"Quels enjeux pour la biodiversité? L'Année internationale 2010 et les défis de demain"
Conférence UNESCO du Futur
Année internationale de la Biodiversité en 2010
"Biodiversité: Sauvons-la, Soutenons-la, Partageons-la"
La prochaine édition de la Conférence UNESCO du Futur se tiendra le 3 novembre 2009 de 17h à 18h30 au Siège
de l'UNESCO avec pour Conférencier d'honneur, M. Hubert Reeves.
Sur l’ensemble de la planète, la biodiversité – la diversité de la vie, depuis les bactéries jusqu’aux plantes, depuis
les espèces jusqu’aux écosystèmes – est en déclin. En quelques décennies, les altérations et les destructions
causées par l’homme aux écosystèmes naturels – en particulier les forêts primaires, les forêts tropicales, les zones
humides, les mangroves, les lacs, les rivières, les mers et les océans – ont crû à un rythme inquiétant. On estime
que le nombre des espèces connues – et nous sommes loin de les connaître toutes – a décliné d’environ 40 depuis
les années 1970. Depuis 2000, les forêts primaires ont perdu 6 millions d’hectares par an. Près de 20% des récifs
coralliens ont été détruits, du fait, notamment de la pollution et de la surpêche. 25% des espèces connues auront
peut-être disparu d’ici à 2050. Nombre scientifiques pensent que la Terre est près de connaître une phase
d’extinction de masse.
Selon l’Evaluation des écosystèmes pour le millénaire publiée par les Nations Unies en 2005, les taux actuels
d’extinctions d’espèces seraient jusqu’à 1000 fois plus élevés que les niveaux jugés naturels. Tout comme pour le
changement climatique, qui va aggraver les pertes de biodiversité et être aggravé par celles-ci, le problème, c’est
l’accélération du phénomène – ainsi que notre cécité collective. La Terre évolue vers un état où elle pourrait ne
plus nous soutenir. Il y a une limite aux dommages que nous pouvons infliger aux environnements dont nous
dépendons.
Depuis la Révolution industrielle, l’humanité traite les ressources naturelles comme si elles étaient infinies. Trop
peu de personnes se sont rendu compte que la biodiversité est une ressource en tant que telle. La biodiversité
soutient quantité de processus et de services des écosystèmes naturels, tels que la qualité de l’air, la régulation
climatique, la purification de l’eau, la lutte contre les parasites et les maladies, la pollinisation et la prévention des
érosions. Le bien-être – et la survie – des humains est difficilement concevable sans une biodiversité florissante.
Les systèmes alimentaires sont fortement dépendants de la biodiversité et une proportion considérable de
médicaments est directement ou non d’origine biologique. Des pans entiers de nos économies dépendent
également de la biodiversité et il importe de souligner que les pauvres de la planète sont les plus exposés aux
risques liés à la perte de biodiversité parce qu’ils sont les plus dépendants des services des écosystèmes en voie de
dégradation. Par conséquent, la diminution de la biodiversité aura un impact négatif sur la réalisation des OMD et
ce par-delà l’objectif spécifiquement consacré à l’environnement. Enfin, on ne peut ignorer à quels points sont
essentiels les bénéfices non matériels des écosystèmes, en particulier les valeurs spirituelles et esthétiques.
La complexité de ces aspects a été reconnue dans son ensemble en 1972 lorsque l’UNESCO lança deux initiatives
pionnières : la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel qui institua
qu’écosystèmes naturels et des paysages appartenaient au patrimoine commun de l’humanité et le Programme
l’homme et la biosphère (MAB) qui conduisit à la création de Réserves de biosphère, 553 dans 107 à ce jour, avec
trois fonctions qui se renforcent l’une l’autre : conservation, développement durable et soutien à la recherche et à
l’éducation. La biodiversité est un bien public global, comme il fut reconnu 20 ans plus tard, en 1972, par la
Convention sur la biodiversité (CDB). Les trois objectifs de cette convention sont la conservation de la diversité
biologique, son utilisation durable et le partage juste et équitable des bénéfices liés à l’usage des ressources
génétiques.