1914 Choix du mois Juillet Août Septembre Octobre

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-1Le texte provient de l’ensemble du journal des instituteurs, les photos proviennent d’internet, de
documents allemands et de photographies personnelles.
Les textes en rouge et italique proviennent de Paris Match ou de données personnelles (1)
Les textes en bleu et italique proviennent du site Wikipédia (2)
Les textes en vert proviennent de « Mémoires du XXème siècle » de Bordas (3)
(Il apparaît que les faits peuvent être à des dates légèrement différentes)
Juillet
Août
1914
Choix du mois
Septembre Octobre
Novembre Décembre
Préambule :
28 juin 1914
(2) Assassinat à Sarajevo de l’archiduc autrichien François-Ferdinand
Mardi 28 juillet 1914.
L'Autriche notifie aux puissances qu'elle est en guerre avec la Serbie.
L'Angleterre propose une médiation à quatre : Grande-Bretagne, Russie, France, Allemagne.
L'Allemagne décline cette offre.
(2) bombardement de Belgrade
Mercredi 29 juillet 1914.
La Russie commence la mobilisation de 14 corps d'armée. L'Allemagne informe la Russie que cette
mobilisation même partielle amènera la mobilisation allemande.
Les Serbes font sauter le pont du Danube entre Semlim et Belgrade. Les Autrichiens commencent
le bombardement de Belgrade, ville ouverte, non fortifiée et habitée seulement par des femmes, des
enfants, des vieillards, tous les hommes valides étant alors à l'armée.
crise.
(2) Le bureau de l'Internationale socialiste se réunit à Bruxelles pour définir sa position face à la
Jeudi 30 juillet 1914.
L'Allemagne demande à la Russie si l'assurance de la part de l'Autriche de ne viser à aucune
conquête territoriale ne la déterminerait pas à arrêter sa mobilisation.
La Russie répond qu'elle exige l'assurance que l'indépendance et la souveraineté de la Serbie
seront respectées. L'Autriche ne donne aucune garantie. Le tsar décrète la mobilisation générale pour le 31
juillet. L'empereur Guillaume proclame l'état de « menace de guerre ».
Continuation, du bombardement de Belgrade par les Autrichiens. Les Autrichiens tentent de passer
par la Save et le Danube près de Belgrade; ils sont repoussés par les Serbes.
(2) Mobilisation générale en Autriche-Hongrie dans la nuit du 30 au 31 juillet.
Vendredi 31 juillet 1914.
L'Angleterre fait une suprême tentative pour éviter la guerre.
L'Allemagne s'isole en coupant ses voies ferrées et ses lignes télégraphiques et
téléphoniques de la frontière de l'Est dont elle occupe les ponts. Elle adresse à la Russie
un ultimatum lui enjoignant de cesser ses armements sous la menace de mobiliser ellemême.
L'Allemagne réclame la réponse de la Russie pour le lendemain samedi 1er août, à
midi.
L'ambassadeur d'Allemagne, M. de Schoen notifie à 7 heures du soir cette
démarche à M. Viviani et réclame sa réponse pour le lendemain samedi à 1 heure de l'aprèsmidi. La Russie, pour bien manifester son désir de la paix, accepte une proposition de
l'Angleterre tendant à arrêter simultanément les mobilisations russe et autrichienne.
(2) Le gouvernement belge décrète la mobilisation générale.
(2) Le dirigeant socialiste français Jean Jaurès, favorable à la paix, est assassiné
M. De Schoen
M. Viviani
-2par Raoul Villain. Les pacifistes perdent leur meilleur leader
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Août :
(2) Pologne :
Le socialiste Józef Piłsudski organise et prend la tête des légions de volontaires polonais qui
combattront aux côtés des Austro-hongrois.
En Pologne russe, les nationaux-démocrates et leur chef Roman Dmowski, hostiles aux empires
centraux, s'allient à la Russie contre la promesse de l’unité et de l’autonomie de la Pologne au sein de
l’Empire russe.
Samedi 1er août 1914.
A midi, au conseil des ministres à l'Elysée, le Président de la République signe le décret de
mobilisation générale. A 4 heures est affiché l'ordre portant que le premier jour de la mobilisation est le
dimanche 2 août. L'état de siège est proclamé.
L'ambassadeur d'Allemagne à St-Pétersbourg notifie la déclaration de guerre à la Russie.
(2) (3) Mobilisation générale en Allemagne.
(3) L’ « Appel à la nation française » apposé dans tous les bureaux de poste.
Dimanche 2 août 1914.
Premier jour de la mobilisation française.
Les Allemands, avant toute déclaration de guerre, violent le territoire du Grand-Duché de
Luxembourg et entrent en territoire français à Long-la-Ville, près de Longwy dont les forts les arrêtent; ils
passent également la frontière à Cirey-sur-Vezouze et Bertrambois d'où ils sont repoussés et à Suarce
près Petite-Croix où ils emmènent en Allemagne les chevaux dont on faisait la réquisition et les hommes qui
les accompagnaient; ils entrent également à Foucherey. Autant de violations de frontière, sans déclaration
de guerre.
L’Allemagne notifie à l’Italie, l’état de guerre entre l'Allemagne et la Russie. L'Italie déclare qu'elle
gardera la neutralité.
(3) Signature à Constantinople par le grand vizir Saïd Halim et l’ambassadeur d’Allemagne Hans von
Wangenheim d’un traité d’alliance dirigé contre la Russie et dont les négociations menées par Enver pacha
ont commencé le 22 juillet. L’Allemagne protège les territoires ottomans menacés par la Russie contre la
promesse de l’intervention turque à ses côtés. Une convention militaire signée le 28 octobre prolongera ce
traité.
(3) Au cours du congrès de la Fédération révolutionnaire arménienne (FRA) ouvert au mois de juillet
à Erzeroum, des délégués jeunes-tircs demandent aux dachnaks de susciter une révolte parmi les
Arméniens de Transcausie, pour faciliter la pénétration turque en Russie. Proposition rejetée par les trois
chefs arméniens Vramian, Rostom et Akjouni par fidélité à la politique de neutralité de la Turquie.
(1) Jules-André Peugeot (français) meurt ce jour à 10h07 à Joncherey (territoire de Belfort),
c’est le premier mort de la guerre, il est tué avant la déclaration de guerre.
Dans la nuit du 2 au 3 août 1914,
L'Allemagne adresse à la Belgique un ultimatum lui enjoignant de laisser passer sur son territoire
les troupes allemandes se rendant en France. La réponse de la Belgique devait être reçue à 7 heures du
matin. La Belgique refuse et les Prussiens fusillent à Metz Alexis Samain, le président du Souvenir Alsacien,
à Moineville le curé de la paroisse, à Saales le maire, etc. (nota : ces informations bien que provenant du
gouvernement français sont à prendre avec précaution car celle concernant Alexis Samain est fausse – le
but était d’impressionner l’opinion française. En effet, « Le Républicain Lorrain » du 1er juillet 2011 publie un
article et une photo montrant Alexis Samain le 18 novembre 1918 avec d’autres officiels)
Le Grand-Duché de Luxembourg est envahi par 60 000 Allemands.
En Angleterre, l'amirauté lance l'ordre de mobilisation de tous les hommes de la réserve de la
flotte; la Chambre des Communes déclare :
-31° que la flotte anglaise garantira les côtes de France contre la flotte allemande;
2° l'Angleterre affirme sa volonté de maintenir la neutralité de la Belgique. Le Parlement
vote les dépenses de guerre.
Lundi 3 août 1914
M. Augagneur est nommé Ministre de la Marine, M. Sarraut Ministre de l'Instruction publique, M.
Doumergue Ministre des Affaires étrangères, M. Viviani conserva sans portefeuille, la présidence du
Conseil.
La mobilisation s'effectue dans l'ordre le plus admirable. Les Chambres sont convoquées pour le 4
août. Un aéroplane allemand lance trois bombes sur Lunéville. L'Allemagne déclare la guerre à la France.
M. de Schoen, ambassadeur d'Allemagne, quitte Paris par un train spécial à 10 heures du soir.
M. Doumergue
M. Augagneur
M. Viviani
M. Sarraut
M. de Schoen
(2) L'Allemagne déclare la guerre à la France et à la Belgique
(2) Les troupes allemandes pénètrent en Belgique par la région d'Aix-la-Chapelle. Le roi des
Belges lance un appel à la France et à la Grande-Bretagne, invoquant le traité de 1831 qui garantit la
Belgique contre toute invasion et/ou annexion.
(3) Après avoir violé le territoire français la veille à Cirey près de Longwy, l’Allemagne déclare la
guerre à la France sous le prétexte qu’un avion français aurait bombardé Nuremberg. L’Italie, la Roumanie
et la Suisse proclament leurs neutralités, suivies le 4 par le Danemark, les Pays-Bas, la Suéde, la Norvège et
le 15 par l’Espagne.
Mardi 4 août 1914.
Les Chambres françaises, dans un magnifique élan, votent, à l'unanimité, les lois nécessaires à la
défense nationale. Le président Poincaré proclame l’ «Union sacrée »
L'Angleterre adresse à l'Allemagne un ultimatum lui accordant jusqu'à minuit pour déclarer qu'elle
respectera la neutralité de la Belgique : cet ultimatum est rejeté. L'Angleterre déclare la guerre à
l'Allemagne. A 8h30 l'Allemagne déclare la guerre à la Belgique et l'armée allemande pénètre sur le
territoire belge à l'est de Liège (village de Gemmenich près d’Aix-la-Chapelle), franchit la Meuse et brûle
Visé. En Algérie, Bône et Philippeville, deux villes ouvertes, sont bombardées par le croiseur allemand le «
Breslau ». Les Serbes tiennent en échec l'armée autrichienne.
(1) Le cavalier Fonck (belge) est la première victime de la guerre qui vient de se déclarer.
(2) En Belgique : les forts de Liège appuyés par l'armée belge combattant dans les intervalles
se défendent avec acharnement.
(2) Le Royaume-Uni répond favorablement à l'appel du roi Albert 1er de Belgique et déclare la
guerre à l'Allemagne après la violation par les troupes allemandes de la neutralité belge prescrite par un
traité que l'Allemagne vient de renier en le traitant de « chiffon de papier ».
(2) La France répond favorablement à l'appel du roi des Belges (Albert 1er), Raymond
Poincaré président de la République française appelle à l'Union sacrée devant les deux chambres
parlementaires qui votent les crédits de guerre à l’unanimité.
(2) Les députés allemands sociaux-démocrates, majoritaires, votent à l’unanimité les crédits de la
guerre au Reichstag malgré leurs engagements contre la course aux armements.
Mercredi 5 août 1914. Quelques escarmouches à la frontière, aux environs de Briey. En Belgique, la ville
de Liège résiste héroïquement aux violentes attaques des Allemands.
(3) La Grande-Bretagne ordonne la mobilisation générale et déclare la guerre à l’Allemagne. Les
crédits militaires avaient été votés le 3 et un ultimatum envoyé à l’Allemagne le 4, la sommant d’arrêter
l’invasion de la Belgique.
Jeudi 6 août 1914.
-4A Montataire, près de Longwy, les Allemands fusillent deux jeunes gens de 15 ans
qui auraient prévenu les gendarmes de leur arrivée. La bataille devant Liège continue avec
acharnement. 40 000 Belges résistent vaillamment à une armée allemande beaucoup plus
nombreuse. Deux officiers et six soldats allemands pénètrent dans Liège dans l'intention
de tuer le général Leman gouverneur de la place, qui leur échappe. Le gouvernement anglais
publie des révélations sensationnelles sur les projets de l'Allemagne et sur des propositions
Gal Leman
que le premier ministre qualifie d'infâmes. La flotte allemande bombarde Sweaborg sur la
côte finlandaise. Le tsar fait appeler l'ambassadeur de France, lui donne l'accolade : « J'embrasse, dit-il, en
votre personne, votre chère et glorieuse patrie. »
(1) (2) L’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Russie
(1) Serbie déclare la guerre à l’Allemagne.
(2) Les troupes françaises font une offensive par le sud de l'Alsace.
(3) Devant la menace turque d’ouvrir les détroits à tous les navires de guerre belligérants,
l’Allemagne cède à toutes les exigences du gouvernement ottoman, notamment sur la promesse de l’abolition
des capitulations, c'est-à-dire la disparition des concessions d’extraterritorialité, le retour aux Turcs des
iles de la mer Egée, des indemnités de guerre et la négociation d’une frontière commune avec les musulmans
de Russie : en tout, six points qui définissent les buts de guerre de l’Empire ottoman.
Vendredi 7 août 1914.
La croix de la Légion d'Honneur est conférée à la ville de Liège. Les troupes françaises atteignent
la frontière et occupent Vic et Moyen-Vic. Les Allemands subissent de grandes pertes à Liège; ils
demandent pour enterrer leurs nombreux morts un armistice que les Belges leur refusent par crainte de
leur déloyauté.
L'avant-garde russe passe la frontière de la Pologne prussienne. Les hostilités commencent aussi à
la frontière austro-russe.
Les Monténégrins bombardent Cattaro.
(2) Thann, sous domination allemande depuis 1871, est libérée et devient, jusqu'à la fin de la
guerre, la capitale d'une portion de territoire alsacien redevenue française.
Samedi 8 août 1914.
Après un violent combat, les Allemands sont battus à Altkirch; les troupes françaises poussent une
pointe sur Mulhouse; dans leur joie de voir les Français, les Alsaciens-Lorrains arrachent tous les poteaux
frontières. Après de vifs combats, les Français s'emparent des cols du Bonhomme et de Sainte-Marie-auxMines.
Les Serbes pénètrent en Bosnie.
Dans le Monténégro, les Autrichiens bombardent Antivari.
(2) Les Français poursuivent l'offensive vers Mulhouse qui est reprise par les Allemands deux jours
plus tard.
(2) Union sacrée en Russie : la Douma vote les crédits de guerre. Division des socialistes (ralliement
à l’Union sacrée, internationalisme, défaitisme).
(3) La France et la Grande-Bretagne offrent une garantie territoriale à la Turquie en échange de sa
neutralité. Le gouvernement turc continue de tergiverser, oscillant entre l’Entente et la Tripe Alliance.
(3) Les troupes françaises entrent à Mulhouse, évacuée le jour même par les Allemands. Le 10, la
ville est reprise par les Allemands obligeant la 1ère armée du général Dubail à se replier vers Belfort. Une
seconde offensive, le 19, ne permettra pas de reprendre Mulhouse.
Dimanche 9 août 1914.
Le gouvernement français, informé que des troupes autrichiennes
sont dirigées vers la frontière française, demande des explications à
l'ambassadeur d'Autriche. Dans les Vosges, le combat a repris aux cols du
Bonhomme et de Ste-Marie-aux-Mines.
La garnison du Dahomey avec l'aide d'un croiseur anglais s'empare de
Allemands dans les Vosges
la colonie allemande du Togoland. (voir le 27/08/14)
En Belgique, les troupes allemandes commettent des excès de tous genres dans les régions qu'elles
occupent entre Liège et Verviers; leur cavalerie se répand du côté de Tongres, au sud de Liège.
-5Les Serbes avancent du côté de Sarajevo.
L'Autriche fait inutilement tous ses efforts pour entraîner l'Italie dans la guerre.
Lundi 10 août 1914.
L'ambassadeur d'Autriche quitte Paris et l'ambassadeur de France quitte Vienne. Nos troupes
d'Algérie débarquent en France et sont dirigées vers l'est.
En Belgique, la ville de Liège est occupée par les Allemands, mais les forts résistent. Les Allemands
se répandent entre Liège et Bruxelles.
Les Monténégrins occupent des forts dominant Sculari, et plusieurs forts autrichiens en
Herzégovine
Mardi 11 août 1914.
Les troupes françaises violemment attaquées à Mulhouse, se replient sur des positions solides que
l'ennemi attaque en vain. Longwy, sommé de se rendre par un corps d'armée important oppose le plus fier
refus.
En Belgique, de nombreux combats auxquels prend part la cavalerie française sont livrés à StTrond, à Tirlemont, à Landén.
La Hollande a achevé sa mobilisation.
(2) La France déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie
(3) Les 2 navires allemands Göben et Breslau, qui ont bombarbé le 4 août Bône et Philippeville
(Algérie), mouillent aux rives du Bosphore, poursuivis par la flotte britannique, sans que le gouvernement
turc les invite à quitter les eaux turques.
(3) La France suivie par la Grande-Bretagne, déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie.
Mercredi 12 août 1914.
Les Allemands bombardent Pont-à-Mousson. Un certain nombre d'habitants sont tués ou blessés.
Les troupes françaises battent les Allemands sur l'Othain, dans le département de la Meuse.
En Belgique, les forts de Liège résistent toujours. Le gros des forces allemandes se concentre
entre Liège et Luxembourg. Les Belges battent les Allemands à Haelen dans la province de Limbourg.
(1) La France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à l’Autriche-Hongrie.
(2) Mobilisation générale en Russie
Jeudi 13 août 1914.
Quelques engagements du côté de Nancy et sur les crêtes des Vosges. Les cols du Bonhomme, de
Ste-Marie-aux-Mines, de Saales, très violemment attaqués par les Allemands depuis plusieurs jours,
restent en notre pouvoir. Un avion allemand jette quelques bombes sur Vesoul et sur Lure.
En Belgique, nombreuses escarmouches; à Eghésée, au nord de Namur, les Allemands sont battus et
repoussés vers Huy.
Aux frontières allemandes et hongroises, violents combats des Russes contre les Autrichiens et les
Allemands qui prennent une offensive énergique et s'emparent de plusieurs villes.
Les Russes d'autre part prennent l'offensive dans la Prusse Orientale; ils s'emparent de Tilsitt et
se dirigent vers Koenigsberg et vers Lemberg.
Les troupes monténégrines ont fait leur jonction avec les troupes serbes et pénètrent avec elles en
Bosnie. L’Herzégovine tout entière est déjà en leur pouvoir.
(2) Victoire de l'armée belge dans une bataille de cavalerie où les Belges sont appuyés par de
l'infanterie. C'est une bataille d'arrêt, la bataille de Haelen, au bord de la Gette qui permet de sauver le
gros de l'armée belge en retraite vers la place forte d'Anvers où elle possède ses approvisionnements en
munitions et en vivres.
Vendredi 14 août 1914.
Occupation de la ville de Saales et de l'important massif du Donon, par nos troupes. D'importantes
forces françaises pénètrent en Belgique. Les Allemands bombardent une deuxième fois Pont-à-Mousson,
sans causer de trop grands dégâts, toutefois l'hôpital est très endommagé. ,
(2) En Lorraine, début de la Bataille de Morhange.
-6Samedi 15 août 1914.
Les Allemands sont repoussés dans la région de Blamont, Cirey, Avricourt, jusqu'à Lorquin et
Sarrebourg. Nous occupons Thann. Deux avions français jettent des bombes à Metz sur le hangar des
Zeppelins. Près de Dinant, les Allemands qui avaient passé la rive gauche de la Meuse sont après un long et
violent combat rejetés sur Rochefort.
Une proclamation du tsar annonce aux Polonais de Russie, d'Autriche et d'Allemagne qu'il leur
donne l'autonomie et l'intégrité nationale, il les convie à s'unifier « sous le sceptre du tsar russe, libres
dans leur religion, dans leur langue et dans leur autonomie ».
Par un ultimatum adressé à Berlin, le Japon exige :
1° le rappel des bâtiments de guerre allemands, présents dans les eaux japonaise et
chinoise.
2° l'évacuation de Kino-Tchéou qui sera restitué à la Chine
(2) Création de l’Office des matières premières de guerre en Allemagne dirigée par Walter
Rathenau, président d'AEG.
(3) Le gouvernement japonais envoie un ultimatum à l’Allemagne lui demandant d’éloigner des eaux
chinoises ses navires de guerre et de lui remettre avant la date du 15 septembre le « territoire à bail » de
Kiaotechéou (Jiaozhou) pour le restituer à la Chine.
Dimanche 16 août 1914.
Occupation par nos troupes de la ville de Ste-Marie-aux-Mines.
Les troupes qui ont occupé le Donon, progressent après plusieurs combats dans
la vallée de Schirmeck.
Guillaume II se rend à Mayence au grand quartier général.
Sur la rive droite du Danube, les Serbes chassent les Autrichiens de Chabatz.
(2) Prise de Liège par les troupes allemandes, la ville n'étant plus défendue après
la chute des forts.
Guillaume II
Lundi 17 août 1914.
Nos troupes progressent, la ligne de front passe par Abrechwiller, Lorquin, Azoudange et Marsal.
Nous occupons Schirmeck, et au sud Villé et Ste-Croix-aux-Mines. En Alsace, nous occupons Thann, Cernay,
Dannemarie; les Allemands se retirent vers le nord et vers l'est.
(2) Offensive russe en Prusse orientale.
(2) Victoire allemande à la bataille de Stalluponen.
Mardi 18 août 1914.
Nous occupons presque toutes les vallées des Vosges sur le versant d'Alsace; l'ennemi est poursuivi
au sud de Sarrebourg (ville de Lorraine annexée, sur la Sarre, à 72 kilomètres E. de Nancy); nous occupons
Château-Salins (petite ville de Lorraine annexée, sur la Petite Seille, à 38 kilomètres N.-E. de Nancy).
Le tsar, à Moscou, atteste solennellement que « c'est contre ses intentions que s'est élevée, contre
son peuple pacifique, la tempête militaire »
Le gouvernement belge quitte Bruxelles pour Anvers. Des forces allemandes considérables passent
la Meuse entre Liège (ville de Belgique, de 175 000) habitants, sur la Meuse, au confluent de ce fleuve avec
l'Ourthe et la Liège, à 105 kilomètres E.-S.-E. de Bruxelles) et Namur (ville forte de Belgique, au confluent
de la Sambre et de la Meuse, à 56Km S.-E. de Bruxelles). Combat violent à Aerschott (ville de Belgique
(Brabant), à 16 kilomètres N.-E. de Louvain), au nord de Louvain, à 30 kilomètres E. de Bruxelles); les Belges
se retirent devant la très nombreuse armée allemande.
Mercredi 19 août 1914.
Un communiqué officiel du ministère de la Guerre dénonce les atrocités commises par les Allemands
en Alsace-Lorraine et constate, d'après les documents saisis, que la responsabilité de ces actes abominables
et déshonorants retombe sur le commandement : ils ont été méthodiquement ordonnés. Nous progressons
dans la Haute-Alsace : nous occupons Dieuze (petite ville de Lorraine annexée, sur la Seille, à 21 kilomètres
E. de Château-Salins), Delme (petite ville de 700 habitants, à 12 kilomètres N.-O. de Château-Salins),
Morhange (petite ville à 20 kilomètres environ au nord de Dieuze) et reprenons Mulhouse (ville industrielle
de la Haute-Alsace, sur l’Ill et le canal du Rhône au Rhin).
-7Les Allemands fusillent le bourgmestre d'Aerschott et un certain nombre d'habitants.
(2) Les troupes allemandes entrent à Bruxelles.
(2) En Alsace, les Français reprennent l'offensive autour de Mulhouse et se rencontrent à Dornach.
(2) Échec de la percée française en Lorraine (19-20 août). Les IIIe et IVe armées se replient
derrière la Meuse.
(2) Woodrow Wilson, président des États-Unis d'Amérique, proclame la neutralité de son pays dans
le conflit.
(3) Défaite en Serbie de l’armée autrichienne battue par les Serbes sur le front Jadar-TserChabats.
(3) Retraite de l’armée belge sur Anvers malgré l’offensive de Dinant menée par la Vème armée du
général Lanrezac le 15. Les Allemands entrent à Bruxelles le 20 et prennent Namur le 21.
Jeudi 20 août 1914.
En Alsace, nous occupons Guebwiller (ville d'Alsace, à 26 kilomètres S.-S.-O. de Colmar). En
Lorraine, nos avant-gardes s'étant heurtées à des résistances extrêmement fortes se retirent sur nos
positions de la Seille et du canal de la Marne au Rhin.
Un évêque alsacien aveugle est fusillé par les Allemands à Kembs (ville de la Haute-Alsace, près de
Mulhouse).
L'armée belge se replie dans la direction d'Anvers. Les Allemands occupent Bruxelles.
(2) Échecs autrichiens sur le front russe à Gumbinnen face aux troupes du général Paul von
Rennenkampf.
(2) Chute des forts de Namur. À la suite de quoi, l’armée belge du sud ne pouvant rejoindre le corps
belge principal se replie sur la France tandis que le gros des Belges continue à reculer tout en combattant
pour gagner la place forte d'Anvers.
Vendredi 21 août 1914.
Protestation officielle du Gouvernement de la République contre le bombardement de Pont-àMousson (chef-lieu de N.-O. de Nancy canton de Meurthe-et-Moselle, sur la Moselle, à 28 kilomètres), ville
ouverte, en violation des conventions internationales.
Bruxelles est imposée d'une contribution de 200 millions. L'artillerie lourde ouvre le feu sur les
forts de Namur. Les troupes allemandes, en quantité considérable, continuent leur mouvement vers la
frontière française.
Les Serbes, vainqueurs dans plusieurs combats, poursuivent les Autrichiens qui, dans leur fuite,
commettent presque autant d'atrocités que leurs alliés Allemands.
(2) La France perd la Bataille des Frontières (21-23 août).
(2) Lors de la contre-attaque à Morhange, la 1re armée du général Auguste Dubail et de
la IIe armée françaises du général de Castelnau sont obligée de se replier.
(2) Début de la Bataille de Charleroi.
(2) Bataille des Ardennes : repli de la IVe armée française du général de Langle de Cary.
Samedi 22 août 1914.
Une grande bataille est engagée entre Namur et Charleroi (ville de Belgique (Hainaut), sur la
Sambre, à 50 kilomètres S. de Bruxelles).
(2) Massacre de Tamines, en Belgique, où les troupes allemandes ravagent la ville, tuant et blessant
des centaines de civils.
Dimanche 23 août 1914.
La grande bataille est générale depuis le Luxembourg jusqu'à Mons (ville de Belgique (Hainaut) à 52
kilomètres S.-O. de Bruxelles) : on se bat sur tout le front. Nos troupes du Donon (mont de la chaîne des
Vosges) et de Saales (village d'Alsace, à 19 kilomètres N.-E. de Saint-Dié) sont ramenées en arrière.
Lunéville (chef-lieu d'arrondissement du département de Meurthe-et-Moselle, à 26 kilomètres S.-E.de
Nancy) est occupée par les Allemands. L'Angleterre et la France ont décidé de faire à la Belgique une
avance de 500 millions, chacune de 250 millions. Un Zeppelin venant de Strasbourg est abattu.
Le Japon déclare la guerre à l'Allemagne.
-8L’hebdomadaire « le Point » précise dans son article du 16 août 2012, « sur les mensonges des
hommes politiques » pour ce jour : « notre état-major annonce tout de même que nos troupes entrent dans
Mulhouse, alors qu’en réalité on se bat sur la Somme. »
(3) La Vème armée française (Lanrezac), menacée d’enveloppement, se replie sur la ligne BeaumontGivet après deux jours de combats à Charleroi contre la IIème armée allemandes (von Bülow)
(3) Défaite française dans les Ardennes. Les IIIème et IVème armées françaises des généraux
Rulfen et Langle de Cary, opposées aux armées allemandes de von Hansen (IIIème), du duc de Wurtemberg
(IVème) et du Kronprinz (Vème), sont repoussées derrière la Meuse.
(3) : Le gouvernement japanais rompt les relations diplomatiques et déclare la guerre à
l’Allemagne non sans avoir déjà débarqué le 20 août un contingeant dans la baie de Kiao-tchéou (Jiaozhou).
(2) Fin de la Bataille de Charleroi : repli de la Ve armée française du général Charles Lanrezac.
(2) Bataille de Mons : repli des troupes britanniques.
Lundi 24 août 1914.
La grande bataille est arrêtée. Notre offensive générale n'a pu percer les lignes allemandes. La
cavalerie allemande arrive à Tourcoing ((Nord), près de la frontière de Belgique, à 12 kilomètres N.-E. de
Lille et 3 kilomètres de Roubaix.) et à Roubaix ((Nord), sur le canal de Roubaix, à 10 kilomètres N.-E. de
Lille). Nos troupes font une contre-attaque dans la région de Nancy.
Les Serbes repoussent les Autrichiens qui tentaient de reprendre Chabatz (ville de Serbie, 69
kilomètres O. de Belgrade, sur la Save, affluent du Danube).
(2) Échecs autrichiens de Conrad von Hötzendorf sur le front serbe dans les monts Cer.
(2) Bataille de la trouée de Charmes
(2) Début de la Grande Retraite
Mardi 25 août 1914.
La cavalerie allemande apparaît dans la région de Douai ((Nord), sur le canal de la Scarpe, à 32
kilomètres S. de Lille).
Dans la Haute-Alsace, nous battons en retraite. En Lorraine, nous opérons une vigoureuse contreattaque dans la vallée de la Vezouze (rivière de France, arrose Cirey et Blâmont; affluent de droite de la
Meurthe, se jette dans cette rivière à Lunéville).
Les Belges font une sortie à Anvers; l'armée atteint Vilvorde, à 11 kilomètres de Bruxelles.
Sans l'avertissement préalable conforme aux lois de la guerre, un Zeppelin jette, dans la nuit, trois
bombes sur Anvers.
En Angleterre, le ministre de la Guerre affirme que le gouvernement est résolu « à la poursuite
implacable de la guerre et prêt à tous les sacrifices nécessaires ».
(2) Repli des Alliés sur le Grand-Couronné au nord-est de Nancy.
(2) Bataille de Rozelieures.
(2) Fin de la bataille de Lorraine qui se termine par un statu quo.
(3) Après 5 jours de combats, la 3ème offensive française échoue à Sarrebourg et à Morhange et
conduit à repli général sur le Grand-Couronné de Nancy.
(3) Le général Joffre, chef d’état-major, crée 2 armées nouvelles : la VIème, commandée par le
général Maunoury, massée dans la région parisienne, et la IXème, constituée le 27, commandée par le
général Foch et chargée de faire la jonction entre les armées de faire la jonction entre les armées
Lanrezac et Langle de Cary.
Mardi 25 août 1914 et Mercredi 26 août 1914.
(2) Première sortie de l'armée belge du camp retranché d'Anvers, retenant 150 000 soldats
allemands avec une importante artillerie de siège, soulageant ainsi la pression sur l'armée française suivant
le rôle assigné par le général Joffre à l'armée belge.
Mercredi 26 août 1914.
M. Viviani est chargé « d'élargir le ministère » : MM. Briand (vice-président du Conseil et
Justice), Delcassé (Affaires étrangères), Millerand (Guerre), Ribot (Finances), Sembat (Travaux publics),
Guesde (sans portefeuille) sont nommés.
Des uhlans qui avaient pénétré dans le Nord-Ouest ont été capturés.
-9Les Japonais bloquent la colonie allemande de Kiao-Tchéou (possession allemande de la Chine
orientale, du côté sud de la presqu'île de Chan-Toung).
(3) René Viviani, président du Conseil, donne la démission de son cabinet pour former un ministère
de Défense nationale avec Théophile Delcassé aux Affaires Etrangères et Alexandre Millrand à la Guerre.
Jules Guesde et Marcel Sembat sont respectivement ministre sans porte-feuille et ministre des Travaux
publics. En raison des circonstances, le parti socialiste a en effet accepté de participer à ce gouvernement.
M. Millerand
M. Sembat
M. Delcassé
M. Briand
M. Guesde
M. Ribot
(2) Bataille de Tannenberg : les Allemands stoppent l'offensive russe (fin le 31 août).
(2) Poursuite de la retraite de l'aile gauche française.
(2) Constitution de la VIe armée française du général Maunoury placée au Nord-Est de Paris, à
l'extrême gauche du dispositif allié.
(2) Le général Gallieni nommé gouverneur de Paris.
(2) Démission du gouvernement français présidé par René Viviani qui forme un ministère de
Défense Nationale. L'Union sacrée se concrétise en France par l'entrée des socialistes au gouvernement
avec Delcassé aux Affaires étrangères et Millerand à la Guerre.
(2) Capitulation des troupes coloniales allemandes à Kamina au Togo.
(3) Envahie dès le 6 août par les troupes franco-britanniques, la colonie allemande du Togo capitule.
Le 30, une convention provisoire sur le partage du territoire sera signée entre les gouverneurs du Dahomey
et de la Côte-de-l’Or.
Jeudi 27 août 1914.
La très vieille forteresse de Longwy (chef-lieu de canton (Meurthe-et-Moselle), à 2 kilomètres de
la frontière belge), bombardée depuis le 3 août, capitule après avoir résisté vingt-quatre jours. La garnison
se composait d'un seul bataillon; plus de la moitié de ses défenseurs ont été tués. Sur la Meuse, plusieurs
combats très violents; les attaques allemandes sont repoussées.
(1) Les forces franco-anglaises occupent le Togo allemand.
Vendredi 28 août 1914.
Les Allemands ralentissent un peu leur marche en avant.
Bataille navale dans la mer du Nord, aux environs d'Helgoland (ou Héligoland, île anglaise dans la
mer du Nord, au N.-O. de l'embouchure de l'Elbe) : plusieurs navires allemands sont coulés, les pertes de la
flotte anglaise sont légères.
En Belgique, les Allemands, furieux d'un échec subi sous les murs de Louvain, brûlent la ville.
Malines (ville de Belgique (province d'Anvers), sur le Dyle et le canal de Louvain à l'Escaut, 26 kilomètres S.
d'Anvers et 20 kilomètres N.-E. de Bruxelles) est bombardé.
Les Allemands attaquent le Congo belge qui est défendu par les Français et les Anglais.
L'Autriche déclare officiellement la guerre à la Belgique. (Il est à remarquer que l'Autriche avait
été la première puissance à reconnaître la neutralité de la Belgique !)
Les Russes continuent leur marche victorieuse sur Koenigsberg (ville forte des Etats prussiens,
capitale de la Prusse orientale, sur les deux rives du Prege)) et sur Lemberg. Ils occupent Tilsitt (ville de la
Prusse orientale, sur le Niémen).
(2) Début du siège de Maubeuge.
- 10 Samedi 29 août 1914.
Bataille sur la droite de l'armée allemande : à Guise (chef-lieu
de canton (Aisne), sur l'Oise, à 34 kilomètres N.-O. de Vervins), Les
Français repoussent victorieusement la garde et un corps d'armée,
mais, à la gauche, les Allemands progressent vers La Fère (ville du
département de l'Aisne, au confluent de l'Oise et de la Serre, à 22
kilomètres O.-N.-.O. de Laon). Plusieurs violents combats sans résultats
décisifs dans les Ardennes, entre Rethel (chef-lieu d'arrondissement
Guise
(Ardennes), près de l'Aisne et du canal des Ardennes, à 50 kilomètres
S.-O. de Mézières) et Mézières (chef-lieu du département des
Ardennes, sur la Meuse, à 260 kilomètres E.-N.-E. de Paris).
En Lorraine, les forces françaises progressent et occupent la
ligne de la Mortagne (rivière de France, affluent de gauche de la
Meurthe).
Le général Galliéni met en état de défense le camp retranché
de Paris : la zone des forts détachés est évacuée et les constructions
qui l'occupaient sont détruites.
Rethel
En Prusse, les Russes investissent Koenigsberg et
accomplissent un audacieux raid de cavalerie dans la direction de Berlin.
En Autriche (Galicie), les Russes continuent leur marche sur Lemberg (place forte d'AutricheHongrie, capitale de la Galicie, à 580 kilomètres E.-N.-E. de Vienne); le front de leur armée est d'environ
300 kilomètres.
(2) Bataille de Guise : La Ve armée française du général Lanrezac fait face à l'aile droite allemande
et évite aux troupes britanniques d'être encerclées.
(3) Victorieux sur les troupes allemandes en Prusse-Orientale à Gumbinnen le 20, les Russes
battent en retraite à Tannenberg après trois jours de résistance.
Du samedi 29 août au mercredi 2 septembre
(2) Le gouvernement français quitte Paris menacée par l'avancée allemande et s'installe
à Bordeaux laissant la capitale sous le gouvernement militaire du général Gallieni.
Dimanche 30 août 1914.
Les progrès de l'aile droite de l'armée allemande nous obligent à reculer.
Dans les Vosges et en Lorraine, la bataille reprend.
Un aéroplane laisse tomber sur Paris trois bombes qui ne produisent que quelques dégâts matériels;
il lance en même temps une proclamation sommant Paris de se rendre !
En Prusse, vive panique à Dantzig (ville et port des Etats prussiens à l’embouchure de la Vistule et
près de son embouchure, à 107 kilomètres O-S.-O. de Koenigsberg et 387 kilomètres N-E. de Berlin), où
deux corps d'armée sont encerclés.
Guillaume II, à l'occasion des progrès foudroyants des Russes, envoie aux populations de la Prusse
orientale un télégramme de « douloureuse sympathie» !
(1) L’armée russe du Narev est encerclée et battue par les Allemands (90000 prisonniers).
Lundi 31 août 1914.
Les Allemands envahissent tout le nord de la France : Lille (chef-lieu du département du Nord, à
250 kilomètres N-N.-E. de Pans), Roubaix, Amiens (chef-lieu du département de la Somme, à 133 kilomètres
N. de Paris), Saint-Quentin (chef-lieu d'arrondissement (Aisne), sur la rive droite de la Somme), Péronne
(chef-lieu d'arrondissement (Somme), place de guerre, sur la Somme) sont occupées; les forces françaises,
débordées, reculent en livrant de très violents combats.
Quelques avantages sont remportés en Lorraine.
L'ambassadeur des Etats-Unis proteste énergiquement contre les atrocités commises par les
Allemands et invite son gouvernement à agir sur Berlin.
Max, le bourgmestre de Bruxelles, refuse de payer la contribution qui frappe la ville : « Allez
chercher l'argent à Anvers », dit-il.
(2) Les Franco-Britanniques franchissent la Marne.
- 11 (2) L'aile droite allemande, Iere armée du général von Kluck et IIe armée du général Bülow,
atteint Compiègne et La Fère.
(3) L’armée Lanrezac et le détachement britannique commandé par le maréchal French qui ont
échappé aux troupes des généraux von Kluch et von Bülow le 26 à Cambrai et le 29 à Guise parviennent à
franchir la Marne, à Château-Thierry
(2) Les Allemands sont signalés à Roye et Noyon, à proximité de Senlis.
(3) La capitale Saint-Pétersbourg prend le nom russe de Petrograd.
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Septembre
(2) Les sous-marins allemands (U-Boot) font de grands ravages au sein des navires de la flotte alliée.
Mardi 1er septembre 1914.
Les Allemands, en masses considérables, se rapprochent de Paris; les
forces françaises se replient. Vifs combats à Compiègne, Creil (chef-lieu de
canton de l'Oise, sur l'Oise, à 51 kilomètres N.-N.-E. de Paris), Soissons et à
Rethel, qui retardent ou même arrêtent la marche des ennemis.
Un Taube laisse encore tomber des bombes sur Paris; on lui fait la
chasse et il s'abat vers Saint-Denis.
Grande victoire des Russes sur les Autrichiens, à Lemberg.
Le tsar, répondant au désir de la population, décide que SaintPétersbourg (dont le nom est de consonance allemande) portera dorénavant le
nom de Pétrograd.
Les Autrichiens recommencent à bombarder Belgrade.
Peinture d’un taube au dessus
de Paris
Mercredi 2 septembre 1914.
Les Allemands sont à 40 kilomètres de Paris. Le gouvernement lance un appel au pays, quitte Paris
et se réfugie à Bordeaux.
De nouveaux Taubes lancent des bombes sur Paris : les Parisiens les regardent avec curiosité, mais
sans la moindre émotion. On s'attend à un siège : Paris est mis activement en état de défense.
Quelques combats heureux en Lorraine.
La superficie du territoire français occupée début septembre est de 67107 Km2 soit 12,52%
(1) Le gouvernement décide de se transporter à Bordeaux
(1) Galliéni organise la défense de Paris
(1) L’Empire ottoman décrète la mobilisation
(3) Tandis que les Allemands entrent à Senlis, le gouvernement français quitte Paris pur Bordeaux,
légitimant sa décision dans une proclamation au peuple français. La capitale est placée sous l’administration
du Comité de sécurité formé par le préfet de police Emile Laurent et par le gouverneur militaire, le général
Galliéni nommé à ce poste le 26 août.
Jeudi 3 septembre 1914.
Proclamation du général Galliéni, à qui a été confiée la défense de
Paris, affirmant qu'il remplira son mandat jusqu'au bout. Le secrétaire
général Laurent est nommé préfet de police en remplacement de M.
Henhion, qui démissionne.
Les forces allemandes et françaises sont en présence et résistent
les unes aux autres dans la région de Senlis-Compiègne.
A Anvers, un Zeppelin, visant le palais royal, jette des bombes sur
Gal Galliéni
M. Laurent
celui-ci et sur l'hôpital de la Croix-Rouge.
En Autriche (Dalmatie), la flotte française bombarde Cattaro (port de Dalmatie, à 58 kilomètres S.E. de Baguse).
Les Russes poursuivent les Autrichiens en fuite après la victoire de Lemberg.
(2) Offensive russe en Galicie orientale : prise de Lvov (Galicie autrichienne).
- 12 (2) Von Kluck passe la Marne à Château-Thierry avec son aile gauche.
(2) Le général Lanrezac est remplacé au commandement de la Ve armée par le général Franchet
d'Esperey.
(3) Guillaume de Wied, prince d’Albanie, est contraint de quitter le pays sous la pression du général
turc Essad pacha.
(3) Le général Franchet d’Esperey remplace le général Lanrezac à la tête de la Vème armée
(3) Le général Galliéni, gouverneur militaire de Paris depuis le 26 août, décide de réquisitionner les
taxis parisiens pour les mettre à la disposition de la VIème armée du général Maunoury, qui doit attquer le
flanc de l’armée de Von Kluck.
(3) Les armées françaises, qui battaient en retraite sur tous les fronts depuis l’échec de Charleroi,
reçoivent l’ordre du chef de l’état-major, le général Joffre, dans un célèbre ordre du jour, de reprendre
l’offensive dès le lendemain. Von Kluck, en effet, négligeant Paris et désobéissant aux ordres de Von Kluck.
En effet, négligeant Paris et désobéissant aux ordres de Von Moltke, décide de couper la retraite aux
Alliés, prêtant ainsi son flanc à une éventuelle contre-attaque.
Vendredi 4 septembre 1914.
L'armée allemande s'éloigne de Paris, dans la direction de La Ferté sous Jouarre (chef-lieu de
canton (Seine-et Marne, sur la Marne à 21 kilomètres E. de Meaux) dépasse Reims, suit l'Argonne l'ouest de
l'Argonne
Maubeuge, très violemment bombardée, résiste. Combats très vifs en Lorraine et dans les Vosges.
En Prusse orientale, les Russes continuent leur offensive; ils arrêtent une sortie de l'armée de
Koenigsberg.
En Pologne, nombreux combats : les Russes occupent la région du Styl, les Allemands évacuent
Radom (ville de Pologne, à 97 kilomètres S. de Varsovie).
(2) L'armée allemande occupe Reims.
(2) Le général Gallieni réquisitionne les taxis parisiens pour le transport des troupes.
(2) Le général Gallieni donne l'ordre au général Maunoury, commandant de la VIe armée de se
porter le lendemain au nord de Meaux pour attaquer le flanc droit de la Ire armée du général von Kluck.
Samedi 5 septembre 1914.
Les Allemands continuent jour mouvement vers le sud-est de Paris :
l'armée française les harcèle. Guillaume II est signalé comme assistant aux
batailles qui se livrent près de Nancy.
L'Angleterre, la Russie et la France décident qu'elles ne concluront
pas la paix séparément.
Les Russes continuent leur marche au-delà de Lemberg, mais
éprouvent des échecs en Prusse orientale.
Guillaume II dans la Somme
Les Serbes et les Monténégrins prennent Fotcha (ville d’Autriche (Bosnie-Herzégovine), sur la
Drina) et rejettent les Autrichiens au delà de la Drina (rivière sous-affluent de droite du Danube; une
partie de son cours forme la frontière entre la Serbie et la Bosnie).
Les Japonais assiègent la ville allemande de Tsin-Tsao (ville de la possession allemande chinoise de
Kiao-Tchéou).
(2) Deuxième sortie de l'armée belge d'Anvers.
(3) Signature d’un traité secret par lequel la Bulgarie garantit à l’Autriche-Hongrie une attitude
« amicale » et son appui.
(3) Début de la bataille de la Marne. Profitant d’une brèche de 50 kilomètres ouverte entre les
armées von Kluck et von Bülow, les troupes françaises attaquent le flanc de von Kluck, et, du 6 au 13
septembre, l’offensive française se développe sur tout le front, de l’Ourcq à Verdun et de Verdun aux
Vosges. Les succès remportés sur les deux Morins, sur l’Ourcq, dans les marais de Saint-Gond, à Vitry-leFrançois et en Argonne, contraignent von Moltke à ordonner le repli général allemand sur l’Aisne et le Vesle
(10 septembre). C’est la victoire de la Marne, qui consacre l’échec du plan offenvise allemand.
(3) Arrivé à Berne, la veille, Lénine participe à une réunion des bolcheviks et se prononce contre la
guerre « bourgeoise, impérialiste, dynastique […] ». dénonçant l’attitude des chefs des partis sociauxdémocrates allemand, belge et français « comme une trahison pure et simple du socialisme »
- 13 Dimanche 6 septembre 1914.
Violent combat de l'armée de Paris sur l'Ourcq (rivière de France, affluent de droite de la Marne);
une action générale s'étend de Paris à Verdun; les troupes anglo-françaises font replier les forces
allemandes en arrière de Touquin (village de Seine-et-Marne, au S-O. de Coulommiers), Vaudoy (ville de
Seine-et-Marne, au S. de Coulommiers) et Sézanne (chef-lieu de canton de la Marne, à 43 kilomètres S-O.
d'Epernay).
Malgré la destruction de trois de ses forts, Maubeuge tient encore.
Les Belges battent les Allemands à Termonde (ville de Belgique, à 26 kilomètres de Gand) où, en
ouvrant les digues, ils noient leur artillerie lourde.
Les Russes chassent les Autrichiens de Lublin (ville de la Pologne russe, au milieu de lacs et de
marais, à 150 kilomètres S.-E. de Varsovie) et entourent Przemysl (ville des Etats autrichiens (Galicie), a
100 kilomètres de Lemberg) en Galicie.
Ce jour, Abel Lavaux est tué au combat à Bouillancy
(2) Première bataille de la Marne, menée par Maunoury, von
Kluck ramène sa droite au nord de la Marne. Les Anglais et Franchet
d'Esperey le suivent.
(1) Contre-offensive française sur la Marne
(1) Prise de position des socialistes français
et belges face à l’agression allemande ;
Flavien Lavaux (dit Abel)
Lundi 7 septembre 1914.
Continuation des succès de l'armée de Paris sur l'Ourcq et des forces françaises à Montmirail
(chef-lieu de canton (Marne), sur une colline dominant la vallée du Petit-Morin, à 39 kilomètres S.-O..
d'Epernay), Fère-Champenoise (chef-lieu de canton (Marne), à 38 kilomètres S. d'Epernay), Vitry-leFrançois; les Allemands reculent au delà, de Nanteuil-le-Haudouin (petite ville de Belgique, à 29 kilomètres
d'Anvers), Meaux, Sézanne et Verdun.
Quelques avantages au delà de la forêt de Champenoux, près de Nancy. Quelques succès aussi dans
les Vosges.
Les Belges battent les Allemands à Saint-Amand (chef-lieu de canton (Oise), à 20 kilomètres S.-E.
de Senlis) et sous les forts d'Anvers.
(1) Réquisition des taxis Renault appelés G7, pour transporter les troupes à Nanteuil-le-Haudoin
(1) Les Allemands prennent Maubeuge
(2) Von Kluck replie son centre sur l'Ourcq. Une brèche se forme entre lui et la IIe armée de von
Bülow. Von Kluck doit faire face à Maunoury sur sa droite, à Franchet d'Esperey sur sa gauche. Von
Bülowest attaqué au centre et sur sa droite par Franchet d'Esperey et menacé sur son aile gauche par
la IXe armée de Foch.
Mardi 8 septembre 1914.
Anglais et Français progressent sur les rives de l'Ourcq et du côté de Vitry-le-François.
Arrivée du Maroc de toutes les troupes françaises disponibles.
Les Serbes s'emparent de Semlin (ville d'Autriche-Hongrie, sur le Danube, près de l'embouchure
de la Save, vis à vis de Belgrade), en face de Belgrade.
Retraite désastreuse des Autrichiens qui sont écrasés par les Russes sous Lemberg.
(2) Victoire allemande des lacs Mazuriques en Pologne sur les Russes, qui confirme la victoire
allemande de Tannenberg (Stębark) (fin le 15 septembre). Les Russes se replient vers la frontière russoallemande originelle.
(2) Maubeuge est prise par les troupes allemandes.
(3) investie le 26 par la IIème armée du général von Bülow)
(2) Les Russes écrasent les Autrichiens à Lemberg (fin le 12 septembre).
(2) Siège de Przemysl, occupation de la Galicie orientale jusqu’au San et contrôle des cols
des Carpates par l'armée russe en octobre.
Mercredi 9 septembre 1914.
La bataille se continue sur la Marne; les Allemands, repoussés sur toute la ligne, reculent de 40
kilomètres. La garde prussienne est rejetée dans la vallée du Petit-Morin et dans les marais de Saint-Gond,
- 14 où elle perd son artillerie lourde, par l'armée anglaise et l'armée de Paris. En Lorraine, l'armée française
atteint la forêt de Champenoux.
Les Belges battent les Allemands devant Matines (ville de Belgique, à 23 kilomètres S. d'Anvers).
Les Russes continuent à poursuivre les Autrichiens en retraite au sud de Lemberg, battent les
Austro-Allemands à Krasnik et s'emparent de plusieurs villes.
l’Aisne
(1) Le général en chef allemand Helmuth von Moltke donne l’ordre à son armée de se retirer sur
(2) Le général von Moltke ordonne la retraite des armées de l'aile droite allemande et l'arrêt de
l'offensive contre le Grand-Couronné où Castelnau résiste depuis le 5.
(3) Le chancelier von Bethmann-Hollweg établit un programme d’action à l’Ouest qui dévoile les buts
de guerre de l’Allemagne : la France vaincue sera amputée du bassin de Briey et paira une lourde indemnité
de guerre, tandis que l’Allemagne, prenant la tête d’une vaste confédération européenne, regroupera sous
son autorité la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Danemark, l’Autriche-Hongrie, la Pologne et, le cas
échéant l’Italie et les pays scandinaves.
(3) Le grand-duc Nicolas, commandant en chef du front de l’Est fait une déclaration solennelle qui
promet au nom du tsar la reconstitution de la Pologne après la guerre, dans le cadre d’un Etat polonais
autonome placé « sous le spectre de l’empereur de Russie »
Jeudi 10 septembre au dimanche 13 septembre
(2) Retraite générale des armées allemandes jusqu’à l’Aisne, la Vesle et la Suippe.
Jeudi 10 septembre 1914.
Les Allemands sont en retraite sur l'Oise et sur l'Aisne, et la garde prussienne est poursuivie au
delà des marais de Saint-Gond; sur l'Argonne et sur l'Ornain (rivière de France, affluent de droite de la
Marne, passe à Bar-le-Duc) nous maintenons avec avantage nos positions.
En Autriche (Galicie), les Russes combattent jusqu'au Dniester.
Vendredi 11 septembre 1914.
Depuis les quatre jours de la grande bataille de la Marne, les Allemands ont reculé de 75 kilomètres
sur l'Oise et sur l'Aisne; ils abandonnent, en quantité, des prisonniers, des blessés, des armes, des
munitions et du matériel de toutes sortes.
Nouvelle protestation française auprès des États-Unis contre les atrocités commises par les
Allemands et leur emploi de balles dum-dum (alors qu'ils nous accusent calomnieusement d'en faire usage).
En Autriche (Galicie), les Autrichiens en retraite sont harcelés par les Russes.
L'armée serbe, victorieuse, passe la Save (affluent de droite du Danube).
Samedi 12 septembre 1914.
Retraite complète des Allemands depuis l'Oise jusqu'en Lorraine; nous progressons aussi à l'est et
au nord de Nancy; nous réoccupons Lunéville.
Les Belges réoccupent Termonde.
Les Russes s'emparent de Tomaszow (ville de la Pologne russe, sur la frontière de Galicie); l'armée
autrichienne est coupée.
Dimanche 13 septembre 1914.
Les Allemands se replient en désordre vers l'Est et vers le Nord, et sont vigoureusement poursuivis
par nos troupes, Amiens, Pont-à-Mousson, Raon-l'Étape et quelques autres villes sont réoccupées par l’armée
française.
Les Belges ont repris Malines et Aerschott.
Les Autrichiens, battus à Krasnik et à Tomaszow, poursuivent leur retraite désordonnée.
Les Anglais s'emparent d'une des colonies de l'Archipel Bismarck (N.-E. de la Nouvelle-Guinée
(Océanie)).
Lundi 14 septembre 1914.
La poursuite continue, les alliés ont partout rejoint le gros de l'armée.
- 15 Le fort de Troyon (au sud du camp retranché de Verdun) a été dégagé. De Nancy aux Vosges, le
territoire est évacué.
Les Belges retiennent, par leur résistance, deux corps d'armée allemands.
(3) Le général Helmut von Moltke, chef de l’état-major allemand est lomogé par Guillaume II après
la défaite de la Marne. Erich von Falkenhayn, ministre prussien de la Guerre en 1913, le remplace.
(3) En Serbie, après avoir franchi la Drina, les autrichiens attaquent les armées serbes vers les
monts de Gouchevo, les obligeant à reculer au centre du pays.
(3) Le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Sazonov présente le programme d’action de
son gouvernement : évincer l’Allemagne, reconstituer un vaste royaume de Pologne, modifier les frontières
balkaniques au profit de la Serbie et créer une triple monarchie au centre de l’Europe grâce à la fondation
du royaume de Bohême.
(3) Les ministres des Affaires Etrangères français et britanique, Théophile Delcassé et sir Edward
Grey, le chancelier d’Allemagne, Théobald von Bethmann-Hollweg, répondent négativement à l’offre de
médiation du président Wilson.
Mardi 15 septembre 1914.
Premier jour de la bataille de l'Aisne: les Allemands reculent entre l’Argonne et la Meuse et
résistent au nord de l'Aisne; ils reculent à notre aile droite.
En Belgique, les Allemands évacuent Alost (S.-O. de Termonde).
Les Russes occupent Cernowitz.
Les Serbes battent les Autrichiens sur la Drina et sur la Save.
(1) seconde victoire de Hindenburg sur l’armée russe du Niémen en Mazurie. Les Russes (du général
Rennenkampf) sont chassés de Prusse orientale.
(3) En Italie, premièress manisfestations de masse à Milan contre l’Autriche et en favur de
l’intervention, organisées par les futuristes Filippo Tommaso Marinetti et Umberto Boccioni.
Mercredi 16 septembre 1914.
Deuxième jour de la bataille de l'Aisne : les Allemands se
défendent sur une ligne s'étendant de Noyon au nord de Verdun.
La Hollande affirme sa neutralité.
Jeudi 17 septembre 1914.
Troisième jour de la bataille de l'Aisne : les Allemands fortifient
leurs positions, résistent énergiquement à nos attaques mais sont obligés
de fléchir légèrement sur certains points.
Noyon
En Autriche, les Russes mettent en Galicie les Autrichiens en
pleine déroute, et les Serbes occupent Semlin. Toutefois les Autrichiens continuent à bombarder Belgrade;
les Monténégrins bombardent les environs de Sarajevo (capitale de la Bosnie).
Les Japonais s'emparent de Tsi-mo (près de Kiao-Tchéou).
Vendredi 18 septembre 1914.
Quatrième jour de la bataille de l'Aisne : les Allemands reculent légèrement à notre aile gauche.
Les Russes talonnent les Autrichiens et s'emparent de Sandomir (ville de la Pologne russe, au
confluent de la Vistule et de la San). Les Allemands se replient dans la Prusse orientale.
Les Belges forcent les Allemands à se replier devant Termonde.
(1) Les japonais assiègent Qingdao
Samedi 19 septembre 1914.
Cinquième jour de la bataille de l'Aisne : les Allemands continuent à reculer lentement à notre aile
gauche qui s'étend dans la direction de Noyon; nos troupes progressent également dans l’Argonne. Les
Allemands, ne pouvant avancer du côté de Reims, bombardent la cathédrale.
Les Belges battent les Allemands près d'Yperen (en français Ypres, ville de Belgique, à 46
kilomètres S.-O. de Bruges).
Dimanche 20 septembre 1914.
- 16 Sixième jour de la bataille de l'Aisne : les troupes françaises continuent à avancer lentement sur
tout le front, et atteignent Lassigny et l'ouest de Noyon; violents combats à Craonne ((Aisne), à 25
kilomètres S.-E. de Laon.), ainsi qu'au nord et à l'est de Reims; progrès sensibles dans les Vosges, mais les
opérations sont bien retardées par les pluies incessantes qui, depuis quatre jours, rendent les chemins
impraticables. Les Allemands se fortifient vers Château-Salins (ville d'Alsace-Lorraine, à 58 kilomètres N.E. de Nancy).
Les Russes battent la garnison de Przemysl.
Brillantes victoires serbes et monténégrines en Bosnie, dans les environs de Sarajevo.
(1) Reims est bombardée et la cathédrale gravement endommagée.
Lundi 21 septembre 1914.
Septième jour de la bataille de l'Aisne : continuation de l'avance très lente de nos troupes sur
toute la ligne. De très violentes offensives allemandes sont repoussées en divers points.
Réprobation de presque tous les États du monde contre le bombardement de la cathédrale de
Reims.
Mardi 22 septembre 1914.
Huitième jour de la bataille de l'Aisne : violents combats sur la rive droite de l'Oise, vers Lassigny;
dans la Woëvre, au nord-est de Verdun, les attaques très vives de l'ennemi sont repoussées; en Lorraine et
Vosges, les Allemands évacuent Nomény ((Meurthe-et-Moselle), petite ville à 30 kilomètres de Nancy) et
Arracourt (petite ville de Meurthe-et-Moselle. à quelques kilomètres de la frontière d'Alsace.).
Les troupes allemandes quittent Bruxelles pour se rendre, partie en France, partie en Russie; les
troupes allemandes sont remplacées par des troupes autrichiennes.
Les Belges battent à Malines les Allemands qui se retranchent dans la région de Louvain.
Les Russes, en Galicie, s'emparent de la ville fortifiée de Yaroslaw (ville de Galicie, au N. de
Przemysl).
Les Serbes, après une bataille qui a duré plusieurs jours, écrasent les Autrichiens sur la Drina à
Kroupagné.
Mercredi 23 septembre 1914.
Neuvième jour de la bataille de l'Aisne : continuation assez générale de notre avance,
particulièrement à Roye (petite ville de la Somme, à 18 kilomètres E.-N.-E. de Montdidier.); Péronne est
occupée après une très vive résistance.
Actions très violentes sur les Hauts-de-Meuse et à l'est de l'Argonne, où il y a eu des alternances
d'avance et de recul.
Des aviateurs anglais ont bombardé les hangars des Zeppelins de Cologne et de Dusseldorf.
Les Serbes et les Monténégrins entourent la capitale de la Bosnie, Sarajevo. (C'est à Sarajevo que
l'archiduc héritier d'Autriche et sa femme furent assassinés, et c'est cet assassinat qui fut le prétexte de
la guerre actuelle.)
(1) Offensive allemande en forêt d’Argonne et prise de Varennes
(3) Après de violents combats sur l’Aisne (13-17 septembre), des affrontements éclatent sur la
Somme, qui suivent la progression des armées anglo-françaises et allemandes vers la mer.
Jeudi 24 septembre 1914.
Dixième jour de la bataille de l'Aisne : avance de l'aile gauche de l'armée française vers le Nord;
accalmie au centre et à l'aile droite.
Les Russes investissent complètement Przemysl et continuent leur marche sur Cracovie (ville de la
Pologne autrichienne, sur la Vistule).
En Prusse orientale, les Allemands, battus par les Russes, se replient sur la ligne Kalish (ville de la
Pologne russe, sur la frontière prussienne.) Thorn (ville fortifiée de Prusse, sur la rive droite de la Vistule)
et s'y fortifient.
En Belgique, un Zeppelin jette, pendant la nuit, trois bombes sur Ostende.
Vendredi 25 septembre 1914
- 17 Onzième jour de la bataille de l'Aisne : combats violents entre la Somme et l'Oise, recul et avance
successifs au nord de Noyon; progrès sensibles à l'est de Reims; les Allemands prennent pied sur le
promontoire d'Hattonchâtel, sur les Hauts-de-Meuse, et poussent jusqu'à Saint-Mihiel; nous les empêchons
de passer la Meuse; au sud de Verdun, nos troupes se sont avancées jusqu'à Beaumont; dans la Woëvre,
l'ennemi se replie vers le Rupt de Mad (rivière de France, affluent de gauche de la Moselle); les Allemands
lancent encore quelques obus sur la cathédrale de Reims.
(3) Les quotidiens socialistes qui s’opposent aux autorités militaires et à l’appareil du parti sont
victimes d’une sévère répression
(3) Le gourvement italien envoie à Pétrograd un plan en seize points précisant les conditions sous
lesquelles l’Italie pourrait entrer en guerre aux côtés de l’Entente.
Samedi 26 septembre 1914.
Douzième jour de la bataille de l'Aisne : les Allemands attaquent sur tout le front et partout sont
repoussés; nous progressons même sur toute la ligne.
En Woëvre, l'ennemi, qui avait passé la Meuse, a été rejeté sur la rivière.
Reprise du Congo cédé par la France à l'Allemagne.
Les Russes, en Galicie, s'emparent de Rzeszoa, sur la voie ferrée de Cracovie.
En Posnanie, les Allemands se fortifient au nord de Kalish.
(3) Empire ottoman. Après avoir proclamé le 9 l’abolition des capitulations à dater du 1 er octobr, le
gouvernement turc ordonne la fermeture du détroit des Dardanelles.
Dimanche 27 septembre 1914.
Treizième jour de la bataille de l'Aisne : avance générale de nos troupes sur presque toute la ligne;
attaques très vives à la baïonnette entre l'Oise et la Somme, et même au nord de la Somme. De Reims à
Souain (village de la Marne, à l'E.-S.-E. de Reims), la garde prussienne, qui avait opéré une vigoureuse
offensive, est repoussée jusqu'à Béru (village de la Marne, au N.-E. de Reims) et Nogent-l'Abbesse (village
de la Marne, à l'E. de Reims). Les attaques allemandes se font sans cesse, la nuit comme le jour.
Un Taube, profitant du brouillard, survole Paris et laisse tomber trois bombes qui tuent un vieillard
et blessent très grièvement une fillette, avenue du Trocadéro.
Les Russes poursuivent les Autrichiens en Galicie; ils pénètrent même en Hongrie.
En Prusse orientale, les Allemands, battus dans plusieurs combats, battent en retraite.
Les Serbes et les Monténégrins battent encore les Autrichiens dans plusieurs combats.
(3) Cameroun allemand. Chute de Douala, occupée par une colonne anglo-française convoyée par
plusieurs navires de guerre.
Lundi 28 septembre 1914.
Quatorzième jour de la bataille de l'Aisne : nos troupes progressent sur les Hauts-de-Meuse.
Dans la Woëvre, un brouillard très épais arrête les opérations.
La colonie allemande du Cameroun est prise par les troupes anglo-françaises.
Les Belges font subir un grave échec aux Allemands qui, par vengeance, bombardent de nouveau
Malines.
Les Russes poursuivent en Hongrie les Autrichiens, en complète déroute.
(2) Siège d'Anvers. Après la chute des deux ceintures fortifiées entourant la ville à distance, les
troupes allemandes commencent l'attaque du noyau urbain.
(3) En Galicie, les Russes assiègent Przemyl après avoir infligé une défaite à l’armée austrohongroise à Lemberg (Lvov) [3 septembre] et à Rava-Russka (12 septembre). Retraite austro-hongroise
entre les Carpates et la Vistules, vers Cracovie.
(3) Les Allemands entreprennent le sièges d’Anvers par le bombardement de la première ligne des
forts.
Mardi 29 septembre 1914.
Quinzième jour de la bataille de l'Aisne : les attaques allemandes se renouvellent constamment, nuit
et jour, entre l'Oise et la Somme; ces attaques sont toutes repoussées.
Légère avance de nos troupes entre l'Argonne et la Meuse.
En Galicie, la déroute autrichienne s'accentue.
- 18 Les Serbes et les Monténégrins sont sous les murs de Sarajevo.
En Dalmatie, les troupes anglo-françaises s'emparent de Lissa, devant Cattaro.
Mercredi 30 septembre 1914.
Seizième jour de la bataille de l'Aisne : l'aile gauche de notre armée s'avance vers le Nord; progrès
sensible en Woëvre et en Argonne.
En Galicie, la garnison de Przemysl tente une sortie et est battue par les Russes.
Les Russes, dans les Karpathes, battent les Hongrois, et commencent à investir Cracovie.
Les Serbes reprennent Semlin, dont les Autrichiens s'étaient emparés de nouveau.
(3) Le plan allemand d’invasion de la Pologne est contrecarré par la résistance de l’armée russe du
général Rennenkampf, victorieuse de l’armée allemandes du général Schubert à Augustowo.
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Jeudi 1er octobre 1914.
Dix-septième jour de la bataille de l'Aisne : violent combat dans la région de Roye, entre Noyon et
Amiens.
Les Français progressent du côté de Verdun et dans la Woëvre du coté de Toul.
Les Belges repoussent les attaques des Allemands à Anvers et réoccupent Malines.,
En Galicie, les Russes, qui ont investi Przemysl, s'approchent de Cracovie et pénètrent en Hongrie.
A Tsing-Tao, les Japonais bombardent des forts allemands.
(3) Le quotidien socialiste Vorwärts, suspendu pour une durée indéterminée le 28 septembre, est
autorisé à reparaître, après que les autorités militaires allemandes eurent reçu l’engagement que le journal
ne parlerait plus de « lutte des classes »
Vendredi 2 octobre 1914.
Dix-huitième jour de la bataille de l'Aisne : continuation de très violents combats aux environs de
Roye; les attaques des Allemands sont toutes repoussées. Dans la région d'Arras, les Français ont dû
légèrement reculer.
Des Zeppelins lancent sans résultat des bombes sur Compiègne.
Aux abords de Saint-Mihiel, il n'y a plus d'Allemands sur la rive gauche de la Meuse.
Les Belges continuent à repousser les incessantes attaques des Allemands contre Anvers.
Les Russes chassent les Allemands qui bombardaient Ossowetz (place forte de- Russie, près de la
frontière de la Prusse orientale, au S. d'Augustovo).
Les Serbes et les Monténégrins avancent en Bosnie.
(3) Le ministre de l’Intérieur Louis-Jean Malvy accorde aux tchèques résidant en France le même
statut qu’aux ressortissants des nations alliées.
Du jeudi 1er au vendredi 9 octobre
(2) Bataille d'Arras
Samedi 3 octobre 1914.
Dix-neuvième jour de la bataille de l'Aisne: continuation de très violents
combats; les Allemands reçoivent des renforts provenant du centre de l'armée.
Dans l'Argonne, l’armée du Kronprinz est refoulée au nord de la route de
Varennes-la-Harazée-Vienne-la-Ville (ville de la Marne, au S.-E. de Ville-surTourbe).
En Woëvre, les Français avancent.
Le Kronprinz avec ses
Les Allemands bombardent Anvers.
troupes
Quatre corps d'armée allemands sont rejetés sur le Niémen; la ville
d'Augustovo (ville de Russie, sur la frontière de la Prusse orientale) est prise par les Russes.
En Galicie, les Autrichiens reculent on désordre jusqu'au delà de la Vistule.
En Bosnie, les armées serbe et monténégrine marchent vers Sarajevo.
La flotte franco-anglaise commence le bombardement de Pola, l'arsenal maritime de l'Autriche sur
l'Adriatique.
(2) Un premier bataillon canadien (de 32 000 hommes) est mobilisé pour aller se battre en Europe.
- 19 -
Dimanche 4 octobre 1914.
Vingtième jour de la bataille de l'Aisne: l'aile gauche de l'armée française prend l'offensive sur
divers points dans les environs d'Arras.
Construction de tranchées allemandes
de-Mad.
Des tranchées allemandes sont prises dans la région de Soissons.
En Woëvre, les Français avancent entre Apremont (au N. de Varennes) et la Meuse et sur le RuptL'armée du Kronprinz continue à reculer en Argonne.
Le Président de la République se rend sur le front des armées françaises.
Les Allemands continuent de bombarder les forts d'Anvers.
(1) Les troupes allemandes et autrichiennes avancent jusqu’à la Vistule
(2) Publication en Allemagne du Manifeste des 93 qui montre le soutien univoque des intellectuels
allemands à la politique impériale.
(3) Après l’expulsion le 3 septembre du prince de Wied, le général ESSAD pacha est élu président
du gouvernement provisoire d’Albanie
Lundi 5 octobre 1914.
Vingt et unième jour de la bataille de l'Aisne : les Allemands reçoivent près d'Arras des renforts
considérables, les Français perdent un peu de terrain.
Attaques incessantes des Allemands, toutes repoussées, dans l'Argonne et sur les Hauts-de-Meuse.
Les armées serbe et monténégrine commencent l'attaque de Sarajevo.
Ailleurs, situation à peu près stationnaire.
(1) Le gouvernement Serbe quitte Belgrade pour se replier sur Skopje
(2) Premier duel aérien de la guerre près de Reims : un biplace Aviatik allemand est abattu à la
carabine par des Français.
(3) Dans la région des Beni-Chougrane (Algérie), l’attaque menée par des insurgés contre
l’administrateur de la commune de Mascara fait 2 morts. La commission sénatoriale de l’Algérie, après une
répression sanglante, annonce 17 condamnations à mort.
Mardi 6 octobre 1914.
Vingt-deuxième jour de la bataille de l'Aisne : l'aile gauche de l'année française s'étend de plus en
plus en livrant sans cesse des combats acharnés. Des masses considérables de cavalerie allemande se
montrent dans la région de Lille.
Les armées alliées progressent au nord de Soissons et un peu aussi au nord des Hauts-de-Meuse.
Les Belges défendent énergiquement Anvers.
En Prusse orientale, les Allemands continuent à reculer devant les Russes.
Les Japonais s'emparent des îles (allemandes) Marschall (îles du Pacifique, au N.-E. des îles
Mariannes et Carolines); les Allemands font une faible résistance.
Mercredi 7 octobre 1914.
Vingt-troisième jour de la bataille de l'Aisne : violents engagements de cavalerie vers Armentières,
les Allemands sont refoulés jusqu'au delà de Lille.
Dans la région de Roye, les Français reprennent le terrain perdu le 5 octobre. — Six drapeaux
allemands sont transportés aux Invalides.
Ailleurs, situation à peu près stationnaire.
- 20 -
Jeudi 8 octobre 1914.
Vingt-quatrième jour de la bataille de l'Aisne : les combats de cavalerie s'étendent presque jusqu'à
la mer du Nord; les forces allemandes reculent un peu au nord d'Arras; continuation de très violents
combats à Roye, où nous avançons un peu, ainsi qu'au nord de Hattonchatel.
Entre Saint-Mihiel et Verdun, les Allemands sont repoussés, ainsi qu'à Apremont, en Woëvre.
Les Allemands bombardent violemment Anvers; les Allemands subissent des pertes énormes, les
femmes et les enfants évacuent la ville, le gouvernement se rend à Ostende, mais le roi reste à Anvers à la
tête de l'armée.
Les Russes poursuivent leur offensive en Prusse orientale; violents combats à la frontière, à
l'ouest de Suwalki (ville de Russie, près de la frontière de la Prusse orientale, au N. d'Augustovo).
Vendredi 9 octobre 1914.
Vingt-cinquième jour de la bataille de l'Aisne : engagements de cavalerie un peu confus au nord de
Lille et de La Bassée (chef-lieu de canton (Nord), à 28 kilomètres S.-O. de Lille); violents combats dans les
régions de Lens, Arras, Bray-sur-Somme (à 18 kilomètres Ouest de Péronne), Chaulnes (à 18 kilomètres S.O. de Péronne), Roye, Lassigny; l'action, particulièrement vive aux environs de Roye, est avantageuse pour
les Français.
En Woëvre, lutte d'artillerie sur tout le front.
La maison de M. Poincaré est bombardée à Sampigny (Meuse).
Les Allemands, croyant le Président de la République dans Reims, recommencent
le bombardement de la ville.
Anvers, furieusement bombardé, est forcé de capituler, mais l'armée belge peut
rallier Ostende et Bruges, après avoir fait subir à l'armée allemande des pertes
énormes.
En Prusse orientale, les Allemands sont en pleine retraite, les Russes
s'emparent de Lyck (petite ville de la Prusse orientale, à l'O. d'Augustovo).
M. Poincaré
En Galicie, le siège de Przemysl se continue avantageusement pour les Russes.
Des aviateurs anglais détruisent, à Dusseldorf, des Zeppelins remisés.
(1) Le gouvernement se replie à Sainte-Adresse près du Havre.
(2) L'armée belge se retire d'Anvers. Les derniers forts de la rive gauche, protégeant la retraite
vers la côte, succombent un à un.
(3) Signature d’un accord secret conclu par Sergueï Sazanov, ministre russe des Affaires
étrangères, et le président du conseil roumain Ion Bratianu en vertu duquel la Roumanie pourra annexer les
territoires austro-hongrois qu’elle réclame si elle garde une neutralité bienveillante à l’égard de l’Entente.
Samedi 10 octobre 1914.
Vingt-sixième jour de la bataille de l'Aisne : continuation, avec de vifs
combats, de la bataille de l'Aisne, dans des conditions satisfaisantes pour les
armées alliées.
Progrès sensibles vers Saint-Mihiel, malgré de furieuses attaques des
Allemands sur les Hauts-de-Meuse.
Mort du roi Charles de Roumanie, dont les tendances étaient franchement
germanophiles.
(3) Mort à Sinaïa de Carol Ier
Charles de Roumanie
roi de Roumanie, né à Sigmaringen le 20 avril 1839. Proclamé roi le 26 mars 1881, il s’allia secrétement aux
Empires centraux dès 1883 mais fut contraint au début de la guerre de choisir la neutralité sous la pression
du gouvernement et de l’opinion. Son neveu lui succéde sous le nom de Ferdinand Ier.
(1) Ferdinand 1er est couronné.
Dimanche 11 octobre 1914.
Vingt-septième jour de la bataille de l'Aisne : la cavalerie allemande bat en retraite vers
Armentières; les vives attaques des Allemands dans la région Roye-Lassigny (à 24 kilomètres N. de
Compiègne) échouent toutes; nous progressons aussi au nord de l'Aisne et au nord-ouest de Soissons.
En Woëvre, nous restons maîtres d'Apremont qui est pris et repris après de très rudes combats.
- 21 Deux Tauben lancent 20 bombes sur Paris, dont l'une sur Notre-Dame, et plusieurs dans les
environs immédiats; ils tuent quatre personnes.
(1) Un sous-marin allemand coule le cuirassé russe Pallada.
Lundi 12 octobre 1914.
Vingt-huitième jour de la bataille de l'Aisne : les armées alliées ne reculent nulle part et avancent
sur plusieurs points; les Allemands échouent dans une nouvelle tentative furieuse dans la région RoyeLassigny.
Encore un Taube sur Paris.
Vingt-quatre forts résistent encore autour d'Anvers; les Allemands n'occupent encore que les
faubourgs.
En Pologne méridionale, entre Ivangorod (ville de Pologne, sur la Vistule, au S.-S.-E. de Varsovie) et
Sandomir (ville polonaise, sur la Vistule, à la frontière de Galicie), combats d'artillerie.
(1) Les Allemands conquièrent Gand et Lille.
(3) Evacuée le 9 et bombardée dans la nuit du 11 au 12, Lille est occupée par le Kronprinz de
Bavière (VIème armée)
Mardi 13 octobre 1914.
Vingt-neuvième jour de la bataille de l'Aisne : progrès sensibles, surtout vers Berry-au-Bac (village
de la Marne, sur l'Aisne, au N.de Reims). Progrès aussi : au nord-ouest de Reims, entre Arras et Albert,
dans l'Argonne et sur les Hauts-de-Meuse. Mais Lille, qui d'ailleurs n'était gardée que par un faible
détachement territorial, a été occupée par un corps d'armée allemand.
Le gouvernement belge se réfugie au Havre où le Président de la République lui offre l'hospitalité
de la France.
Mercredi 14 octobre 1914.
Trentième jour de la bataille de l'Aisne : progrès confirmés dans la région de Berry-au-Bac, au nord
de Reims.
En Belgique, les armées alliées occupent Ypres (ville de Belgique, à 46 kilomètres S.-O. de Bruges).
Les Allemands occupent Gand autour duquel se livrent de violents combats.
Les forts d'Anvers résistent toujours énergiquement.
(3) Le premier ministre belge CXharles de Borqueville et son gouvernement se réfugient à SainteAdresse, près du Havre
(3) L’armée belge s’établit avec 82000 hommes sur la ligne de l’Yser, de Nieuport à Dixume, tandis
que les troupes françaises, appuyées par les fusiliers-marins commandés par le contre-amiral Ronarc’h,
atteignent le front Ypres-Merville.
Mercredi 15 octobre 1914.
Trente et unième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : au nord de la Lys, les Français prennent
Estaires (petite ville du Nord, sur la Lys, à 20 kilomètres S.-E. d'Hazebrouck.), avancent entre Béthune et
Armentières, avancent aussi dans la région de Reims, ainsi que sur les Hauts-de-Meuse et dans la Woëvre.
Dans les Vosges, des attaques allemandes du côté de Saint-Dié sont repoussées. Les Allemands reprennent,
par dessus les lignes françaises, le bombardement de Reims.
En Belgique, les troupes allemandes atteignent la région de Bruges et de Thielt (ville de Belgique, à
24 kilomètres S.-E. de Bruges).
En Bosnie, combats dans la région de Varsovie, le long de la Vistule, le long du San jusqu'à Przemysl
et jusqu'au Dniester.
(1) Le sous-marin allemand U9 coule le croiseur anglais Hawke
(2)
Jeudi 16 octobre 1914.
Trente-deuxième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : progrès dans la direction de Lille;
l'action de nos troupes s'étend d'Ypres à la mer. Un violent mouvement offensif des Allemands sur Verdun
est repoussé.
(3) Pour favoriser l’enrôlement des volontaires algériens, la prime d’engagement créée le 3 août
pour un contrat de 6 mois est prolongée pour toute la durée de la guerre et est fixée à 200 francs.
- 22 (3) Charles de Gaulle rejoint le 33ème régiment d’infanterie sur le front de Champagne.
Vendredi 17 octobre 1914.
Trente-troisième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : progrès dans la région de Lille où les Anglais
s'emparent de Fromelles (petite ville du département du Nord, au S.-O. d'Armentières) et les Français de
Fleurbaix (petite ville du département du Pas-de-Calais, au N.-O. d'Armentières) attaque allemande
repoussée sur le canal d'Ypres; progrès du côté d'Arras ainsi que du côté de Saint-Mihiel.
Dans la mer du Nord, l'escadre anglaise coule quatre contre-torpilleurs allemands.
En Pologne, la grande bataille continue.
Samedi 18 octobre 1914.
Trente-quatrième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : les Alliés reprennent Armentières;
progrès notables dans la région d'Arras et dans celle de l'Oise. Deux violentes attaques allemandes sont
repoussées du côté de Saint-Dié.
Les Belges repoussent plusieurs violentes attaques allemandes sur l'Yser.
Dimanche 19 octobre 1914.
Trente-cinquième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : les troupes françaises progressent un
peu dans la région de Lille; elles atteignent Roulers (ville de Belgique, à 32 kilomètres S.-S.-O. de Bruges) et
avancent entre Arras et Roye. Avance aussi sur la rive droite de la Meuse, du côté de Saint-Mihiel.
En Alsace et dans les Vosges, les Français conservent la ligne des cols et occupent Thann (ville de la
Haute-Alsace, à 33 kilomètres N.-E. de Belfort).
En Pologne, la bataille de la Vistule se poursuit avec acharnement et semble être à l'avantage des
Russes.
(1) Offensive allemande sur l’Yser.
(2) « Course à la mer » entre les Allemands, les Belges, les Français et les Britanniques (oct.-nov.),
les Allemands cherchant à atteindre Dunkerque, Boulogne-sur-Mer et Calais.
(2) Bataille de l'Yser derrière les inondations tendues par les Belges (fin le 17 novembre).
Lundi 20 octobre 1914.
Trente-sixième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : les Alliés repoussent une formidable
attaque sur toute la ligne; les combats les plus violents se livrent à La Bassée (petite ville du Nord, à 24
kilomètres S.-O. de Lille), dans la région d'Arras, de Péronne, d'Albert, et aussi dans l'Argonne, sur les
Hauts-de-Meuse, dans la région de Champton, entre Verdun et la frontière : ces attaques sont partout
repoussées.
Dans la Prusse orientale, sur la Vistule, en Galicie, très violents combats qui semblent favorables
aux Russes. Les Autrichiens sont battus et rejetés sur le San.
Le bombardement de Cattaro continue; la flotte autrichienne a vainement tenté une sortie.
(2) Les Allemands battent en retraite devant les Russes dans la boucle de la Vistule.
(3) Le chef de l’Etat-major allemand Erich von Falkenhayn donne l’ordre d’attaquer sur la ligne de
l’Yser en commençant par le côte et la région de Dixmude avec comme objectif l’avance sur Dunkerque,
Calais et Boulogne (la « Course à la mer »)
Mardi 21 octobre 1914.
Trente-septième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : combats très violents à l'avantage des
armées alliées à l'aile gauche de l'armée, entre la mer du Nord et la région .de Lille, à Dixmude (ville de
Belgique, sur l'Yser, à 32 kilomètres S.-O. de Bruges) et à La Bassée. Pas de changement notable au centre
et à droite.
Victoire des Russes sur l'armée austro-allemande qui marchait sur Varsovie et qui bat
précipitamment en retraite, abandonnant d'importantes positions défensives, perdant de nombreux
prisonniers.
(3) Les armées allemandes engagées dans la boucle de la Vistule battent en retraite, prises à
revers par les Russes.
Mercredi 22 octobre 1914.
- 23 Trente-huitième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : attaques de plus en plus violentes à
notre aile gauche; les
Alliés conservent toutes leurs positions; des attaques très violentes aussi d'Arras à l'Oise sont également
repoussées. Les Français avancent en Argonne, dans la Woëvre et au nord de Verdun.
L'armée austro-allemande, en retraite, est vivement poursuivie par les Russes.
(3) A Constantinople, Enver pacha, ministre de la Guerre, est nommé vice-généralissime.
Jeudi 23 octobre 1914.
Trente-neuvième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : continuation des combats les plus
violents dans la région d'Arras; nous perdons du terrain vers La Bassée, mais nous en gagnons vers
Armentières; le beffroi d'Arras est on partie détruit par le bombardement. Au nord de l'Aisne, les
Français anéantissent trois batteries allemandes. Quelques progrès vers Verdun et Pont-à-Mousson.
Vendredi 24 octobre 1914.
Quarantième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : de la mer à Arras, nombreuses attaques des
allemands, toutes repoussées. Nous progressons à l'est de Nieuport (ville (le Belgique, à 2 kilomètres de la
mer du Nord). Les Allemands s'avancent au nord de Dixmude. Avance en Woëvre, — En Argonne, prise
d'assaut du village de Metzicourt, point stratégique important commandant plusieurs routes.
En Galicie, plusieurs combats avantageux pour les Russes.
(3) Alors que la guerre semble inévitable entre les Turcs et les Russes, le bureau du parti dachnak
de Constantinople envoie une circulaire aux comités provinciaux rappelant la gravité de la situation et la
nécessité de maintenir l’ordre pour protéger le peuple arménien.
Samedi 25 octobre 1914. Quarante et unième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : redoublement de
violence des combats sur la côte belge, aux bords de l'Yser que l'ennemi est parvenu à franchir; vives
attaques allemandes vers Lille, toutes repoussées. (Combats avantageux dans la Woëvre. En Argonne, un
régiment allemand est anéanti. Plusieurs batteries d'artillerie lourde allemande détruites dans les Hautsde-Meuse.
En Pologne, les Russes font des milliers de prisonniers aux armées austro-allemandes en retraite.
Dimanche 26 octobre 1914.
Quarante-deuxième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : combats extrêmement violents,
surtout en Belgique; les Allemands bombardent Nieuport; les Alliés arrêtent la marche en avant des
Allemands qui ont passé l'Yser, et repoussent des attaques très énergiques entre la Deule (affluent de
droite de la Lys, passe à Lens, Lille, Le Quesnoy) et la Somme.
Les Russes franchissent la Vistule près de Solec à la suite de violents combats; ils emportent à la
baïonnette les positions ennemies.
Les Autrichiens sont battus au sud de Przemysl sur le San et vers Dolina (ville de Galicie, sur le
versant nord des Karpathes).
Lundi 27 octobre 1914.
Quarante-troisième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : les Alliés, malgré de très vives
attaques, progressent vers Ypres et au sud de Dixmude; partout ailleurs ils conservent leurs positions.
Violents combats d'artillerie de Soissons à Reims, dans lesquels plusieurs batteries allemandes sont
anéanties. A Lunéville, une vigoureuse offensive des Alliés rejette les forces allemandes au delà de la
frontière.
(1) L’offensive russe fait reculer les Allemands
(2) Bataille d'Ypres. Vaste offensive allemande déclenchée au nord, à l’est et au sud d’Ypres en
Belgique.
(3) Au Cameroun, après la capitulation de Victoria le 2 et de Yabassi le 15, Edéa se rend aux
troupes britanniques.
(3) Le commandement belge décide dans la nuit du 26 au 27 d’ouvrir les écluses de Nieuport.
L’inondation de la vallée de l’Yser ralentit l’invasion allemande
- 24 (3) Au nord, à l’est et au sud d’Ypres, les allemands lancent une violente offnsive, cherchant à
réussir au sud ce qui est en train d’échouer au nord.
Mardi 28 octobre 1914.
Quarante-quatrième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : les Alliés avancent au nord et à l'est
d'Ypres, du côté de Dixmude où se livre un important combat de nuit. Avance du côté de La Bassée et de
Lens. Du côté de Craonne, les Français conservent leurs positions malgré les violentes attaques des
Allemands. Avances en Woëvre, dans les bois d'Apremont et de Saint-Mihiel.
En Prusse, des tentatives d'offensive allemandes sont repoussées.
En Pologne, le front de la bataille, qui à environ 100 kilomètres, s'étend au sud de Varsovie; les
Russes continuent à avoir l'avantage.
(1) L’empire ottoman lance une attaque contre les ports russes.
Jeudi 29 octobre 1914.
Quarante-cinquième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : légers progrès des Alliés en divers
points, notamment entre
Ypres et Arras. De nouvelles attaques des Allemands ont échoué. Divers rapports confirment les pertes
énormes subies par les Allemands dans le Nord. Nous avançons dans la forêt d'Apremont.
L'Académie française rédige une protestation contre les actes d'inutile barbarie commis par les
Allemands.
(1) Poincaré vote à l’Institut, une protestation contre l’appel des intellectuels allemands qui
repoussent la responsabilité de leur gouvernement dans le déclenchement du conflit.
Plusieurs avions ennemis essaient, sans succès, de voler sur Paris; on leur fait la chasse: ils lancent
des bombes sur Béthune et tuent quelques femmes et quelques enfants.
En Galicie, les Russes font plus de 10 000 prisonniers autrichiens.
La cavalerie russe s'empare de Radom.
(3) Les cuirassés allemands Göben et Breslau, cédés au Turcs le 12 août après une vente fictive,
bombardent Odessa et les côtes méridionales de la Crimée
Du 29 octobre au 20 novembre :
(2) Les Turcs bombardent les côtes russes de la mer Noire.
Vendredi 30 octobre 1914.
Quarante-sixième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : violentes
attaques énergiquement repoussées par l'armée anglaise. A l'extrême gauche,
les inondations provoquées par l'armée belge dans la partie inférieure de la
vallée de l’Yser forcent l'ennemi à se replier et à repasser l'Yser, sous la vive
canonnade des Belges et des Français.
Avance des Anglais qui reprennent le terrain qu'ils avaient dû céder
au nord de La Bassée.
front anglais
Partout les Français tiennent bon, malgré de nombreuses et très vives attaques.
Dans la mer Noire, des vaisseaux turcs attaquent trois villes, coulent une canonnière russe,
endommagent un paquebot français dont ils tuent deux passagers.
Dans la mer des Indes, le croiseur allemand Emden, maquillé en navire russe, coule un torpilleur
français.
Dans la colonie du Cap, les Allemands suscitent une révolte boër qui semble déjà enrayée.
Samedi 31 octobre 1914.
Quarante-septième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : les Allemands tentent une offensive
générale sur tout le front.
Avances et reculs se compensant de Nieuport, à Arras, violents combats à notre avantage entre La
Bassée et Arras. Avances sensibles dans la région de Chaulnes, mais nous avons du reculer vers Vailly (sur
l'Aisne, à 17 kilomètres E de Soissons).
Dans la Manche, un croiseur anglais est torpillé par un sous-marin.
- 25 Au sujet des incidents de la mer Noire, l'ambassadeur de Russie, appuyé par les représentants de
l'Angleterre et de la France, exige des excuses de la Turquie et le renvoi immédiat des officiers allemands
qui commandent leur armée et leur flotte.
(3) Début de l’attaque générale menée par les troupes japonaises sur le port de Tsing-tao
(Qingdao), après l’occupation le 7 de la voie ferrée de Kiao-tchéou à Tsi-nan (Jinan)
Différents types de sous-marins
Sous marin allemand
Sous marin français
Sous marin norvégien
Sous marin anglais
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Dimanche 1er novembre 1914
Quarante-huitième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : nouvelles et toujours violentes
attaques allemandes, toutes repoussées; les Alliés progressent au Quesnoy, à Vailly, à Souain et dans
l'Argonne. Prise du Quesnoy-en-Santerre, localité stratégique importante. Prise de plusieurs tranchées
allemandes autour de Sainte-Marie-aux-Mines (petite ville d'Alsace, près de la frontière française
actuelle). Brillantes expéditions d'aviateurs français, en Belgique et vers Amiens : un état-major allemand
est bombardé près de Dixmude.
Les troupes russes progressent en Prusse orientale, au delà de la Vistule et sur le San.
Les ambassadeurs de la Triple-Entente quittent Constantinople : c'est la rupture
diplomatique.
En Pologne, nouvelles et sanglantes défaites de l'armée austro-allemande en
retraite, vers la Silésie.
(1) L’escadre allemande du comte Maximillian von Spee coule deux croiseurs
britanniques au Chili.
(1) Paul von Hindenburg est nommé haut commandant en chef du front oriental.
Von Spee
(2) Von Hindenburg devient commandant en chef des armées allemandes sur le front de l’Est.
(3) A la suite du bombardement d’Odessa par les Turcs le 29 octobre, le cabinet Saïd Halim, qui
désapprouve les méthodes du ministre de la Guerre Enver pacha, envoie une note conciliatrice à la Russie.
Cette dernière accepte de reconnaître la neutralité turque à condition que la mission militaire allemande
Liman von Sanders et les équipages des cuirassés Göbenet Breslau repartent en Allemagne.
- 26 -
Lundi 2 novembre 1914.
Quarante-neuvième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : progrès sensibles des Alliés autour
de Dixmude. De très violentes attaques de l'ennemi contre les faubourgs d'Arras, sur le Quesnoy, sur Vailly
et sur Lihons ((Somme), au S.-E. d'Amiens) ont échoué; de même vers Nomény, au nord de Nancy. Dans les
Vosges, les Français occupent le col de Sainte-Marie et progressent vers Saint-Dié.
(2) La Serbie déclare la guerre à l'Empire ottoman qui a rejoint les Allemands et les Autrichiens.
(3) Au coursd’une réunion qui se tient dans la nuit du 1 er au 2 au domicile du grand vizir Saïd Halim,
le ministre de l’Intérieur Talaat pacha désapprouve au nom de l’Ittihad (le parti jeune-turc) la note d’excuse
envoyée à la Russie, en veru du traité d’allaince signé avec l’Allemagne le 2 août. Saïd Halim s’incline. N’ayant
pas reçu de réponse à son ultimatum, la Russie déclare la guerre à la Turquie.
Mardi 3 novembre 1914.
Cinquantième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : l'ennemi parait avoir abandonné la rive
gauche de l'Yser; les Français continuent à repousser les incessantes attaques de l'ennemi sur Arras et sur
Le Quesnoy, mais ils cèdent un peu de terrain du côté de Chavonne (ville de l'Aisne, à l'est de Soissons); et
de Soupir (ville du dép. de l'Aisne, au N.-E. de Chavonne) et dans la vallée de la Seille. Vers Souain, combat
d'aéroplanes : trois aéroplanes allemands sont descendus par les aviateurs français.
Les Allemands recommencent à bombarder Reims avec leur artillerie lourde.
En Pologne, les Russes réoccupent Lodz et poursuivent l'armée austro-allemande. Le tsar se rend
sur le front.
Sur la cote arabe, au nord de la mer Rouge, un croiseur anglais bombarde la ville d'Akaba
(forteresse turque au fond du golfe d'Akaba, qui, avec le golfe de Suez, entoure la presqu'île du Sinaï),
détruit ses forts et ses approvisionnements.
(1) La Grande-Bretagne annonce que toute la mer du Nord devient un champ de bataille
(2) L’amirauté britannique fait miner la mer du Nord déclarée « zone de guerre ». Le RoyaumeUni fait confiance à sa marine pour protéger le pays et établir un blocus économique. Il ne possède en effet
qu’une armée de métier de 250 000 hommes dispersés à travers le monde dont 60 000 seulement sont prêts
à partir pour la France.
(3) La France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à la Turquie tandis qu’une escadre anglofrançaise bombarde les forts des Dardanelles.
(3) L’Amirauté britannique déclare la mer du Nord « zone de guerre » et commence à la miner. Les
navires neutres sont désormais tenus de faire escale dans un port britannique pour y être inspectés et
orientés vers un itinéraire sans risque.
Mercredi 4 novembre 1914.
Cinquante et unième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : les Allemands, rejetés au delà de
l'Yser, nous laissent de nombreux prisonniers et abandonnent un important matériel; légère avance entre
Dixmude et la Lys, ainsi qu'entre Arras et l'Oise; du côté de Vailly, nous reprenons une grande partie du
terrain perdu. Violentes canonnades un peu partout
Les forts des Dardanelles sont bombardés par la flotte anglo-française.
Sur plusieurs points du Caucase, les troupes russes sont entrées en Turquie.
En Prusse orientale et en Pologne, les armées russes progressent.
Jeudi 5 novembre 1914.
Cinquante-deuxième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : les armées alliées ont légèrement
progressé à l'est de Nieuport. De vigoureuses attaques allemandes au nord d'Arras, ainsi que dans
l'Argonne, ont été repoussées. Très violents duels d'artillerie entre La Bassée et l'Oise, et aussi entre
l'Oise et la Moselle.
Les troupes russes pénètrent en Silésie et en Posnanie.
Dans le Pacifique, au large du Chili, combat naval entre quelques vaisseaux anglais et allemands : :
les Anglais ont été très éprouvés.
L'Angleterre a annexé l'île de Chypre, qu'elle occupait déjà. L'Angleterre et la France se déclarent
en état de guerre avec la Turquie.
(1) La Grande-Bretagne, la France, la Russie déclarent la guerre à l’empire ottoman.
- 27 (2) Les Britanniques annexent Chypre, qu'ils administraient jusque-là sous souveraineté ottomane.
(3) Les troupes russes prennent la forteresse turque de Bayazid qui commande la route de Van
Vendredi 6 novembre 1914.
Cinquante-troisième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : action toujours très violente dans la
région d'Ypres. Attaques allemandes d'Arras à l’Oise, toutes repoussées; nous reprenons les villages de
Sapigneul, près de Berry-au-Bac, et de Soupir, que nous avions dû abandonner. Toutes les attaques des
ennemis dans l'Argonne, dans la Woëvre, sur les Hauts-de-Meuse, au nord de Nancy, dans la région de
Lunéville, échouent partout et nous progressons.
Les Russes ont remporté en Galicie la plus grande victoire obtenue depuis le début de la guerre : les
Austro-Allemands sont en pleine retraite.
Les Russes envahissent la Turquie d'Asie.
(2) Blocus économique de l’Allemagne.
Samedi 7 novembre 1914.
Cinquante-quatrième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : une nouvelle attaque sur tout le
front est encore tentée par les Allemands qui sont repoussés partout. Les Belges se sont avancés du côté
de Nieuport. Nous avons encore gagné du terrain vers Albert et Vailly. A l'est de Verdun, la position de
Saint-Rémy (village de la Woëvre (Meuse), au S.-E. de Verdun) a été enlevée à la baïonnette.
En Galicie, les Russes prennent aux ennemis plus de 80 canons et 20 000 prisonniers.
En Chine, les Japonais se sont emparés des ports de Tsing-Tao (après plus de 2 mois de lutte), et
sont entrés dans la ville.
Dimanche 8 novembre 1914.
Cinquante-cinquième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : avances marquées des Français sur
l'Aisne; au nord-est de Soissons, vers Vailly, ils enlèvent le plateau de Vrégny. Les brouillards gênent
beaucoup depuis deux jours les opérations et contrarient l'artillerie.
Les Russes marchent vers Cracovie; la route leur parait ouverte.
Lundi 9 novembre 1914.
Cinquante-sixième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : le brouillard intense rend les
opérations difficiles, surtout entre la Lys et l'Oise; toutefois, nous avons progressé de Dixmude à l'Oise.
Les attaques allemandes ont été partout repoussées, particulièrement dans les Vosges, vers Sainte-Marieaux-Mines, où les Allemands ont éprouvé un sérieux échec.
On apprend que les troupes françaises, aidées des Belges, ont repris la portion du Congo que la
France avait cédée à l'Allemagne.
Dans le golfe Persique, les Anglais occupent la ville de Chao.
(1) Le croiseur allemand « Emden » (qui avat coulé une vingtaine de navires britanniques) est coulé
dans l’océan indien (par le croiseur australien Sydney)
Mardi 10 novembre 1914.
Cinquante-septième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : la bataille est extrêmement violente
à l'aile gauche, parce que les Alliés comme les Allemands prennent l'offensive. Les Alliés repoussent les
Allemands et gagnent un peu de terrain vers Ypres et Armentières. Des attaques dans les Vosges, vers
Thann (ville de la Haute-Alsace, à 33 kilomètres N.-E. de Belfort), sont violemment repoussées. Une avance
est aussi signalée entre Reims et Berry-au-Bac, vers Loivre (ville de la Marne, au nord de Reims).
Les Russes sont à 35 kilomètres de Cracovie.
Le trop fameux croiseur Emden, qui a détruit tant de bâtiments marchands, a pu être enfin surpris
par des croiseurs australiens sur la côte de l'île des Cocos et être détruit.
(2) Les Russes doivent cesser l’offensive devant la poussée des troupes allemandes sur Lodz
(3) Reddition compléte aux Japonais de toute la concession de Kiao-tchéou (Jiaozhou).
(3) En Pologne, le renfort de 5 corps d’
armée permet aux troupes allemandes d’avancer de
Thorn vers Lozd en obligeant les Russes à cesser l’offensive.
- 28 Mercredi 11 novembre 1914.
Cinquante-huitième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : batailles toujours extrêmement
violentes; les Alliés ont pu reprendre Lombaertzyde (ville de Belgique, à l'ouest d'Ostende) et ont même un
peu progressé au delà, mais ils ont dû abandonner Dixmude dont les Allemands sont parvenus à s'emparer.
Nous continuons à garder nos positions aux abords mêmes du village, sur le canal de Nieuport à Ypres qui
est solidement occupé. Les Français avancent dans les régions de Soissons et de Vailly, et au nord de
Lunéville ont repoussé à Coincourt (village de Meurthe-et-Moselle, à 20 kilomètres N.-E. de Lunéville) une
violente attaque d'un détachement allemand.
Les Russes menacent Cracovie, Breslau et Posen, en poursuivant activement l'armée austroallemande.
Les Serbes ont battu, à 30 kilomètres de Belgrade, les Autrichiens qui avaient passé le Danube.
(1) La colonie allemande de Quingdao (Chine) capitule après 43 jours de siège devant les Japonais.
(3) Déclaration de l’Ittiihad justifiant la participation de la Turquie à la guerre au nom de l’idéal
national. Les Jeunes-Turcs veulent obtenir une frontière naturelle permettant l’ «union avec les frères de
race », et libérer le monde musulman de la « domination des infidèles »
Jeudi 12 novembre 1914.
Cinquante-neuvième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : une tentative des Allemands de
franchir l'Yser est vigoureusement repoussée. A la ferme Heurtebise, près Craonne, l'artillerie allemande
est réduite au silence. En Argonne, de nombreuses contre-attaques allemandes sont également repoussées.
Les Russes battent en Bukovine deux divisions autrichiennes qui fuient en subissant des pertes
énormes. Les Russes, en Galicie, rétablissent le siège de Przemysl.
Dans les Karpathes, ils attaquent les arrières gardes autrichiennes qui se maintiennent sur le San.
Le sultan proclame la guerre avec les puissances de la Triple Entente.
(3) L’Empire ottoman déclare la guerre aux Alliés
Vendredi 13 novembre 1914.
Soixantième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : dans les environs d'Ypres, les Alliés ont
enlevé plusieurs positions et ont repoussé une attaque de la garde prussienne. Dans l'Aisne, les Français,
repoussant plusieurs attaques ennemies, ont progressé en plusieurs points et se sont emparés de la position
de Tracy-le-Val ((Oise), au nord-est de Compiègne). Combats avantageux pour nous du côté de Vailly, de
Berry-au-Bac, de Lunéville, du col Sainte-Marie.
Les Russes se sont emparés des lagunes orientales des lacs de Mazurie où les Allemands battent en
retraite en essayant de s'arrêter sur de fortes positions.
En Galicie, l'armée autrichienne parait désorganisée.
(1) Le gouvernement allemand appelle la population à changer son or contre du papier-monnaie.
(3) A Khénifra, au Maroc, les zayans attaquent les troupes du colonel Laverdure et font plus de
500 morts dans leurs rangs
Samedi 14 novembre 1914.
Soixante et unième jour de la bataille de l'Aisne et du. Nord : des attaques des Allemands à
Zonnebeke, à Ypres et dans la région de La Bassée et d'Arras sont repoussées; de même à Lihons ((Somme),
au sud-ouest de Péronne) où l'ennemi a subi des pertes considérables. Attaques toutes également
repoussées dans l'Argonne où l'ennemi a vainement essayé de reprendre le Four-de-Paris et Saint-Hubert.
Violentes canonnades aux environs de Verdun.
(1) Début de la guerre des tranchées.
En Prusse orientale et en Galicie, les Russes avancent sans rencontrer de résistance.
L'armée autrichienne a réussi à entrer en Serbie.
Dimanche 15 novembre 1914.
- 29 Soixante-deuxième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord :
les Allemands sont rejetés sur la rive droite du canal de l'Yser; tous
leurs efforts pour reprendre les positions qu'ils occupaient autour
d'Ypres sont vains. Les Alliés ont progressé sur toute la ligne des
Flandres jusqu'à l'Oise. Vives canonnades dans les autres parties du
front. (La fête du roi Albert Ier de Belgique est magnifiquement fêtée
en Angleterre et en France.)
Les Russes continuent à avancer en Prusse orientale et en
Galicie.
Guetteurs allemands en Flandre
(1) L’armée russe attaque Posen et la Silésie (Pologne).
(2) Mêlée des Flandres. Victoire des armées française, britannique et belge autour d’Ypres et
de Dixmude.
(3) Grâce à l’offensive menée par le général Foch, les armées françaises, renforcées par les
britanniques et les belges sont viictorieuses dans les Flandres à l’issue de combats autour d’Ypres et de
Dixmude le 10 et le 11 (la « mêlée des Flandres »)
Lundi 16 novembre 1914.
Soixante-troisième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : de grandes inondations ont été
tendues suc les bords de l'Yser; le terrain immergé se prolonge au sud de Dixmude jusqu'à 5 kilomètres au
nord de Bixschoote; les Allemands tentent en vain de franchir l'Yser : leurs attaques sont toutes
repoussées. Attaques repoussées à Saint-Hubert, dans l'Argonne, et dans le bois d'Apremont près de
Saint-Mihiel.
En Prusse orientale, une violente bataille est engagée vers Soldau (ville de la Prusse orientale, près
de la frontière russe).
En Galicie, l'investissement de Cracovie est commencé par les Russes. Une sortie de la garnison de
Przemysl est violemment repoussée par les Russes.
En Arabie et aux frontières persanes, les Russes et les Anglais attaquent avec succès les forts et
les troupes de la Turquie.
Mardi 17 novembre 1914.
Soixante-quatrième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : sur le canal de l'Yser, au sud de
Dixmude, notre canonnade arrête les travaux exécutés par l'ennemi pour s'opposer à l'inondation; les
Allemands évacuent une grande partie de leurs tranchées envahies par l'eau. Nous progressons sur l'Yser,
d'Armentières à Arras, vers Vailly, dans l'Argonne, sur les Hauts-de-Meuse. Continuation du bombardement
de Reims. A Lille, les aviateurs des Alliés ont détruit deux anciens forts qui servaient d'importants dépôts
de munitions.
Les Russes sont sous Cracovie.
- 30 En Herzégovine, les Serbes, malgré l'inégalité du nombre, résistent énergiquement à l'armée
autrichienne.
En Hollande, un Zeppelin, chassé par la tempête, est tombé près de la frontière et a été détruit.
Défaite des Turcs sur le Chatt-el-Arab (golfe Persique).
Mercredi 18 novembre 1914.
Soixante-cinquième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : canonnades très violentes à l'aile
gauche, particulièrement vers Nieuport et au sud d'Ypres; plusieurs attaques des Allemands sont vivement
repoussées, particulièrement près de Bixschoote où les zouaves, dans une superbe charge, ont brillamment
enlevé un bois disputé depuis plusieurs jours. Dans la région de Craonne, l'artillerie française a de nouveau
fait taire l'artillerie allemande. Le bombardement de Reims continue. Dans a région de Saint-Mihiel, les
Allemands ont fait sauter la partie ouest de Chauvoncourt qui avait été reprise par les Français. En Alsace,
les bataillons de landwehr, ayant perdu plus de la moitié de leur effectif, ont dû être ramenés en arrière.
(Le conseil des ministres décide la radiation des Allemands de l'ordre de la Légion d'honneur.)
Dans la Baltique, la flotte allemande bombarde Libau (port de la Russie d'Europe (Courlande)).
Dans la mer Noire, la flotte russe canonne Trébizonde et détruit plusieurs navires turcs.
L'avance russe continue en Prusse orientale.
(1) Les institutions françaises radient tous les correspondants allemands.
(3) Convaincu qu’une victoire rapide de l’Allemagne n’est plus possible, le chef de l’état-major Erich
von Falkenhayn écrit au chancelier von Bethmann-Hollweg pour lui demander de tenter de mettre fin aux
hostilités soit avec la France, soit avec la Russie.
Jeudi 19 novembre 1914.
Cent dixième jour de la guerre, soixante-sixième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : vives
canonnades entre la mer et la Lys, mais pas d'attaques d'infanterie. Entre l'Oise et l'Aisne, les Allemands
essaient vainement de reprendre Tracy-le-Val; ils sont vigoureusement repoussés par nos contingents
algériens.
Les Allemands font sauter une partie du village de Chauvoncourt, faubourg de Saint-Mihiel, que
nous avions occupée.
Les Serbes repoussent les Autrichiens à Orchava et à Opronovatz.
La flotte allemande bombarde Libau (ville de la Russie d'Europe (Courlande), sur la Baltique, à 170
kilomètres ouest de Milau).
Dans la mer Noire, la flotte russe bombarde Trébizonde (ville et port de la Turquie d'Asie, sur la
mer Noire).
Continuation de la violente bataille entre la Vistule et la Wartha : l'armée russe avance.
Vendredi 20 novembre 1914.
Cent onzième jour de la guerre, soixante-septième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : pas
d'attaques d'infanterie dans le Nord, le temps est très mauvais, il neige; les attaques d'artillerie sont
faibles; à l'est de Dixmude et Ramscapelle, les Allemands reculent devant l'inondation qui les force à
abandonner quelques canons. Dans l'Argonne trois attaques d'infanterie allemandes sont repoussées. Les
Allemands réoccupent la partie détruite de Chauvoncourt, faubourg de Saint-Mihiel.
Le blocus de Przemysl se resserre.
Samedi 21 novembre 1914.
Cent douzième jour de la guerre, soixante-huitième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord :
violentes canonnades à Nieuport, Dixmude, au sud d'Ypres, ainsi que dans l'Aisne et la Champagne où nous
avons empêché les Allemands de continuer la construction de leurs tranchées. En Argonne, nous faisons
sauter des tranchées ennemies. En Woëvre, aux Eparges (ville de 200 habitants (Meuse), au S.E. de
Verdun), près de Verdun, cinq attaques ennemies, faites en deux heures, ont été repoussées avec de
grandes pertes.
En Pologne, les Russes, qui avaient été obligés de reculer entre la Vistule et la Wartha, reprennent
l'offensive et battent les Allemands près de Lodz.
Les Russes avancent dans les Karpathes.
- 31 Les Serbes résistent énergiquement à l'invasion autrichienne : le bombardement de Belgrade
reprend.
Dimanche 22 novembre 1914.
Cent treizième jour de la guerre, soixante-neuvième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord :
terrible bombardement d'Ypres par les Allemands; églises, halles, hôtel de ville, monuments admirables sont
en ruines; notre artillerie, entre Arras et l'Oise, détruit quelques tranchées; mais l'ennemi en reconstruit
de nouvelles en arrière.
Des avions anglais lancent des bombes sur les ateliers des Zeppelins, près du lac de Constance, et
causent des dégâts matériels considérables.
Les Russes avancent, en refoulant les Allemands, entre la Vistule et la Wartha.
(3) La campagne britannique en Mésopotamie se poursuit : prise de Bassorah.
Lundi 23 novembre 1914.
Cent quatorzième jour de la guerre, soixante-dixième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : violentes
canonnades en différents points dans le Nord; la ville d'Ypres est presque entièrement
détruite. Reims et Soissons sont violemment bombardées; de nombreuses maisons sont
incendiées. Dans l'Argonne, de violentes attaques de l'ennemi sont repoussées.
En Pologne, le combat continue acharné entre la Vistule et la Wartha.
En Egypte, quelques escarmouches d'avant-postes.
Dans l'Afrique-du Sud, le général boër Dewey n'a plus avec lui que quelques
partisans.
Gal Dewey
(3) Le sultan Mehmet V et le cheick el-Islam (le grand mufti), le plus haut
dignitaire religieux de l’Empire ottoman, proclament le djihad (la guerre sainte) et appellent
les musulmans du monde entier à se soulever contre les infidèles pour soutenir la Turquie
dans sa lutte nationale.
(3) Au Portugal, le gourvenement de Bernardino Machado souhaitant passer de la
neutralité à l’intervention aux côtés des Alliées, dépose au Congrès un projet de loi
autorisant le pouvoir exécutif à « intervenir dans la lutte internationale, au moment et à la
manière qu’il jugerait nécessaire », avec l’accord du gouvernement britannique.
Mardi 24 novembre 1914.
Cent quinzième jour de la guerre, soixante et onzième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord :
dans le Nord, quelques canonnades intermittentes. En Argonne, plusieurs attaques d'infanterie sont
repoussées, et nous gagnons du terrain dans la région du Four-de-Paris; une brume épaisse gène les
opérations.
En Pologne, entre la Vistule et la Wartha, les avantages des Russes s'accentuent : une contreoffensive allemande dirigée par le Kronprinz sur Varsovie est enrayée.
La guerre contre les Turcs s'accentue : les Anglais s'emparent de Bassorah (ou Basra, v. de la
Turquie d'Asie, sur le Chat-el-Arab (Euphrate), à 88 kilomètres N.-O. du golfe Persique); les Russes, en
Arménie, se dirigent vers Erzeroum (ville forte de la Turquie d'Asie, à 1070 kilomètres E. de
Constantinople).
A Bucarest, importante manifestation populaire en faveur de la Triple-Entente.
Mercredi 25 novembre 1914.
Cent seizième jour de la guerre, soixante-douzième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord :
aucune attaque d'infanterie dans le Nord. Près de La Bassée, les troupes indiennes reprennent quelques
tranchées qu'elles avaient dû abandonner la veille. En Flandre, entre Langemarck (ville de Belgique, au S.-E.
de Bixschoole et au N -E. d'Ypres) et Lanneberck, au nord-est de Reims, à Berry-au-Bac et en Argonne,
nous progressons. Une attaque allemande est repoussée près de Verdun, où une suspension d'armes est
refusée aux Allemands.
Dans la région de Pont-à-Mousson, nous avons bombardé Arnaville (petite localité de l'arrondissement de
Toul, dernier village français dans la direction de Metz), localité très fortifiée, formant un bastion avancé
de la défense de Metz.
- 32 En Pologne, continuation de la terrible bataille entre la Vistule et la Wartha qui continue à
s'affirmer en faveur des Russes; l'armée allemande paraît être coupée en plusieurs tronçons.
Les Serbes battent les Autrichiens qui avaient réussi à franchir la rivière Koloubara; les pertes
autrichiennes sont considérables.
Constatation très encourageante.
(Occupation du territoire par les allemands en pourcentage)
Nord
Pas de Calais
Somme
Oise
Seine et Marne
Aisne
Marne
Aube
Ardennes
Meuse
Meurthe et Moselle
Vosges
Début septembre 1914
1914
50
35
50
55
50
100
90
7
100
55
70
20
25 novembre 1914
1914
60
30
16
5
0
55
12
0
100
30
25
2
Jeudi 26 novembre 1914.
Cent dix-septième jour de la guerre, soixante-treizième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord :
continuation du bombardement d'Arras; dans l'Aisne, une attaque des Allemands contre Missy est
repoussée; petit engagement à l'est de Verdun. En Belgique, la flotte anglaise bombarde les positions
allemandes sur le littoral.
Les Russes font de nombreux prisonniers allemands et autrichiens : la situation de deux corps
d'armée allemands paraît très compromise.
Vendredi 27 novembre 1914.
Cent dix-huitième jour de la guerre, soixante-quatorzième jour de la
bataille de l'Aisne et du Nord: journée aussi calme que la veille; toutefois les
Allemands ont recommencé à bombarder Reims pendant une visite dans la ville des
journalistes des pays neutres, et ont, dans l'Argonne, fait quelques petites attaques
aussitôt repoussées. Le Président de la République va, sur le front, remettre au
général Joffre la médaille militaire.
En Pologne, trois corps d'armée allemands sont cernés par les Russes.
Un cuirassé anglais saute près de Sheerness (port militaire important au
confluent de la Tamise et de la Midway); huit cents marins auraient péri.
Gal Joffre
A Zeebrugge, que les Anglais bombardent, trois sous-marins allemands sont détruits; 27
mécaniciens sont tués
Samedi 28 novembre 1914.
Cent dix-neuvième jour de la guerre, soixante-quinzième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord :
combats d'artillerie en Belgique où plusieurs positions sont enlevées autour d'Ypres; l'artillerie abat un
biplan ennemi monté par trois aviateurs, dont l'un est tué et les deux autres sont prisonniers.
Trois attaques allemandes sont repoussées autour d'Arras.
Vive canonnade en Champagne, où les Allemands font des pertes importantes.
En Pologne, la victoire russe semble s'accentuer, mais la lutte est particulièrement acharnée autour
de Lodz.
En Galicie, les Autrichiens sont en pleine déroute.
- 33 Au Congo belge, les Français et les Belges battent les troupes allemandes, en territoire allemand,
au nord de l'Oubanghi (rivière de l'Afrique équatoriale, affluent de droite du Congo).
Dimanche 29 novembre 1914.
Cent vingtième jour de la guerre, soixante-seizième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : au
nord et au sud d'Ypres, notre infanterie a encore enlevé quelques positions; quelques attaques allemandes
repoussées dans la région d'Arras. Progrès sensibles des Français, près du village de Fay, entre la Somme et
Chaulnes. Entre Vailly et Berry-au-Bac, notre artillerie détruit un groupe de mitrailleuses et quelques
autres pièces. Dans les Vosges, trois attaques allemandes pour reprendre le terrain conquis par nous, dans
le Ban-de-Sapt, sont successivement repoussées.
Dans la Manche, un sous-marin allemand coule deux vapeurs anglais.
En Pologne, des combats terribles se livrent encore autour de Lodz; les armées allemandes et
autrichiennes résistent avec une extraordinaire énergie aux attaques de l'armée russe.
Lundi 30 novembre 1914.
Cent vingt et unième jour de la guerre, soixante-dix-septième jour de la bataille de l’Aisne et du
Nord : en Belgique, l'ennemi reste sur la défensive; les Alliés progressent sur quelques points. Les
Allemands recommencent à bombarder Soissons. Plusieurs attaques allemandes sont repoussées aux
environs d Arras et dans l'Argonne. En Woëvre, violente attaque d'artillerie, mais sans résultat, dans les
bois d'Apremont.
A Lodz, une partie de l'armée allemande résiste encore énergiquement au centre, pour arrêter une
partie de l'armée russe.
Au Caucase, défaite des Turcs qui paraissent battre en retraite devant les Russes.
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Décembre 1914 : (2) 6 550 000 soldats russes sont mobilisés (15 millions en 1917).
Mardi 1er décembre 1914.
Cent vingt-deuxième jour de la guerre, soixante-dix-septième jour de la bataille de l'Aisne et du
Nord: en Belgique, l'infanterie allemande a essayé de sortir de ses tranchées, au sud de Bixschoote, mais a
été rapidement forcée d'y rentrer. Combat violent entre Béthune et Lens où les Français sont parvenus à
enlever le château de Vermelles
En Argonne, nous progressons sensiblement dans le bois de la Grurie (partie de la forêt d'Argonne,
au S.-O. de Varennes. Dans cette partie se trouvent Saint-Hubert, le Four-de-Paris, Vienne-le-Château).
Le Tsar se rend de nouveau sur le front de ses troupes, pendant que les combats acharnés
continuent à Lodz.
Le roi d'Angleterre vient en France visiter les armées alliées.
Le Kaiser se rend sur le front oriental de ses troupes.
Les Serbes repoussent vigoureusement les Autrichiens, et les chassent au delà de la Ljig.
Les Monténégrins repoussent les Autrichiens à Visegrad ((Serbie), sur la Drina, sous affluent du
Danube).
Mercredi 2 décembre 1914.
Cent vingt-troisième jour de la guerre, soixante-dix-huitième jour de la bataille de l'Aisne et du
Nord : les Allemands bombardent violemment Lampernisse, près de Dixmude; à Saint-Eloi, dans les environs
d'Ypres, les Allemands essaient en vain de reprendre une tranchée que nous avions conquise la veille;
violente canonnade entre Péronne et Craonne, où une batterie allemande est détruite; nous avançons un peu
dans l'Argonne, mais les Allemands font sauter le saillant nord-ouest du bois de la Grurie que nous avions
conquis. En Alsace, les troupes françaises entrent dans Aspach-le-Haut et Aspach-le-Bas (village d'Alsace,
- 34 au sud de Cernay, entre Thann et Mulhouse; Aspach-le-Bas est au S.-E. d'Aspach-leHaut).
A Lodz, continuation des plus sanglants combats: il semble que les corps
d'armée allemands cernés par les Russes auraient réussi à se dégager, en subissant des
pertes énormes. On annonce l'envoi vers la Pologne d'importants renforts allemands au
secours de l'armée dont la situation est si compromise.
Le Reichstag allemand vote 6 milliards 250 millions, à l'unanimité, moins la voix
de M. Liebknecht, socialiste, pour la continuation de la guerre.
M. Liebknecht
Jeudi 3 décembre 1914.
Cent vingt-quatrième jour de la guerre, soixante-dix-neuvième jour de la bataille de l'Aisne et du
Nord : vives canonnades entre Nieuport et Ypres, Béthune et Lens; nous progressons légèrement dans
l'Argonne où nous repoussons plusieurs attaques allemandes; sur la Moselle, nous occupons Lesménil
(commune de 371 habitants du département de Meurthe-et-Moselle, à 5 kilom. de Pont-à-Mousson) et le
signal de Xon; dans les Vosges, nous enlevons, au sud du village du Bonhomme, laTête-de-Faux, position qui
domine la crête frontière et servait d'observatoire aux Allemands.
(1) La Belgique est placée sous administration militaire allemande.
Vendredi 4 décembre 1914.
Cent vingt-cinquième jour de la guerre, quatre-vingtième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : combats
d'artillerie en Belgique, en Woëvre et en Lorraine; en Argonne, plusieurs attaques allemandes sont
repoussées; en Haute-Alsace, les troupes françaises avancent vers Altkirch.
Les Autrichiens occupent Belgrade qui est abandonné, mais les Serbes reprennent avec énergie
l'offensive contrôles masses autrichiennes qui cherchent à les écraser par le nombre.
En Arménie, les Russes progressent et s'emparent de plusieurs villes.
Samedi 5 décembre 1914.
Cent vingt-sixième jour de la guerre, quatre-vingt-unième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : au nord
de la Lys, l'infanterie française enlève d'un seul bond deux lignes de tranchées allemandes et avance de
500 mètres; près de Poesele, entre Dixmude et Ypres, les Français s'emparent de plusieurs positions
importantes, dont quelques-unes sont vivement disputées; canonnade intermittente vers Arras; Reims est
encore violemment bombardée, mais notre artillerie lourde détruit dans la région plusieurs importants
ouvrages en terre de l'ennemi; la lutte est très chaude en Argonne où nous enlevons plusieurs tranchées
allemandes.
Continuation de violents combats autour de Lodz et sur tout le front de l'armée; les Russes
poursuivent méthodiquement l'investissement de Cracovie.
(1) Le parlement italien approuve l’attitude de neutralité du gouvernement.
Dimanche 6 décembre 1914.
Cent vingt-septième jour de la guerre, quatre-vingt-deuxième jour de la bataille de l'Aisne et du
Nord : en Belgique, nous repoussons l'ennemi qui essaie de nous reprendre Weidendreft; en Champagne,
combats d'artillerie : en Argonne, nous continuons à progresser lentement.
Les Russes resserrent l'investissement de Przemysl qui résiste toujours.
Les hangars d'aviation de Fribourg-en-Brisgau (Fribourg-en-Brisgau (grand-duché de Bade), au
pied de la Forêt Noire, à 116 kilomètres S.-O. de Karlsruhe) sont bombardés par des aviateurs français.
(2) Prise de Lodz par les Allemands. L'offensive allemande en Pologne russe est arrêtée
devant Varsovie.
(3) Grâce à la percée du général Karl Litzmann à Brzeziny au sud-ouest de Varsovie, les troupes
allemandes déjouent la manœuvre d’encerclement des Russes et s’emparent de Lodz, évacuée hâtivement
par les Russes.
Lundi 7 décembre 1914.
Cent vingt-huitième jour de la guerre, quatre-vingt-troisième jour de la bataille de l'Aisne et du
Nord : en Belgique, les Allemands bombardent, à 4 kilomètres de Nieuport, le village d'Oost-Dunkerque;
offensive heureuse des Alliés d'Armentières jusqu'en Argonne; avance sensible des troupes françaises dans
- 35 la région de Rouvroye (village du département de la Somme, entre Roye et Chaulnes), Parvillers (village du
département de la Somme, entre Roye et Chaulnes), le Quesnoy-en-Santerre (village du département de la
Somme, entre Roye et Chaulnes); l'artillerie lourde française affirme partout sa supériorité.
En Pologne, les combats continuent sur tous les fronts; ils sont favorables aux Russes; les attaques
allemandes sont partout repoussées.
En Arménie, la progression russe est importante.
L'armée serbe combat victorieusement l'armée autrichienne.
(2) Victoire serbe du général Putnik : les Austro-hongrois doivent se replier vers Belgrade.
(3) L’armée serbe est victorieuse autour des monts Putnik, sur un front qui s’étends de
Kragouïenatz au Danube. Les troupes austro-hongroises se replient vers Belgrade
(3) Au Portugal, Le président du Conseil Bernardino Machado se retire, remplacé par Azevedo
Couthino.
Mardi 8 décembre 1914.
Cent vingt-neuvième jour de la guerre, quatre-vingt-quatrième jour de la bataille de l'Aisne et du
Nord : en Belgique, au sud d'Ypres, à Saint-Eloi, une violente attaque est repoussée; luttes très violentes
aussi en Argonne; les Français accentuent leurs progrès dans les bois de la Grurie, dans le bois Le Prêtre, du
côté de Pont-à-Mousson; dans l'Aisne et dans la Champagne, des rassemblements ennemis sont dispersés
par notre artillerie lourde.
En Pologne, les Russes, par suite d'une nécessité stratégique qu'explique un communiqué de l'étatmajor russe, ont dû évacuer Lodz où les Allemands sont entrés. De violents combats continuent sur tout le
front.
Les Russes, commençant le siège de Cracovie, ont déjà détruit quelques forts.
Les Serbes ont chassé les Autrichiens de Valjévo (ville de Serbie, au N.-E. de Vixgrade), et leur ont
fait de nombreux prisonniers.
La superficie du territoire français occupée à ce jour est de 141236 Km2 soit 26,35%
(1) Fin de l’aventure de l’escadre de von Spee, coulée dans l’Atlantique (Falkland) (mort du viceamiral von Spee)
(2) Retour du gouvernement français à Paris
(3) Mort, près des îles Falkland, du comte Maximilian von Spee, amiral allemand, né à Copenhague le
2 juin 1861. Chef de l’escadre allemande de croiseur, il dirigea celle-ci vers l’Amérique du Sud au début de la
guerre pour traquer les bateaux de commerce britanniques. Après la victoire du caap Coronel (Chili) le 1er
novembre, il s’était dirigé vers les iles Falkland (malouines), mais rejoint par l’amiral Sturdee , il a coulé avec
son navire amiral, le Scharnhorst.
(3) Instruction générale aux armées françaises qui prévoit une offensive formée de deux attaques
distinctes : l’une partant d’Arras en direction de Cambrai et de Douai ; l’autre, à l’est de Reims, en direction
d’Attigny et de Rethel.
Mercredi 9 décembre 1914.
Cent trentième jour de la guerre, quatre-vingt-cinquième jour de la bataille de l'Aisne et du Nord :
en Belgique, dans le Nord et sur l'Aisne, des combats d'artillerie; dans la Somme, en avant de Roye, à
Parvillers, succès des troupes françaises; dans l'Oise, à Tracy-le-Val, une attaque allemande est vivement
repoussée; sur les Hauts-de-Meuse, plusieurs tranchées allemandes sont enlevées; dans les Vosges, à
Senones, nous repoussons une attaque ennemie; sur la côte belge, les Anglais, qui bombardent les positions
allemandes, ont repris Passchendaél (ville de Belgique, au S.-O. de Roulers).
Les combats acharnés continuent autour de Lodz; les Allemands subissent de graves défaites,
particulièrement à Lososina, mais ils résistent.
Dans l'Atlantique, près des îles Falkland (îles de l'archipel de l'Amérique anglaise, dans l'océan
Atlantique, près la pointe sud de l'Amérique méridionale), l'escadre britannique a coulé trois croiseurs
allemands. (Voir le 8/12/14)
(1) Les Turcs stoppent l’offensive des Britanniques en Mésopotamie et occupent Akaba.
(1) En échange de sa neutralité, l’Italie exige de l’Autriche la cession du Tyrol du Sud.
Jeudi 10 décembre 1914.
- 36 131ème jour de la guerre, 86ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : dans la région du
Quesnoy et d'Andéchy, progrès variant de 200 à 600 mètres; dans la région de Perthes, deux contreattaques de l'ennemi sont repoussées; en Champagne, plusieurs tranchées allemandes sont évacuées sous le
feu de notre artillerie; en Argonne, six contre-attaques de l'ennemi sont repoussées et nous progressons un
peu; dans les Hauts-de-Meuse, combats d'artillerie où nous gardons un avantage marqué.
A Tiflis, le tzar visite son armée du Caucase qui s'avance dans l'Arménie turque.
Le Kaiser est rentré à Berlin, atteint d'une pneumonie.
(3) Retour à Paris du président poincaré. La date de convocation du parlement est fixée au 22
décembre
Vendredi 11 décembre 1914.
132ème jour de la guerre, 87ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : dans la région d'Ypres,
une très violente attaque allemande est repoussée, une tranchée a été perdue, puis reprise; dans la région
d'Arras et dans celle de Juvencourt, combats violents d'artillerie; en Argonne, nous faisons, malgré la
violence de l'artillerie allemande, des progrès sensibles; dans les Hauts-de-Meuse, nous progressons
légèrement. En Haute-Alsace, nous avons enlevé la gare d'Aspach.
Au sud de Cracovie, les Russes annoncent une victoire remportée sur les Austro-Allemands.
La santé du Kaiser paraît s'améliorer.
Samedi 12 décembre 1914.
133ème jour de la guerre, 88ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : en Belgique, l'ennemi a
achevé d'évacuer la rive ouest du canal de l'Yser; d'Arras aux Vosges, combats d'artillerie dans lesquels
notre artillerie lourde réduit au silence, en plusieurs points, les batteries ennemies et détruit des obusiers;
dans la région de Perthes et dans le bois de la Grurie, combats d'artillerie ayant tourné à notre avantage; en
Argonne et sur les Hauts-de-Meuse : progrès sensibles dus à l'action très vive de notre artillerie.
En Pologne, l'armée russe continue son offensive.
A Cracovie, une grande bataille est engagée depuis plusieurs jours.
Les progrès des Serbes continuent.
(3) l’Italie proteste officiellement contre l’arrestatio par les Turcs du consul britannique au
consulat italien de Hodeida (Yémen)
Dimanche 13 décembre 1914.
134ème jour de la guerre, 89ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : dans la région d'Ypres,
quatre violentes attaques de l'infanterie allemande sont repoussées; nous progressons au nord de Pont-àMousson; à Saint-Dié, plusieurs attaques allemandes sont repoussées; à Aspach, l’infanterie allemande
essaie en vain de reprendre la gare.
En Pologne, la bataille acharnée continue avec des succès et des insuccès de part et d'autre.
Les efforts des Allemands pour dégager Cracovie sont vains jusqu'ici.
En Serbie et en Bosnie, les Autrichiens sont rejetés au delà de la Drina; les Serbes, après un
violent combat, rentrent à Belgrade.
Lundi 14 décembre 1914.
135ème jour de la guerre, 90ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : dans la région d'Ypres,
de violentes attaques allemandes sont encore repoussées par les Alliés; près d'Aillés (commune de l'Aisne,
de 178 habitants, à 8 kilomètres à l'ouest de Craonne et à 16 kilomètres au sud-sud-est de Laon), plusieurs
tranchées ennemies et un ouvrage important sont détruits par notre artillerie; la gare de Commercy est
bombardée par des canons allemands à longue portée : les dégâts sont peu importants; en Argonne, nous
progressons dans le bois de la Grurie; dans les Hauts-de-Meuse, violentes canonnades; en Alsace, un retour
offensif de l'ennemi au nord-ouest de Cernay a été repoussé; à Pagny-sur-Moselle, un train allemand est
détruit par des aviateurs français.
Les Russes rejettent les troupes ottomanes au delà de l'Euphrate.
Les Serbes continuent à refouler les Autrichiens.
Dans les Dardanelles, un sous-marin anglais coule un croiseur turc.
- 37 Mardi 15 décembre 1914.
136ème jour de la guerre, 91ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : en Belgique, les troupes
anglaises enlèvent un petit bois entre la mer et la Lys, à l'ouest de Wytschaete (village de 3200 habitants,
à 7 kilomètres au sud d'Ypres), et occupent avec les Français une forte ligne devant Nieuport; au sud
d'Ypres, une violente attaque ennemie est repoussée et nous progressons de 500 mètres; de la Somme à
l'Argonne, canonnades intermittentes, particulièrement vives dans la région de Crouy (commune du
département de l'Aisne, de 1348 habitants, située à 4 kilomètres au nord-est de Soissons, sur la ligne de
Paris à Laon); quelques progrès dans l'Argonne; dans les Vosges, la gare de Saint-Léonard a été violemment
bombardée à grande distance par les Allemands; à Steinbach, les Allemands prennent pied, mais nous
restons maîtres des hauteurs environnantes.
Les Serbes continuent leur marche victorieuse.
Deux torpilleurs autrichiens sont détruits dans l'Adriatique.
(2) La IVe armée française lance l’offensive en Champagne.
(2) Guerre des tranchées (650 km), de la mer du Nord à la Suisse.
(2) Le roi de Serbie rentre à Belgrade
(3) Attaque de la côte britannique par 3 croiseurs commandés par l’amiral allemand Franz von
Hipper. Hartlepool et Scarborough sont bombardées.
(3) Le roi Pierre 1er de Serbie entre à Belgrade. L’armée serbe y fait 10000 prisonniers.
(3) La IVème armée du général Langle de Cary lance l’offensive en Champagne. Le 22, une avancée
d’un kilomètre en profondeur sur un kilomètre de front a pu être réalisée.
Mercredi 16 décembre 1914.
137ème jour de la guerre, 92ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : les Belges prennent
position sur la rive gauche de l'Yser et repoussent les Allemands sur Saint-Georges (commune des Vosges,
1142 habitants, à 8 kilomètres au sud de Saint-Dié); la flotte anglaise bombarde Westende (plage entre
Nieuport et Ostende, avant Lombaertzyde, à environ 5 kilomètres au nord-est de Nieuport); les Français
progressent vers Saint-Eloi (à 3 kilomètres au sud d'Ypres); combats d'artillerie dans l'Aisne et dans la
Champagne; en Woëvre, nous nous emparons de quelques tranchées ennemies.
Des vaisseaux allemands bombardent les villes de Scarbourg, Hartlepool et Whitby, sur la côte
anglaise, font des centaines de victimes, peuvent s'enfuir à toute vapeur et échappent à la flotte anglaise
grâce au brouillard.
La bataille continue plus violente que jamais en Pologne
(1) Les Britanniques proclament leur protectorat sur l’Egypte.
Jeudi 17 décembre 1914.
138ème jour de la guerre, 93ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : les Alliés progressent
sur tout le front; nos troupes gagnent du terrain au nord d'Ypres, sur la route de Menin, et au sud-est
d'Ypres à Bixschoote; dans la région d'Arras, nous avons occupé les premières maisons de Saint-LaurentBlangy (commune de 2000 habitants, à 2 kilomètres d'Arras. sur la route nationale de Douai à Arras);
avances sensibles dans la région de Bapaume-Péronne, ainsi qu'à l'est et au sud-est d'Albert; violents
combats d'artillerie sur l'Aisne, en Champagne, en Argonne et dans la région de Verdun.
En Serbie, la retraite des Autrichiens se change en véritable déroute au passage du Danube.
Les Turcs subissent des défaites sur l'Euphrate.
A Fribourg-en-Brisgau, nos aviateurs ont causé des dégâts importants.
En vue de Beyrouth, un croiseur turc a été coulé par les Russes.
Vendredi 18 décembre 1914.
139ème jour de la guerre, 94ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : nous gagnons un peu de
terrain le long des dunes au nord-est de Nieuport; à Ypres-Menin, deux fortes contre-attaques de l'ennemi
ont été repoussées; légère avance des Anglais dans la région d'Armentières; dans la région d'Arras, nous
avons enlevé de nombreuses tranchées allemandes devant Auchy-La Bassée (commune du département du
Pas-de-Calais, 1 5S8 habitants, à 2,5 Km et au nord-ouest de La Bassée), Loos (à 8 kilomètres au sud de La
Bassée), Saint-Laurent et surtout devant Blangy; dans l’Argonne, les Allemands ont fait sauter une tranchée
au nord du Four-de-Paris, mais leurs attaques ont été repoussées; dans la région de Verdun, deux batteries
lourdes allemandes ont été anéanties.
- 38 Un croiseur allemand a été coulé dans la Baltique.
Les Russes poursuivent dans la direction de Mlava les Allemands qui ont évacué Lodz.
En Egypte, le Khédive, qui avait fait cause commune avec la Turquie, est déposé par les Anglais qui
proclament leur protectorat sur l'Egypte (voir le 16/12/14). Les Anglais reconnaissent le protectorat de la
France sur le Maroc.
Les rois de Suède, de Norvège et de Danemark se réunissent à Malmoe, pour s'entendre contre les
menaces de l'Allemagne.
(1) Les autrichiens reculent en Serbie
(3) Les alliés prennent Notre-Dame-de-Lorette après s’être emparés de Vermelles le 7. La guerre
de tranchées en Belgique et en Argonne bloque en effet la progression armées qui n’avancent que de
quelques centaines de mètres par jour.
Samedi 19 décembre 1914.
140ème jour de la guerre, 95ème jour de la bataille de
l'Aisne et du Nord : nous avons fait de sensibles progrès en Belgique,
où une attaque a été repoussée à Steenstraete; nous avons également
progressé d'environ un kilomètre au sud-ouest de La Bassée, à
Notre-Dame-de-Consolation; dans la région de Mametz et de Lihons,
une colonne ennemie a été presque entièrement détruite; en Argonne,
l'ennemi a gagné un peu de terrain, mais nous faisons sauter une sape
allemande; les troupes anglaises ont dû abandonner quelques
tranchées du côté de Neuve-Chapelle, mais d'autre part elles ont
progressé de plusieurs centaines de mètres vers Richebourg l’Avoué.
Les Russes continuent à poursuivre les Allemands au nord de
la Vistule.
En Prusse orientale, les Russes s'avancent vers le Nord.
Les Autrichiens éprouvent encore un échec dans les
Carpathes.
Soldats allemands à Neuve-Chapelle
Dimanche, 20 décembre 1914.
Soldats allemands à Neuve-Chapelle
141ème jour de la guerre, 96ème jour de la bataille de
l'Aisne et du Nord : nous avançons encore un peu en avant de Nieuport et de Saint-Georges; nous enlevons
quelques tranchées de première ligne de la Lys à l’Aisne; de violentes attaques des Allemands, qui essaient
de reprendre les tranchées qu'ils ont perdues d'Albert à Lihons, sont repoussées; ailleurs, combats
d'artillerie; en Argonne, de très violentes attaques ennemies sont repoussées.
Les universitaires roumains ont fait parvenir au ministre de France à Bucarest une adresse de
sympathie à la nation française.
Les Anglais bombardent pendant la nuit les positions allemandes de Zeebrugge, sur la côte belge.
Les Autrichiens avouent avoir perdu plus de 100000 hommes tués, ou pris par les Serbes.
A Paris et dans toute la France, vente du petit drapeau belge au profit des réfugiés de Belgique; la
recette est considérable (2 millions et demi au 3 janvier,)
(1) L’administration centrale et le gouvernement français rentrent à Paris.
Lundi 21 décembre 1914.
142ème jour de la guerre, 97ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : en Belgique, une
offensive énergique est prise par les Alliés et nous progressons; les Anglais reprennent les tranchées qu’ils
avaient perdues; l'ennemi bombarde de nouveau Arras; des attaques allemandes sont encore repoussées
devant Lihons et au sud de Noyon; violents combats d'artillerie dans lesquels nous faisons taire l'artillerie
ennemie à l'Est d'Albert, au sud de Carnoy et autour de Reims; en Champagne, en Woëvre et dans les
Hauts-de-Meuse, nous nous sommes emparés de plusieurs tranchées ennemies.
En Pologne, les combats continuent sur la rive gauche de la Vistule; des sorties désespérées de la
garnison de Przemysl sont vivement repoussées.
Mardi 22 décembre 1914.
- 39 143ème jour de la guerre, 98ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : plusieurs attaques
allemandes de la Lys à l'Aisne, et particulièrement à Lihons, sont repoussées; nous avons enlevé 1 500
mètres de tranchées au nord de Suippes, à Perthes-les-Hurlus; progrès sensibles autour de Souain, de
même dans les bois de la Grurie et au sud de Varennes; des tranchées sont prises aux environs de
Malaucourt, près de la forte position ennemie de Montfaucon.
Les Russes continuent à repousser les attaques allemandes et autrichiennes.
Devant les parlements, le gouvernement français renouvelle, dans sa déclaration, l’engagement du 4
septembre 1914 de ne faire la paix que conjointement avec les Alliés et après avoir obtenu les réparations
nécessaires.
Mercredi 23 décembre 1914.
144ème jour de la guerre, 99ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : nous progressons
légèrement en Belgique entre la mer et la route de Nieuport à Westende et dans la région de Bixschoote où
nous enlevons un bois, des maisons et une redoute; à l'est de Béthune, les Alliés reprennent le village de
Givenchy-les-La-Bassée; dans la région de Perthes-les-Hurlus, nous enlevons 800 mètres de tranchées
allemandes et nous capturons une section de mitrailleuses; une violente contre-attaque est repoussée; en
Argonne, avance sensible dans les bois de la Grurie, où nous avons fait sauter deux tranchées allemandes.
En Pologne, les Allemands, repousses au nord, s'avancent au centre.
Jeudi 24 décembre 1914.
145ème jour de la guerre, 100ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : nous faisons des
progrès de tous les côtés; à Zaartelen, au sud-est d'Ypres, nous enlevons un groupe de maisons et nous
repoussons violemment l'ennemi; l'armée belge a pris pied sur la rive droite de l'Yser, au sud de Dixmude;
nous organisons, après un brillant combat des zouaves près de Puisalcine, des tranchées que nous avions
enlevées le 24; violente attaque allemande repoussée par notre artillerie à Ville-sur-Tourbe; ailleurs,
nombreux combats d'artillerie.
Le casino d'Ostende, transformé en forte position stratégique par les Allemands, est bombardé par
les Anglais; un aviateur anglais bombarde un hangar de Zeppelins à Bruxelles.
En Pologne et en Galicie, les Allemands et les Autrichiens sont battus sur divers points.
(1) 577875 soldats alliés passeront Noël en Allemagne. Il y a 134700 prisonniers allemands aux
mains des Russes.
Vendredi 25 décembre 1914.
146ème jour de la guerre, 101ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : les Alliés continuent à
avancer sur tout le front, en Belgique, en avant de Nieuport, dans les régions de Vermelles, d'Albert, de
Roye, de Perthes, de Mesnil-les-Hurlus; de même sur la rive droite de la Meuse, dans les forêts au nord est
de Verdun, et du côté de Cirey, en avant de Lunéville, en Argonne, dans la neige et le brouillard, cinq
violentes attaques ont été repoussées.
A l'embouchure de l'Elbe, sur la côte allemande, la station navale de Cuxhaven est attaquée par les
Anglais avec des hydravions et une escadre.
Les Allemands et les Autrichiens avouent qu'ils sont tenus en échec par les Russes, en Pologne et
dans les Carpathes.
Dans la région de Van, dans l'Asie Mineure, les Turcs, poursuivis par les Russes, battent en
retraite.
En Albanie, les Italiens débarquent à Valona, place forte qui commande l'Adriatique.
(2) Des militaires allemands, britanniques et français sympathisent dans les tranchées lors de
la Trêve de Noël.
(2) Après s’être opposés à la guerre, (les chefs politiques hongrois) soutiennent l’effort de guerre
autrichien principalement parce qu’ils craignent qu’une victoire russe n’entraîne la sécession des minorités
slaves de Hongrie, puis le démantèlement du pays. 3 800 000 soldats seront mobilisés en Hongrie ; 661 000
seront tués, plus de 700 000 blessés et autant faits prisonniers.
(3) Pour prévenir une occupation grecque, l’Italie s’empare du port albanais de Vallona (Avelona).
Samedi 26 décembre 1914.
- 40 147ème jour de la guerre, 102ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : en Belgique, un
brouillard épais paralyse les opérations militaires entre la mer et la Lys, et ne permet qu'une canonnade peu
intense; entre la Lys et l'Oise, à Noulettes, à la Boisselle, à Lihons, à Chirey, nous
repoussons de violentes attaques de l'ennemi; à Perthes-les-Hurlus, se livre une
vraie bataille où, malgré des effectifs renforcés, les Allemand subissent un échec
complet.
En Haute-Alsace, sensibles progrès : devant Cernay nous occupons la
lisière des bois sur les collines à l'ouest de la ville, et nous repoussons plusieurs
attaques. Un Zeppelin jette sur Nancy des bombes qui font plusieurs victimes
Des aviateurs allemands volent au-dessus de l'Angleterre et de la
Pologne.
En Pologne, la nouvelle marche des Allemands sur Varsovie est arrêtée,
leur armée est rejetée au delà de la Bzoura. En Galicie, les Autrichiens sont
battus sur la Pilitza et dans les Carpathes.
Dimanche 27 décembre 1914.
148ème jour de la guerre, 103ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : de la Belgique à la
Somme, la journée a été calme; on n'a signalé que quelques canonnades intermittentes; à Carency,
cependant, dans le Pas-de-Calais, nous enlevons 800 mètres de tranchées allemandes; au nord-ouest
d'Albert, à la Boisselle, nous repoussons deux attaques de nuit de l'ennemi; en Argonne, légers progrès,
nous forçons l'ennemi à évacuer quelques tranchées; dans les régions de Perthes et de Saint-Mihiel nous
repoussons les attaques de l'ennemi qui tentait de reprendre les tranchées qu'il avait perdues; en HauteAlsace, nos troupes réalisent de nouveaux progrès sur les hauteurs qui dominent Cernay; les Allemands
bombardent Saint-Dié. Des aviateurs français bombardent les hangars d'aviation de Metz et des aviateurs
anglais causent des dégâts aux ouvrages militaires de l'avant-port de Hambourg.
Les Russes progressent dans les Carpathes.
En Pologne, la situation n'a pas changé.
(3) Les Turcs réussissent à couper la liaison ferroviaire entre Kars et Sarikamish (Caucase).
Craignant la perte de leur armée du Caucase, les Russes battent aussitôt en retraite.
Lundi 28 décembre 1914.
149ème jour de la guerre, 104ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : dans tout le Nord, les
opérations sont en partie arrêtées par les pluies, la neige et la tempête; canonnades intermittentes de loin
en loin surtout le front; en Argonne et dans les Hauts-de-Meuse, nous continuons à progresser; au nord-est
de Steinbach, nous repoussons une contre-attaque.
Un Zeppelin jette de nouveau des bombes sur Nancy; elles tombent sur une école enfantine.
Mardi 29 décembre 1914.
150ème jour de la guerre, 105ème jour de la bataille de l'Aisne, et du Nord : en Belgique, nous nous
emparons du village de Saint-Georges (hameau de 380 Hab., à 4 Km au sud de Nieuport) où nos troupes
s'établissent; de la Lys à la Somme, les Allemands bombardent assez violemment nos positions dans la région
Echelle-Saint-Aurin (commune à 11 kil. N.-E. de Montdidier (Somme)), le Quesnoy et Bouchoir (Le Quesnoy
est à 5,5 Km au nord d'Echelle et Bouchoir, à 1,5 Km au N.-O. du Quesnoy), au nord-ouest de Roye; le calme
est, au contraire, à peu près complet de la Somme à l'Argonne; en Argonne, nous progressons dans les bois
de la Grurie, à Bolant et à Courtechausse (Le bois de Bolante est au sud du bois de la Grurie; celui de
Courtechausse à l'est du bois de Botante); sur les Hauts-de-Meuse nous repoussons des attaques
allemandes et nous reprenons des tranchées que nous avions dû abandonner près de la redoute du BoisBrûlé; nous complétons l'investissement de Steinbach et nous nous emparons des ruines du château.
Après une très violente bataille, les Russes rejettent les Allemands au delà de la Bzoura.
Après leurs succès sur les Autrichiens, les Russes reprennent leur marche sur Cracovie.
Le sous-marin français Curie est considéré comme perdu après un raid sur Pola; on croit que
l'équipage est prisonnier.
(1) Les journaux belges cessent leur parution afin de protester contre la censure allemande. Le
cardinal Désiré Mercier (voir 03/01/15) appelle la population belge à la résistance passive.
- 41 Mercredi 30 décembre 1914
151ème jour de la guerre, 106ème jour de la bataillé de l'Aisne et du Nord; le mauvais temps, qui en
général, entrave partout les opérations. Nous avons cependant gagné un peu de terrain en Belgique dans la
région de Nieuport; les Allemands ont bombardé le village de Saint-Georges que nous avions pris la veille;
nous mettons le village en état de défense. En Champagne et en Argonne, violents duels d'artillerie; nous
progressons légèrement dans l'Argonne, dans la région du Four-de-Paris. Dans les Vosges, à la Tête-de-Faux
qui commande le col du Bonhomme, une violente attaque de l'ennemi a été repoussée. En Haute-Alsace,
l'artillerie lourde française agit très efficacement dans un violent combat près de Steinbach.
En Pologne, les Allemands semblent être arrêtés dans leur offensive par les armées russes, et
passent à la défensive.
Une note vient d'être envoyée à l'Angleterre par les Etats-Unis, relativement à la sécurité de la
navigation des neutres.
Jeudi 31 décembre 1914.
152ème jour de la guerre, 101ème jour de la bataille de l'Aisne et du Nord : calme presque complet
de la mer à l'Aisne. En Champagne, près de Reims, au nord de Sillery, près de la ferme d'Alger, les
Allemands font, pendant la nuit, sauter deux de nos tranchées, mais l'attaque qui a suivi a été repoussée;
dans la région de Mesnil-les-Hurlus, nous avons enlevé, après avoir repoussé plusieurs attaques, une seconde
ligne de tranchées ennemies. En Argonne, vers Fontaine-Madame, nous avons réalisé un léger progrès. Entre
la Meuse et la Moselle, dans le bois de Mortmare, nous avons enlevé environ 150 mètres de tranchées
allemandes. Des Taubes allemands lancent, sans causer de grands dommages, 17 bombes sur Dunkerque.
Dans la vallée de l'Euphrate, une division turque subit un grave échec.
Les Australiens occupent l'île de Bougainville dans l'archipel allemand des Salomons.
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