d’une couche de cellules, elle est
dénommée par rapport à la forme des cellules des couches les plus superficielles ; ainsi,
lorsque les cellules des couches les plus superficielles sont :
- aplaties : l’épithélium de revêtement pluristratifié est dit pavimenteux
- carrées / cubiques : l’épithélium de revêtement pluristratifié est dit cubique
- rectangulaires / cylindriques : l’épithélium pluristratifié est dit cylindrique
Le cas particulier de l’épithélium de revêtement pluristratifié des voies urinaires sera
décrit plus loin.
2. LES EPITHELIUMS DE REVETEMENT PLURISTRATIFIE
2.1 Les épithéliums de revêtement pavimenteux stratifiés
2.1.1 L’épithélium de revêtement pavimenteux stratifié épidermique (figures 1 et 2)
a. La couche basale
La couche basale est située du côté du chorion. Ses cellules sont nucléées, grossièrement
cubiques ; leur pôle basal est basophile du fait de leur richesse en réticulum endoplasmique
rugueux (R.E.R). Cette basophile peut être masquée par de gros grains brunâtres : les
pigments de mélanine.
Dans ces cellules, le rapport nucléo-cytoplasmique est élevé.
Ce sont les cellules de la couche basale qui produisent celles des couches moyennes, ce qui
explique les nombreuses mitoses que l’on y trouve.
b. Les couches intermédiaires
Les cellules des couches intermédiaires sont nucléées ; leur forme est polygonale ; leur
cytoplasme est acidophile.
Ces cellules progressivement se remplissent de filaments de kératine qui polymérisent à
mesure que l’on se rapproche de la lumière (la kératine molle au départ devient
progressivement dur).
De grands desmosomes unissent les cellules entre elles.
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L’observation en microscopie optique cet épithélium révèle au niveau des espaces
intercellulaires observés, un aspect de « lignes rouges » ou « d’aiguilles » ou « d’épines »
très colorées ; c’est la raison pour laquelle, cette couche est appelée couche épineuse.
A mesure que l’on se rapproche de la lumière, les cellules les plus superficielles des couches
intermédiaires s’aplatissent ; elles se chargent de gros grains de kératohyaline, et pour cette
raison, cette couche est dite couche granuleuse (la kératohyaline est une substance
protéique qui enveloppe les filaments de kératine). La couche granuleuse est spécifique de
l’épithélium de revêtement pluristratifié épidermique.
L’ensemble des couches cellulaires nucléées (couche basale + couche épineuse + couche
granuleuse) constitue le corps muqueux de Malpighi.
c. Les couches superficielles
Au-delà du corps muqueux de Malpighi se trouve la couche cornée. Celle-ci est composée de
cellules aplaties dont le cytoplasme est bourré de kératine et le noyau a disparu : les cellules
sont dites anucléées.
2.1.2. L’épithélium de revêtement pavimenteux stratifié épidermoïde (Figure 3)
a) La couche basale
Cette couche externe est située contre le chorion. Les cellules y sont nucléées,
grossièrement cubiques.
b) Les couches intermédiaires
Les cellules des couches moyennes et superficielles de l’épithélium contiennent du
glycogène en quantité plus ou moins grande selon sa localisation et ses variations
fonctionnelles.
c) Les couches superficielles
Les cellules superficielles restent vivantes, nucléées ; elles sont aplaties, et non kératinisées,
(en fait, elles contiennent de la kératine de faible poids moléculaire qui ne polymérise pas.
L’épithélium de revêtement pavimenteux stratifié épidermoïde tapisse les cavités humides :
c’est un épithélium pavimenteux stratifié épidermoïde appelé parfois épithélium malpighien.
On le retrouve dans la cavité buccale, l’œsophage, l’épiglotte, la conjonctive, la cornée,
l’exocol utérin, le vagin, la transition ano-rectale et une partie de l’urètre.
2.2 L’épithélium de revêtement cylindrique stratifié (figure 4)
a) La couche basale
Elle est située contre le chorion et formé d’une ou plusieurs couches de cellules cubiques.
b) La couche superficielle
Elle est composée d’une couche superficielle de hautes cellules cylindriques.
Ce type d’épithélium se rencontre dans les larges canaux excréteurs des glandes.
2.3. L’épithélium de revêtement cubique stratifié (figure 5)
Cet épithélium est formé de deux ou plusieurs couches de cellules cubiques.
Il borde les canaux excréteurs de petites glandes et notamment celui des glandes
sudoripares.
2.4 L’épithélium de revêtement stratifié urinaire (Figure 6)
a) La couche basale
La couche basale est située contre le chorion ; elle est moins régulière que dans les autres
épithéliums stratifiés du fait de la disposition des cellules des couches intermédiaires.
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b) Les couches intermédiaires
Les cellules sont piriformes (ou en forme de raquette) ; elles sont disposées
perpendiculairement au chorion. La partie la plus large ou pôle apical est du côté de la
lumière elle est globuleuse et s’adapte aux dépressions des cellules plus superficielles.
La partie la plus effilée ou pôle basal est du côté du chorion ; elle s’insinue entre les cellules
des couches sous-jacentes ; elle descende jusqu’au niveau de la lame basale, ce qui explique
la discontinuité de la couche basale de cellules cubiques.
c) Les couches superficielles
Les cellules sont volumineuses et bombent dans la cavité/lumière. Elles sont parfois bi
nucléées. Leur pôle basal est déprimé par les cellules des couches intermédiaires. Leur pôle
apical est épaissi par des réserves membranaires qui en microscopie optique leur donne un
aspect foncé ou sombre. Les réserves membranaires sont responsables du grand pouvoir de
distension du pôle apical de la cellule.
L’aspect de l’épithélium urinaire de la vessie varie selon la distension de sa cavité. Lorsque
celle-ci est pleine, le nombre de couches épithéliales est réduit et les cellules superficielles
sont aplaties.
Ce type d’épithélium ne se rencontre que dans les voies urinaires.
3. LES EPITHELIUMS DE REVETEMENT SIMPLE OU EPITHELIUMS DE REVETEMENT
UNISTRAFIES
3.1 L’épithélium de revêtement pavimenteux simple (figure 7)
Il est formé d’une couche unique de cellules dont les bords festonnés s’engrènent.
Lorsque les cellules sont coupées perpendiculairement à la surface épithéliale, elles
apparaissent polygonales et irrégulières. Par contre, lorsqu’elles sont coupées parallèlement,
elles sont aplaties ou effilées.
Le cytoplasme cellulaire est si réduit qu’il ressemble à une ligne très fine en microscopie
optique. Si la coupe passe par le noyau des cellules, celui-ci apparaît central, sphérique ou
ovoïde ; il soulève la membrane plasmique et fait ainsi saillie dans la lumière. Cette saillie
dans la lumière est souvent la seule partie visible de la cellule aplatie et qui permet de
déceler l’épithélium pavimenteux simple en microscopie optique.
L’épithélium pavimenteux simple :
- tapisse les cavités péricardiques, pleurales et péritonéales : il y est appelé
mésothélium.
- borde les vaisseaux sanguins et lymphatiques et les cavités cardiaques : il y est
appelé endothélium.
- tapisse certains segments des tubes rénaux et recouvre l’ovaire.
3.2 L’épithélium de revêtement cubique simple (Figure 8)
Il est formé d’une seule couche de cellules qui coupées perpendiculairement ou
parallèlement à la surface épithéliale, apparaissent cubiques ou plus ou moins carrées. Si la
coupe passe par le noyau, celui-ci apparaît central et arrondi.
Cet épithélium borde :
- les petits canaux excréteurs des glandes,
- les petites bronches,
- quelques tubes rénaux
- les follicules thyroïdiens, l’ovaire.
3.3 L’épithélium de revêtement cylindrique simple ou prismatique (Figure 9)
Il est formé d’une seule couche de cellule cylindrique, qui lorsqu’elles sont coupées
perpendiculairement à la surface épithéliale, apparaissent plus hautes que larges ou
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rectangulaires. Par contre, lorsqu’elles sont coupées parallèlement, elles sont polygonales et
irrégulières. Si la coupe passe par le noyau des cellules, celui-ci apparaît ovoïde ou arrondi, il
est situé dans l’axe de la cellule au niveau du tiers moyen ou du tiers intérieur de la cellule.
L’aspect du le cellulaire apical permet de distinguer plusieurs types d’épithéliums
cylindriques simples.
3.3.1 L’épithélium de revêtement cylindrique simple non spécialisé (Figure 9)
Sa description est celle qui a été faite plus haut. Il limite les canaux excréteurs des glandes.
3.3.2 L’épithélium de revêtement cylindrique simple avec différentiation à type de
sécrétion (Figure 10)
Dans cet épithélium cylindrique simple :
- les cellules sont plus hautes que larges et unies par des jonctions serrées qui forment le
cadre bordant
- les noyaux sont allongés et disposés dans le tiers inférieur de l’axe de la cellule
- la sécrétion est accumulée au pôle apical : elle est faite de gouttelette de mucigène
On retrouve cet épithélium dans la cavité gastrique et l’endocol utérin.
3.3.3 L’épithélium de revêtement cylindrique simple avec des microvillosités ou épithélium
de revêtement absorbant
a. En microscopie optique (Figure 11)
Dans cet épithélium cylindrique simple :
les cellules sont plus hautes que larges
les noyaux sont allongés et disposés dans l’axe de la cellule
le pôle apical des cellules est strié ou hérissé de prolongements : les microvillosités.
Ces prolongements sont rigides, très nombreux, tassés les uns contre les autres, courts,
de longueurs égales et sans interruption au niveau des cellules. Ils aboutissent à une
ligne dense continue située au niveau du pôle apical des cellules. L’ensemble de ces
prolongements a un aspect très fin etgulier et est appelé « plateau strié » dans
l’intestin et « bordure en brosse » dans le rein.
b. En microscopie électronique
Les prolongements sont en fait des évaginations cellulaires recouvertes par de la
membrane cytoplasmique : on les appelle : microvillosités.
Les microvillosités ont une longueur variant entre 1 µm et 2 µm et un diamètre variant
entre 80 nm et 90 nm.
Leur axe cytoplasmique contient un faisceau de microfilaments d’actine qui
s’enchevêtrent à leur base avec les filaments d’actine intra-cytoplasmiques et forment
avec eux, le plateau terminal ; ce plateau terminal correspond à la ligne dense continue
observée en microscopie optique.
Les microvillosités augmentent la surface membranaire du pôle apical, ce qui rend
l’absorption plus efficace.
On trouve cet épithélium dans : l’intestin grêle, le colon, le rein
3.3.4 L’épithélium de revêtement cylindrique simple cilié
a. En microscopie optique (Figure 12)
Dans cet épithélium cylindrique simple :
- les cellules sont plus hautes que larges
- les noyaux sont situés à des hauteurs différentes
- le pôle apical des cellules est hérissé de prolongements cytoplasmiques : les cils.
Les cils sont des structures très spécialisées ; ils sont doués de mouvements propres. Ils
sont moins nombreux que les microvilllosités, de longueurs inégales.
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