Un délai d’abstinence doit être conseillé (2 à 5 jours) mais
l’analyse est possible sans ce délai; le recueil doit se faire à
distance d’un traitement antibiotique.
NOMENCLATURE DES ACTES DE BIOLOGIE MEDICALE
Spermoculture Cotation : B120 soit 23.40€
« Outre les recherches incluses dans la cotation forfaitaire,
l’examen comprend la numération par ml de chaque espèce
bactérienne isolée dont les mycoplasmes. »
La recherche de Chlamydia trachomatis est effectuée
uniquement sur prescription explicite.
REALISATION DE L’ANALYSE
Analyse cytobactériologique du premier jet urinaire
Certains auteurs conseillent de traiter en parallèle sperme et
urine afin de pouvoir comparer la quantité de germes entre les
2 prélèvements. On peut ainsi évaluer la flore initiale urétrale
et optimiser l’exploitation des résultats.
Analyse cytobactériologique du sperme
Numération des leucocytes
Le seuil retenu pour parler de leucospermie est de 10
6
polynucléaires/ml de sperme.
La leucospermie a surtout une valeur indicative ; elle peut être
révélatrice soit d’une infection soit d’un processus
inflammatoire (lithiase prostatique, séquelles d’infection,
abstinence trop longue).
Une leucospermie ne peut être prise en compte que si la
coloration à la peroxydase a été effectuée ; elle permet de
différencier les polynucléaires neutrophiles des cellules rondes
germinales.
Examen entre lame et lamelle et coloration de Gram
L’examen cytologique a l’état frais sera orienté sur la
recherche de levures ou de parasites (Trichomonas vaginalis).
La coloration de Gram permettra d’observer Neisseria
gonorrhoeae, les levures (Candida albicans), les coccis à
Gram positif ou les bacilles à Gram négatif.
Sur le plan technique, il faut noter que la coloration de Gram,
faite directement sur le sperme, est difficile à lire.
Mise en culture et numération des germes
La mise en culture doit s’accompagner d’une estimation
quantitative des germes comme le précise la nomenclature des
actes de Biologie Médicale. La numération des germes permet
de définir le seuil de pathogénicité.
Le sperme est ensemencé après dilution dans une solution de
Ringer ou de sérum physiologique afin de réduire son pouvoir
bactéricide. L’ensemencement doit être réalisé impérativement
à l’oese calibrée.
La mise en culture se fait au moins sur gélose au sang cuit
additionné de vitamines, incubée sous CO
2
pour la recherche
des germes banaux à 48 heures.
Des milieux pour mycobactéries peuvent être utilisés pour
diagnostiquer une épididymite ou une prostatite à
Mycobacterium tuberculosis.
Pour les mycoplasmes (Ureaplasma urealyticum (UU),
Mycoplasma hominis), la culture est réalisée en milieu liquide
et l’évaluation de leur croissance se fait de manière semi-
quantitative par quantification des Unités Changeant de
Couleur (UCC) : absence et taux faible < 10
3
UCC/ml – taux
fort > 10
4
UCC/ml.
Identification et antibiogramme
Une identification et un antibiogramme sont réalisés en
fonction du résultat de la numération des germes et/ou des
espèces bactériennes isolées.
Le caractère monomorphe des cultures est en faveur d’une
infection, de même la présence de certaines espèces,
nouvellement reconnues, comme Corynebacterium seminale.
Une flore banale peut être responsable d’un état infectieux
chronique chez le patient hypofertile.
Recherche de Chlamydia trachomatis
Elle doit être réalisée de manière systématique étant donné la
paucisymptomatologie liée à cette infection. Elle doit être
demandée explicitement sur l’ordonnance. La technique par
PCR (réaction de polymérisation en chaîne) qui permet de
révéler l’ADN de Chlamydia trachomatis est la plus adaptée
pour ce type d’échantillon, bien que l’on note la présence
d’inhibiteurs d’amplification dans 5 à 10% des prélèvements. Il
est donc indispensable de disposer d’un témoin d’amplification
dans le test.
La culture cellulaire est souvent difficile du fait de la toxicité
du liquide séminal.
INTERPRETATION DES RESULTATS
Le sperme est un liquide biologique normalement stérile.
En dehors de toute symptomatologie clinique, localiser
l’origine des bactéries trouvées dans l’éjaculât pose un
problème difficile qui n’est pas totalement résolu.
Rappel sur la flore urétrale
On retrouve au niveau de l’urètre (tiers distal) une flore
comparable à celle de la peau et des muqueuses de l’homme,
avec des staphylocoques constituant l’essentiel de la flore
résidente, mais également des espèces comme :
Propionibacterium acnes, Corynebacterium, Streptococcus sp,
Acinetobacter sp, Micrococcus, Candida albicans,
Brevibacterium et les entérobactéries. Cette flore s’associe à
des germes habituellement retrouvés au niveau de la flore
vaginale comme Lactobacillus.
La présence d’Ureaplasma urealyticum et Gardnerella
vaginalis en faible quantité est en faveur d’un portage sain de
ces bactéries.
Seuils de pathogénicité
Dans le cas d’isolement de bactéries pathogènes obligatoires
type Chlamydia trachomatis ou Neisseria gonorrhoeae, ou
encore dans le cadre d’une prostatite, l’interprétation des
résultats ne pose pas de problèmes particuliers.
Par contre, chez le sujet asymptomatique, dans le cadre, par
exemple, du contrôle de la stérilité d’un sperme avant une IAC,
l’interprétation est beaucoup plus délicate.
Le seuil de 10
3
bactéries/ml d’éjaculât retenu par l’OMS en
1992 apparaît trop faible pour un prélèvement colonisé. .
De nombreux auteurs proposent des seuils plus élevés (cf
article de VIRECOULON et al. « spermoculture chez l’homme
asymptomatique : à propos de 250 cas », Andrologie (2001),
11, n°2, 49-55).
L’auteur cité plus haut, propose les seuils suivants :
*
pour les entérobactéries, les entérocoques et les streptocoques
béta-hémolytiques (espèces potentiellement pathogènes) qu’il
soit ou non associé à UU, un seuil de 10
4
UFC/ml est retenu.