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mêmes dans un cas comme dans l'autre. Un mouvement de contestation existe d'ailleurs aujourd'hui car on
estime qu'il est ridicule d'exiger le même degré de sécurité pour un médicament pris tous les jours pendant
des années et un antibiotique que, d'habitude, on ne prend que pendant quelques jours.»
(1) Chopra I, Schofield C, Everett M, O'Neil A, Miller K, Wilcox M, Frère J-M, Dawson M, Czaplewski L,
Urleb U, Courvalin P. Treatment of health-care-associated infections caused by Gram-negative bacteria : a
consensus statement. The Lancet infectious deseases, Vol 8, February 2008.
(2) Baquero F, Coast J, Frimodt-Moller N, Ropars A-L, Moller Aarestrup F. Antibiotic resistance. Brussels:
Scientific and Technological Options Assessment, 2006. http://www.europarl.europa.eu/stoa/
publications/studies/stoa173_en.pdf (accessed Dec.3, 2007)
175.000 morts chaque année en Europe
Mais pourquoi continuer la lutte ? Même si les efforts réalisés chez nous dans les hôpitaux commencent à
porter des fruits, la situation reste préoccupante et, surtout, elle n'est pas la même partout. Selon l'article
du Lancet, chaque année, en Europe, environ 2 millions de patients hospitalisés attrapent une infection
nosocomiale, fatale pour environ 175.000 d'entre eux. «Sans oublier, précise Jean-Marie Frère, un surcoût
important pour les systèmes de sécurité sociale : un malade infecté doit rester environ une à deux semaines
de plus à l'hôpital». Et si le Nord de l'Europe est plus épargné que le Sud, c'est encore pire ailleurs, en Afrique
et en Chine particulièrement.
Comment expliquer cette résistance? La différence d'un pays à l'autre fournit déjà un élément d'explication :
elle dépend essentiellement de l'utilisation des antibiotiques. Si celle-ci est raisonnable et rationnelle, elle
reste dans des limites correctes. Dans le cas contraire, des taux de résistance importants sont atteints. Il
est admis aujourd'hui que plus on prescrit des antibiotiques, plus on accroît la résistance des bactéries. Un
phénomène dont médecins et patients se partagent la responsabilité. Les uns prescrivent, mais les autres
exercent souvent une très forte pression pour qu'il en soit ainsi et ne suivent pas les prescriptions en arrêtant
le traitement trop tôt.