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Notre pays est riche en ressources naturelles et dispose de potentialités de
développement qui pourraient être mieux mobilisées par une amélioration sensible
de son climat d'investissement. Or, il est constaté que les Etats riches en ressources
naturelles s'exposent à une exploitation extensive de ces dernières par des
opérateurs sans égard pour les exigences de développement durable. C’est l’une des
raisons qui expliquent la nécessité d’instaurer le dialogue public-privé pour équilibrer
les rapports entre investisseur et l’Etat d’accueil de l’investissement, ces rapports
étant souvent plus favorables à l’investisseur.
Comme on le sait, l’investissement national et/ou étranger peut servir de moteur de
développement si les bonnes politiques d’accompagnement sont en place. Un
environnement juridique favorable lui est cependant indispensable, sous forme
principalement de respect de la règle de droit, d'une fiscalité stable et équitable, du
principe de non discrimination, de protection de la propriété et d’accès à des
procédures de règlement efficace de différends.
Ceci étant précisé, il devient intéressant maintenant de s’attarder sur les différents
obstacles ou contraintes à l’investissement, d’une part (I), et d’autre part, expliciter
les différentes pistes de solution à envisager en termes de perspectives pour
favoriser l’investissement dans le secteur des ressources naturelles (II).
I. IDENTIFICATION DES CONTRAINTES PERSISTANTES
L’investissement étranger et l'entrepreneuriat local souffrent de nombreux obstacles
et ne correspondent pas aux potentialités de développement. Ces contraintes
tiennent à la fois aux défaillances institutionnelles et organisationnelles d’une part, et
d’autre part, à certains déficits dans le fonctionnement de l’économie en ce qui
concerne notamment la réglementation économique, la fiscalité appliquée aux
entreprises, l’insécurité judiciaire (justice économique).
A. Les défaillances institutionnelles et organisationnelles
Elle concerne autant l’organisation économique que l’efficacité des institutions et/ou
organes intervenant dans le processus de l’investissement.
1. Au plan organisationnel
On peut relever ici notamment :
- L’incohérence et/ou l’insuffisance des statistiques fiables sur les activités du
secteur privé. Ceci est dû notamment au développement des activités
informelles (c’est-à-dire extralégales voire criminelles).
Il est en effet difficile à l’heure actuelle de connaître le nombre exact
d’entreprises, leur taille, la nature de leurs activités et ainsi que leur
localisation ;
- l’insuffisance de l’action publique en faveur du développement des chaînes de
valeur et le manque de politiques favorisant les effets d’entrainement des
grandes entreprises sur les plus petites ;
- un dialogue public-privé tatillon.