Solanum elaeagnifolium - Fédération des Conservatoires

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Solanum elaeagnifolium Cavanilles
La morelle jaune
Plantae, Spermatophytes, Angiospermes, Dicotylédones, Solanales, solanacées.
Synonymes : Solanaum dealbatum Lindley
Solanum flavidum Torrey
Solanum hindsianum Bentham
Solanum leprosum Ortega
Solanum roemerianum Scheele
Solanum saponaceum Hooker fil in Curtis
Solanum texense Engelman & A. Gray
Solanum uniflorum Meyer ex Nees
Fiche réalisée par la Fédération des Conservatoires botaniques nationaux
Source: wikipédia
Description générale
Plante herbacée vivace pouvant mesurer jusqu'à 1 m de haut. Cette plante présente une grande variabilité morphologique, particulièrement aux Etats­unis, d'où une certaine confusion au niveau taxonomique. Les tiges et feuilles sont souvent pubescentes et munies d'épines dont la couleur varie du jaune au noir. Le système racinaire est très développé avec une racine principale qui peut pénétrer jusqu'à 2 m de profondeur avec des racines latérales également très longues. Chaque fragment de racine peut générer une nouvelle plante. Les feuilles sont alternes, lancéolées, pétiolées, elles sont arrondies ou tronquées à la base. Elles mesurent entre 4 et 16 cm de long et de 1 à 4 cm de large. De couleur vert foncé à vert pâle, elles sont souvent pubescentes ce qui leur donne cet aspect argenté et portent des épines sur la partie inférieure. L'inflorescence est formé d'1 à 7 fleurs regroupées en cime solitaire. Les fleurs sont pédonculées (5­20 mm), violettes à blanches, mesurant entre 25 et 35 mm de large, à 5 étamines jaunes. Les fruits, intermédiaire entre baie et capsule, sont initialement sphériques, verts devenant jaune­orange à maturité et mesurent entre 10 et 15 mm de diamètre. A maturité les fruits sont secs. Chaque fruit contient entre 60 et 120 graines recouvertes d'une substance mucilagineuse. Les graines de 2­3 mm ressemblent aux graines de tomates. Biologie/Ecologie
Reproduction
Reproduction sexuée : La morelle jaune fleurit du printemps jusqu'à la fin de l'été. Elle fructifie de l'été à l'automne. La pollinisation est entomogame. Un pied peut produire jusqu'à 200 baies par saison. La germination des graines requiert des variations de température (Boyd & Murray, 1982) et un pH entre 6 et 7. Une immersion longue des graines dans de l'eau courante pourrait aussi améliorer la germination (Rutherford, 1978). Les graines sont viables dans le sol pendant 10 ans.
Reproduction asexuée : La reproduction asexuée est le mode de reproduction le plus efficace de la morelle jaune. En effet, elle peut se multiplier végétativement à partir des bourgeons, drageons, racines. Les racines latérales peuvent donner de nouvelles pousses jusqu'à 2 m autour de la plante mère (Boyd et al, 1984). Un petit morceau de racine (5 mm) peut se régénérer. Enfoui, il peut rester viable jusqu' à 15 mois (Molnar & mackenzie, 1976). Des propagules vieilles de 10 jours peuvent se régénérer.
Mode de propagation
Les graines de Solanum elaeagnifolium peuvent être disséminées par les véhicules, les engins agricoles, le bétail et l'eau. Les graines et fragments de racines sont facilement dispersables par les rivières et les fleuves, particulièrement lors de crues. Les plantes sèches peuvent être dispersées, roulées par le vent et ainsi disséminer des graines (Boyd et al., 1982). La dissémination peut aussi se faire par des transports de sol, sable et plantes ornementales contaminées (Tale et al., 2007).
Risque de prolifération
Risque élevé
(32 points)
Prédateurs connus/herbivores
Dans son aire d'origine la morelle jaune abrite une entomofaune herbivore diversifiée (Goedden, 1971), certains de ces insectes ont été testés comme agent de lutte biologique. Deux coléoptères ont été relachés en Afrique du Sud, Leptinotarsa texana et Leptinotarsa defecta. Seulement le premier provoque des dommages importants (Hoffman et al., 1998; Olckers et al., 1999).
Exigences d’habitat
Solanum elaeagnifolium tolère les climats tempérés, méditerranéens et steppiques, avec de fortes températures en été et une pluviométrie faible (Parsons, 1981; Heap et al., 1997). Les plantes naturalisées sont sensibles au gel et à un trop plein d'eau mais sont tolérantes aux conditions salines et sont très résistantes à la sécheresse (Wassermann et al., 1988). Cette espèce aime être en plein soleil et l'ombre peut réduire sa vigueur. Cependant elle s'adapte facilement à différents climats et différents types de sol.
Distribution
Origine géographique
Originaire du nord­est du Mexique et du sud­ouest des Etats­Unis.
Modalités d’apparition
Probablement une introduction involontaire.
Distribution en France
L'espèce est présente dans l'Hérault à Vic­la­Gardiole. Elle a été présente dans une commune des Bouches­du­Rhône et une commune des Pyrénées­
orientales mais a fait l'objet d'une éradication au sein de ces deux departements et n'a pas été revue.
Carte de présence de Solanum elaeagnifolium Cavanille.
sur le territoire national
source: réseau des CBN; Août 2010
Distribution en Europe
L'espèce est présente au Danemark, en Grèce, Suisse, France, Italie, République de Macédoine, Espagne, Croatie, Serbie et Montenegro.
Habitat(s) colonisé(s)
La morelle jaune est principalement une mauvaise herbe des cultures, on la retrouve donc sur les terrains cultivés, les vergers, les prairies et les milieux anthropisés tels que bords de canaux, de routes, de chemins de fer, les terrains vagues... Usages actuels
Ornement : non documenté Aménagement : non documenté Médical : non documenté
Autres usages : non documenté Impacts sur la biodiversité La morelle jaune est avant tout une espèce posant des problèmes pour l'agriculture, les impacts sur la biodiversité sont mal renseignés.
Sur le fonctionnement des écosystèmes
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S. elaeagnifolium exerce une forte compétition vis­à­vis des autres espèces végétales pour l'eau et les éléments minéraux.
Sur la structure des communautés végétales en place
Sur la composition des communautés végétales en place
Sur les interactions avec les espèces indigènes animales et végétales -
Des extraits soluble de feuillage de S.elaeagnifolium inhibent la germination et la croissance des racines du coton et de la laitue (Bothma, 2002). Les substances libérées peuvent nuire à la santé des animaux.
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Les nombreuses épines et poils glanduleux présents sur les tiges et les feuilles protégeraient la plante des herbivores. De même, cette espèce pourrait produire des toxines et répulsifs chimiques qui la protège des herbivores (Bryson & Carter, 2004). Grâce à cette faculté à être évitée par les herbivores, l'espèce à tendance à être répandue dans les espaces pâturés.
Sur les espèces/habitats à fort enjeux de conservation
Autres impacts Impact sur la santé: -
Aux Etats­Unis, elle provoque la « Bynossis » maladie respiratoire chez les ouvriers d'égrenage du coton due à l'inhalation de la poussière issue de la plante présente dans le coton récolté. (Plaquette AME)
Impact sur les usages : (cf impact économique)
Impact économique : La morelle jaune pose de nombreux problèmes pour les cultures
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La morelle jaune impacte fortement les cultures de coton, luzerne, sorgho, blé, maïs, arachide, betterave sucrière, citrus, concombre, tomate, olive, pêche, vignes. –
La présence de la morelle jaune peut mener à un usage des terres moins efficace, une diminution des bénéfices, et à une augmentation des coûts de productions due à l'augmentation de coût de gestion de l'espèce.
Espèces proches à risque
Gestion
Arrachage manuel :
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Lorsque les populations sont très limitées, un arrachage manuel minutieux couplé à un enfouissement souterrain peut être efficace. Une extraction soigneuse à la main des racines doit être effectuée pour éviter au maximum leur fragmentation et ainsi limiter les risques de reprises des fragments. Les plantes peuvent être brulées sur place puis les déchets verts et la terre contaminée peuvent être enfouis à un mètre de profondeur pour éviter tout risque de reprise (Chevrat, CBNMED, 2005).
Mécanique :
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Couper ou tondre sont des opérations à proscrire lorsque seules, elles entraîneraient une reprise plus rapide des plants.
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La fauche répétée sur de grandes surfaces permet d'affaiblir la plante et d'éviter sa fructification.
Chimique :
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La morelle jaune est assez difficile à contrôler avec des herbicides. Cependant l'utilisation d'herbicide systémiques peut donner de bons résultats. Ainsi des expérimentations menées au Maroc ont montré une baisse significative de la densité et de la biomasse de S.eleagnifolium avec l'application de glyphosate additionné de sulphate d'ammonium au moment de la floraison et de la fructification suivi par une coupe dans les semaines suivant le traitement. (Zaki et al, 1995)
Ecologique/biologique/culturale :
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Des rotations avec des cultures étouffantes telles que Medicago sativa, Mentha viridis ou Digitaria eriantha peuvent permettre la suppression de la morelle jaune.
Références, liens et bibliographie
Articles:
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Bouhache, M. and A. Ameur (1994). Projet Morelle Jaune (Solanum elaeagnifolium Cav.) ­ Synthèse des travaux effectués au Maroc. Rabat,Ministère de l'Agriculture et de la Mise en valeur Agricole ­ Royaume du Maroc: 130 p.
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Boyd, JW. Murray, DS. (1982) Growth and developpement of Silverleaf nightshade (Solanum elaeagnifolium). Weed science 30, 238­243.
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Brunel, S. (2003). Solanum elaeagnifolium (Cav.). Plantes envahissantes de la région méditerranéenne, Agence méditerranéenne de l’environnement, Agence Régionale Pour l’Environnement Provence­Alpes­Côte d’Azur.
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Brunel, S. (2005). Study on invasive plants in the Mediterranean Basin. W.C. Union, IUCN: 54 p
-
Chevrat, C. (2005). Action d’éradication de la Morelle jaune (Solanum elaeagnifolium cav.) sur la commune de Châteauneuf­les­martigues, le 5 août2005. Montpellier, Conservatoire Botanique National Méditerranéen de Porquerolles: 6 p.
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Heap J, Honan I & Smith E (1997) Silverleaf Nightshade: A Technical Handbook for Animal and Plant Control Boards in South Australia. Primary Industries South Australia, Animal and Plant. Control Commission, Naracoorte (AU).
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Zaki N, Eljadd EL, Oihabi A, Tanji A & Hilali S (1995) Effet de la combinaison de la lutte chimique et mécanique sur la Morelle jaune (Solanum elaeagnifolium Cav.) Deuxième congrès de l’AMPP, Rabat (MA).
Ouvrages/Chapitres d’ouvrage:
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Brunel, S. (2003). Solanum elaeagnifolium (Cav.). Plantes envahissantes de la région méditerranéenne, Agence méditerranéenne de l’environnement, Agence Régionale Pour l’Environnement Provence­Alpes­Côte d’Azur.
Communications/Actes de colloque :
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Proceedings of the International Workshop : Invasive Plants in Mediterranean Type Regions of the World, Mèze, Council of europe publishing.
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Rutherford PA (1978) Effect of time of immersion in running and still water on the germination of silver­leaf nightshade (Solanum elaeagnifolium). Proceedings of the first conference of the Council of Australian Weed Science Societies, pp. 372–378. Melbourne, Victoria
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Zaki N, Eljadd EL, Oihabi A, Tanji A & Hilali S (1995) Effet de la combinaison de la lutte chimique et mécanique sur la Morelle jaune (Solanum elaeagnifolium Cav.) Deuxième congrès de l’AMPP, Rabat (MA).(AU).
Publications électroniques/Sites internet:
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S.Brunel, solanum elaeagnifolium datasheet, EPPO http://www.eppo.org/QUARANTINE/listA2.htm
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