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- Ces droits ne sont plus des droits naturels (les hommes ne sont plus égaux en 
droits, ils sont égaux devant la loi), ils sont, eux aussi une concession du souverain. 
 
- D'ailleurs, il prend des mesures en contradiction avec ces principes : 
    - il rétablit la noblesse d'Ancien Régime  (contraire à l’égalité), 
    - il fait du catholicisme la religion d'Etat (ce qui restreint la liberté religieuse) 
 - il s'empresse de réglementer la presse (ce qui restreint la liberté d'opinion). 
- De même, il  n'est  pas  question  d'établir le suffrage universel. Le  droit  de 
suffrage n'est pas inhérent à la qualité d'homme. Le suffrage, c'est une fonction sociale 
qui  dépend  de  ses  capacités  =  la  fortune  apparaissant  comme  le  meilleur  gage 
d'aptitude intellectuelle et de maturité politique, le suffrage sera censitaire. 
Pour  être  électeur,  il  faut  être  âgé  de  30  ans  et  être  assez  fortuné,  à  telle 
enseigne que le nombre des électeurs ne dépassera jamais les 100 000 pour toute la 
France (un électeur pour 300 habitants). Pour être éligible il faut être âgé de 40 ans et 
posséder une véritable fortune ce qui réduit à 20 000 le nombre des éligibles. 
Je  vous  propose  d’étudier  rapidement  comment  sont  organisés  les  pouvoirs  publics  et 
comment sont mises en place les nouvelles institutions. 
 
a/ L’organisation des pouvoirs publics 
 
  Pour ce qui est de l'exécutif, il est confié au roi qui constitue l'organe prépondérant = 
le roi seul détient la puissance exécutive. Il nomme et révoque librement ses ministres qui ne 
sont pas responsables devant les chambres. 
  Outre les prérogatives classiques de l'exécutif (pouvoir réglementaire, chef des armées, 
déclaration de guerre, traités) il participe largement au travail législatif = 
C'est à lui qu'appartient l'initiative des lois (les chambres ne peuvent que le supplier de 
proposer un projet) et c'est lui qui a la sanction des lois (elles ne deviennent valables que par 
son acceptation = il a un droit de veto absolu). 
 
  Pour  ce  qui  est  du  pouvoir  législatif,  le  parlement,  à  l'imitation  des  institutions 
anglaises est formé de deux chambres (chambre haute et chambre basse) : 
  Une chambre des pairs, nommés par le roi, à vie ou à titre héréditaire. Cette chambre 
haute traduit le caractère aristocratique du régime. 
  Une chambre des députés élus pour cinq ans (renouvelables par cinquième chaque 
année) au suffrage censitaire. 
Mais elle n'est pas indépendante du roi, puisqu'elle doit attendre de lui sa convocation. 
Il peut en outre la dissoudre à condition d'en convoquer une nouvelle dans les trois mois = on 
ne peut imaginer une emprise plus forte sur le législatif. 
 
NB  /  Bien  que  n'étant  pas  une  véritable  assemblée  démocratique  (parce  qu'elle  n'est  pas 
directement en contact avec la masse populaire), elle donne au régime une allure beaucoup 
plus libérale que celle qu'il avait sous l'Empire. 
 Pour ce qui est de ses attributions, elles se ramènent au vote de la loi et de l'impôt, 
mais dans ces domaines son avis conforme est nécessaire = c'est ce qui fait la différence entre 
ce régime (monarchie limitée) et la monarchie absolue (où le roi n'était pas lié par les avis 
qu'on lui donnait). 
  Ceci  étant,  en  l'absence  de  responsabilité  ministérielle,  c'est  à  dire en l'absence de 
moyens aux mains du législatif pour peser sur l'exécutif, on ne peut pas parler de séparation 
souple des pouvoirs, et ce régime n'est donc pas un régime parlementaire.