Climat/ #UrgentSharing : "Chers Ministres, l'eau
monte dangereusement !"
Lundi prochain, le 18 mai, les représentants des 4 gouvernements se réuniront pour reprendre les
négociations pour l'accord intra-belge de "burden sharing", devant répartir les objectifs
climatiques et énergétiques de la période 2013-2020.
Enjeux : les objectifs de réductions d'émissions et de renouvelables que les régions et le fédéral
devront atteindre, mais aussi la répartition entre les 4 entités des revenus des ETS (plus de 212
millions d'euros) et la contribution au financement climat international.
Le "burden sharing" est considéré comme prioritaire, mais les années passent et l'eau monte
dangereusement !
La Plateforme Justice Climatique* appelle à aboutir rapidement sur ce dossier essentiel pour une
politique climatique belge coordonnée et efficace. Elle rebaptise aujourd'hui le "burden sharing"
en "Urgent Sharing" et publie une caricature de nos ministres (©Yakana).
« La situation est surréaliste. Alors que la communauté internationale prépare activement l'après
2020, la Belgique reste piégée dans ses devoirs du passé ! Nous demandons à nos ministres de
régulariser cette situation au plus vite ! Les avantages pour l'ensemble de la société sont évidents »
rappelle Véronique Rigot, qui coordonne la Plateforme Justice Climatique.
Un accord de répartition intra-belge permettra de clarifier la transition de notre système énergétique
belge en identifiant clairement la part des efforts à fournir par chacune des Régions et par le fédéral.
Cet accord est indispensable pour l'ensemble de la société, il facilitera les investissements dans la
transition énergétique et encouragera la conversion de notre société vers un modèle bas carbone
soutenable tout en créant des emplois verts.
Par ailleurs, cet accord permettra de répartir les revenus actuels et futurs de la mise aux enchères
des quotas ETS. Actuellement bloquée sur un compte, cette somme de plus de 212 millions d'euros
(fin 2014) devra soutenir la politique climatique et énergétique interne (aides aux ménages, soutien
aux politiques d'emploi) et internationale (contribution au financement climat international pour
aider les populations les plus vulnérables face aux changements climatiques).
« Nous espérons réveiller les consciences, ce n'est finalement qu'une formalité politique entre des
ministres qui se partagent une compétence ! Le manque de vision politique hypothèque déjà nos
politiques énergétiques et la transition juste de notre économie vers un modèle bas carbone
soutenable, mais aussi nos engagements financiers internationaux ! » explique Joeri Thijs pour
Greenpeace.
Lors de la Conférence climat de Lima, en décembre dernier, la Belgique avait été pointée du doigt
pour son manque de réactivité quant à l'annonce d'engagements financiers internationaux.