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GENERALITES SUR LES ANTIBIOTIQUES
HISTORIQUE (47)
La chimiothérapie prit son véritable essor en 1909 lorsque EHRLICH formula
le principe de base suivant : pour être utilisable par voie générale dans le traitement
des maladies infectieuses, une substance doit être nuisible pour le micro-organisme
parasite mais inoffensive pour les cellules hôtes. Elle doit être douée de "toxicité
sélective". Les antibiotiques et les sulfamides ont cette qualité.
L'étude systématique des composés organiques de synthèse conduisit
EHRLICH à la découverte des arsphénamines, dérivés arsenicaux actifs dans le
traitement de la syphilis, leur chef de file étant le Salvarsan. C'était la première
grande victoire de la chimiothérapie.
Une deuxième étape fût franchie en 1935, lorsque DOMAGK démontre qu'un
colorant diazoïque, la parasulfamidochrysoïdine Prontosil, était capable de guérir
les infections streptococciques expérimentales de la souris. Les travaux de l'Institut
Pasteur démontrèrent que la partie active est le sulfamide.
La troisième étape fût celle des antibiotiques. L'ère véritable des antibiotiques
commença en 1929 lorsque Sir Alexander FLEMMING fit cette observation : sur un
boîte de Pétri ensemencée avec des staphylocoques, la présence de quelques colonies
d'une moisissure du genre Penicillium, un contaminant, provoque une inhibition de
la croissance des bactéries mises en culture. Il en déduisit que ce champignon
sécrétait une substance bactériostatique. En cultivant en masse le Penicillium, il
montra que les filtrats obtenus étaient bactéricides sans être toxiques pour les
cellules animales. Il proposa d’appeler « pénicilline » le principe actif de ces filtrats.