J’APPELLE MES FRÈRES – Dossier pédagogique
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J’APPELLE MES FRÈRES
Une création théâtrale de la compagnie
DOSSIER PÉDAGOGIQUE
e la nave va…
AUTEUR
JONAS HASSEN KHEMIRI
MISE EN SCENE RACHID BENBOUCHTA
AVEC MAROINE AMIMI, CÉCILE MAIDON, YAMINA TAKKATZ et PIERRE HAEZAERT
SCÉNOGRAPHIE BETTINA MASSA
COSTUMES LARA DE NADAI
CRÉATION LUMIÈRE FRED DELHAYE
En coproduction avec l’Espace Magh. Avec le soutien de la Ministre-
Présidente du Gouvernement francophone
enfance, et avec l’aide du cabinet du Ministre Président Rudi Vervoort.
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J’APPELLE MES FRÈRES
L’AUTEUR
JONAS HASSEN KHEMIRI, auteur suédois, est né le
27 décembre 1978 à Stockholm, d’un père tunisien et
d’une mère suédoise. Son premier roman, Un oeil
rouge, publié en Suède en 2003, rencontre un franc
succès dans les critiques littéraires. Il obtient
notamment le Prix Boras en 2004. Au salon du livre en
2001, il est nommé l’un des plus importants écrivains
suédois de sa génération. Le Théâtre de Stockholm
joue sa première pièce : Invasion! en 2008, dans une
mise en scène de Farnaz Arbabi. Trois romans et six
pièces de théâtre composent désormais son oeuvre. Jonas Hassen Khemiri travaille principalement sur la
place de l’étranger dans la société, sur la manière dont on l’accueille ou le soupçonne, sur tout ce qui peut
fausser les rapports avant même que l’autre n’ait ouvert la bouche, ce que l’on retrouve principalement
dans Invasion! et dans J'appelle mes frères.
RESUMÉ DE LA PIÈCE
« J’appelle mes frères et je dis : non, personne n’a été arrêté.
Personne n’est suspecté. Pas encore.
J’appelle mes frères et je dis :
Ça va commencer. Préparez-vous. »
Une explosion dans le centre de Stockholm sème la panique générale. Une voiture remplie de
dynamite, sans doute un acte terroriste. La police sillonne la ville, il y a des contrôles à chaque
coin de rue à la recherche d’un coupable et les habitants sont en proie au doute. Tous les médias
en parlent, en Suède et à l’étranger, ils proposent la description du coupable présumé et les
images du crime.
Amor, un jeune homme issu de l’immigration, arpente discrètement les rues en essayant de ne
pas se faire remarquer. « C’était juste une voiture, ça n’avait rien à voir avec nous » : il cherche à
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se convaincre que ce qui s’est passé n’a rien à voir avec lui, ni avec ses frères. Son apparence
physique, ses origines, gênent sa quête d’un anonymat devenu impossible, Amor est hanté par
ce qu’il ressent, comme une méfiance accrue à l’égard des « gens comme lui ».
Il appelle ses frères pour les mettre en garde : planquez-vous, fondez-vous dans la masse, ne
vous faites pas remarquer, ça va commencer. Le sentiment d’insécurité qui s’insinue peu à peu
en lui et le prend en otage finit par devenir tellement oppressant qu’il va jusqu’à douter de sa
propre innocence.
Entre les souvenirs et les hallucinations évoqués par cet état d’alerte, J’appelle mes frères
raconte le combat intime d’un jeune homme à la recherche de son identité. Riche de moments
amusants et d’épisodes drôles, la pièce aborde un sujet profond d’une façon originale, avec un
rythme entraînant et une ambiance captivante.
LES THÉMATIQUES
« Rien n’était différent, rien n’était nouveau,
personne ne me suivait, personne ne me jetait de regards bizarres,
personne ne pensait : il est un des leurs.
J’étais une partie de cette ville, exactement comme les autres. »
La pièce traite de la culpabilité, de l'angoisse et de la paranoïa qui montent chez un jeune
homme issu de l’immigration, Amor, en réaction à un attentat terroriste commis dans sa ville par
un arabe. En nous plaçant dans la tête et au plus proche des sentiments d'Amor, l’auteur nous
fait réfléchir par ricochet à la façon dont sont traités les étrangers, à la stigmatisation qu'ils
subissent, à la remise en question de leur statut, à leur appartenance au tissu social mais
également à la position de victime qu’ils peuvent entretenir.
Amor ne comprend plus le monde dans lequel il vit, il ne comprend pas les gens qui l’entourent. Il
n’est pas en prise directe. Il fantasme. Il fantasme sa relation avec Valéria, une amie d’enfance
dont il est amoureux malgré qu’elle soit en couple et mère de famille. Il fantasme une fraternité
avec le vendeur d’un magasin de bricolage. Il fantasme l’identité de Karolina, une femme qui
travaille pour une association de lutte pour les droits des animaux. Il fantasme une agression des
forces de l’ordre sur une famille immigrée. Il fantasme un dialogue avec sa grand-mère morte. En
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identifiant les êtres à des éléments chimiques, il les définit une fois pour toutes et s’empêche de
les voir évoluer. Il les met dans un cadre rigide qui le rassurera.
En décrivant un personnage psychologiquement faible, Khemiri ne tombe pas dans le piège de la
« victime immigrée », il nous propose de suivre un être humain fragile qui s’identifiera à une
cause qui n’est pas la sienne mais qui résonne en lui.
Le spectacle permettra donc au public issu de l'immigration de reconnaître et de nommer certains
des sentiments qu'il éprouve face au terrorisme. Quant au public non-issu de l’immigration, la
pièce lui donnera la possibilité de comprendre la position particulière des personnes issues de
l’immigration et de reconnaître éventuellement leurs propres angoisses.
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QUI SOMMES-NOUS ?
MISE EN SCÈNE
RACHID BENBOUCHTA
Après avoir terminé le Conservatoire de Bruxelles,
Rachid Benbouchta a repris un cycle d’étude au
Conservatoire National de Paris. Cette expérience lui a
permis d’alterner les projets en France et en Belgique.
Auteur de Sur le Babel, pièce initiatique sur la quête du
père, sa passion de la mythologie grecque l’a conduit à
également adapter et jouer La naissance des dieux
d’Hésiode. Il tourne régulièrement pour la télévision et
le cinéma, on a d’ailleurs pu le voir dans Les barons.
J’appelle mes frères est sa première création théâtrale.
INTERPRÉTATION
MAROINE AMIMI / AMOR
Depuis sa sortie du Conservatoire de
Bruxelles en 2011, Maroine Amimi,
comédien, metteur en scène et musicien
belgo-marocain, joue dans divers lieux
culturels belges, notamment le Théâtre du
Parc, le Théâtre des Martyrs, le Théâtre des
Galeries, le Théâtre Le Public, le Théâtre
Jean Vilar. En 2013, il reçoit le prix du
meilleur espoir masculin aux Prix de la
critique pour trois pièces : L'Encrier a disparu,
La Serva amorosa et Le Bourgeois
gentilhomme.
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