University of Fribourg - Department of Medicine Division of Histology Tissus épithéliaux et glandulaires Notes et illustrations facilitant la compréhension du cours. Les différents types d'épithélium de revêtement ainsi que les épithéliums glandulaires sont présentés. Sur le site internet se trouvant dans la "e-learning zone" de la division d'histologie (www.unifr.ch/histologie) vous trouverez en plus de nombreux popups, interactifs et quizs vous permettant de tester et d'approfondir vos connaissances. Dr. Manuèle Adé-Damilano PDF version 2005-2006 21.11.2005 Département de Médecine, Division d'Histologie; Université de Fribourg; © 2005-2006 Chapitres Objectifs ● Objectifs Tissu épithélial ● ● ● Introduction Fonctions Histogenèse et localisation Epithélium de revêtement ● ● Introduction Critères retenus pour la classification des épithéliums de revêtement ❍ forme de la cellule ❍ nombre de couches cellulaires ❍ spécialisation du pôle apical ❍ tableau synoptique La cellule épithéliale de revêtement ● ● ● ● La polarité cellulaire Différenciations morphologiques du pôle apical Différenciations morphologiques du pôle basal Différenciations morphologiques des faces latérales Dispositif de jonction ● ● ● ● Introduction Jonction imperméable (jonction serrée, tight junction, occluding) Jonction communicante (gap, communicating) Jonction d'ancrage (desmosome, hémidesmosome, anchoring) Membrane basale ● Définition Innervation, nutrition, renouvellement et cicatrisation ● ● ● ● Innervation Nutrition Renouvellement Cicatrisation Epithélium glandulaire ● ● ● Introduction Fonction Histogenèse Glandes exocrines ● ● ● ● ● ● ● Introduction Classification d'après leur localisation Classification d'après la modalité de sécrétion ❍ Excrétion mérocrine ❍ Excrétion apocrine ❍ Excrétion holocrine Classification d'après la nature du produit de sécrétion ❍ Glande séreuse ❍ Glande muqueuse ❍ Glande mixte (séro-muqueuse / muco-séreuse) Classification d'après la forme de l'adénomère Classification d'après le comportement du canal excréteur Cellule myoépithéliale Quiz ● Testez vos connaissances Département de Médecine, Division d'Histologie; Université de Fribourg; © 2005-2006 Objectifs ● Objectifs Objectifs Au terme de ce module, l'étudiant est capable de ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● donner la définition de tissu épithélial. connaître les caractéristiques structurales et fonctionnelles du tissu épithélial. connaître les différents types de tissus épithéliaux et donner des exemples de localisation dans le corps. connaître les propriétés fonctionnelles de chaque type de tissu épithélial et les mettre en relation avec leur structure. décrire les fonctions spécialisées de chaque type de cellule épithéliale et donner des exemples de localisation dans le corps. connaître et décrire les différenciations apicales des cellules épithéliales et les jonctions intercellulaires. reconnaître les différents types de tissu épithélial dans des coupes ou sur des microphotographies et indiquer leur fonction. connaître les critères utilisés pour classifier les glandes. connaître les noms des types de glandes exocrines qu'on trouve dans le corps humain et donner des exemples de localisation. reconnaître des glandes exocrines sur une microphotographie et en identifier le type. connaître la dérivation histologique des glandes. Département de Médecine, Division d'Histologie; Université de Fribourg; © 2005-2006 Tissu épithélial ● ● ● Introduction Fonctions Histogenèse et localisation Introduction Le tissu épithélial est un ensemble de cellules juxtaposées, solidarisées par des systèmes de jonction et séparées du tissu conjonctif par une membrane basale. Les épithéliums établissent une barrière entre deux milieux de nature différente. Il existe deux variétés d'épithélium: ● ● les épithéliums de revêtement ==> forment la surface du corps ainsi que le revêtement des cavités de l'organisme les épithéliums glandulaires ==> constituent des éléments glandulaires ❍ regroupés en organes: foie, glandes salivaires, glandes endocrines ❍ associés à un épithélium de revêtement: glandes de la muqueuse respiratoire ou digestive ❍ éléments unicellulaires dans un épithélium de revêtement: cellules caliciformes ❍ éléments pluricellulaires dans un épithélium de revêtement : cavité nasale Glande salivaire Act. Estomac Act. Cellule caliciforme Act. Cavité nasale Act. Fonctions Les épithéliums de revêtement tapissent la surface du corps et bordent les cavités et conduits internes ainsi que les organes creux. En fonction de leurs localisations, ils rempliront différentes fonctions telles que: ● ● ● ● ● ● ● Epidermis Act. Protection chimique par exemple contre les enzymes, les substances toxiques et l'HCl ex: épithélium gastrique. Estomac Act. Absorption/résorbtion ex: cellules épithéliales prismatiques du canal intestinal (microvillosités). Duodénum Act. Bronche Act. Protection mécanique vis à vis du milieu extérieur par exemple contre la chaleur, le froid, les radiations et les chocs ex: épidermis Excrétion ex: cellules des tubes contournés proximaux des reins ou cellules de l'estomac Transport / mouvement ex: épithélium cilié du tractus respiratoire ou de la trompe utérine Echange ex air / sang ; urine / sang Réception de messages sensoriels ex: cellules auditives, cellules gustatives Les épithéliums glandulaires contiennent des cellules glandulaires souvent organisées en unités fonctionnelles ou unités sécrétantes. Vidéo Histogenèse et localisation Les épithéliums de revêtement dérivent des trois feuillets embryonnaires: ● ● ● l'épiblaste (ectoblaste) est à l'origine de l'épiderme, de la cornée et de l'épithélium de revêtement des différents organes sensoriels. l'endoblaste (entoblaste) donne naissance aux épithéliums des tuniques muqueuses tels que le revêtement du tube digestif et de l'appareil respiratoire. Les tuniques muqueuses (tunicae mucosae) tapissent des cavités ayant une communication avec l'extérieur. Tunica mucosa = épithélium + lamina propria (tissu conjontif) le mésoblaste est à l'origine des épithéliums des tuniques séreuses tels que péritoine, plèvre, péricarde ainsi que des endothéliums sanguins et lymphatiques Les tuniques séreuses (tunicae serosae) tapissent des cavités n'ayant pas de communication avec l'extérieur. Tunica serosa = mésothélium + lamina propria (tissu conjonctif) Département de Médecine, Division d'Histologie; Université de Fribourg; © 2005-2006 Epithélium de revêtement ● ● Introduction Critères retenus pour la classification des épithéliums de revêtement ❍ forme de la cellule ❍ nombre de couches cellulaires ❍ spécialisation du pôle apical ❍ tableau synoptique Introduction Les épithéliums de revêtement tapissent la surface du corps et bordent les cavités et conduits internes ainsi que les organes creux. ● ● ● ● L'organisme est entièrement recouvert par la peau. Cet épithélium de revêtement est l'épiderme. Les cavités "ouvertes" (prolongements de l'extérieur) telles que voies aériennes, tube digestif, voies urinaires et voies génitales sont tapissées par un épithélium. les cavités "fermées" telles que cavités cardiaques et vasculaires (vaisseaux sanguins et lymphatiques) sont tapissées par un endothélium. les cavités coelomiques telles que cavités pleurale, péritonéale et péricardique sont tapissées par un mésothélium Critères retenus pour la classification des épithéliums de revêtement Les critères retenus pour la classification des épithéliums de revêtement se base sur trois critères morphologiques ● ● ● la forme des cellules superficielles le nombre de couches cellulaires la spécialisation du pôle apical Forme de la cellule ● ● ● cellule pavimenteuse (plate) ==> cellule plus large que haute, aplatie cellule isoprismatique (cubique) ==> hauteur et largeur identiques cellule prismatique (cylindrique) ==> plus haute que large Nombre de couches cellulaires Le nombre de couches cellulaires permet de distinguer un épithelium: ● ● ● unistratifié (simple ) ==> une seule couche de cellules reposant toutes sur la lame basale. pluristratifié (stratifié) ==> il est formé de plusieurs couches de cellules; seule la couche basale ou germinative repose sur la lame basale pseudostratifié ==> toutes les cellules reposent par un prolongement sur la lame basale, mais certaines n'atteignent pas la surface apicale (les noyaux des différentes cellules se trouvent à différents niveaux) Spécialisation du pôle apical La spécialisation ou différenciation de la membrane plasmique au niveau du pôle apical permet de typer les épithéliums. Les structures suivantes peuvent être observées: ● ● ● ● ● ● kératinisation ou pas microvillosités cils vibratiles stéréocils crusta cuticule Tableau synoptique Forme Pavimenteux (plat) Nombre de couches Structure superficielle Unistratifié / Simple - Pavimenteux (plat) Multistratifié / Stratifié Non kératinisé Pavimenteux (plat) Multistratifié / Stratifié Kératinisé Isoprismatique (cubique) Unistratifié / Simple - Isoprismatique (cubique) Multistratifié / Stratifié - Prismatique (cylindrique) Unistratifié / Simple - Prismatique (cylindrique) Unistratifié / Simple Microvillosités Prismatique (cylindrique) Unistratifié / Simple Microvillosités Prismatique (cylindrique) Multistratifié / Stratifié Prismatique (cylindrique) Pseudostratifié Epithélium de transition (épithélium urinaire, urothel) Pseudostratifié Cils vibratiles Stéréocils Crusta Exemples de localisation Endothelium Mésothelium Illustration Capsule de Bowman Act. Act. Act. Endothélium vasculaire Act. Endothélium vasculaire Act. Endothélium de la cornée Act. Vue de surface Mésothel Act. Vagin Oesophage Anus Illustration Vagin Act. Act. Epidermis Epidermis Act. Rete testis Tubules rénaux Canaux glandulaires Illustration Act. Act. Canal anal Canaux excréteurs de certaines glandes Illustration Papille rénale Illustration Tubules rénaux Canal excréteur rénal Act. Act. Canal papillaire rénal Act. Act. Vésicule biliaire Vésicule biliaire Act. Intestin grêle Duodénum Act. Duodénum Act. Urètre moyenne Illustration Act. Trachée Epididyme Ductus déférens Illustration Bronche Act. Act. Act. Epididyme Act. Illustration: vessie vide Vessie Act. Act. Act. Act. Crusta Act. Vessie Trachée Illustration: vessie pleine Uretère Département de Médecine, Division d'Histologie; Université de Fribourg; © 2005-2006 La cellule épithéliale de revêtement ● ● ● ● La polarité cellulaire Différenciations morphologiques du pôle apical Différenciations morphologiques du pôle basal Différenciations morphologiques des faces latérales La polarité cellulaire La polarité cellulaire se définit par rapport à: ● ● ● Polarité cellulaire à la surface de l'épithelium à la membrane basale aux cellules adjacentes Le pôle apical est l'extrémité cellulaire vers le milieu extérieur. Le pôle basal est l'extrémité cellulaire vers le milieu intérieur. Les faces latérales sont les extrémités vers les cellules adjacentes. La polarité cellulaire est aussi définie par une répartition caractéristique de certains organites, de certaines enzymes et de certains récepteurs membranaires au pôle apical, au pôle basal ou encore aux faces latérales . 1 2 3 4 pôle apical face latérale pôle basal membrane basale Différenciations morphologiques du pôle apical Microvillosités Les microvillosités sont des expansions cytoplasmiques cylindriques surtout observées dans les épithéliums d'absorption. Duodénum Duodénum Act. Act. Tube contourné rénal Act. Trachée Bronche Act. Act. Cellule ciliée Act. Cil vibratile Act. Cils vibratiles: Ils sont mobiles et permettent de diriger le mouvement de certaines particules ou fluides. Au niveau de l'épithélium bronchique le mouvement synchrone des cils vibratiles permet le transport des poussières inhalées vers la gorge où elles seront avalées. Vidéo Stéréocils: A la différence des cils vibratiles, les stéréocils sont immobiles. Ce sont de longues expansions cytoplasmiques s'agglutinant en touffe. Epididyme Act. Stéréocil Act. Crusta Act. Crusta: Dans l'épithelium urinaire, la partie apicale du cytoplasme se condense en une fine couche plus colorable. Elle consiste en invaginations de la membrane cytoplasmique apicale. Cuticula: Couche fine sécrétée par des cellules (adamantoblastes) Différenciations morphologiques du pôle basal Le cytoplasme du pôle basal de certaines cellules s'invagine en formant plusieurs cavités occupées par des prolongements de cellules voisines. Dans ces cavités, on trouve des mitochondries allongées s'alignant dans l'axe des replis de la membrane plasmique; c'est le cas des cellules du tube contourné proximal du néphron (rein). Rein: tube contourné proximal La membrane plasmique basale est toujours séparée de la lame basale par un espace d'une épaisseur de 1500 à 2500 Å. Microscopie électronique Act. Différenciations morphologiques des faces latérales Souvent les faces latérales des cellules adjacentes sont interdigitées ou laissent des espaces intercellulaires importants (100 à 300 Å), quelques fois séparés du milieu extérieur par des dispositifs de jonction. C'est ainsi par exemple que certaines phases de l'absorption des lipides, dans les cellules intestinales, se déroulent à travers ces espaces. Département de Médecine, Division d'Histologie; Université de Fribourg; © 2005-2006 Dispositif de jonction ● ● ● ● Introduction Jonction imperméable (jonction serrée, tight junction, occluding) Jonction communicante (gap, communicating) Jonction d'ancrage (desmosome, hémidesmosome, anchoring) Introduction Divers dispositifs contribuent à la cohésion, à l'adhésivité, au soutien et à la rigidité des stuctures épithéliales. Ils existent trois groupes: ● ● ● Jonctions Microscopie électronique jonctions imperméables (tight junction, occluding, zonula occludens) jonctions communicantes (gap junction, communicating, nexus) jonctions d'ancrage (desmosome, hemidesmosom) Ces dispositifs peuvent se trouver à la surface d'une même cellule. 1 2 3 4 tight junction (zonula occludens) desmosome (zonula adhaerens) desmosome (macula adhaerens) gap junction (nexus) Act. Jonction imperméable (jonction serrée, tight junction, occluding, zonula occludens) Les jonctions imperméables déterminent la cohésion entre 2 cellules et empêchent le passage par la voie intercellulaire de molécules. Jonction imperméable Les jonctions serrées visibles en microscopie électronique réalisent la fusion des feuillets externes des membranes de deux cellules voisines et les unissent solidement. 1 2 chaîne de protéines formant une jonction étanche membranes plasmiques adjacentes Jonction communicante (gap, communicating, nexus) Les jonctions communicantes permettent le passage de signaux chimiques ou électriques entre les cellules adjacentes. Jonction communicante Connexon 1 2 3 Act. canal ouvert (1.5 nm) entre les cellules adjacentes espace intercellulaire (2 - 4 nm) connexon composé de six sous - unités Jonction d'ancrage (desmosome, hémidesmosome, anchoring) Les jonctions d'ancrage assurent l'adhésion intercellulaire ainsi que le maintien de la forme de la cellule épithéliale. Les desmosomes attachent la cellule et son cytosquelette à sa voisine. Les hémidesmosomes attachent la cellule à la lame basale. Il existe deux types de desmosomes: 1. macula adherens (spot desmosome) 2. zonula adherens (belt desmosome, ceinture d'adhérence) Hémidesmosome Jonction d'ancrage 1 2 3 4 Les macula adherens (spot desmosome) apparaissent comme des densifications de forme arrondie sur les faces latérales des cellules épithéliales, comme un bouton pression. A leur niveau, il n'y a pas fusion mais accolement. Macula adherens Act. filaments du cytosquelette desmosome hémisdesmosome lame basale Epidermis Act. Microscopie électronique Act. 1 2 3 4 espace intercellulaire plaque cytoplasmique faite de desmoplakine desmogléine filaments de kératine ancrés à la plaque cytoplasmique La zonula adherens (belt desmosome) forme une ceinture d'adhérence qui encercle l'extrémité apicale d'une cellule épithéliale et la lie à la cellule voisine. Elle est localisée juste en dessous de la jonction serrée (tight junction). Des filaments d'actine s'y rattachent et permettent ainsi une certaine contractibilité. Zonula adherens 1 2 3 4 filaments d'actine dans les microvillosités jonction serrée (zonula occludens) jonction d'ancrage (zonula adherens) faisceau de filaments d'actine Département de Médecine, Division d'Histologie; Université de Fribourg; © 2005-2006 Membrane basale ● Définition Définition Tous les tissus épithéliaux reposent sur une membrane basale qui les sépare du tissu conjonctif sous-jacent. Son épaisseur varie d'un épithélium à un autre selon sa localisation de 50nm à 800nm. Elle sert de moyen d'ancrage aux cellules épithéliales; elle intervient comme filtre pour leur nutrition, elle est indispensable pour leur survie et leur cicatrisation. De plus la membrane basale est perméable et représente une barrière physiologique extrêmement importante (en particulier dans le domaine de la pathologie tumorale). La membrane basale est formée par l'union de deux feuillets: ● ● lame basale (lamina basalis) lame réticulaire (lamina reticularis ou fibroreticularis) La lame basale est un mince feuillet de glycoprotéines sécrété par les cellules épithéliales et la lame réticulaire est un feuillet de matériel extracellulaire sécrété par les cellules du tissu conjonctif sous-jacent. La lame basale est composée essentiellement par des protéoglycans, du collagène de type IV, des molécules de fibronectine, laminine et entactine. La lame réticulaire contient des fibres de collagène de type III (aussi appelé fibres réticulaires) et a une largeur de 200-500 nm. En microscopie optique: ● ● seule la membrane basale est visible. elle apparaît homogène et se colore par la réaction au PAS (polysaccharide) ou par une coloration des fibres de réticuline. En microscopie électronique: ● ● la lamina basalis et la lamina reticularis sont visibles deux zones sont visibles dans la lamina basalis: ❍ lamina rara (ou lucida) ■ constituée de mucopolysaccharides ■ ~ 10 - 50 nm de largeur ❍ lamina densa ■ composée surtout par des fibrilles de collagène IV et de glycoprotéines (laminine, perlecane, fibronectine) ■ ~ 20 - 300 nm de largeur (le plus souvent 50 nm) Attention: Au niveau de la membrane basale des glomérules rénaux (barrière hémato-urinaire) et de la membrane basales des alvéoles pulmonaires (barrière hémato-pulmonaire) la lamina fibroreticularis est absente. On observe une fusions des deux laminae densae et dans ce cas on parle de: ● ● ● Lamina rara externa (côté épihélial) Lamina densa (fusion des deux laminae densae) Lamina rara interna (côté endothélial) Bronche Cornée Capsule de Bowmanm Tube rénal Peau Membrane basale: peau Act. Membrane basale: barrière de filtration Act. Département de Médecine, Division d'Histologie; Université de Fribourg; © 2005-2006 Innervation, nutrition, renouvellement et cicatrisation ● ● ● ● Innervation Nutrition Renouvellement Cicatrisation Innervation Certaines cellules épithéliales sont entourées par des terminaisons nerveuses sensitives par exemple à la douleur (épiderme). Nutrition Du fait que la majorité des épithéliums est avasculaire, sa nutrition est assurée par les capillaires sanguins du tissu conjonctif et se fait par diffusion à travers la membrane basale. Cette diffusion est facile pour les épithéliums unistratifiés. Dans le cas des épithéliums pluristratifiés tels que épiderme, oesophage, vagin la distance de diffusion est plus longue et le tissu conjonctif sous jacent forme des travées (papilles vasculaires) pénétrant dans l'épithélium. Il est important de noter que l'intégrité de la membrane basale est toujours présente (pas de rupture de la membrane basale). NB: Au niveau de la strie vasculaire de la cochlée (oreille interne) les vaisseaux sanguins se trouvent directement dans l'épithélium. Strie vasculaire Act. Renouvellement La durée de vie des cellules épithéliales est brève et varie d'un organe à l'autre. La durée de vie des cellules intestinales est par exemple de 36 heures. Il existe un renouvellement constant par activité mitotique intense des cellules souches. Les cellules souches sont caractérisées par un état indifférencié, une durée de vie longue et une capacité de division. Selon les épithéliums, elles sont disposées de façon différente: ● ● ● soit isolées, intercalées entre les pôles basaux des cellules différenciées soit groupées en assises basales au contact direct de la lame basale (épithéliums stratifiés) soit regroupées en zone germinative. Ces zones sont des régions particulières de l'épithélium qui sont le siège d'une intense activité mitotique (épithélium intestinal) Département de Médecine, Division d'Histologie; Université de Fribourg; © 2005-2006 Innervation, nutrition, renouvellement et cicatrisation ● ● ● ● Innervation Nutrition Renouvellement Cicatrisation Cicatrisation La cicatrisation est un processus se faisant en plusieurs étapes. Lorsqu'une plaie cutanée n'est ni trop profonde, ni trop étendue, elle cicatrise rapidement en une semaine ou deux selon une séquence chronologique de 4 grandes phases. ● ● ● ● formation d'un caillot réaction inflammatoire phase proliférative phase de remodelage La formation du caillot: La première étape de la cicatrisation fait tout d'abord intervenir la coagulation sanguine qui permet d'arrêter l'hémorragie. En quelques minutes, après l'aggrégation et la dégranulation plaquettaire, la coagulation du sang (activation de la thrombine permettant la transformation du fibrinogène en fibrine) conduit à la formation d'un caillot. De nombreux éléments tels que plaquettes, fibrine, fibronectine plasmatique, cytokines et facteurs de croissance constituent le caillot. Les cytokines et les facteurs de croissance sont indispensables au déclenchement de la réaction inflammatoire sur le site lésé. La réaction inflammatoire (0-48h): Des changements moléculaires à la surface des cellules endothéliales des capillaires de la région lésée ainsi que la libération par les mastocytes d'histamine et d'héparine provoquent dans les minutes qui suivent un recrutement de polynucléaires et de monocytes dans les vaisseaux sanguins proches de la lésion avec un phénomène de margination (ces cellules quittent la partie centrale du vaisseau sanguin et s'approchent des parois) et d'adhérence. Certains médiateurs chimiques déclenchent une ouverture des sphincters précapillaires des veinules post-capillaires ainsi qu'une augmentation de la perméabilité vasculaire permettant une migration des granulocytes jusqu'au lieu de l'inflammation (diapédèse leucocytaire) ainsi qu'une exudation dans la plaie. 0 - 48 h formation du caillot; diapédèse leucocytaire 1 2 3 vaisseau sanguin erythrocyte neutrophile Les fonctions principales des granulocytes sont l'élimination des bactéries qui contaminent la plaie et la libération de cytokines indispensables comme signal pour activer les fibroblastes locaux et les kératinocytes. Sauf en cas d'infection, l'infiltration par les neutrophiles cesse après quelques jours, alors que les macrophages continuent à s'accumuler sur le lieu de la plaie. Ceux-ci vont phagocyter et ainsi éliminer les tissus nécrotiques, les débris du caillot ainsi que les neutrophiles encore présents dans le foyer inflammatoire. Ils libèrent aussi des cytokines et des facteurs de croissance. La phase proliférative (J3-J7): C'est la phase de cicatrisation qui aboutit à la formation d'un tissu de granulation ou bourgeon charnu dans le tissu conjonctif sous-jacent. Au début, le bourgeon charnu est un tissu conjonctif jeune, oedémateux, pauvre en vaisseaux mais riche en fibroblastes et en macrophages. En réponse précoce au traumatisme, les fibroblastes résidents du derme commencent à proliférer dans le voisinage de la plaie (3 à 4 jours après le traumatisme) et à migrer dans le caillot. Progressivement, on observe une diminution des cellules inflammatoires et un enrichissement en collagène et en vaisseaux. (néovascularisation ou angiogénèse) La réépithélialisation: L'épiderme est capable de cicatriser grâce aux cellules souches. Les cellules souches cutanées représentent environ 10 % des kératinocytes de la couche basale de l'épiderme. Ces kératinocytes environnant la zone lésée migrent et proliférent sur les bords épidermiques et dermiques qu'elles recouvrent totalement par une couche monocellulaire. Lorsque la plaie a été recouverte par cette monocouche de kératinocytes, la migration et prolifération des cellules souches commencent et une prolifération cellulaire par mitoses reconstitue l'épithélium stratifié. La phase de remodelage (semaines): La prolifération des fibroblastes et des kératinocytes est bloquée dès que la lésion est totalement comblée par le bourgeon charnu. Celui-ci se transforme alors en un tissu fibreux dense cicatriciel qui se rétracte en raison de l'action contractile de myofibroblastes. On parle alors de remodelage. 3 - 7 jours formation et évolution du tissu de granulation ou bourgeon charnu, néovascularisation et réépithélialisation 4 5 6 7 macrophage tissu de granulation avec prolifération de fibroblastes néovascularisation mitoses dans la couche basale cicatrisation, semaines Illustration vue synoptique 8 union fibreuse Département de Médecine, Division d'Histologie; Université de Fribourg; © 2005-2006 Epithélium glandulaire ● ● ● Introduction Fonction Histogenèse Introduction Les épithéliums glandulaires sont des tissus composés de cellules élaborant des substances au profit de l'organisme. Ces cellules n'utilisent pas elles-mêmes ce produit de sécrétion mais le mettent à disposition d'autres éléments de l'organisme par excrétion. Le produit de sécrétion est excrété soit: ● ● à la surface du corps (épiderme), soit à la surface d'une cavité du corps en communication avec l'extérieur (muqueuse) par l'intermédiaire d'un canal excréteur ==> glande exocrine dans la circulation sanguine ==> glande endocrine Fonction La fonction de sécrétion s'effectue en 4 phases: ● ● ● ● phase d'assimilation phase de synthèse ou d'élaboration du produit phase de stockage (inconstante) phase d'excrétion phase d'assimilation: consiste en la captation de métabolites nécessaires à la synthèse du produit depuis les vaisseaux sanguins phase de synthèse ou d'élaboration du produit: Une polarité sécrétoire est observée dans chaque cellule glandulaire et dépend de la position des organites dans son cytoplasma. L'ergastoplasme (rER) est localisé au pôle basal de la cellule. C'est à cet endroit que commence la synthèse qui se poursuit dans l'appareil de Golgi le plus souvent localisé supra-nucléaire. L'appareil de Golgi marque le pôle sécrétoire de la cellule. Par la suite les substances formées sont accumulées au pôle apical de la cellule (pôle d'excrétion). phase de stockage (inconstante): Le produit de sécrétion peut être stocké intracellulairement sous forme de grains de sécrétion. phase d'excrétion: la phase d'excrétion pendant laquelle le produit est expulsé de la cellule peut être réglée par effet nerveux ou hormonal. Histogenèse Les glandes se forment par bourgeonnement et invagination d'un épithéliums de revêtement dans le mésenchyme. Si la connexion avec l'épithélium de dérivation persiste, on parle de glandes exocrines. Le produit de sécrétion de ce type de glande est versé soit à la surface du corps (épiderme), soit à la surface d'une cavité du corps en communication avec l'extérieur (muqueuse). Si la connexion avec l'épithélium de dérivation est perdue on parle alors de glandes endocrines, qui versent leur produit de sécrétion, dans la plus grande partie des cas, dans la circulation sanguine. Il existe des glandes avec les deux modalités de sécrétion qu'on appelle glandes amphicrines (pancréas). Histogenèse des glandes exocrines et endocrines A B C D bourgeonnement de l'épithélium de revêtement prolifération et invagination dans le mésenchyme différentiation en glande endocrine différentiation en glande exocrine Département de Médecine, Division d'Histologie; Université de Fribourg; © 2005-2006 Glandes exocrines ● ● ● ● ● ● ● Introduction Classification d'après leur localisation Classification d'après la modalité de sécrétion ❍ Excrétion mérocrine ❍ Excrétion apocrine ❍ Excrétion holocrine Classification d'après la nature du produit de sécrétion ❍ Glande séreuse ❍ Glande muqueuse ❍ Glande mixte (séro-muqueuse; muco-séreuse) Classification d'après la forme de l'adénomère Classification d'après le comportement du canal excréteur Cellule myoépithéliale Introduction Les glandes exocrines sont composées d'un adénomère (partie sécrétante de la glande) et d'un canal permettant de draîner le produit de sécrétion (canal excréteur). Les glandes exocrines sont localisées dans la peau et dans les muqueuses (tuniques tapissant les cavités du corps en communication avec l'extérieur) ou en dehors des muqueuses, comme organes anatomiquement définis (ex: pancréas), tout en restant en continuation avec l'épithélium d'où elles dérivent par le canal excréteur. Les critères suivants sont utilisés pour la classification des glandes exocrines: ● ● ● ● ● localisation des glandes modalité de sécrétion des cellules glandulaires nature du produit de sécrétion forme de l'adénomère comportement du canal excréteur Classification d'après leur localisation ● ● ● ● intraépithéliale (endoépitheliale) unicellulaire intraépithéliale (endoépitheliale) pluricellulaires extraépithéliale (exoépitheliale) intrapariétale (ex: glandulae gastricae) extraépithéliale (exoépitheliale) extrapariétale (ex: pancréas) Cellule caliciforme Act. Cavité nasale Act. Act. Estomac Département de Médecine, Division d'Histologie; Université de Fribourg; © 2005-2006 Glandes exocrines ● ● ● ● ● ● ● Introduction Classification d'après leur localisation Classification d'après la modalité de sécrétion ❍ Excrétion mérocrine ❍ Excrétion apocrine ❍ Excrétion holocrine Classification d'après la nature du produit de sécrétion ❍ Glande séreuse ❍ Glande muqueuse ❍ Glande mixte (séro-muqueuse / muco-séreuse) Classification d'après la forme de l'adénomère Classification d'après le comportement du canal excréteur Cellule myoépithéliale Classification d'après la modalité de sécrétion La phase d'excrétion pendant laquelle le produit est expulsé de la cellule n'est jamais continue et peut s'effectuer selon trois modalités principales: ● ● ● mérocrine (ex: parotis; glande mammaire: sécretion de protéine) apocrine (ex: glande mammaire: sécretion de produit lipidique) holocrine (ex: glande sébacée) Modalité d'excrétion: représentation schématique A B C excrétion mérocrine excrétion apocrine excrétion holocrine Excrétion mérocrine C'est le mode le plus courant. Le produit de sécrétion est relaché par exocytose. La membrane des vésicules fusionne avec la membrane plasmatique apicale et ainsi les vésicules contenant le produit de sécrétion s'ouvrent à la surface. La membrane fusionnée retourne dans le cytoplame par endocytose. Elle est recyclée et réutilisée pour d'autres vésicules. Cette modalité de secrétion est observée par exemple dans les glandes salivaires, le pancréas exocrine (granules de zymogène) et au niveau de la glande mammaire pour la sécrétion de protéine (caséine). excrétion mérocrine Pancréas Act. Excrétion apocrine Le produit de sécrétion accumulé au pôle apical est éliminé par apocytose. excrétion apocrine Glande sudoripare Act. excrétion holocrine Glande sébacée Act. La membrane apicale se détache lors de l'extrusion et entoure le produit de sécrétion. La cellule glandulaire conserve cependant son noyau et ses organites. Elle peut ainsi reprendre un cycle sécrétoire. Cette modalité de secrétion est observée par exemple dans certaines glandes sudoripares et au niveau de la glande mammaire pour la sécretion de produit lipidique. Excrétion holocrine Lors du cycle sécrétoire, le cytoplasma de la cellule se charge d'une quantité considérable de produit de sécrétion et ensuite se désintègre. En d'autres termes la cellule en mourant devient elle même le produit de sécrétion. Cette modalité de secrétion est observée par exemple au niveau des glandes sébacées. Département de Médecine, Division d'Histologie; Université de Fribourg; © 2005-2006 Glandes exocrines ● ● ● ● ● ● ● Introduction Classification d'après leur localisation Classification d'après la modalité de sécrétion ❍ Excrétion mérocrine ❍ Excrétion apocrine ❍ Excrétion holocrine Classification d'après la nature du produit de sécrétion ❍ Glande séreuse ❍ Glande muqueuse ❍ Glande mixte (séro-muqueuse / muco-séreuse) Classification d'après la forme de l'adénomère Classification d'après le comportement du canal excréteur Cellule myoépithéliale Classification d'après la nature du produit de sécrétion Les glandes exocrines produisent des substances de nature soit muqueuse (visqueux) soit séreuse (aqueux). Selon la nature de la sécrétions trois types de glandes sont répertoriées: ● ● ● glande séreuse glande muqueuse glande mixte (séro-muqueuse; muco-séreuse) Glande séreuse Les cellules des acini sont pyramidales et limitent une lumière à peine visible. Le noyau des cellules est arrondi et parabasal. Le tiers basal de la cellule est basophile du à l'ergastoplasme (rER) très développé. Au niveau du pôle apical, des grains de sécrétion sont stockés. glande séreuse Pancréas Act. Glande muqueuse Les cellules des acini ont une grande taille et limitent une lumière bien visible. glande muqueuse Glande salivaire Act. Glande sous-mandibulaire Act. Act. Act. Le noyau des cellules est allongé, aplati et situé au pôle basal. Les organites se trouvent aussi au pôle basal. Le cytoplasme est clair dû à l'accumulation dans ses 4/5 supérieurs par des boules de mucigène (précurseur du mucus). Glande mixte (séro-muqueuse / muco-séreuse) Certaines glandes contiennent des acini des deux types. Ce sont donc des glandes séromuqueuses ou muco-séreuses. Les glandes sous-maxillaires et sousmandibulaires sont du premier type; les glandes sublinguales du deuxième type. glande séro-muqueuse Glande sublinguale Croissant séreux 1 2 3 acinus de type muqueux croissant séreux ou demi-lune de Gianuzzi ou de von Ebner acinus de type séreux Département de Médecine, Division d'Histologie; Université de Fribourg; © 2005-2006 Glandes exocrines ● ● ● ● ● ● ● Introduction Classification d'après leur localisation Classification d'après la modalité de sécrétion ❍ Excrétion mérocrine ❍ Excrétion apocrine ❍ Excrétion holocrine Classification d'après la nature du produit de sécrétion ❍ Glande séreuse ❍ Glande muqueuse ❍ Glande mixte (séro-muqueuse / muco-séreuse) Classification d'après la forme de l'adénomère Classification d'après le comportement du canal excréteur Cellule myoépithéliale Classification d'après la forme de l'adénomère La forme de la portion excrétrice ou adénomère permet une classification en: ● ● ● forme tubulaire (glandulae gastricae) forme acineuse (parotis, pancréas) forme alvéolaire (glande sudoripare apocrine) Estomac Act. Pancréas Act. Glande sudoripare Act. Forme de l'adénomère A B C A B C l'adénomère se présente sous la forme d'un tubule. l'adénomère se présente sous la forme d'une sphérule. La lumière du canal excréteur est étroite. l'adénomère se présente sous la forme d'une sphère ou sous la forme d'un sac plus ou moins bosselé. La lumière du canal excréteur est large. forme tubuleuse forme acineuse forme alvéolaire Classification d'après le comportement du canal excréteur La forme du canal excréteur permet une classification en: ● ● ● ● ● glande tubuleuse droite simple (estomac) glande tubuleuse droite ramifiée (estomac) glande tubuleuse contournée simple (glande sudoripare eccrine) glande tubuleuse contournée ramifiée (glande de Meibom) glande alvéolaire composée (parotis) Comportement du canal excréteur A B C D E A B C D E Glande lobulée composée 1 tube sécrétoire, pas de canal excréteur plusieurs tubes sécrétoires, pas de canal excréteur 1 tube sécrétoire, 1 canal excréteur plusieurs adenomères, 1 canal excréteur plusieurs adénomères, 1 canal excréteur ramifié glande tubuleuse droite simple glande tubuleuse droite ramifiée glande tubuleuse contournée simple glande tubuleuse contournée ramifiée glande alvéolaire composée Glande mammaire Les différents lobules sont séparés les uns des autres par du tissu conjonctif. Chaque lobule est constitué de glandes acineuses composées drainées dans les lobules par les canaux excréteurs intralobulaires. Les canaux excréteurs intralobulaires sont drainés en dehors des lobules par les canaux excréteurs interlobulaires qui eux déversent la sécrétion dans les canaux intralobaires et ensuite dans le canal lobaire. canal lobaire canaux intralobaires canaux interlobulaires canaux intralobulaires 1 2 3 4 lobe lobule septa de tissu conjonctif adénomère Cellule myoépithéliale Pour faciliter l'excrétion glandulaire, certaines glandes sont associées à des cellules myoépithéliales qui favorisent, par leurs contractions, l'expulsion du produit de sécrétion dans le canal excréteur. Les cellules myoépithéliales sont présentes dans les glandes salivaires et sudoripares. acinus avec cellule myoépithéliale cellule myoépithéliale Glande sudoripare Act. Les cellules myoépithéliales sont situées entre la lame basale et la convexité de l'adénomère. 1 2 cellule myoépithéliale membrane basale