Diasporas news Gra tui t N°7 La référence afro-caribéenne Mai 2010 2010 : 50 ans d'indépendance, un Sommet pour un nouveau départ? maroc : UNE vie politique mal en point Politique Invité du Mois : le congolais Maurice Nguesso 4 Ne pas jeter sur la voie publique Invité du mois Djibouti : la plus grande base aéronavale multinationale du monde 14 Société Côte d'ivoire : La paix ou la guerre à tout prix 20 dossier 22 Sénégal : Le sopi fête ses dix Bougies ! culture 24 Le cinquantenaire ou le début d’une seconde indépendance des ex-colonies françaises O n est subjugué par les discours discordants des dirigeants des pays africains qui commémorent au cours de l’année 2010, le 50ème anniversaire de leur indépendance et aussi l’attitude jugée paternaliste voire néocolonialiste de la France vis-à-vis de ses ex-colonies. On voit se reproduire devant nous, dans un contexte évidemment anachronique, les deux dernières années qui ont précédé la décolonisation des pays africains. On se souvient qu’en 1958, face à la pression des élites africaines, le général de Gaulle, ragaillardi par la libération de la France et la victoire des alliés sur les Nazi, avait jeté comme un pavé dans la mare, deux alternatives. L’une à laquelle il s’était résolument engagé, défendant l’idée d’une Communauté d’ailleurs inscrite dans la Constitution de la Ve République. Celle-ci était synonyme d’une inféodation des colonies à la France, portée par le député Félix Houphouët Boigny de Côte d’Ivoire et ses amis de la RDA (Rassemblement démocratique africain), et à l’opposé, l’alternative d’une indépendance immédiate ayant pour conséquence la rupture de tout accord de coopération avec la Métropole que seule la Guinée de Sékou Touré avait courageusement choisie. 50 ans après ces événements, l’histoire semble se répéter à quelques degrés près. La France de Nicolas Sarkozy a décidé, depuis le début de l’année 2010, de commémorer dans une certaine mesure ce cinquantenaire sur son territoire en invitant ses ex-colonies à sa fête nationale du 14 juillet prochain. Et pour la première fois, des troupes militaires africaines sont conviées à défiler sur les Champ Élysées. L’idée est certes séduisante mais elle n’est pas approuvée par la quasi-totalité des ex-colonies. Ceux qui ont accepté l’invitation de Sarkozy en profitent pour revendiquer des actifs. C’est le cas du Sénégal et du Burkina Faso. Le premier pays cité a, à l’occasion de la commémoration de ses 50 ans d’indépendance, décidé de s’approprier la base militaire française basée à Dakar. Quant au second, il réclame la quasi-totalité des archives détenues par la France sur son histoire coloniale. Situation comparable aux revendications des élites africaines qui, tout en étant favorables au projet de la Communauté de Gaule, avaient demandé plus d’autonomie face à une Métropole voulant conserver l'essentiel de ses prérogatives dans les domaines de la défense, de la diplomatie, de la monnaie, du commerce extérieur (…) Seule la Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo a décliné l’invitation de Nicolas Sarkozy comme Sékou Touré l’avait fait, 52 ans avant, au Général de Gaule. Ironie du sort d’une Côte d’Ivoire présentée jadis comme le pays le plus réceptif aux propositions françaises en matière de coopération avec ses ex-colonies. La question est de savoir si ce pays va subir les mêmes conséquences que la Guinée en son temps ? Loin s’en faut du fait que le contexte n’est plus le même. Cependant, la nature des rapports entre les dirigeants français et ivoiriens ne sera plus jamais pareille comme par le passé. Au demeurant, la commémoration du cinquantenaire des pays africains concernés, sonne en quelque sorte le glas aux prérogatives de la France dans son ancien pré carré. La seconde indépendance revendiquée par les ex-colonies n’est plus politique même si elles restent toujours sous influence des réseaux françafrique, mais plutôt économique, diplomatique, culturelle (…) Pour ces pays, à court terme, il n’est plus question que leurs monnaies continuent d’être arrimées sur l’ancien franc français et insatiablement gérées par la Banque de France. Pas plus que la présence des bases militaires françaises sur leur territoire, perçue comme une occupation. D’où leur souhait de voir expressément la promesse de révision des accords de défense de Nicolas Sarkozy se traduire en acte concret avant la fin de son quinquennat. Au plan de la coopération, les ex-colonies ne veulent plus être redevables à vie à la France qui voit d’un mauvais œil la présence de nouvelles puissances économiques s’implanter sur leur territoire. Surtout dans le contexte de mondialisation où la diversification des partenaires et le libre échange doivent guider toute politique de développement de tout pays souverain. Au plan diplomatique, ces pays ne veulent plus que l’on continue de les infantiliser en décidant à leur place aux Nations Unies. Ils veulent avoir droit au chapitre au Conseil de sécurité et un pouvoir de décision, ne serait-ce qu’à travers des représentants issus du continent. Les défis à relever sont si nombreux que tous ont parié sur les cinquante années à venir pour s’affranchir définitivement de la France, rattraper leur grand retard de développement sur les pays émergeants et principalement d’Asie. Rendez-vous est donc pris dans 50 ans. L’on verra bien le visage que présenteront ces ex-colonies françaises. Qui vivra verra ! Clément Yao Edito Diasporas News Numéro 7 de mai 2010 Diasporas-News édité par DCS Group Agence de Communication en Relations Publiques et Services 39, rue Félix FAURE 92700 COLOMBES Tel: 09 50 78 43 66 06 34 56 53 57 Fax : 09 55 78 43 66 Directeur de Publication Thomas DE MESSE ZINSOU Ont collaboré à ce numéro : Karim WALLY CLEMENT YAO JAMES NGUMBU Alex ZAKA Maud OYABI Lamine THIAM Sébastien Bequerel Lucien HOUNKANLI [email protected] Promotion - Marketing - Publicité Coura SENE Contact Publicité 06 34 56 53 57 [email protected] Direction Artistique Cristèle KARMEN DANdJOA Développement Région Rhône-Alpes Dieudonné SOME WENS Développement Rhône Valentin SIKELY Développement de l’Hérault Benjamin AKA Développement Haute Garonne Jérôme M’BOUA Equipe Commerciale Ornella Mallet, Jean Marie OULAI de Vianney Cissé SINDOU, Moussa DIOMANDE Impression : En France ISSN : 2105-3928 Politique Françafrique Les commémorations d’un demi- siècle d’Indépendance se succèdent sur le continent noir. La France, ancienne puissance coloniale, donne rendez-vous à l’Afrique : Sommet des chefs d’Etat à Nice en juin et défilé d’unités militaires de chaque pays sur les Champs-Elysées le 14 juillet. Diaspora News aura l’occasion de vous en informer. Le sort du continent africain s’est-il joué à la fin du 19ème siècle ? Titre prémonitoire de René Dumont : « l’Afrique noire est mal partie » ; dès 1962 c’està-dire quelques années seulement après l’Indépendance, ce livre dénonçait la persistance des structures héritées de la colonisation. La Françafrique, néologisme datant de 1955 dont la paternité revient à Félix HouphouëtBoigny, caractérise les bonnes relations avec la puissance colonisatrice. Aujourd’hui, cette expression a une connotation péjorative ; elle définit l’ensemble des réseaux d’influence politique, économique mais aussi de groupes de lobbies en Afrique et en France, avec pour objectif : la perpétuation du système d’exploitation économique du continent. Acte I : la Conférence de Berlin en novembre 1884 Jusqu’au milieu du 19ème siècle, les européens se contentaient d’établir des comptoirs commerciaux pour exporter les ressources naturelles de l’Afrique. Mais à partir de 1875, leurs explorations s’enfoncent de plus en plus à l’intérieur du continent où ils découvriront le potentiel que regorgent le sous-sol et les vastes superficies de terres arables. Et les désaccords pour cause d’empiètement sur les territoires des uns et des autres commencent alors à poindre et créent des tensions entre les différentes puissances. La conférence de Berlin n’a d’autre motif que d’édicter de nouvelles règles d’occupations des côtes de l’Afrique même si l’Allemagne de Bismarck, puissance invitante, affiche d’entrée des objectifs plus larges : le désenclavement du continent africain ou l'éradication de l'esclavage et de la traite musulmane. Tandis que la France et le Portugal sont sur une autre perspective : ils conçoivent les territoires acquis comme un monopole commercial. La Conférence de Berlin, du 15 novembre 1884 au 23 février 1885 a été déterminante mais pas décisive sur le destin de l’Afrique. Au bout de trois mois de conclave, les représentants des 14 pays participants signent l’Acte général de cette Conférence. Il proclame la liberté de navigation sur les grands fleuves 4 Diasporas News commises au lendemain de la Grande Guerre. Le Traité de Versailles de 1918 stipule le « Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes… dernier imprimeur » Mais la France l’a superbement ignoré. Ce africains, le Niger et le Congo. Il arrête aussi qui, à l’époque, engendrera un fort relent de quelques principes humanitaires contre la nationalisme et de mouvements d’émancipatraite des esclaves ainsi que le commerce de tion dans les colonies. En effet, les leaders l'alcool et des armes à feu de mouvements insurrectionnels sont pour la plupart des anciens combattants démobilisés, Acte II : les traités bilatéraux et les plus au fait des réalités métropolitaines. Cette protectorats fameuse Conférence de Brazzaville a accouLa Conférence de Berlin n’a fait qu’entériché de quelques recommandations qui étaient ner les règles de partage entre puissances coloniales mais la délimitation définitive des territoires se sont fait au gré d’accords bilatéraux et de tensions extrêmes qui faillirent provoquer une guerre entre l’Angleterre et la France au Soudan en 1898 (la crise de Fachoda). La France entamera sa conquête coloniale d’abord sous forme de protectorat pour basculer ensuite vers une annexion totale de leurs possessions. La politique expansionniste française est mue par deux moteurs : d’une part, l’armée française, humiliée par la perte de l’Alsace-Lorraine en 1870, veut redorer son blason ; d’autre part, l’Europe toute entière est en crise ; ceci impose la recherche de nouveaux débouchés économiques ou de ressources naturelles. Acte III : L’impact des deux Guerres Mondiales L’Afrique a été pillée de ses ressources mais a également payé un lourd tribut au cours des deux Guerres Mondiales. Dès l’entrée en guerre de la France en 1914, le Général Charles Mangin décida d’engager des soldats issus des colonies. Ainsi environ 200.000 contingents africains ont été envoyés au front pour défendre la « mère-patrie » ; 70.000 d’entre eux ont péri au combat. En 1940, au début de la seconde Guerre Mondiale, plus de 180.000 « tirailleurs » ont été enrôlés. Quelques mois avant le débarquement des forces alliées en Normandie, le Général De Gaulle organisa la Conférence de Brazzaville le 30 janvier 1944. C’est une reconnaissance de l’effort consenti par l’Empire colonial et la nécessité de poursuivre ce sacrifice. Mais c’est surtout pour la France, que la Seconde Guerre Mondiale induira une profonde mutation des structures coloniales. En d’autres termes, c’est une forme d’anticipation pour éviter les erreurs censées améliorer la situation des colonies et des colonisés mais « toute idée d’autonomie, toute possibilité d’évolution hors du bloc français de l’Empire » étaient écartées. La 4ème République et les guerres de décolonisation Le 8 mai 1945, jour de l’armistice, une manifestation de partis nationalistes algériens est violemment réprimée à Sétif faisant 45.000 victimes. En 1947, le Général Leclerc, Commandant en chef de la Deuxième Division Blindée, partie de Koufra (Lybie) pour libérer la France, demande à cette dernière de s’acquitter de sa dette d’honneur auprès des colonies. Cette année-là, un corps expéditionnaire de 30.000 hommes arriva à bout du soulèvement malgache en 21 mois. Cette insurrection noyée dans un bain de sang se soldera par au moins 45.000 morts et autant de victimes collatérales dues à la famine et à la maladie. En 1954, deux évènements majeurs ont radicalement changé la position des autorités françaises pour accélérer le processus de décolonisation : la Guerre d’Algérie déclenchée par le FNL et la défaite française en Indochine. Le Général Giap et ses Viêt Minh infligèrent une humiliation aux troupes coloniales dans la cuvette de Diên Biên Phu. Vaincue, la France est obligée de s’asseoir à la table des négociations. Les accords de Genève reconnaîtront le partage du Viêt-Nam en deux partenariat ? Seule la Guinée exigea une Indépendance totale et immédiate. Lors de sa tournée d’explication dans les colonies, l’étape de Conakry fut très mouvementée. Le Général avait été hué par la foule que Sékou Touré avait manipulée à telle enseigne qu’il en oublia son képi. Avant d’embarquer dans l’avion du retour, De Gaulle s’est fendu d’un « Au revoir la Guinée !» et lui fera payer cet affront. Conformément à la Loi Cadre, plusieurs réformes sont engagées. Des élections au suffrage universel, pour la mise en place de Conseil du gouvernement, ont eu lieu dans les colonies en 1957. C’est un pouvoir exécutif local présidé par un français qui a assuré progressivement le transfert des compétences et les passations de pouvoir. Les premiers Présidents de la République sont pour la plupart des Viceprésidents de ce Conseil. Leur profil : repérés parmi les intellectuels ou encartés au sein de la SFIO (l’ancêtre du parti Socialiste) voire ayant déjà siégé comme Députés lors de l’Assemblée Constituante de 1946, ce sont des hommes dignes de confiance pour la France. Plusieurs signes indiquent que la France ne voulait pas se séparer de son empire colonial alors qu’aux Nations-Unies, cette situation paraît pour le moins intenable face aux injonctions américaines et soviétiques. Qui plus est, la Grande Bretagne a entamé son processus de décolonisation depuis 1948. La vague d’Indépendance Etats. Pierre Mendès France, éphémère Président du Conseil de la 4ème République engagera dans la foulée des pourparlers avec la Tunisie qui obtiendra son Indépendance en 1956 ; de même que le Maroc. Pour l’Afrique noire francophone, une certaine autonomie se dessine sous le gouvernement de Guy Mollet impulsée par la Loi Cadre de Gaston Deferre, Ministre de l’Outre-mer. C’est ainsi que les pays africains francophones accéderont à leur indépendance en 1960. L’Algérie, colonisée depuis 1834, n’obtiendra la sienne que deux ans plus tard. Les anciennes colonies sont arrimées à la mère patrie par plusieurs engagements : les accords de coopération se devaient de préserver, autant que faire se peut, les intérêts économiques de la France comme l’exclusivité de l’exploitation des ressources naturelles. Ensuite, la présence de ses comptoirs commerciaux lui permet d’avoir des débouchés pour ses produits finis. Et la création de la Zone Franc garantie une convertibilité sur le marché des devises du Franc CFA. En contrepartie, elle occulte toute souveraineté monétaire des pays membres. Les accords de défense, signés au lendemain de l’indépendance, ont été les plus néfastes pour les africains. Non seulement, ils contenaient une composante commerciale : des minerais stratégiques sont classifiés lorsqu’il s’agit de matières premières profitables à la France et donc vendus exclusivement à celle-ci. Outre l’installation de bases militaires françaises, il existe une clause secrète qui permettait à la France de défendre les régimes africains « amis ». De citoyen de seconde ordre, le peuple du continent a vite compris qu’il n’a pas son destin en main ; l’ex-colonisateur exerce un contrôle politique, économique et militaire avec parfois la complicité et la turpitude de ses propres dirigeants. Au lendemain de la proclamation de l’indépendance, toute velléité d’émancipation était perçue comme une sorte de trahison par les colonisateurs. Patrice Lumumba qui a dénoncé les abus de la Belgique fut mis hors d’état de nuire. Le ghanéen Kwame Nkrumah, chantre du panafricanisme et ayant choisi la voie socialiste, a été débarqué par les anglais avant la fin de son mandat en 1966. La France veille sur son pré-carré ; les Chefs d’Etats qui voulaient dénoncer cette forme de néocolonialisme ne sont pas restés très longtemps au pouvoir et furent remplacés. Le Général de Gaulle, père de l’Indépendance des pays africains, est un totem que nul n’ose remettre en cause, même encore aujourd’hui, la responsabilité dans la perpétuation de cet empire colonial et ses effets pervers. Jacques Foccart, Monsieur « Afrique » à l’Elysée, instigateur de nombreuses conspirations, faiseur de rois, voyait à chaque fin de journée le Général de Gaulle pour rendre des comptes. Comment pourrait-il ne pas être au courant ? Alex ZAKA Le retour du Général De Gaulle Le Général De Gaulle revient au pouvoir en 1958. Le conflit algérien a eu raison de la 4ème République. Il proposera une nouvelle Constitution par voie référendaire ; étant entendu que le sort des colonies faisait également partie du choix. C’est ainsi qu’il formula la proposition suivante : l’Indépendance intégrale ou une Indépendance en restant dans la Communauté française, une sorte d’union- 5 Diasporas News Politique Djibouti : Djibouti, la plus grande base aéronavale multinationale du monde. Jamais État africain n’a fait l’objet de tant de prévenances par la planète entière. Question de survie : car c’est 25% du flux de marchandises du village planétaire et 30% du pétrole mondial qui transitent au large de Djibouti. Guerre contre le terrorisme, lutte contre les pirates somaliens ne font que renchérir les prix du m² au port comme sur les terrains militaires. Les retombées de cette manne financière profiteront-elles au moins à la population ! Genèse d’une République de 23.000 km² Pendant des millénaires les côtes d’Afrique australe servaient de comptoirs commerciaux aux marchands de la péninsule arabique. Elles étaient relativement épargnées par les conquêtes maritimes que se livraient les européens jusqu’au 15ème siècle ; les portugais ont installé leurs escales tout au long du canal de Mozambique mais se sont limités au port de Mombasa avant de mettre le cap vers l’Inde. Au 19 ème siècle, les anglais étaient les seuls européens à occuper les deux rives du Golfe d’Aden plus précisément dans le port de Zeila, géographiquement situé en Somalie aujourd’hui. C’est une zone de transit de marchandises que transportaient des caravaniers en provenance d’Abyssinie. C’est à cette époque que la France cherchait à établir une base commerciale dans cette région. En 1862, elle signa un traité de cession du mouillage d’Obock avec les sultans Afars de Raheita. L’ouverture en 1869 du canal de Suez changea à jamais le destin de la corne d’Afrique. La mer Rouge et la Méditerranée sont désormais reliées , ce qui signifie un gain de temps substantiel pour les échanges commerciaux entre l’Europe et l’Asie. La recherche de débouchés et un lieu d’escale de ravitaillement pour les navires français pour le Tonkin et l’Océan Indien incitèrent la France à s’installer durablement dans cette région. Elle s’effectua en plusieurs phases : d’abord la signature d’un protectorat en 1885 avec les sultans Afars et Issas ; ensuite l’ouverture cinq ans plus tard d’un port plus au sud, au Cap Djibouti dans le golfe de Tadjourah et enfin 6 Diasporas News l’installation du siège du gouverneur en 1892 dans la ville de Djibouti peuplée à peine de 1.200 âmes. Ce territoire sera baptisé Côte française de Somalie (CFS). Son histoire coloniale ressemble aux autres colonies françaises du continent noir : membre de l’Assemblée constituante en 1946, promulgation de la Loicadre en 1956, référendum constitutionnel en 1958. En 1960, tous les pays ont obtenu leur « bon de sortie » sauf l’Algérie et Djibouti. En 1966, la foule scande « Indépendance, indépendance !!! » face à un Général de Gaulle médusé et fâché. L’organisation d’un référendum l’année suivante ne changea pas grandchose à part le nom de CFS transformé en Territoire Français des Afars et des Issas (TFAI). Ce n’est qu’en 1977 que Djibouti obtint enfin son indépendance et Hassan Gouled Aptidon devint Président de la République. Les premières années d’indépendance Ce pays de 850.000 habitants pour une superficie de 23.000 km² est gouverné comme un sultanat. Le pouvoir est concentré entre les mains des Issas au détriment des Afars. La délimitation des frontières, tracées au moment du protectorat, ne coïncidait nullement avec les régions. Les Afars sont à cheval sur trois pays différents ; l’Ethiopie et l’Erythrée et Djibouti. Une guerre civile finit par éclater en 1991 menée par des rebelles Afars qui occupèrent la moitié du territoire, obligeant ainsi le pouvoir en place à s’engager vers une ouverture politique que l’ancienne puissance coloniale appela de ses vœux. Après trois années de conflit, un fragile cessez-le-feu clôt cet épisode tragique et qui a valu l’expulsion hors des frontières de 18.000 Afars. Le Président Hassan Gouled Aptidon n’ira pas au bout de son quatrième mandat ; il transmet par décret son pouvoir à son neveu : l’actuel Président en exercice, Ismaël Omar Guelleh. Malgré l’instauration du multipartisme, l’opposition est complètement atomisée par un mode de scrutin proportionnel uninominal à un tour. Ce sont des députés godillots qui siègent au parlement. L’opposition a carrément boycotté les élections législatives de 2008 pour dénoncer cet oukase. Aujourd’hui, Ismaël Omar Guelleh « s’en remet à la volonté du Tout Puissant, à la volonté du Peuple djiboutien » pour briguer un troisième mandat en vue des élections présidentielles de l’année prochaine. Qui pourrait l’en empêcher ? Les 59 députés de la majorité présidentielle pour une assemblée de 63 élus, viennent de ratifier à l’unanimité les dizaines d’amendements susceptibles de faire obstacle à cette candidature. Son dernier discours sur le sujet est sans équivoque : « Ce serait, pour moi, une source de fierté et un immense honneur de continuer à servir cette belle Nation Djiboutienne sous quelle que forme que ce soit ». Les relations avec l’ancienne puissance coloniale Pour octroyer l’indépendance en 1977, la France a exigé et obtenu avec la République de Djibouti des accords économiques et surtout militaires, conformément à la tradition gaulliste de la continuité. Dans le cadre d’un redéploiement de ses forces, la France a fermé plusieurs de ses bases militaires sur le continent. Pour des raisons de géostratégie et les actualités en témoignent, elle n’est pas prête à concéder sa plus grande base à l’étranger qui compte 3.000 hommes. C’est un micro État cerné de voisins (éthiopiens et somaliens) qui sont prêts à tout moment à fondre sur cette proie tant convoitée et qu’ils considèrent d’ailleurs comme une partie de leur terre. Chacun s’y retrouve car la France dispose non seulement d’un poste de contrôle stratégique sur une voie maritime importante où transite plus de 25% du pétrole mondial mais également d’un centre d’entraînement de ses troupes et aujourd’hui un centre opérationnel pour lutter contre la piraterie maritime. Ces dix dernières années, les relations diplomatiques entre Djibouti et Paris se sont crispées par l’affaire Bernard Borrel. Le magistrat français, coopérant et rattaché au ministère de la Justice Djiboutienne a été retrouvé sans vie à 80 km de la Capitale, en octobre 1995. Longtemps la thèse officielle a été celle du suicide ; en tout cas c’est la version des deux premiers juges français chargés de l’enquête. Mais en 2000, le rapport de la brigade criminelle de Paris, sous commission rogatoire du juge remplaçant Jean-Baptiste Parlos conclut à un assassinat. Un ancien officier de la garde présidentielle, témoin-clé de l’affaire, met directement en cause le Président Ismaël Omar Guelleh. Il serait le commanditaire du meurtre car ledit témoin aurait vu cinq hommes venir lui rendre compte de l’élimination du magistrat français. La mise en cause de personnalités Djiboutiennes a irrité le pouvoir de Djibouti qui a expulsé des coopérants français et fermé l’émetteur de Radio France Internationale en 2005. Aujourd’hui, la situation semble se normaliser malgré la promesse de Nicolas Sarkozy, fraîchement élu en 2007, de faire la lumière sur cette affaire. Et si c’était enfin le décollage économique… Djibouti a été longtemps victime d’un stéréotype : un désert en friche où des tribus nomades Afar et Issa élèvent des chèvres. Outre les caravanes de sel et d’épices, de tout temps, Djibouti fut le port de désenclavement des produits d’exportation éthiopiens. Avec un sol quasi minéral, la république djiboutienne ne pouvait se prévaloir que d’une seule ressource. Elle vivait de la rente versée par l’ex-métropole. Les effets induits par la présence militaire française représentaient la moitié du PIB et au moins 30% des recettes budgétaires. Surfant sur la mondialisation et la proximité des pays du golfe arabo-persique, le TFAI affiche aujourd’hui une croissance économique moyenne de 5% annuel, depuis 2003, mais qu’il faut tout de même relativiser en tenant compte d’une croissance démographique galopante. De nouveaux acteurs économiques n’hésitent plus à investir dans ce pays où rien ne pousse mais qui possède plus de 350 km de côtes. Le gouvernement djiboutien est plus que jamais décidé à faire de son port une plaque tournante régionale d’échanges de marchandises. Pour cela il en a confié la gestion à l’Autorité des Ports de Dubaï (DPA). Il a également lancé la construction d’un nouveau port en eau profonde avec un terminal à containers de 400 ha à Doraleh. La République de Djibouti est située géographiquement à un carrefour maritime. Son principal atout est qu’il est le seul pays où la présence occidentale, du fait de sa relation séculaire avec la France, est tolérée dans une région musulmane. Depuis les attentats des ambassades américaines de Nairobi et de Dar-ElSalam en 1998 et 11 septembre 2001, les USA ont décidé de reprendre pied sur la corne de l’Afrique. Echaudés par le cuisant échec de l’opération Restore Hope de 1993 en Somalie où les cadavres de GI’s ont été traînés dans les rues de Mogadiscio, les américains ont adopté une nouvelle stratégie d’implantation. Dès 2002, George W Bush décide de créer à Djibouti le Combined Joint Task Force-Horn of Africa. Ils ont ainsi loué à la France le camp Lemonier pour 30 millions d’€uros annuels. Il servira de tête de pont pour leur lutte contre le terrorisme en Somalie, au Yémen en poussant jusqu’au Kenya. Aujourd’hui la France semble devoir partager et cohabiter avec d’autres pays dans ce qui était considéré autrefois comme son « bac à sable ». Elle ne bénéficie plus, de la part des autorités Djiboutiennes, de relations privilégiées. Devant tant de sollicitations, les djiboutiens renchérissent. Officiellement, lors d'une visite à Djibouti le 20 janvier, le Président Nicolas Sarkozy avait discuté avec son homologue djiboutien d'un projet de nouvel accord de partenariat de défense. Tout un symbole : il y a deux semaines, dans le cadre d’une manœuvre « Amitié Djibouti 2010 », le Chef d’Etat djiboutien a atterri d’un hélicoptère sur le Tonnerre, un bâtiment de guerre français croisant au large de Djibouti. Malgré cette offensive de charme, l’ancienne puissance coloniale sera quand même obligée de renégocier ses redevances annuelles de 30 millions d’€uros pour la location de sa base militaire. Les flibustiers somaliens sont entrain de détrôner leurs homologues du détroit de Malacca. En effet, la faillite de l’Etat de droit et la guerre civile en Somalie ont développé un phénomène de piraterie. Tous les navires marchands naviguant dans cette zone sont menacés d’être pris en otages et les pirates n’hésitent plus à aller de plus en plus loin ; jusqu’au large des Seychelles. L’opération Atlante initiée par l’Union Européenne a pour objectif de chasser les pirates de mer. Mais chaque pays souhaite assurer la sécurité de ses propres bâtiments marchands. L’Espagne et l’Allemagne comptent respectivement actuellement 200 militaires sur zone. La lutte contre la piraterie prend une proportion internationale dont Djibouti devient le centre opérationnel. Une grande première, Guido Westerwelle, ministre allemand des Affaires étrangères a fait le déplacement pour rencontrer le Président Ismaël Omar Guelleh. Une dépêche de l’AFP du 22 avril 2010 mentionne : « l'armée japonaise a commencé à s'installer à Djibouti, qui abrite déjà plusieurs bases étrangères, où elle va construire un établissement permanent pour participer à la lutte contre les pirates somaliens… » . Même la Chine et l’Inde sont en pourparlers pour une implantation de part et d’autre du Golfe d’Aden. Alex ZAKA 7 Diasporas News Politique La Cour Pénale Internationale une alternative aux tribunaux africains ou une justice à double vitesse ? La création de la cour pénale internationale à travers la convention de Rome, constituait une étape importante au développement de la justice internationale, après plusieurs années d’horreurs et des crimes commis durant la seconde guerre mondiale. Mais à ce jour, qui connait son fonctionnement ? C’est la grande question que se pose l’opinion publique. E n effet, la CPI est une organisation internationale indépendante, dont le siège se trouve à La Haye, aux Pays Bas. A ce jour, tous ses détenus sont des Africains et quatre pays Etats africains ont déferé leur situation à la cour. Parmi eux, la RDC fournit le gros de son bataillon expérimental. Le 17 juillet 1998, la communauté internationale avait franchi un cap historique lorsque 120 États ont adopté le statut de Rome, fondement juridique de la création de la Cour pénale internationale. Sur le continent africain, plusieurs pays reprochent au procureur Luis Moreno Ocampio, d’appliquer deux poids, deux mesures dans le traitement des différentes affaires. Aux dires de nombreuses personnes, cela se traduit par des contradictions ou des méthodes sélectives utilisées par la justice internationale. Le cas du président soudanais Oumar El-Bachir, témoigne aux yeux des Africains, «le mépris» qu’a le procureur vis-à-vis de leurs chefs d’Etats. On se rappellera que la délivrance d’un mandat contre le président soudanais est contestée au sein même de la cour. Dans sa décision rendue le 4 mars 2009, la Chambre préliminaire I avait conclu que les éléments présentés par l’accusation à l’appui de sa requête aux fins de délivrance d’un mandat d’arrêt contre Omar El Bashir, ne fournissaient pas de motifs raisonnables de croire qu’il avait une intention de détruire les différents groupes ethniques. Pire encore, le procès de Jean-Pierre Bemba a l’air empaillé. Toutes les personnes (Patassé, Meskine etc..), citées par la cour au demeurant comme ses complices, tournent paisiblement sans qu’elles ne soient inquiétées par le tribunal de La Haye. Le procès Bemba aura lieu en 8 Diasporas News avril prochain. Tout se passerait comme si la cour, surnommée «l’Enfer des Nègres» par ses détracteurs, serait déterminée à ne poursuivre que des faibles ou des récalcitrants à l’ordre établit. Cette position est fermement soutenue par le colonel Kaddafi et place en porte-à-faux les 30 Etats africains ayant ratifié les statuts de la cour pénale internationale. Adversaire déterminé de cette institution, Mouammar Kaddafi, président en exercice de l'Union Africaine (UA), considère la CPI comme un instrument conçu par les Occidentaux pour établir un «nouveau terrorisme mondial». Washington, Pékin et Moscou au dessus de la CPI ! Bon nombre des grands pays ont refusé de ratifier le traité de Rome. Les USA par exemple, ont fait savoir depuis qu'ils n'ont pas l'intention de le ratifier et qu'ils ne se considèrent plus liés d'aucune manière, aux buts et objectifs de ce texte. C’est aussi le cas de la Russie, de l’Inde et de la Chine qui ne l’ont toujours pas ratifié . Leur principal grief porterait sur la compétence donnée à la Cour de juger des ressortissants d'Etats non parties, y compris des officiels. Ce principe, qu'ils estiment contraire au droit des traités, permettrait à la Cour de poursuivre des fonctionnaires ou des soldats américains, russe ou autres. Du coup, plusieurs personnes fustigent alors les méthodes de la CPI au rang desquels figurent des juristes renommés. Cependant, au-delà de toutes les suspicions et manoeuvres observées, la cour pénale internationale représente vraisemblablement une alternative aux tribunaux nationaux, dans des pays où la justice subie l’influence du pouvoir. Il faut une dose de pédagogie pour expliquer profondément le travail, la méthodologie et l’importance de la cour. Selon Mme Sylvana Arbia, greffière de cette juridiction : « la CPI ne juge que les personnes accusées des crimes les plus graves. Elle est une cour indépendante permanente devant laquelle sont jugées les personnes accusées des crimes les plus graves qui touchent la communauté internationale». Revenant sur le fonctionnement de cette cour et de l’influence qu’elle subirait des grandes puissances, Sylvana Arbia, renchérit ; « bien que ses dépenses soient principalement financées par les contributions des États parties, la Cour reçoit également des contributions volontaires de gouvernements et d'autres entités. Elle n'appartient pas au système des Nations et son action est impartiale ». Ce même son de cloche sonne du côté du bureau du procureur. « Le procureur n’intervient pas lorsqu’une affaire fait l’objet d’une enquête ou de poursuites dans un système judiciaire national, sauf si ces procédures ne sont pas menées de bonne foi, par exemple si elles ont été engagées officiellement uniquement pour soustraire une personne à sa responsabilité pénale », précise Pascal Turlan, le conseiller du procureur. La création de la CPI est un progrès et une aubaine surtout pour l’Afrique, en terme juridique. Malheureusement, l'attitude de certaines nations et la conduite des affaires instruites à ce jour, ne peuvent que laisser pantois, la communauté africaine. On a l’impression d’être en face d’une justice qui apparaît démesurée aux yeux de l’opinion publique et c’est difficile d’ôter cette impression surtout aux Africains ! James Ngumbu Politique Pologne : Kaczynski pour succéder à Kaczynski ? Maroc Jaroslaw Kaczynsky va-t-il succéder à Lech Kaczynsky son frère jumeau mort dans un terrible accident d’avion le 10 avril dernier ? Une majorité qui s’entre-déchire. Des partis d’opposition en mal de crédibilité. Le constat est patent : la vie politique au Maroc est en panne sèche, malgré les apparences. L ’hypothèse n’a rien de surréaliste. C’est la date du 20 juin qui a été retenue pour l’organisation de l’élection présidentielle en Pologne, en vue du remplacement du président tragiquement disparu. Dès l’annonce officielle de cette échéance électorale, deux candidatures émergent déjà au sein de l’opinion polonaise : celle de Bronislaw Komorowski, 57ans, président par intérim et Jaroslaw Kaczynski, 61ans. Ce dernier qui n’est autre que l’actuel premier ministre, et bien sûr le frère jumeau du défunt président s’est déclaré candidat officiel pour le compte du parti d’opposition Droit et justice (PIS), tandis que Komorowski représentera le parti libéral Plateforme civique (PO), au pouvoir. « La Pologne, c'est notre grand engagement commun. Il exige que la souffrance personnelle soit surmontée, que le devoir soit rempli malgré une tragédie personnelle. C'est pour cette raison que j'ai pris la décision de me porter candidat à la présidence de la République de Pologne », a annoncé Jaroslaw Kaczynski dans une déclaration publiée sur le site de son parti. Le scrutin s’annonce d’ores et déjà très serré 10 Diasporas News La vie politique mal en point en raison de la stature des deux candidats susnommés et de la présence de deux autres postulants : Waldemar Pawlak, du Parti paysan, membre de la coalition gouvernementale, et à Grzegorz Napieralski, dirigeant du parti d'opposition de gauche SLD. A travers cette élection présidentielle qui s’imposait, disposition constitutionnelle oblige, la Pologne tente de revivre. Le 10 avril dernier, ce pays d’Europe de l’Est a vécu une tragédie aussi bouleversante qu’inattendue. Ce jour-là, l’avion dans lequel se trouvait son président se crashait en Russie et tuait 96 personnes dont le président Lech Kaczynski. Du coup, la Pologne perdait outre son président, mais aussi d’éminentes personnalités de l’Etat, au nombre desquelles le vice-ministre des Affaires étrangères et le président de la banque centrale polonaise. Ironie du sort, la délégation conduite par le président Kaczynski se rendait en Russie pour commémorer les événements dramatiques de Katyn, d’il ya 70 ans. Evénements au cours desquels furent exterminés plusieurs milliers de Polonais, essentiellement des personnalités, des officiers mais aussi des étudiants (officiers de réserve), des médecins et des membres des élites polonaises réputées hostiles à l’idéologie communiste. Cette tuerie massive fut imputée à la police politique de l’Union soviétique (le NKVD) au printemps 1940 dans une forêt russe près de Smolensk. Cette coïncidence a fait dire à l’ancien président Lech Walesa qu’ « Il y a 70 ans à Katyn, les Soviétiques ont éliminé les élites polonaises. Aujourd'hui l'élite polonaise y a péri, alors qu'elle se rendait pour rendre hommage aux Polonais tués ». Passée la période des obsèques grandioses et émouvantes de la mi-avril, la perspective quier politique. Autre handicap : le fossé qui sépare les discours des dirigeants des partis politiques de la réalité de l’action politique elle-même. « Aujourd’hui, l’opinion publique demande que les partis politiques soient plus proches des citoyens. Elle demande aussi des élus intègres et voués à la réalisation de l’intérêt général, le renouvellement des élites et l’intégration des jeunes », reconnaît Lahcen Daoudi, secrétaire général-adjoint du Parti de la justice et du développement (PJD), opposition. Lors des scrutins locaux, les électeurs marocains ne se rendent pas massivement aux urnes. Le taux d’abstention est parfois élevé. « Je pense que l’abstention des citoyens lors des élections n’est nullement un indice négatif. Bien au contraire, il s’agit d’un message fort à l’Etat et aux partis politiques. Le contenu de ce mes© Le 1er Ministre et le Roi du Maroc sage est clair. Il est urgent de sauver l’action politique», a précisé Habib El Malki, membre du bureau politique de l’Union socialiste des représentants d’une dizaine de partis poliforces populaires (USFP), majorité gouvertiques ont longuement échangé sur les dysnementale. D’où l’urgence de sauver l’action fonctionnements qui entravent le processus politique et susciter l’intérêt des populations démocratique dans le royaume chérifien. « La marocaines. Un vaste chandynamique en cours, entre © bilan du 1 er Ministre marocain tier en perspective. regroupements, fusions et Dans le camp gouvernealliances, et cette rechermental, les scènes de diche manifeste d’une polavision affichées au grand risation politique que les jour et l’absence de résulformations doivent gérer et tats tangibles suscitent des intégrer, voire subir, sont-elinquiétudes. Sommé de les à même d’engendrer le pallier ces insuffisances, le changement escompté ? », premier ministre Abbas El s’est courageusement deFassi et patron de l’Istiqlal (parti conservamandé Mohamed Ouzine, le coordinateur de teur) s’est résolu à convier les composantes de la commission d’organisation de ladite conféla majorité à une sorte de « thérapie collecrence. De l’avis général, il y a certes eu des tive ». Objectif visé : se départir de la langue changements majeurs dans la vie politique au de bois et des éloges flatteurs pour mettre le Maroc, mais ce changement est à peine perçu doigt sur les problèmes qui enraillent la mapar la population. En cause, le lourd héritage chine gouvernementale. du passé qui continue de peser sur l’échiLe 23 avril dernier, des acteurs de la vie politique marocaine se sont réunis à Casablanca, précisément au Centre Lahcen Lyoussi pour les études et recherches politiques pour évoquer ce constat. A travers une conférence portant sur le thème « Le Maroc politique en question », ces de l’élection présidentielle sonne comme un retour à la vie normale, pour les Polonais meurtris. La multiplicité des candidatures peut laisser craindre quelques débordements. En effet, outre les quatre sérieux prétendants, une vingtaine d’autres personnes frappent aux portes de la présidence. Les récents sondages eux ne laissent place à aucun doute : au premier tour du scrutin, Komorowski, pré- sident de la chambre basse du Parlement et chef de l'Etat par intérim, obtiendrait 47% des suffrages contre 27% pour Jaroslaw Kaczynski, frère jumeau du président défunt et chef du parti Droit et Justice (PIS, opposition), selon un sondage de l'institut SMG/KRC publié la dernière semaine d’avril. Hermann Laurent Dans les premières semaines du mois de mai, Abbas El Fassi, doit présenter le bilan de l’action gouvernementale, comme l’ont fait auparavant ses prédécesseurs. Le programme gouvernemental tel qu’approuvé par le parlement en octobre 2007 a-t-il été exécuté ? Telle est la question essentielle à laquelle celui-ci doit répondre. A deux ans et demi des prochaines législati- © Mohamed Abbas Fassi et le roi du Maroc ves, le gouvernement a intérêt à agir pour une meilleure prise en compte des désidératas de la population. Au risque de se voir sanctionner dans les urnes. Déjà, quelques personnalités, à l’instar du premier secrétaire de l’USFP Abdelouahad Radi, se montrent très critiques : « Il y a une crise des mœurs politiques. Nous avons un problème de moralisation de la vie politique », lance t-il, comme pour ouvrir les débats qui promettent d’être houleux. Hermann Laurent 11 Diasporas News Politique Sénégal : 65% à l’Etat » déclarait Maître Aboulaye Wade même si l’ouvrage a été financé intégralement par des fonds publics… le Sopi fête ses dix bougies ! L’âge du Capitaine et la question de sa succession Après une vie politique bien remplie : d’abord 26 ans passés dans l’opposition ensuite dix années de pouvoir, Me Abdoulaye Wade à bientôt 84 ans, toujours alerte, joue les prolongations. Que laissera-t-il pour la postérité ? Qui aura la lourde charge de lui succéder ? Il y pense sans doute et pas qu’en se rasant le matin ! Arrivée au pouvoir de Me Abdoulaye Wade Le Sopi (le changement) tel est le slogan qui a porté Me Abdoulaye Wade au pouvoir. En l’an 2000, après 40 années de « Parti-Etat » socialiste dirigé successivement par Léopold Sédar Senghor et d’Abdou Diouf, l’homme qui était un opposant acharné qui lui a valu quelques séjours en prison, va enfin présider aux destinées du Sénégal. La victoire Me Abdoulaye Wade est considérée aujourd’hui comme un référendum contre Abdou Diouf. Il a gagné certes avec 55% mais ce n’était pas un plébiscite. Arrivé au premier tour juste derrière le Président sortant Abdou Diouf, tous les partis de l’opposition se sont coalisés derrière son nom pour faire barrage au pouvoir en place, au second tour. Car le peuple sénégalais a été échaudé par le tripatouillage électoral de la dernière élection présidentielle de 1993. Abdou Diouf l’a emporté contre Me Abdoulaye Wade avec plus de 58% de voix en février 1993. Dans la foulée, les résultats des élections législatives étaient sujets également à controverse. Une crise postélectorale s’en suivit et provoqua la démission du Président du Conseil Constitutionnel, le juge Kéba Mbaye. Il refusa de proclamer les nouveaux résultats, fruits d’un dépouillement de la Commission nationale de recense- 12 Diasporas News ment des voix. Remplacé par son Vice-président, Me Babacar Sèye, celui-ci fut assassiné le 15 mai 1993 soit quelques heures avant la proclamation des-dits résultats provisoires. En 2000, outre l’amélioration apportée en matière de contrôle des votes, les médias ont joué un rôle primordial. Grâce aux stations de radio libre, les procès-verbaux des bureaux de vote ont été directement diffusés à l’antenne au cas où les autorités seraient tentées d’en falsifier frauduleusement les contenus. Malgré le soutien indéfectible de la dynastie de marabouts, Abdou Diouf a été obligé de reconnaître sa défaite et a adressé ses félicitations par téléphone à son adversaire. Le Président Abdoulaye Wade nomme un Premier ministre, Moustapha Niasse qui dirigea un gouvernement d’« alternance ». Mais un an seulement après sa prise de pouvoir, il commença à écarter un à un ses alliés de circonstance dont le Premier-ministre. Il voulait surtout se « tailler » une nouvelle Constitution à sa mesure, par voie référendaire. Du passé faisons table rase ; telle était l’incarnation de la renaissance sénégalaise. Le sopi allait se traduire par plusieurs amendements : mettre au rencart l’hymne national et le remplacer, modifier le nom des régions. Seule une levée de bouclier des intellectuels l’empêcha d’effacer de la Constitution la mention « le Sénégal est un Etat laïc ». C’était il y a 10 ans. Cet espoir qu’a suscité son arrivée au pouvoir est à la mesure sinon de la déception au moins de la résignation actuelle de la population sénégalaise. Le bilan semble plus mitigé car le temps fait son œuvre et les dérives sont légion : la régression démocratique, la corruption et l'absence totale de l'Etat de droit à savoir la culture de l'impunité sont souvent évoqués.Ce n’est pas tant une instabilité politique mais plutôt institutionnelle, c’est-à-dire les modifications des ©Abdoulaye et Karim_ Wade textes de lois, les amendements de la Constitution, qui résume le mieux ces dix années de pouvoir. Le paradoxe du Président Abdoulaye Wade c’est qu’il jouit toujours d’une aura internationale malgré une impopularité grandissante en son pays. Lui et le burkinabé Blaise Campoaré se disputent le rôle de conciliateur ou médiateur des conflits des pays africains. En 2004, lorsque la journaliste française Florence Aubenas a été prise en otage en Irak, il a proposé ses services en se prévalant de bons contacts au Moyen-Orient. Pour autant, cela ne l’empêche pas d’avoir moins d’égards vis-à-vis de la liberté de la presse nationale et d’emprisonner quelques journalistes. Défenseur des causes des pays en développement, Me Wade est souvent invité, avec quelques chefs d’Etats, à venir discuter avec les Grands de ce monde, lors des différents Sommets du G8. Chantre du panafricanisme, il a fait son cheval de bataille la création du NEPAD (New Partnership for African Development - Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique). Au cours d’une des réunions préparatoires à Lagos, il a eu un vif échange avec son homologue nigérian Olusegun Obasanjo. Le Président Abdoulaye Wade reprochait à ses pairs de s’être débarrassés de leurs oripeaux de militaires putschistes, à la faveur d’une régularisation électorale, pour se draper dans un boubou civil. Mais il s’est surtout heurté au Président sud-africain Tahbo Mbéki dans la mesure où ce dernier a également revendiqué la paternité de la fameuse marotte : la Renaissance africaine ! Le président sénégalais Abdoulaye Wade a fini par déclarer en 2007 que « le NEPAD, qui est censé amener les dirigeants africains à renforcer la démocratie et la bonne gouvernance en échange d'investissements, d'échanges accrus et d'allègements de dettes, ne répondait pas à sa mission et se limitait à un cadre de conversation… des centaines de millions de dollars qu'on dépense dans des voyages et des hôtels alors qu'il n'y a pas une seule classe d'école réalisée ; pas un seul dispensaire réalisé.» Mais la dernière polémique en date tourne autour de la statue de la « renaissance africaine » Au début du mois d’avril dernier, à l’occasion de la célébration du cinquante©Abdoulaye Wad et Idrissa Seck naire de l’indépendance du Sénégal, les regards du monde entier se sont tournés vers Dakar. Devant un parterre de chefs d’Etats africains, le président Wade inaugure Sa statue ! Plus haute que la statue de la liberté de New-York, ce nouvel édifice est censé symboliser la grandeur retrouvée de l’Afrique. Ce projet pharaonique aura coûté la bagatelle de 15 milliards de francs CFA (23 millions €uros). Jamais monument n’a suscité autant de polémiques depuis la construction de la basilique de Yamoussoukro érigée par le Président ivoirien Félix Houphouët Boigny. « Je suis l’auteur du monument, 35% des retombées financières m’appartiendront, et Comme il est de coutume de dire en Afrique, où l’espérance de vie moyenne reste faible : « à partir de 70 ans, un patriarche accapare la part de Dieu ». En d’autres termes, les années de vie au-delà de cet âge canonique n’est que du bonus. Abdoulaye Wade, à presque de 84 ans maintenant, a largement entamé la part de Dieu. L’âge du Capitaine peut être aussi considéré comme un indicateur d’une maturité démocratique. Les Présidents américains et d’autres chefs d’Etats sont encore actifs et embrassent de nouvelles carrières après leur mandat respectif alors que la tendance en Afrique est de s’éterniser au pouvoir. Cette longévité n’est rendue possible qu’en bafouant la Constitution par la modification de quelques amendements voire l’organisation de mascarades électorales que la communauté internationale cautionne par l’envoi d’observateurs lors des scrutins. Nos Chefs d’Etat se considèrent comme des monarques et imposent un héritier pour leur succéder. Joseph Kabila en RDC, Faure Gnassingbé au Togo, Ali Bongo au Gabon sont les exemples les plus récents. Le Président nigérien Mamadou Tandja, déchu en février, voulait briguer un autre mandat pour permettre à son fils d’atteindre l’âge requis de 40 ans afin de se présenter aux élections présidentielles. Les colonels en ont décidé autrement ! Idrissa Seck, le fils spirituel et Karim Wade, le dauphin S’il est élu en 2012, Me Abdoulaye Wade serait, à la fin de son quinquennat, le doyen absolu des chefs d’Etat à 93 ans. Sauf si… il passe le flambeau à un de ses héritiers : Idrissa Seck, le fils spirituel ou Karim Wade, le dauphin. Le premier, tombé en disgrâce en 2004, vient d’être récemment nommé Conseiller spécial à la Présidence de la République avec rang de Ministre d’Etat. Une réhabilitation ! Et pourtant quelle traversée du désert : débarqué de son poste de Premier Ministre, il a été embastillé pendant sept mois en 2005 pour une sombre affaire de malversation financière dans la municipalité de Thiès dont il est maire. Ce qui lui a valu l’exclusion du parti Démocratique Sénégalais (PDS). Il a, dans la foulée, créé un parti (le Rewni ou pays en wolof) dans la perspective de l’élection présidentielle de 2007. Dès 2009, il a bénéficié d’un non-lieu et a ensuite entamé un rapprochement avec le Chef d’Etat et le PDS. Idrissa Seck, diplômé de grandes écoles françaises, un temps n°2 du PDS, ancien Dircab’ du Président Wade bénéficie toujours de préjugés favorables mais dont la cote s’effrite au fil du temps. Aurait-il une reconnaissance éternelle envers son mentor ? En tout cas, il ne s’est jamais opposé fondamentalement à lui ni quitté définitivement sa famille politique. Tandis que son fils biologique, lui, a sacrifié sa carrière de banquier à la City de Londres pour se rapprocher de son père comme conseiller de l’ombre, dès son élection. Aujourd’hui âgé seulement de 41 ans, il n’est pas faux de croire qu’il sera, le moment venu, l’héritier légitime. Même si les caciques du PDS et les compagnons de lutte, qui se sont historiquement battus, ne seront pas faciles à écarter, le Président Wade imposera la succession de son fils Karim. La mise en orbite avait commencé lorsqu’il lui a confié les rênes de l’Agence Nationale de l’Organisation de la Conférence Islamique (ANOCI) dont le 11ème Sommet s’est tenu à Dakar en 2008. La deuxième rampe de lancement fut la prise de la Mairie de Dakar lors des élections municipales d’avril 2009. Malheureusement, le PDS s’est pris une veste électorale mémorable, reléguant ainsi Karim Wade au rang de conseiller municipal de l’opposition. Qu’à cela ne tienne, Karim obtint un lot de consolation : il fait son entrée au gouvernement, à la faveur d’un remaniement en mai 2009. Il est aujourd’hui Ministre d’Etat en cumulant plusieurs portefeuilles : la Coopération internationale, l'Aménagement du territoire, les Transports aériens et les Infrastructures. Il est aujourd’hui à peu près acquis que le Président Abdoulaye Wade se présentera aux prochaines présidentielles de 2012 pour un mandat de cinq ans. Ira-t-il au bout de son mandat ? A moins qu’il nous réécrive un remake de la « démission » de Léopold Sédar Senghor. Le peuple sénégalais a été traumatisé par le Coup d’Etat constitutionnel de 1981 du premier et seul Président que le Sénégal n'ait jamais connu depuis son indépendance. Un coup de canif dans la Constitution pour amender l’article 35 qui stipule qu’en cas de vacance du pouvoir ou d’incapacité du Président de la République, le pouvoir reviendra de facto au Premier ministre. Sans élection anticipée, Abdou Diouf arriva à la tête de l’Etat. Et ce scénario reste envisageable ! Alex ZAKA 13 Diasporas News Politique Côte d’Ivoire : ridors de sécurité qui filtrent les entrées et sorties d’Abidjan. Une façon de se prémunir de toute attaque surprise comme cela a été le cas dans la nuit du 18 au 19 Septembre 2002, date du début de la guerre civile ivoirienne. Comme on peut le constater, dans les deux camps, l’heure n’est plus à la modération. On assiste à une escalade de déclarations toutes belliqueuses. Notamment entre le N°1 du Fpi, Pascal Affi Nguessan et le N°1 des FN, le Premier ministre Guillaume Soro. S’accusant mutuellement d’être à la base du sabotage de l’APO. Du coup, les deux protagonistes ont changé comme bon leur semble les règles du jeu. Pour le camp présidentiel, tant que le dernier rebelle ne sera pas désarmé, il n’y aura pas d’élection et Laurent Gbagbo demeurera président de la République conformément à la constitution ivoirienne. A l’opposé, les FN font une toute autre lecture et interprétation de ce chapitre important de l’APO. Le Secrétaire général des FN, Guillaume Soro, a d’ailleurs laissé entendre que le DDR n’avait jamais été une priorité conditionnant l’organisation de la présidentielle. Un dialogue de sourd qui ne fait que retarder le processus de paix en cours dans ce pays qui attend depuis maintenant cinq ans des élections générales. La paix ou la guerre à tout prix La crise ivoirienne ressemble bien à une triste danse des sorciers tellement les intentions inavouées des uns et des autres viennent saper les années d’efforts et de sacrifices consentis pour stabiliser le pays. Tous sont d’accord pour aller à la paix et tous se préparent paradoxalement à la guerre. Le 4 Mars 2010, l’Accord politique de Ouagadougou (APO) signé entre le camp Laurent Gbagbo et les Forces nouvelles (ex-rébellion) en était à sa troisième année de sa mise en exécution. Le bilan, lui, est en deçà des espérances. L’essentiel des points d’achoppement n’a toujours pas été réglé. L’opération du DDR – désarmement, démobilisation et réinsertion ,qui concerne les ex-rebelles et les milices pro Gbagbo, n’est toujours pas effective, la réunification du pays demeure incertaine, les caisses de l’Etat non encore unifiées, le redéploiement de l’administration tarde à se faire et même l’opération d’identification des populations devant servir à l’établissement d’une liste électorale fiable pour les élections générales s’enlise dans la polémique et des contentieux problématiques. Son coût s’élève à ce jour à plus de 300 millions d’euros. L’on se rend à l’évidence que la suspicion générale a fini par avoir raison du calendrier électoral. Autant dire que tout le processus de normalisation de la Côte d’Ivoire a été remis en cause. Le nouveau président de la CEI – Commission électorale indépendante – M. Youssouf Bakayoko essaie bon an mal an de colmater les brèches. Le contentieux électoral suspendu le 10 Février 2010 et qui a failli embraser le pays, a repris ses droits au mois de Mai. Il s’agit de « dégriser » une liste de plus d’un million de réclamations retrouvées nulle part sur aucune liste provisoire. Les pétitionnaires doivent montrer patte blanche en apportant la preuve de leur « ivoirité » avant d’espérer être électeurs. Comme si cela ne suffisait pas, même la liste provisoire des quelques 5 millions enregistrés devra être « auditée » à la demande du camp présidentiel qui doute de sa fiabilité de cette liste du fait des nombreux cas frauduleux découverts. 14 Diasporas News Pendant que la CEI et l’ensemble des structures qui ont en charge l’organisation des élections générales poursuivent inlassablement leurs tâches, le politique et les protagonistes de la crise rament à contre-courant. Dans cette affaire, il y a deux fronts. Le camp présidentiel semble être pris dans l’étau d’une opposition dite Houphouëtiste déterminée à en découdre définitivement et des Forces nouvelles qui depuis quelques temps affûtent leurs armes. Après avoir paralysé le pays au mois de février dernier par des manifestations éclatées sur toute l’étendue du territoire, soldées par des morts d’hommes tombés sous les balles des forces de l’ordre, le RHDP – Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix – remet sa jeunesse dans les rues d’Abidjan ce 15 Mai 2010. Cette fois, opposition et forces de défense et de sécurité (FDS) semblent accorder leur violon pour prévenir tout débordement et vandalisme. A quelques jours de cet événement, la tension est montée d’un cran et les rumeurs fusent de partout. Les « visionnaires » préviennent le pouvoir de rester vigilant pour ne pas tomber dans un coup à la malgache ou encore une espèce de « Révolution orange » à l’ivoirienne. C’est ce qui est du premier front. Sur le second front, le pouvoir de Laurent Gbagbo est soumis à l’épreuve de la force. D'ores et déjà, le camp présidentiel et les exrebelles semblent engagés dans une guerre psychologique. La presse locale est d’ailleurs mise à contribution pour entretenir la psychose de la reprise du conflit armé. Chacun y va de sa litote pour faire peur dans un équilibre de la terreur. Dans le sud, les rumeurs les plus folles font état de la remise en état de fonctionnement des aéronefs de l’aviation militaire ivoirienne détruite lors des événements Clément Yao ©Gbagbo et Soro de Janvier 2004 par l’armée française sur ordre de Jacques Chirac. Ces mêmes rumeurs font également état de la présence de forces militaires angolaises dans la zone d’Abidjan venues à la rescousse de Laurent Gbagbo et de leur infiltration en zones rebelles, dans la moitié nord du pays occupées par les FN. Le camp adverse n’est pas également à l’abri de ces mêmes rumeurs. Selon des sources concordantes, la rébellion se serait réarmée via un pays limitrophe malgré l’embargo onusien. D’ailleurs la dernière enquête conduite par le Groupe d’experts de l’ONU sur la Côte d’Ivoire au mois de Mars dernier fait cas de préparatifs pour la reprise des hostilités. Autres informations qui pourraient attester de l’attitude belliqueuse des va-t-en-guerre, c’est le rapprochement effréné de chaque camp à de Guinée Conakry. Selon des informations dignes de foi, du vivant du général Lansana Conté, le camp présidentiel ivoirien aurait réussi à planquer des avions de combat et des armements lourds chez son voisin pour empêcher leur destruction par l’armée française. Sous le capitaine Moussa Dadis Camara, cet outillage de guerre n’avait pas été rapatrié à cause de l’embargo. Selon ces mêmes indiscrétions, la rébellion ivoirienne aurait tenté, sans succès, de récupérer ce matériel militaire pour son compte. Le ministre ivoirien du Tourisme, M. Sikidi Konaté, porte-parole des FN qui partage des affinités ethniques avec l’ancien homme fort de Conakry, aurait été chargé de mener des missions de bon office chez ses frères Guerzo. Plusieurs témoins l’auraient aperçu dans l’entourage immédiat du président du CNDD – Conseil national pour le développement et la démocratie – au point qu’au camp Alpha Yaya Diallo, les va-et-vient incessants de ce proche collaborateur de Guillaume Soro avaient commencé à éveiller de lourds soupçons. Heureusement pour le camp présidentiel, ce matériel n’est pas tombé aux mains de l’ennemi. La même source rapporte également que l’avènement du général Sékouba Konaté a été plus que salutaire pour le palais présidentiel d’Abidjan. La visite du président intérimaire guinéen les 13 et 14 Avril derniers dans la capitale économique ivoirienne a permis de célébrer l’amitié retrouvée et de sceller par la même occasion de nouvelles stratégies de sécurisation des deux pays et de leurs frontières communes. Une façon pour Conakry de rassurer les autorités ivoiriennes que la Guinée ne servirait pas de base arrière à une quelconque attaque. Et vice-versa. Pour les observateurs, ce repositionnement et réarmement des belligérants ivoiriens sont le signe que l’APO est en train de voler en éclat sous les yeux du médiateur burkinabé Blaise Compaoré au grand dam de tous. La récente visite de 48heures du président sénégalais Abdoulaye Wade les 22 et 23 Avril derniers à Abidjan est interprétée comme l’acte de décès de l’APO mais aussi le début d’une nouvelle médiation en direction de Dakar. Pour l’heure, la tension est très palpable au sud comme au nord. Les zones dites CNO – Centre, Nord et Ouest – sous contrôle des ex-rebelles, avaient été le théâtre d’une véritable battue il y a quelques jours. Les FN avaient ratissé toute la ville de Bouaké à la recherche de probables mercenaires angolais infiltrés. Dans le sud, le général Mangou, chef d’Etat major des FDS, a procédé le lundi 3 Mai dernier à la réorganisation des cor15 Diasporas News Invité du mois Maurice Nguesso : DIASPORAS-NEWS : Qu’estce-qui vous différencie de la Conférence Permanente des Chambres Consulaires Africaines et Francophones (CPCCAF)*? Curieux de tout, féru d’histoire et de culture mais avant tout homme d’affaires, tout ce qui touche l’Afrique l’intéresse. Monsieur Maurice Nguesso, senior toujours actif, le Patriarche des Nguesso creuse son sillon. Entretien à bâtons rompus ! DIASPORAS-NEWS : Comment réagissez-vous aux différentes calomnies (arrestation, décès) qu’on colporte sur votre compte ? Maurice Nguesso : Pour un homme innocent de toutes ces accusations, ma réaction est simple : ceux qui m’accusent, à mon humble avis, ont raté leur cible. Je suis un simple citoyen dans mon pays et néanmoins résident en France. Subjectivement, je suis le frère aîné d’un Président de la République, Denis Sassou Nguesso en l’occurrence. Ceux qui me tirent dessus font allusion aux responsabilités d’un homme. Alors que personne n’est en mesure d'en donner les preuves : je vis paisiblement dans mon appartement à Paris contrairement aux rumeurs de mon hospitalisation pour cause de paralysie. Je suis en procès avec un certain JeanPierre Ibanga, qui aurait violé un système informatique pour diffuser de fausses informations sur moi. Il se croyait être à l’abri mais je suis également passé par les voies juridiques en m’adressant à un cabinet d’avocats en France, lequel a fait un excellent travail… C’est l’occasion d’en parler : monsieur JeanPierre Ibanga vit à Lyon où les forces de l’ordre sont arrivées un beau matin, à la porte de son domicile, il a alors été surpris de se retrouver nez-à-nez avec les gendarmes. L’enquête suit son cours. De ma part, ce n’est pas une façon d’intimider, mais c’est pour prouver à mes détracteurs qu’ils ne sont pas à l’abri de poursuites juridiques lorsqu’ils accusent un innocent. Faudrait-il, au niveau mondial ou continental, adopter une loi qui stipule que « lorsqu’un individu est issu de la famille d’un président de la République, il lui est interdit d’avoir des activités économiques ? DIASPORAS-NEWS : Donc à travers vous, on cherche à atteindre le Chef de l’Etat ? Maurice Nguesso : Évidemment, car je 16 Diasporas News ne suis même pas ministre ou encore directeur d’une société d'État. J’ai travaillé dans une entreprise publique, je suis formé et fait ma carrière dans le secteur pétrolier avant de prendre ma retraite. Comme l’âge légal de départ était de 55 ans alors que j’étais encore « jeune », j’ai alors entamé une nouvelle carrière en créant des associations, une fondation et quelques affaires. Alors pourquoi devrais-je être victime de choses dont je ne suis pas responsable ? Depuis l’accession au pouvoir de mon frère en 1979, malheureusement, il ne m’a jamais nommé à un poste de responsabilités. DIASPORAS-NEWS : Pourquoi n’avezvous jamais pris un mandat électif ? Maurice Nguesso : Parce que cela ne me sert pas ! Je me suis présenté une fois à la députation sans avoir été élu. On ne peut pas trouver plusieurs présidents dans une famille. S’il y en a un, c’est mon frère cadet mais je suis un homme public et populaire au Congo Brazzaville. Et même ici en France ! Je préfère me consacrer à mes multiples activités: mes différentes œuvres caritatives, diverses associations et ma fondation. Je suis également un homme de média, propriétaire respectivement de deux stations de radio et de télévision sans oublier le Fanion, un hebdomadaire. Sur le plan sportif ; je dirige une association que j’ai créée : le Patronage Sainte Anne, un club omnisports réunissant une douzaine de disciplines. J’adore tout autant la culture : j’ai acheté des instruments de musique pour former un groupe avec des jeunes désœuvrés qui n’avaient pas le même niveau musical à la base. Aujourd’hui, ils sont devenus de bons musiciens qui sont sortis de leur village pour triompher à Brazzaville. Quant au Festival de Musiques Originaires du Continent Africain (FEMOCA), je vais donner un coup de pouce à cette association qui, comme vous, valorise la diaspora. Et enfin, je suis Maurice Nguesso : C’est indéniable, la Chambre de Commerce Franco-congolaise leur fait de l’ombre mais c’est de bonne guerre. Je crois davantage à une complémentarité qu’à une concurrence et nous devons travailler de concert et avec intelligence. Mais les gens m’attendent au tournant. En cas d’échec, je serai « la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf » ! Je ne toucherai pas à leurs institutions mais chacun est autorisé, en vertu des lois de notre République, à créer des organismes qui concourent au développement du pays. en contact avec la diaspora du Bassin du Congo. Dans tout cela j’ai un seul objectif : lancer la musique africaine et caribéenne au niveau de l’Europe à partir de la France, notre « base ». Qu’on le veuille ou non les relations entre la France et les pays francophones sont séculaires, parfois houleuses mais indéfectibles et indélébiles. DIASPORAS-NEWS : Que doit-on retenir de la dernière visite du Président Denis Sassou Nguesso à Paris ? Maurice Nguesso : Je suis très mal placé pour répondre à cette question. Le Président avait un voyage d’Etat en Chine et comme je l’ai dit plus haut la France et les pays africains ont un lien étroit, il a fait l’escale à Paris pour rencontrer son homologue. Je suis nullement au courant de la teneur ni de la conclusion de leur entretien. Quant aux audiences, je ne suis pas au courant. Par contre, je l’ai vu et j’étais à ses côtés jusqu’à l’accompagner au moment de son départ de l’aéroport d’Orly. Sur le plan affectif, c’est mon frère, et c’est toujours une joie que de se revoir. DIASPORAS-NEWS : Rien sur le problème des flux de réfugiés fuyant les violences dans la province de l’Equateur ? Maurice Nguesso : C’est un sujet politique. D’abord la solution à ce problème ne peut être apportée qu’au niveau continental. Ensuite, au niveau international car c’est un drame humain terrible. Il relève d’un homme d’envergure mondiale mais modestement Maurice Nguesso n’a pas la capacité de résoudre ce genre de fléau ; je ne peux qu’encourager le Président Denis Sassou Nguesso pour la recherche d’une solution car cet afflux de réfugiés déstabilise toute une région et provoque la perturbation du développement économique voire des intérêts d’investisseurs étrangers. *CPCCAF : les chambres de commerce institutionnelles reconnues par les gouvernements DIASPORAS-NEWS : Comment attirer des capitaux étrangers en Afrique tant que les coûts de facteurs sont élevés (l’électricité, les télécommunications) ? DIASPORAS-NEWS : Comment se porte la nouvelle Chambre de Commerce Franco-congolaise ? Maurice Nguesso : Je suis effectivement le Président de cette nouvelle Chambre. Ma fierté c’est d’avoir été élu en mon absence car c’est une forme de reconnaissance de mes actes. La permanence se trouve à Lyon et au niveau de l’Europe, la Chambre de Commerce Franco-congolaise se porte bien. Elle travaille en symbiose avec les gens qui travaillent à Brazzaville. En ce qui me concerne, j’ai commencé à prendre contact avec des investisseurs. Notre principale difficulté aujourd’hui c’est de trouver un siège à Brazzaville. Après la guerre, il y a eu un boum du développement économique qui a fait flamber la spéculation foncière. J’espère que dès mon retour prochainement, ce problème sera résolu. Je m’aligne sur le point de vue du Président Sarkozy qui disait que « la diplomatie est nécessaire mais elle ne suffit pas ». Il faut créer une Chambre de commerce avec des pays africains. Mon objectif pour le Congo c’est d’enrichir les français et les congolais. Maurice Nguesso : C’est une très bonne question ! Car elle met à nue l’histoire des colonies dont on célèbre aujourd’hui les 50 ans d’indépendance. La France ne nous a rien apporté dans ce domaine sans compter les guerres civiles dès le lendemain de l’indépendance. Les installations électriques vétustes datent de la colonisation. La puissance coloniale ne construisait les infrastructures que dans des endroits où elle en avait besoin : leur lieu d’habitation, leurs administrations et leurs usines. Je me réjouis actuellement que notre croissance économique soit largement supérieure à celle de l’Europe. Mais elle est handicapée par un manque d’infrastructures. Mon pays est en train de rattraper son retard avec la construction de la centrale électrique d’Imboulou… DIASPORAS-NEWS : Financement 100% congolais ? Maurice Nguesso : Non avec nos partenaires chinois ! Le Président Denis Sassou Nguesso venait d’inaugurer la première turbine. J’ai appris récemment que des actes de malveillance ont été perpétrés sur les lignes d’acheminement de cette électricité jusqu’à Brazzaville. Il faut un changement profond des mentalités pour que nous puissions avancer ! Je crois que le problème de l’énergie est le souci permanent de chaque Chef d’Etat. Moi-même, j’ai été victime d’un délestage au cours d’un dîner avec mon frère. Et les gens se sont précipités pour mettre le générateur de secours en marche. Mais je persiste à dire que les premières installations héritées de la colonisation sont caduques et handicapent nos industries et notre urbanisme. DIASPORAS-NEWS : 50 ans d’indépendance des pays d’Afrique francophone nous contemplent et le continent n’arrive toujours pas à nourrir sa population, pourquoi ? Maurice Nguesso : N’accusons pas le colonisateur. C’est nous qui sommes responsables ! Nous n’avions pas changé nos mentalités. Nous avions été mal préparés pour être indépendants. Lorsque les colons sont partis, on pouvait compter le nombre de cadres par pays. Un fois les premières vagues de techniciens formés, nos pays sont tombés dans les travers de lutte de pouvoir, de guerres ethniques. Prenez le cas de la Casamance qui revendique son indépendance vis-à-vis du Sénégal. Nous avions un effort à faire par un changement radical de mentalité. A commencer par vous, les jeunes confortablement installés en Europe, qui ignoraient les réalités de nos pays. Ensuite, il faut aborder le problème du développement culturel. L’autosuffisance alimentaire relève de notre responsabilité propre : lorsqu’un Etat africain lance un vaste de programme agricole, il s’adresse avant tout aux médias. C’est de la communication pure et simple sans mettre les moyens financiers, humains dans le projet. Un budget de 100 milliards FCFA est « affecté » à tel projet sans autant acheter une seule machine agricole, ni former des techniciens. Quand bien même seraientt-ils formés, ils sont pour la plupart affectés dans les bureaux administratifs en délaissant complètement le terrain. DIASPORAS-NEWS : D’après vous, l’Afrique serait-elle éternellement un continent pourvoyeur de matières premières pour la planète sans qu’elle ne puisse assurer en retour son développement en retour ? Maurice Nguesso : Je ne pense pas qu’on se fasse exploiter. Il fut un temps où c’était encore possible mais désormais plusieurs Etats réagissent. Ils votent des lois. Les déci17 Diasporas News Invité du mois nom, une organisation mais elle s’apparente à la tristement célèbre Air Afrique c’est-à-dire un consortium de plusieurs Etats. Deux pays n’ont jamais libéré leur capital, ne serait-ce qu’un tiers, jusqu’à la faillite de la compagnie. D’autres comme le Cameroun et le Gabon préféraient avoir leur pavillon car ils avaient également les moyens. sions sur de gros contrats qui engagent le pays passent systématiquement par l’assemblée nationale. Et même par le passé, le parlement a toujours fait preuve de bon sens et prend de bonnes initiatives mais c’est au niveau des instances d’application et de contrôle que naissent les dérives. Et le petit « malin » débarque avec leur machine d’extraction. Je vais citer un cas : avant que l’Angola obtienne son indépendance, le Congo avait négocié et obtenu une licence de pêche pour 20.000 tonnes annuelles. Au moment où je vous parle, aucun bateau congolais n’est allé pêcher dans les eaux territoriales angolaises. Au risque de me répéter, le problème de fond est le changement de mentalité DIASPORAS-NEWS : Votre pays multiplie les contacts en vue de partenariats économiques (les plus récents l’île Maurice et l’Afrique du Sud), l’ouverture de Chambres de Commerces est-elle également envisageable ? Maurice Nguesso : Tout ce qui touche la France peut concerner la Chambre de Commerce Franco-congolaise. Pour le reste, cela ne devrait pas vous surprendre car les documents établis par l’ACP (Afrique Caraïbes Pacifique) prônent l’échange commercial entre les pays membres. Si les Chefs d’Etat prennent des décisions dans les instances internationales, elles méritent d’être exploitées pour le développement économique du pays. Et moi en tant qu’homme d’affaires, je m’en suis toujours inspiré. Pourquoi d’autres opérateurs n’entreprennent-ils pas de telles démarches plutôt que de me faire des procès d’intention ? Pareil pour exploiter un hectare de terrain. DIASPORAS-NEWS : Mais il faut un investissement financier minimum 18 Diasporas News DIASPORAS-NEWS : La diaspora congolaise investit-elle au pays ? Maurice Nguesso : Oui, pour exploiter 1 ha ? Maurice Nguesso : Je m’inscris en faux. Vous ne pouvez pas imaginer qu’un paysan africain, sans instruction arrive à fonder une famille, scolarise ses enfants à l’école et puisse accéder aux soins à l’hôpital. Comment fait-il pour vivre ? Parce qu’il est intelligent. DIASPORAS-NEWS : Quand la route aérienne Brazzaville-Johannesburg sera opérationnelle ? Maurice Nguesso : La ligne est déjà ouverte ! Mais il y a des difficultés car personne ne crée sa propre société d’aviation. On vient de créer Air Congo qui louait des avions en leasing en Afrique du Sud. Pour des raisons inavouées mais qui touchent sans doute aux retards de loyers, les appareils n’exploitent plus la ligne et ont été rapatriés. DIASPORAS-NEWS : Et la nouvelle compagnie Air Cemac* ? Maurice Nguesso : Air Cemac, c’est un mais cela n’a pas un impact significatif. L’expatrié qui a les moyens investit d’abord dans la construction d’une maison, dans l’ouverture d’un commerce pour subvenir aux besoins de la famille. Ce que je regrette c’est qu’il n’existe pas d’organisation pour se mutualiser dans un objectif commun comme le montage d’un projet tel que l’aménagement de 10.000 ha. Si j’ai un mot à faire passer, c’est que je suis de tout cœur avec la diaspora du Bassin du Congo qui m’a accueilli comme invité d’honneur. J’espère qu’ils m’ont compris et je suis sûr qu’ils iront dans le sens du changement de mentalité et de l’organisation autour d’un projet. DIASPORAS-NEWS : Un message pour Diasporas-News ? Maurice Nguesso : Surtout un message d’encouragement. Que vous êtes sur la bonne voie mais ne faites pas un travail « sectoriel » c’est-à-dire cloisonné. Si vous diffusez à partir de l’Europe, il faut absolument avoir une présence sur le terrain afin de vous imprégner des réalités des pays auxquels vous vous faites l’écho. Votre modèle de diffusion gratuite risque de vous exposer à des problèmes de droit de diffusion ou de droit à l’image. Alex ZAKA Société En bref Le Bassin du Congo L’engagement d’une Princesse au nom de l’environnement Le 29 Avril, L’Etoile d’Afrique, une Organisation Caritative & Culturelle fondée par Son Altesse Impériale, Marilyn YAV, princesse de la dynastie des Mwant-a-YHW de l’Empire LUNDA, a présenté son plan pour la sauvegarde du Bassin du Congo lors d’une conférence de presse. L’objectif visé est : Naturel, Culturel et Humanitaire. En effet, la forêt du bassin du Congo est la 2e sur le plan mondial après celle de l’Amazonie. Cette forêt équatoriale joue un rôle important pour le stockage de gaz à effet de serre et aide ainsi à lutter contre le réchauffement climatique d’où la nécessité de la protéger contre une déforestation abusive. La princesse Marilyn YAV, à travers L’Etoile d’Afrique, se donne pour mission de souligner et d’honorer l’Afrique par ses traditions et ses cultures mais aussi le rôle planétaire que joue cette forêt. C’est ainsi que le concept de la campagne de sensibilisation se décline en « UBUNTU » qui veut dire les Hommes : « Je suis ce que je suis par les humains, il faudra donc respecter l’environnement qui nous accueille car nous finirons sous cette terre ». Cette protection prônée par la princesse passe par l’implication des populations Pygmées qui , pense-t-elle subissent les effets du déracinement. Il faudra donc les associer à toutes les actions afin qu’elles se réapproprient leur identité car ce peuple connait les secrets séculaires des mystères des « dites forêts sacrées » qui constituent un grenier, une pharmacie et une source d’eau potable. Afin d’optimiser la campagne de sensibilisation, la princesse met le 7ème art à contribution avec le réalisateur James Ca20 Diasporas News meron comme parrain de l’opération. Le comité de soutien est composé de nombreux de nombreuses personnalités comme : Jermaine Jackson, Dione Warwick, les actrices Carla Ortiz, Nicole Hansen, Cameron Diaz, Sheila Shah, les acteurs Billy Zane, Leonardo Di Caprio, Donald Trump Jr et Sting. Ce choix est justifié dans la mesure où ces personnalités sont engagées dans des causes écologiques et ont souvent un accès direct aux grands décideurs (Ministères, Politiques…) et le projet nécessite des fonds afin d’engager des actions sur le terrain. La mort d’un grand Griot : SOTIGUI KOUYATE Né le 19 juillet 1936 à Bamako (Mali) – il est décédé le samedi 17 Avril 2010 à Paris des suites d’une maladie pulmonaire dans sa 73 ème année. Ancien joueur de Football professionnel, acteur, chanteur, danseur, musicien et compositeur, père du réalisateur Dani KOUYATE et du conteur Hassane Kassi KOUYATE. En 1986, il fut acteur dans « Black Mic Mac » de Thomas Gilou, en 1985, « Kéita l’héritage du griot » de son fils Dani KOUYATE et récemment dans «London River » du cinéaste Rachid Bouchareb où il obtint l’Ours du meilleur acteur à Berlin. Il se disait Guinéen d’origine, Malien de naissance et Burkinabé d’adoption. Toute l’équipe de DiasporasNews Magazine présente ses condoléances à la famille éplorée…. R.I.P C’est dans ce sens que se tient une série de conférences et d’expositions et de ventes aux enchères à : - Los Angeles, le 6 Mai, à l’hôtel Petit Ermitage , manifestation organisée par les actrices Carla Ortiz Nicole Hansen et The Green Girls. - A Cannes sur un Yacht, du 16 au 19 Mai durant le festival. Les fonds récoltés serviront à renforcer les campagnes de sensibilisation et mettre en place des actions sur le terrain. Olivier ZINSOU SOUS LE HAUT PATRONAGE L’AMBASSADEUR DU BENIN EN FRANCE SEM, ALBERT AGOSSOU ET LE PARRAINAGE DE LA VILLE DE ROSNY-SOUSBOIS ET SON MAIRE CLAUDE PERNES, ROMAINDA COSTA, PRESIDENT DU HCBE FRANCEETLESMEMBRESDUBUREAU Vendredi 5 Juin 2010 de 9h à 19h J o u r n é e Béninoise Salle des fêtes de la Mairie de Rosny Sous-Bois Construisons ensemble 20, rue Rochebrune 93110 Rosny-Sous-Bois 21 Diasporas News Dossier ré-hydratation de ma peau et m'apportent donc un certain bien être... Mais cela n'a rien changé dans mes rapports avec les autres, tout simplement on n'en parle pas. Chez les hommes, se mettre des produits de beauté est considéré comme personnel, comme un geste intime... Par contre, ma femme apprécie que mes mains soient douces, évidemment... Si je vois qu'un ami hésite à utiliser des produits cosmétiques, je l'encouragerai vivement à faire ce qu'il faut pour qu'il protège son corps des affres du temps. Un conseil que je n'aurais certainement pas donné il y a quelques années !" LOOK Les nouveaux mâles ! Depuis quelques années, les étagères des salles de bain sont peuplées de crèmes cosmétiques... pour hommes ! Il y a dix ans ces hommes restaient assez réticents à l’idée de prendre soin de leur corps et de l’assumer en société. Ceux-ci évoquaient principalement les raisons d’un manque à gagner, d’une vanité assortie d’une crainte farouche de se voir perdre une part de leur virilité. Aujourd'hui, ils prennent soin de leur visage, se font masser et même épiler le torse et le dos. Qui sont ces nouveaux mâles qui se féminisent ? Pleins feux sur un phénomène qui ne risque pas de s'arrêter. S i les besoins des hommes et des femmes sont souvent identiques, les goûts diffèrent en matière de cosmétiques. L'homme va privilégier les produits inodores ou aux parfums très légers, les textures non grasses. C'est en ce sens que des produits cosmétologiques masculins sont légitimes. Ce que le grand public ignore c'est que les principes actifs sont globalement les mêmes, qu'ils se trouvent dans une crème pour femme ou une crème pour homme. Seuls les packagings et les noms des produits changent. L'un des précurseurs en la matière est le fondateur de la marque Nickel, Philippe Dumont ancien de chez L'Oréal. En 1996, il va anticiper la demande masculine en termes de soins du visage et du corps. Les produits cosmétiques étaient souvent associés aux femmes, et pourtant nombreux étaient les hommes qui s’y intéressaient, et en utilisaient parfois en cachette. Parti de ce constat et afin de décomplexer l'homme, Philippe Dumont a imaginé une gamme de produits aux noms évocateurs, décalés mais virils : Lendemain de fête, Bonne gueule, Coup de gueule ou encore Poignées d'amour... Depuis, de nombreuses marques comme Biotherm, Nivea ou encore Men Corner se sont engouffrés dans la brèche. Karim, 27 ans, informaticien : « Je préfère l'odeur des produits pour femmes... » « ma mère m'a sensibilisé assez tôt à prendre soin de ma peau... Au début, j'utilisais pas mal de produits pour femmes. Et puis, il y a environ trois ans, je me suis dit qu'il fallait peut-être que j'utilise des produits spécifiques pour hommes. Actuellement, j'utilise des produits Biotherm : un gommage avant-rasage et une crème hydratante pour le visage, ainsi qu'un soin pour les mains ». Sebastien, 23 ans, journaliste sportif : « J'utilise ces produits d'abord parce qu'ils me font une plus belle peau, et aussi à titre préventif : je pense que l'on a chacun un capital qu'il faut protéger et entretenir en vue de la cinquantaine ! Quand j'achète un produit Nivea par exemple, c'est un bon produit, efficace et pas cher, et son odeur me rappelle celle de n'importe quel produit... Et puis, mon amie apprécie car nous pouvons partager les mêmes produits féminins dans la salle de bain...» Ludovic, 46 ans commercial : « Aujourd'hui, j'encouragerai un ami à utiliser des produits...» « Actuellement, j'utilise des crèmes hydratantes pour les mains, le corps et les pieds, des huiles de massage et, de temps en temps, je me fais un masque pour assainir la peau de mon visage. Ces produits permettent la BOUTIQUE COÛT D'OEIL SITUÉ AU 11 BOULEVARD PASTEUR 93120 LA COURNEUVE. VENTE DE PRODUITS COSMÉTIQUE ET ACCESSOIRES. POSE D’ONGLES ET EXTENSION DE CILS. VENTE DE MÈCHES BRÉSILIENNE. Isidor , 22 ans Etudiant en Marketing « Je dirais tout simplement que c'est un instant de bien-être » « Etant étudiant en marketing, j'ai eu à réaliser une étude de marché sur les cosmétiques pour hommes. Donc en travaillant sur le sujet je me suis dit pourquoi ne pas essayer ? Et me voilà maintenant à mettre des produits pour femmes... En fait, j'ai découvert un moment intime, où l'on s'occupe de soi et de rien d'autre : c'est vraiment appréciable... Il y a beaucoup plus de plaisir que dans le rasage par exemple : je me rase parce qu'il le faut, je vais vite parce que je suis en retard, etc... Lorsque je mets une crème ou quand je me fais un masque, c'est un réel moment de plaisir, choisi... Si je devais convaincre un homme de se mettre des produits, je dirais tout simplement que c'est un moment de bien-être : c'est psychique ! Mais, franchement, entre hommes on n'en parle pas, et avec les femmes pas tellement non plus d'ailleurs ! » Des besoins cosmétiques différents, un marché un plein essor Non pas des homosexuels efféminés façon Vincent Mac Doom, mais des hommes qui n’ont plus honte de s’acheter eux-mêmes leurs produits, ils sont conscients de leur corps, de l’impact de leur image et ils assument virilement, avec la pilosité qui leur convient. Le secteur de la beauté au masculin est d’ailleurs en plein boum. Bien sûr, ces mâles nouveaux, transformés peu à peu par l’évolution d’une société où la femme joue désormais tous les rôles, continuent parfois à emprunter le gel douche, la crème hydratante ou le sérum anti-âge de leur femme, mais ils ont bien compris que leur peau nécessitait des soins spécialement adaptés. En effet, la peau d’un homme est de 16 à 22 % plus épaisse que celle d’une femme et contient plus de collagène. Par conséquent, l’épiderme masculin est souvent plus résistant, marque moins, et plus tardivement. Par contre, les agressions quotidiennes dues au rasage nécessitent des soins destinés à réparer des dégâts souvent désastreux. A leur décharge, les bienfaits n’étaient pas encore prouvés et pouvaient rendre la gente masculine quelque peu frileuse. Celle-ci se considérant alors comme un nouvel échantillon de cobayes dont les ambitions, en plus, se féminisaient. Rien de glorieux, à ses débuts, la galénique spécialisée a pourtant convaincu un homme sur trois. Celle-ci tendait, en 2005 à constituer 10 % du marché cosmétique. Ce pourcentage marque un changement profond des modes de consommation masculine. D'après une étude Ifop aujourd’hui, 3 milliards d’euros dont 700 millions d’euros sont consacrés aux seuls produits de soins pour hommes : de quoi rendre frénétiques les marques, toutes gammes confondues, désireuses de promulguer des produits de plus en plus sophistiqués. Ainsi en 1990, ils n’étaient que 4% à utiliser un soin du visage, en 2001 ils étaient 21% et en 2015 ils devraient être un homme sur deux selon une enquête de L'Oréal. Les peaux et les besoins des hommes ont amené les marques de cosmétiques à développer des produits spécialement conçus pour eux. Maud Oyabi En bref Société : Le 17 avril dernier, le Royaume de Tooro (Ouganda) a fêté son Roi, qui est le plus jeune roi du monde à 18 ans, Sa Majesté Agutamba Iguru Oyo Rukidi IV, en présence du président de la république Ougandaise Mr Yoweri Museveni et de sa Majesté Tchiffi Zié ( S.G du forum des Rois) qui a conduit une délégation ( Sultans, Princes, Cheikhs et leaders traditionnels d’Afrique) aux cérémonies d`intronisation du plus jeune roi d`Afrique. Il a accédé au trône à 3 ans lors du décès de son père et a été investi Roi à sa majorité. Football : Troisième finale Européenne de Champion’s league pour Eto’o Fils en l’espace de cinq ans, le 22 mai au stade Santiago Bernabeu à Madrid face aux Allemands du Bayern de Munich. !! Le capitaine des Lions Indomptables du Cameroun Mister Samuel Eto’o Fils, va participer à sa 3 ème finale de Champion’s league avec l’Inter de Milan, après avoir été battu au Nou Camp (en Espagne) par le FC Barcelone 1-0. Son impression après le match : « Nous savions que nous allions souffrir dans ce merveilleux et mythique stade Santiago Bernabeu, mais la finalité c’est notre qualification : elle est là » L’inter de Milan a obtenu son ticket pour la finale, et cela grâce à sa victoire au match aller 3-1 à Milan. Rendez vous le 22 Mai 2010 ! Bonne Chance à toi et à toute ton équipe Mister Samuel Eto’o Fils. RER B AUBERVILLIER LA COURNEUVE BUS: 250 / 249 / 150 ARRÊT: CRÈVE-COEUR TÉL: 01 41 61 93 35 22 Diasporas News 23 Diasporas News Culture BEAUTé MAGALI GNESSA MISS CôTE D'IVOIRE EUROPE 2010 (Elle représentera la France à l'élection Miss Côte D'Ivoire à Abidjan) L'élection de Miss Côte d'Ivoire Europe s'est tenue dans les prestigieux salons Vianney à Paris, en présence de personnalités comme Salif des Magic System, de Jean Doucet l'habilleur des Miss France, d'Amobe Mevegue de RFI, de la mère et du frère de Didier Drogba, de Nicole Saar et de plusieurs sponsors. Les bonnes choses se faisant souvent attendre, l'élection annoncée à 19h n'a pas commencé avant 22h. Plus sérieux, les organisateurs n'ont visiblement pas pensé aux photographes en mettant le jury au pied du podium, ou en ne prévoyant pas que chaque fille puisse se présenter pendant une minute au public. Les sponsors eux ont pu s'exprimer alors que le public était venu voir... les miss. Grioo Pour ELLE 24 Diasporas News 25 Diasporas News Culture Vient de paraître Hervé Cohx, Édition -Diffusion directeur de la Publication du journal en ligne Directabidjan.com Tél. 01 40 46 79 20 (comptoir et renseignement libraires) Tél. 01 40 46 79 14 (manuscrits et fabrication) Tél. 01 40 46 79 22 (service de presse) Fax 01 43 25 82 03 (commercial) Fax 01 43 29 86 20 (manuscrits et fabrication "Je veux faire de DirectAbidjan, une plateforme de média incontournable" C ment de la production audiovisuelle. "J'ai toujours eu une admiration particulière pour le journalisme" peuton l'entendre dire souvent au detour d'une causerie banale. Et s'il est aujourd'hui à la tête d'un média en France, c'est parce que cet inlassable journaliste a bien appris la leçon auprès de certains de ses devanciers avec qui il a longtemps collaboré en Côte d'Ivoire par le passé. Commencée sa carrière dans les années 90 en tant que pigiste dans le journal "Notre chance" dirigé par NAHOUA Lepregnon Michel, il a ensuite intégré en tant que titulaire le journal "le Progès" de Tanoh Gervais décédé en 2OO5. Hervé Cohx a, à la faveur (ou à la défaveur) du coup d'Etat de Décembre 1999 en Côte d'Ivoire, attéri sur les bords de la Seine où il s'est régulièrement inscrit au CAPE (Centre d'Accueil de la Presse Etrangère) et a obtenu des modules de formation dans les métiers des sciences et techniques de la communication. Il a parallèlement été en plus de sa formation, le correspondant en France du journal "Le nouveau Réveil" dirigé par Denis Kah Zion et de "Déclic Magazine" de Jules YAO. Directeur de la Publication du journal "Directabidjan" depuis 2007, Hervé Cohx a su, non sans succès, mettre en place une équipe de journalistes, cameramen, monteurs qui jour après jour, relaient savamment évènements politiques, culturels ou sociaux des ivoiriens de la Diaspora. Et comme pour montrer son continuel attachement à la Chose culturelle, Hervé Cohx et son équipe préparent activement le Festival ivoirien et panafricain de masques qui se tiendra le 29 mai prochain à la salle SOPALIM de 20 heures à l'aube. Au 36, quai de seine du côté de la mairie de saint-ouen où se trouve le bureau du journal, COHX et son équipe attendent les ivoiriens et ivoiriennes qui détiennent un projet. Un vrai cabinet de communication, le service vous propose des plans médias selon vos besoins. Une certaine magie d'une ampleur considérable qui pour lui, ne fait que commencer... Zacharie A. Diasporas News Analyse mythiumétrique de la performance Emmanuel Okamba site internet : http://www.editions-harmattan.fr email : [email protected] e talent de forcément réussir dans le domaine des médias, et de façon si éminente, est sûrement ce qui lui vaut le respect et l'admiration de ses paires...Lui, c'est Hervé Cohx. Ce jeune ivoirien aujourd'hui Directeur de la Publication de Directabidjan, journal tour à tour sur le web, en format papier et qui fait égale- 26 La gouvernance, une affaire de société 5-7, rue de l’École Polytechnique 75005 Paris Ce livre étudie les conditions optimales d’organisation et d’animation de la décision administrative dans le cadre de la gouvernance d’une cité, en situation de diversité sociale et culturelle. Il montre, à partir de l’étude statistique sur une longue période, que la performance de la structure du gouvernement de la cité est fonction du degré de traçabilité du mythe fondateur de la société dans laquelle elle se trouve, dans l’organisation et l’animation de la décision administrative. Plus le degré de repérage est élevé, plus la performance est soutenable. Moins le degré de traçabilité est élevé, plus la performance est faiblement soutenable. Pour toute structure de gouvernement, il existe un niveau d’efficience possible lié au mythe fondateur de la société que l’analyse mythiumétrique de la performance de la gouvernance permet de trouver. Emmanuel Okamba est docteur habilité à diriger les recherches en sciences de gestion. Maître de conférence des universités, il est spécialiste de la finance, du contrôle de gestion et de la gestion des ressources humaines, et auteur de plusieurs publications sur la gestion et le pilotage de la performance dans les organisations en situation de management interculturel. Collection Gouvernance et Société 24 euros 242 pages ISBN : 978-2-296-11582-8 Visitez notre site internet et commandez en ligne : http://www.editions-harmattan.fr Vous pouvez aussi commander cet ouvrage chez votre libraire habituel 27 Diasporas News Culture Fatou Dial Ndiaye : Gastronomie Histoire d'une combattante au cœur tendre Poulet DG Nerfs en feu est le premier roman de Fatou Dial Ndiaye qui sonne comme une autobiographie. C'est à la suite d'une terrible accident cardio-vasculaire cérébral qui aurait pu lui coûter son destin, que Fatou s'est mise à écrire. Écrire comme pour la maintenir en vie, lui faire oublier la maladie, l'inactivité. Un roman poignant qui illustre avec précision ses souvenirs d'enfance très lointains, dans sa ville natale de Saint-Louis, autrefois capitale du Sénégal. L 'auteur, dès les premières secondes, nous plonge dans son univers. Un univers où la foi et la force morale peuvent vaincre tous types de maladies, où les valeurs traditionnelles que sont la bravoure, la persévérance et l'intégrité règnent en maîtres, et enfin où l'on se bat car la vie est un perpétuel combat. Issue d'une famille de neuf enfants, Fatou est la seule à vraiment réussir ses études. Dans un monde où les rêves des filles n'ont pas grand intérêt, la petite fille en trouve finalement un en se rendant à l'école jour après jour : Elle adore apprendre: "A l'âge de 6 ou 7 ans, je me levais à 6 heures du matin pour aller à l'école coranique près de chez moi, ensuite je revenais à la maison, me changeais pour ensuite retourner à l'école primaire. Mais ce n'était pas une contrainte pour moi ! J'aimais aller à l'école, j'ai toujours eu cette envie de réussir, de m'en sortir. On peut dire que j'avais du caractère...". Et du caractère, il lui en a fallu pour faire face à ce qui sera pour elle une des plus grandes humiliations de sa vie: être attaquée en classe par son professeur qui, croyant bien faire, l'abaisse totalement en lui ordonnant de s'asseoir entre des garçons car elle ne savait pas bien écrire la lettre "e". A l'époque, les filles en nombre inférieur dans les classes, se mettaient au premier rang tandis que les garçons eux, étaient placés derrière. Ce moment de sa vie restera à jamais gravé dans sa mémoire car elle était, malgré tout, une brillante élève. "Même aujourd'hui je ne comprends toujours pas ce qui s'est passé dans 28 Diasporas News la tête de ce professeur. Nous étions une dizaine de filles pour cinquante garçons. Nous, les filles, nous étions entre nous. Je ne connaissais pas les garçons, et je ne leur parlais pas non plus. Ce qui est sûr, c'est que malgré mon âge je n'ai pas oublié cette épreuve terrible ; un enfant n'oublie jamais ces choses-là...". Malgré cette parenthèse, Fatou passe quand même en classe supérieure et change ainsi de professeur. Celui-ci est l'opposé total de l'autre. Il est plus pédagogue, plus à l'écoute de ses écoliers. Il donne à l'auteur toutes les clefs pour la motiver à se surpasser : "C'était un homme extraordinaire. Il m'a vraiment poussée à être la meilleure, à percer dans mes études. Il trouvait mon travail très bien, et il a trouvé comment m'en rendre fière. En effet, il me disait d'aller lire mes exercices dans les autres classes pour que les élèves prennent exemple sur moi. Lorsque j'avais de bonnes notes, il me donnait des cahiers tout neufs. C'était vraiment de bons souvenirs pour moi. Cela m'a poussée à aller plus loin...". Ainsi, Fatou continue une scolarité sans coupures. Après son bac, elle passe le concours d'enseignement supérieur qu'elle obtient facilement, mais il lui en faut plus. Elle s'inscrit donc en physique et chimie à l'université de Dakar et obtient sa maîtrise. Mais il lui en faut encore plus, alors c'est à Montpellier, en France, qu'elle ira chercher son doctorat d'ingénieur en agronomie et agro-alimentaire. Super diplômée et de retour au pays, les réalités du terrain sont dures à accepter. Le poste qu'on lui donne et les projets sur lesquels elle est censée travailler ne sont pas tout à fait à la hauteur de ses attentes. En effet, les budgets ne sont pas respectés, et travailler dans ces conditions relève du parcours du combattant. Trop honnête pour être dans ces circuits ou la corruption est banalisée, et trop désireuse d'être une femme libre, elle décide de se retirer pendant un temps, elle qui avait tout fait pour exercer ce métier. Elle demande alors une audience au Ministère de la formation professionnelle, en vain. Et quelques mois plus tard, bingo ! Sa persévérance paye. Elle parvient à décrocher un poste de conseiller technique à l'agriculture. Ceci devait être pour elle "le crépuscule de sa vie" comme elle le décrit avec tendresse et franchise. Malheureusement, Dieu ne donne pas tout. Sa santé s'aggrave, au point qu'il faut l'hospitaliser. Le verdict tombe un certain 4 décembre 1999 : "J'étais atteinte d'une paralysie partielle du côté droit due à mes antécédents. Hypertension, crises de diabète chronique, cholestérol élevé... bref, j'avais accumulé ces maladies, sans vraiment suivre de traitement régulier ou m'en préoccuper...". Commence alors un long chemin vers la convalescence qui dure presque dix ans, dont deux où elle ne sort quasiment pas de chez elle. Ces deux longues années sont les plus difficiles de toute sa vie. Elle ne peut rien faire sans l'aide de quelqu'un, et c'est à peine si elle peut parler: "J'ai vraiment frôlé la mort. Mais à aucun moment, je ne me suis dit que je n'allais pas m'en sortir. Ma foi en Dieu m'a aidée...". Pendant ces deux années où le moindre geste quotidien se transforme en véritable épreuve, c'est dans la lecture et l'écriture que la belle se relève : "Pour survivre, je lisais. C'est ma croyance qui m'a fait accepter la maladie et vivre avec. Il faut toujours s'adapter à toutes les situations...". Fatou Dial Ndiaye. "Nerfs en feu". Paris: L'Harmattan, 2008. Témoignage. Préface d'Aminata Maïga Ka En bref LE RENDEZ-VOUS NOMADE, L’AFRO ATTITUDE - 2ème édition Les Samedi 5 et Dimanche 6 Mai, aura lieu la 2ème édition de L’afro-attitude aux Docks de Paris. Cet événement, ayant pour parrain le chanteur engagé Tiken Jah Fakoly (un concert égal une école), sera placé sous le signe de la célébration de l’Afrique avec le cinquantenaire des indépendances des 17 ex-colonies et de la coupe du monde en Afrique du Sud. Ce festival, organisé par l’agence Marâ Internationale, experte en organisation d’événements afro-ethniques, a pour mission de valoriser la culture Africaine et des Caraïbes à travers la mode, la musique et des conférences dans une bonne ambiance. Ce rendez-vous culturel est aussi économique car offre l’opportunité aux créateurs, aux artistes, à de nombreuses entreprises présentes de pouvoir communiquer sur leurs produits ou services avec le public qui viendra assister non seulement aux différents concerts mais échanger dans la bonne humeur. Fatoumata KONTE ***INGREDIENTS*** Pour 4 à 6 personnes 1 poulet fermier 6 bananes plantains pas trop mûres 4 gousses d’ail 3 oignons 30 graines de djansan 6 graines de Pépé 2 cuillères à soupe de poudre de Curry 100g de Tomacouli (coulis de tomate en petit berlingot) 1 morceau de Gingembre frais 4 carottes moyennes 200g de haricots verts surgelés 2 cubes bouillon (cube or magie) 2 poivrons (1 rouge et 1 vert) Huile d’arachide. (25 à 30 cl) 1 piment vert pour parfumer 2 feuilles de laurier Persillade pour la décoration Sel Poivre ***PREPARATION*** Epluchez et mixez 1 oignon, les 3 gousses d’ail, le gingembre, les graines de djansan, les graines de pépé, les cubes de bouillon jusqu’à obtention d’une pâte homogène, puis réservez ce mélange pour la sauce. Découpez en morceaux, lavez, égouttez bien puis assaisonnez le poulet avec le sel, 1 cube, le poivre puis faites-le frire dans un bain d’huile préalablement chauffé et réservez-le dans un saladier. Epluchez, coupez en diagonales des lamelles et faites frire les 6 bananes plantains dans un bain d’huile de friture bien chaude, puis réservez dans un plat pas trop creux avec du papier absorbant dans le fond pour éponger le surplus d’huile. Lavez et épluchez les carottes à l’aide d’un économe, découpez-les en rondelles de 2 cm environ puis les blanchir 10 minutes à l’eau bouillante avec les haricots verts, égouttez-les légumes et réservez cette eau pour la sauce. Dans une grande casserole, faites chauffer l’huile y mettre les 2 oignons et les poivrons préalablement coupés en petits dés, le coulis de tomate, le curry, le mélange de condiments mixés, le poivre, le sel, les 2 feuilles de laurier, le cube de bouillon émietté et couvrez avec l’eau des légumes (1/2L). Laissez prendre 5 minutes en remuant et rajoutez-y les morceaux de poulet et le piment vert, couvrez et portez à ébullition à couvert 20 minutes avant d’ajouter les carottes, les bananes plantains en quantité suffisante pour la sauce et les haricots verts, couvrez encore 10 minutes. Sortez le piment vert, ajoutez la persillade. Servez chaud Recette Camerounaise, Le poulet DG est un plat complet Bon appétit Astuce : Vous pouvez réserver une petite quantité de bananes frites à servir dans une petite assiette en plus. Par : Danielle Ebengou . Maud Oyabi 29 Diasporas News Horoscope Bélier Cancer Balance Capricorne ce mois-ci vous ressentez un besoin d’affection, ce qui vous rend quelque peu romantique. De façon générale le mois se présente sous le signe de la légèreté, de plus vous vous sentez forte. Attention à ne pas trop en faire quand même ! Le mois est à la décontraction, vous savez prendre les choses avec distance. Vous essayez de souffler, même si on a besoin de vos compétences. Attention aux nerfs. Tout est au beau fixe sur le plan sentimental, vous rayonnez. Célibataires : soyez plus sérieuses ! Vous avez la « pêche » et vous menez à bien de nombreuses activités. Une légère baisse du moral quand même. Votre vie affective est encore à l’honneur en ce mois de Mai, votre sensualité émerge. Célibataires : vous êtes sollicitées, mais soyez moins exigeantes. Vous essayez de relativiser sur le plan professionnel. Lâchez du lest même si ce n’est pas dans vos habitudes ! Taureau Tournez sept fois votre langue dans la bouche avant de parler aussi bien au travail que dans l’intimité, soyez plus délicate. Réfléchissez avant d’agir. Célibataires : vous en demandez un peu trop. Gémeau La passion est au rendez-vous et vous en profitez. Il en est de même pour les célibataires. Vous avez envie de vous poser un peu, de respirer. Le moral est au plus haut. Lion C’est le printemps et vous vous sentez revivre, personne ne peut vous arrêter. Un vent de liberté souffle sur vous. Attention néanmoins aux finances ! Manger léger ! Vierge Vous privilégiez vos amis ce mois-ci sans toutefois négliger votre partenaire. Célibataires : trop d’insouciance nuit ! De la chance dans vos entreprises. Moins de fatigue, par contre surveillez votre alimentation. Scorpion Vous vous sentez plus euphorique ce mois-ci, ce qui vous fait le plus grand bien sur le plan sentimental. Célibataires : vous avez une décision à prendre. Ne bousculez pas trop les habitudes, allez « lentement mais sûrement ». Maîtrisez votre gourmandise ! Sagittaire vous vous montrez insouciante ce qui désarme votre partenaire, malgré tout la bonne humeur est au rendez-vous. Célibataires : vous êtes comblées sur le plan sentimental. Reposez- vous et soufflez un peu ! Verseau Sur le plan amoureux, complicité, tendresse et humour sont au rendez-vous. Célibataires : ne vous laissez pas tenter ! Vous donnez la priorité à vos désirs et vos envies. Vous êtes au mieux de votre forme, si bien entendu vous avez fait le maximum pour vous relaxer. Poissons L’amitié est prioritaire ce mois-ci et votre conjoint n’en prend pas ombrage. Vous essayez de sortir un peu de la routine. Au niveau des activités c’est le calme plat. Mangez sain ! Jeux : SUDOKU 8 6 9 5 2 1 3 9 2 1 8 9 8 5 5 5 4 8 7 6 7 8 3 6 Diasporas News 3 6 2 1 5 5 6 6 5 8 9 3 2 8 1 8 9 6 6 6 1 5 3 1 5 8 4 5 30 3 4 9 9 3 3 4 7 7 2 2 7 4 3 2 5 9 6 5