médecine spagyrique ou alchimie végétale. Certains commencent à sourire, imaginant déjà des recettes
pour élixir de longue vie, eau de jouvence et autres rêves mirobolants ! Qu’ils gardent pour eux leurs
sarcasmes, car si elle est méconnue, la médecine spagyrique est sans doute l’une des thérapies les plus
efficaces. Elle a fait ses preuves durant plusieurs siècles et compte des cures presque miraculeuses,
seulement elle n’est pas à la portée de tous. On ne devient pas spagyriste en quelques jours, de même qu’on
ne devient pas initié parce qu’on a lu quelques livres de magie, ce qui malheureusement tend à devenir une
affligeante réalité actuellement, discréditant les chercheurs sérieux qui ont longtemps étudié en subissant
un difficile entraînement que l’on nomme, l’initiation. Comme disait un grand maître du Zen, "il ne suffit
pas de prendre la position du lotus pour accéder à la sagesse sinon toutes les grenouilles deviendraient
Bouddha !" C’est pourtant ce qui se produit avec les pseudo-mages et initiés bidons, se réfugiant derrière le
secret ou se cachant dans leurs boîtes postales. Revenons-en à la spagyrie. Cette science bien que fort
complexe, peut être pratiquée à un stade élémentaire, si l’on suit les conseils figurant dans les pages
ci-après ; même à ce niveau ses application sont particulièrement efficaces. Je ne trahis pas de secret dans
ces pages, d’ailleurs il n’y a pas de secret, sinon une certaine discrétion. Quelques procédés doivent rester
voilés car leurs domaines d’applications dépassent le stade de la prescription théorique et sont d’un
maniement délicat ; de plus les applications ultimes de la spagyrie, tels les élixirs de certaines plantes
(préparés selon la tradition alchimique) et les notions de pierre végétale, risquent de provoquer des
phénomènes incontrôlés et très dangereux pour celui qui n’a pas reçu de préparation ou dont le niveau
spirituel est trop bas.
CHAPITRE II
La pratique de la phytothérapie et de ses prolongements traditionnels, implique quel-ques connaissances
sommaires des théories de la médecine ancienne. Cette dernière n’est au-cunement dépassée, elle est
simplement différente et un peu oubliée. Actuellement la médecine classique se préoccupe de l’ancienne
tradition des thérapeutes de la nature. De ce fait, la phytothérapie court un grand risque ; la phytothérapie
est une science de tradition, faite d’expérience, de vécu en même temps que de science. Si la médecine des
facultés s’en em-pare, la liberté du phytothérapeute traditionaliste, se verra réduite à néant. Face à une
interdiction officielle d’exercer, il se verra contraint à une clandestinité dangereuse. Or, la phytothérapie
passée dans la médecine classique, sera amputée de la quasi totalité de son efficacité. Il n’est pas dans mon
intention de me lancer dans un réquisitoire contre la médecine, bien au contraire, simplement je voudrais
préciser un certain nombre de choses que la plupart des médecins ignorent. L’action des plantes est
variable selon les saisons, le lieu de cueillette, surtout leurs modes de préparations et parfois aussi les
phases de la lune. Ne pouvant vivre la tradition de thérapeute pleinement, l’étudiant en médecine, plus tard
médecin, ne verra dans la phytothérapie qu’une préparation pharmaceutique d’origine dif-férente. Il
prescrira, selon l’inspiration et sa connaissance de la matière, des préparations allopathiques ou
phytothérapiques indifféremment. Cette tradition vivante sombrera dans la jungle lucrative des préparations
pharmaceutiques industrielles. Quant au médecin, il n’aura récupéré que le fragment d’une thérapie qui ne
sera qu’une spécialité écologique flatteuse sur sa plaque ou son papier en-tête. L’excès inverse n’est pas
non plus recommandable. Un nombre impressionnant de guérisseurs fantaisistes, bricolent dans les plantes.
Les résultats sont souvent néfastes. Que faire entre une médecine de techniciens peu ouverts au traditionnel
(même et surtout quand il est efficace) et les rebouteux incultes, qui ne sont pas toujours que des tisaniers ?
La solution de liberté est sans doute préférable. Les guérisseurs offrent l’avantage de fonctionner comme
des commerçants, si leurs produits ne sont pas bons, les patients portent leur clientèle ailleurs ; ce qui fait,
que les brebis galeuses s’éliminent tôt ou tard, le cas contraire est plus dangereux parce qu’insidieux. La
phytothérapie passée au laminoir de la science officielle, deviendra ce qu’elle a déjà subi partiellement :
une image de marque écologique commercialisée. Bientôt on assistera à une "amélioration" des produits,
par adjonction de produits de synthèse, de vitamines et d’antibiotiques savants. Le tour sera joué, votre
phytothérapie sera remboursée par la Sécurité sociale.
A titre d’exemple de phytothérapie appliquée, vous savez sans doute, que les microbes s’adaptent aux
antibiotiques avec une aisance particulière. Ce phénomène est tellement flagrant, qu’il contraint la