L’Avènement de l’Islam :
En 670, Oqba Ibn Nafi par sa victoire sur les byzantins du Patrice Grégoire à Sufétula
(Sbeitla), ouvre une nouvelle ère d’islamisation arabe de l’Ifriqiya, et fonde la place forte de
KAIROUAN.
La résistance de Qoceila (jusqu’en 686 date de sa mort près de Kairouan) et celle de la Kahina
(la reine prophétesse judaïsée ?) aboutira à la défaite de l’opposition berbéro-kabyle par la
mort héroïque de la reine dans les Aurès (à Bîr-al-Kahina) près de Tabarka en 702.
Oqba Ibn Nafi après sa marche triomphale jusqu’à Tanger parvint aux confins de l’Atlantique
marocain. Il fut surpris durant son retour à l’est dans la région de Biskra où il fut tué (683),
puis enterré dans le village qui porte son nom : Sidi Oqba.
À sa suite, Moussa Ibn Noçair reçut le gouvernement de l’Ifriqiya vers 705 et conquit le
Maghreb extrême, de Sijilmasa à Tanger qu’il soumit définitivement avant de franchir le
détroit qui portera le nom de son jeune lieutenant : Djebel Tarik ou Gibraltar en 711. Cette
date marque le début de la conquête de l’Espagne wisigothique, que les Arabes appelleront
Andalousie, pays des ANDALUS c’est à dire improprement des VANDALES.
Dans la lutte qui opposera les dynasties califales de Damas (Omeyades) à celles de Baghdad
(Abbassides), apparaîtront à partir du VIIIe siècle, des séditions dans le Maghreb central, avec
la constitution de principautés religieuses kharégites contestataires des pouvoirs arabes
d’Afrique du Nord.
C’est ainsi que Ibn Rostem fonde à Tahert (près de Tiaret) un royaume berbère s’étendant de
Sédrata (Ouargla actuelle), à Djerba et dans le M’Zab à l’Ouest.
Les Aghlabides d’obédience malékite s’imposeront à Kairouan et en Sicile durant le IXe
siècle. Ils seront supplantés par les Fatimides, des Berbères de la tribu Kotama (petite
Kabylie), qui fonderont une dynastie d’obédience chiite grâce à un prédicateur yéménite
ismaélien du nom d’ABOU ABDELLAH. La dynastie fatimide régnera par la suite sur
l’Égypte à partir de 969.
Pendant ce temps, à l’est de l’actuelle ville algérienne de Boghari, un fidèle lieutenant des
Fatimides, Ziri Ibn Menad se montre un actif défenseur de l’autorité fatimide, et bénéficiera
de l’encouragement du Calife pour installer un pouvoir dynastique sur un État berbère courant
le Tell et la zone côtière occidentale de l’Ifriqiya.
Son fils Bologhine fut chargé de fonder ou de restaurer les villes de Miliana, de Médéa et le
port d’Icosium devenu El Djezaïr.
Le nom arabe d’El Jazaïr fût donné au port qui débouchait sur la baie d’Alger par un
ensemble d’îlots = quatre en tout en face de Bab El oued.
Cette dernière cité fut nommée El Djezaïr – BENI MEZGHENA. Elle correspondait au site de
l’antique Icosium sur lequel s’étendait selon Ibn Khaldun le territoire de la tribu berbère des
Beni-Mezghena qui s’était installée dans la Mitidja, une partie du Sahel.
Dans ce site antique et qui n’était plus que ruines, les Beni-Mezghenna avaient organisé un
bourg agricole et commerçant, disposant de conditions géographiques particulièrement
intéressantes : une baie maritime immense et admirable, un arrière-pays richement arrosé et
boisé formaient un site défensif bien consolidé par les anciennes fortifications romaines.