Ce que vous devez savoir à propos de... l'Asthme Une introduction à propos de l’asthme, de la maladie, de ses causes et de ses possibilités de traitement.1 Parlez-en avec votre médecin ou pharmacien. Médecin traitant Adresse/Cachet du médecin 2 Sommaire INTRODUCTION 4 CE QU’IL FAUT-IL SAVOIR A PROPOS DE L’ASTHME Qu’est-ce que l’asthme? L’asthme, une inflammation chronique des bronches Gêne respiratoire? – Ce n’est pas forcément de l’asthme Facteurs déclencheurs ou aggravants de la gêne respiratoire 5 5 9 9 10 LE PLAN MEDICAMENTEUX EN ETAPES Les bases de la thérapie Vue d’ensemble des médicaments utilisés 12 12 14 BIEN INHALER: INHALATEURS A POUDRE, AEROSOLS DOSEURS Les avantages de l’inhalation de médicaments Principes de base de l’inhalation valables pour tous les appareils 18 18 19 LES 6 SYMPTOMES D’ALARME 21 ACTIVITE PHYSIQUE ET THÉRAPIE RESPIRATOIRE L’asthme et le sport Thérapie respiratoire 22 22 24 La crise d’asthme: la reconnaItre A temps, la traiter correctement 26 QUELQUES NOTES ESSENTIELLES L’infection bronchique Pharmacie de voyage Asthme et grossesse Adresses importantes 27 27 28 28 29 3 Introduction L’affection appelée asthme bronchique à une caractéristique remarquable: les plaintes peuvent être très variables. Vous savez par expérience que vous avez de ‘bons’ et de ‘mauvais’ jours. C’est notamment pour cette raison qu’il règne une grande incertitude sur la manière de traiter cette maladie, l’influence sur votre vie quotidienne, le meilleur moment de la traiter. Mais comme pour toutes les maladies chroniques, c’est le patient qui doit porter lui-même la responsabilité de sa maladie. Ce n’est que dans la mesure où il a la capacité de stabiliser sa maladie, qu’il pourra avec son médecin empêcher une détérioration. 4 Cette brochure est une brève introduction à la prise en charge de cette maladie. Nous espérons que cette brochure suscitera votre intérêt et vous aidera à mieux comprendre cette maladie. Vous ne pouvez en aucun cas oublier que votre médecin est un partenaire essentiel. Veuillez donc chercher un médecin qui a toute votre confiance. À cause de votre maladie chronique, vous êtes voué à une longue et bonne coopération avec votre médecin, c’est pourquoi la confiance mutuelle est essentielle. Ce qu’il faut-il savoir à propos de l’asthme Qu’est-ce que l’asthme? Le mot «asthme» vient du grec Asthma et nous a été légué par Hippocrate de Cos (460 – 375 av. J.C.), qui décrivait la maladie comme une respiration difficile causée par du mucus qui, venant du cerveau, parvenait au poumon et y obstruait les passages de l’air. Bien que cette image de la maladie est aujourd’hui obsolète, il a néanmoins décrit les symptômes caractéristiques: • Détresse respiratoire, sous la forme de crise • Toux • Expectorations • Bruit à l’expiration: ex: respiration sifflante ou grondante *www.kuleuven.be L’asthme : une «maladie populaire» La sévérité de l’asthme bronchique dépend de l’âge: en Belgique 6 à 8% des adultes et un enfant sur 10 est atteint d’asthme*. Pour bien comprendre la maladie, il faut bien entendu connaître les altérations qui surviennent dans les poumons d’un asthmatique et qui sont responsables des manifestations et symptômes susmentionnés. Le rôle principal de notre poumon est d’assurer un échange gazeux: l’oxygène puisé dans l’air est envoyé dans le sang qui, en échange, libère du gaz carbonique produit lors des échanges métaboliques. Les voies respiratoires du poumon sont à l’image d’un arbre, mais renversé. 5 La surface d’échange gazeux entre l’air et le sang à travers les nombreuses alvéoles, représente environ 100 m². Dernières ramifications des bronches (Bronchiole) Alvéoles À chaque mouvement respiratoire, nous déplaçons environ un demi-litre d’air. Front Sinus Cavité nasale Nez Œsophage Canal digestif Trachée artère Poumon Bronches 6 La trachée se divise d’abord en deux bronches principales et se ramifient de plus en plus pour se terminer par les alvéoles pulmonaires où se déroule l’échange gazeux. L’absorption vitale d’oxygène et le rejet du dioxyde de carbone nécessitent une grande surface d’alvéoles. Les poumons humains se composent environs de 300 millions d’alvéoles qui couvrent une surface d’environ 80 à 120 m². Par rapport aux bronches d’une personne en bonne santé, celles d’un asthmatique présentent des altérations qui sont à l’origine des troubles: Bronches saines Spasmes des muscles bronchiques: Les muscles des petites voies respiratoires qui règlent normalement l’amplitude des bronches, sont contractés chez un patient asthmatique. Un gonflement de la muqueuse bronchique: Il s’agit de la muqueuse protectrice des poumons. Chez un patient asthmatique, cette muqueuse est clairement enflée ce qui rétrécit les voies respiratoires. Augmentation de la production de mucus: chez le patient asthmatique, la muqueuse est non seulement enflée mais elle produit également plus de mucus épais, à l’inverse d’un poumon sain. Bronches malades 7 Votre affection asthmatique - Les quatre points qui en sont l’enjeu Prenez vous-même les mesures, si vous voulez gérer votre maladie. Les visites régulières chez le médecin et la prise de médicaments efficaces ne suffisent pas. 1 2 3 4 En revanche, vous devez prendre vous-même la responsabilité, en dépit de l’asthme, d’arriver à vivre sans restrictions et d’empêcher la progression de la maladie. Améliorez vos connaissances de la maladie afin de mieux l’accepter tout au long de votre vie. Vous serez ainsi plus confiant dans la façon de traiter votre asthme. La priorité absolue est la connaissance pratique, savoir que faire dans quelle situation. Vous saurez aussi quels facteurs déclencheurs ou aggravants il vous faut éviter. Soyez conséquent dans la prise de médicaments. Même lorsque vous n’éprouvez aucune plainte, le traitement médical doit être suivi à la lettre. Les symptômes de l’asthme peuvent être tellement variables, que le traitement doit être flexible et adapté. Votre médecin composera pour vous un plan de médication sur mesure. Apprenez à adopter un comportement approprié en cas d’urgence. Les patients asthmatiques avertis ont moins de crises et lorsqu’elles se présentent, elles sont moins prononcées. Si, toutefois, il vous arrive d’avoir des crises, demandez à votre médecin de vous établir par écrit un plan d’urgence personnel. Tous sauront alors ce qu’il faut faire en cas d’urgence. Apprenez les principes fondamentaux de la thérapie respiratoire. Les principales mesures de thérapie respiratoire telle que «L’expiration lèvres pincées» et un maintien du corps favorisant la respiration, ont une importance essentielle en cas d’urgence. 8 L’asthme, une inflammation chronique des bronches La question préoccupante est bien sûre : pourquoi se produisent ces modifications des voies respiratoires chez les patients asthmatiques? L’on sait depuis quelques années qu’une inflammation chronique, c’est-à-dire persistante des voies respiratoires est la cause de l’asthme. Cette inflammation est déclenchée au départ par des allergies ou des infections répétées, et s’est transformée en maladie chronique. Toujours présente sous des formes variées dans les bronches, elle est responsable des symptômes actuels. Le résultat de cette inflammation est une hypersensibilité des voies respiratoires à différents stimuli notamment les allergènes. L’on parle alors d’une sensibilité accrue ou hypersensibilité du système bronchique. L’on pose régulièrement la question de savoir si l’asthme bronchique est héréditaire. Ce n’est en aucun cas une maladie génétique classique, mais il y a des antécédents familiaux. De toute évidence, la prédisposition à contracter la maladie dans le courant de sa vie se transmet par voie héréditaire. Un enfant dont le père et la mère souffrent d’asthme aura plus de chances de développer lui-même la maladie. Mais pour que cette prédisposition débouche sur la maladie, il faudra que d’autres éléments extérieurs tels que des infections fréquentes des voies respiratoires ou des agents atmosphériques y contribuent également. Une maladie, de nombreux visages L’asthme bronchique se présente sous de nombreuses formes qui trouvent toutes leur cause dans l’inflammation des voies respiratoires. Asthme allergique: Il est caractérisé par une augmentation des plaintes au contact avec des allergènes, il a commencé dès l’enfance ou est lié à des réactions allergiques familiales connues. Asthme non allergique : cette forme apparaît à un âge avancé, dans bien des cas à la suite d’une infection bronchique. Souvent, des problèmes sont déjà apparus chez le patient dans la région du nez («polypes ») ou des sinus ethmoïdaux. Asthme d’effort : l’asthme d’effort, que l’on rencontre beaucoup plus souvent chez l’enfant que chez l’adulte, n’est pas non plus une maladie distincte. Asthme « d’aspirine » : la gêne respiratoire est causée par des antalgiques de type «aspirine» (acide acétylsalicylique) souvent utilisés en cas de douleurs, fièvre, inflammations et troubles rhumatismaux. Toute personne ayant présenté des troubles respiratoires après avoir pris un antalgique devra éviter cet agent actif par la suite. Les personnes ayant jusqu’alors bien supporté ces médicaments peuvent continuer à en prendre en cas de besoin. 9 Gêne respiratoire? – Ce n’est pas forcément de l’asthme Plusieurs maladies se manifestent par des symptômes semblables à ceux de l’asthme, notamment la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), une affection des bronches souvent confondue avec l’asthme. Un diagnostic correct est déterminant pour appliquer le bon traitement. Le principal symptôme de la bronchopneumopathie chronique obstructive est une gêne respiratoire qui ne se manifeste pas sous forme de crises mais Anamnèse 10 généralement à la suite d’un effort. Par ailleurs, cette maladie provoque une toux accompagnée d’expectoration, la plupart du temps le matin. La différence majeure réside dans les causes de la maladie car la plupart des bronchiteux sont ou étaient des fumeurs. Le tableau ci-dessus vous permet de différencier l’asthme allergique et l’asthme non allergique de la broncho-pneumopathie chronique obstructive. Asthme BPCO Fumée de cigarette +/- ++ Toux Le matin ou le soir Le matin Gêne respiratoire Par crises Lors d’un effort physique Age du début >40 ans +/- ++ Début subit ++ - Facteurs déclencheurs ou aggravants de la gêne respiratoire L’on est souvent surpris de voir que certains allergènes tels que le pollen peuvent entraîner une gêne respiratoire sur un individu et ne présenter aucun problème pour un asthmatique. La caractéristique typique de cette maladie est que chaque asthmatique souffre d’une forme d’asthme personnelle. C’est ainsi que les allergènes entraînant la gêne respiratoire varient d’un malade à l’autre. Voici réunis ci-après quelques éléments déclencheurs ou aggravants fréquents de la gêne respiratoire: Agents allergènes excréments d’acariens domestiques, allergènes animaux (p. ex. salive, poils), pollen, moisissures, plumes de couettes, produits alimentaires, additifs alimentaires, allergènes d’origine professionnelle (p.ex. farine, levures). Agents non allergènes: •agents chimiques: produits de nettoyage domestique, gaz d’échappement, produits cosmétiques, aérosols (laque pour cheveux), peintures et laques, vapeurs (cuisson), fumée de tabac, huiles essentielles, médicaments. •autres agents: entre autres infections, agents atmosphériques (froid, chaud), surmenage physique ou psychique, stress, discours, chant, rire, pleurs, toux, hormones. Il est conseillé d’éviter les déclencheurs de gêne respiratoire lorsqu’ils sont connus. Souvent, il est impossible de les fuir tous, on devra donc traiter l’inflammation chronique responsable de l’hypersensibilité au niveau des voies respiratoires. En présence de voies respiratoires stables, le contact avec l’agent déclencheur sera mieux supporté, si bien que la crise pourra être évitée ou sera moins violente. 11 Le plan médicamenteux en étapes Les bases de la thérapie médicamenteuse Au cours de l’avant-dernier siècle, le médecin américain Henry Salter (182371) conseillait à ses patients de boire beaucoup de café lorsqu›ils avaient une crise d›asthme pour dégager les voies respiratoires. Depuis, il existe toute une gamme de médicaments efficaces mais le principe est resté identique. Aujourd›hui tout comme auparavant, nous avons emprunté la plupart des agents actifs à la nature. La théophylline par exemple est, de par sa structure, apparentée à certaines composantes du thé noir ou du café, ou encore les sympathomimétiques ß2, un groupe de principes actifs ayant un effet broncho-dilatateur, sont des éléments apparentés aux hormones de stress produites par l'organisme. 12 Décrire en détail tous les médicaments ainsi que leurs effets thérapeutiques et secondaires dépasserait largement le cadre de ce document. Toutefois, nous voulons porter à votre connaissance les informations essentielles se rapportant à vos médicaments. En effet, il est indispensable que vous connaissiez vos médicaments ainsi que leurs effets thérapeutiques pour une simple raison: seul celui qui connaît ces médicaments peut les employer au moment qu›il faut et selon la dose qu›il faut. Il vous suffit de connaître pour chaque médicament quatre éléments importants. Nous appelons cela la «check-list» d›un principe actif. 1 Comment le médicament agit-il? Il n’existe ici que deux modes d’action, broncho-dilatateur ou antiinflammatoire. 2 Combien de temps faut-il au médicament pour agir? Ainsi, vous saurez quel médicament est important pour la thérapie à long terme et sur quel médicament vous pouvez compter pour vous apporter un soulagement en cas de crise. 3 Le médicament aide-t-il en cas d’urgence? L’information la plus importante pour vous. 4 Comment doser le médicament correctement? Une posologie trop élevée comporte le risque d’effets secondaires; d’un autre côté, une posologie trop faible peut signifier une perte d’efficacité. On distinguera ici deux types de principes actifs selon leur mode d’action : Les agents broncho-dilatateurs dégagement, dilatation des voies respiratoires Les agents anti-inflammatoires effet protecteur, anti-inflammatoire Il est crucial de demander conseil et explications à votre médecin concernant votre traitement et les médicaments prescrits. Vous devez comprendre à quoi servent les différents médicaments et quand vous devez les utiliser. 13 Vue d’ensemble des médicaments utilisés Afin de vous fournir une vue d’ensemble des médicaments utilisés dans la thérapie antiasthmatique, nous avons réuni ci-après les «check-lists» des médicaments les plus courants. Sympathomimétiques ß2 à inhaler, à action rapide Mode d’action Effet broncho-dilatateur: la musculature bronchique se décontracte. Les sympathomimétiques ß2 agissent par l’intermédiaire de certains récepteurs («récepteurs bêta»). Entrée en action Immédiatement, au bout de quelques minutes. Cas d’urgence En cas d’urgence, les voies respiratoires sont immédiatement dilatées. Dosage* La plupart du temps en fonction des besoins, au maximum 8 – 10 inhalations par jour. Le principe actif formotérol, qui a également une action de longue durée, peut aussi être utilisé pour la thérapie d’entretien. Dans ce cas, la posologie maximale est de 48 μg/jour, faute de quoi des effets secondaires dangereux peuvent survenir. Sympathomimétiques ß2 à inhaler, à action lente Mode d’action Effet broncho-dilatateur: ils trouvent leur emploi de préférence pour l’asthme modéré ou sévère. Ils permettent un meilleur contrôle de l’asthme. Entrée en action Selon le principe actif (le formotérol agit plus rapidement que le salmétérol. Le salmétérol ne convient donc pas pour le traitement de la détresse respiratoire aiguë). Cas d’urgence Le salmétérol ne convient pas pour les cas d’urgence. Posologie* Régulièrement et à titre préventif 2 x jour 1 à 2 inhalations par jour. * Recommandations générales: votre médecin discutera avec vous de la posologie la mieux adaptée. 14 Comprimés de théophylline Mode d’action Effet broncho-dilatateur Entrée en action Retardée Cas d’urgence Ne conviennent pas aux cas d’urgence Posologie* Régulièrement et à titre préventif, le matin et le soir un comprimé. En cas de gêne essentiellement nocturne, il suffit de prendre un comprimé avant de s’endormir. Antagonistes des récepteurs des leucotriènes Mode d’action Anti-inflammatoire: les antagonistes des récepteurs peuvent être utilisés complémentairement dans les cas d’asthmes légers à modérés. Ils agissent également dans les cas d’asthmes de l’effort et de rhinite allergique (rhume). Entrée en action Aucun effet en cas d’urgence. Les antagonistes des récepteurs ne conviennent pas pour les cas d’urgence, l’effet étant retardé. Cas d’urgence Ne conviennent pas aux cas d’urgence Posologie* * Régulièrement et à titre préventif, un comprimé une fois par jour. Il est important que les antagonistes des récepteurs soient pris régulièrement, faute de quoi ils ne peuvent avoir l’effet protecteur attendu. 15 Omalizumab – Anticorps monoclonal Mode d’action Anti-inflammatoire Entrée en action Selon la réponse individuelle du patient. Cas d’urgence Importants pour les cas d’urgence. En cas d’urgence justement, la prise de comprimés de cortisone en temps voulu et à haute dose sauve des vies. Posologie* Cas d’urgence: 25 – 50 mg d’équivalent prednisolone. Thérapie d’entretien à la cortisone: posologie aussi faible que possible. Cortisone à inhaler Mode d’action Anti-inflammatoire: la cortisone à inhaler est incontournable dans le cadre de la thérapie de base anti-inflammatoire. Entrée en action Retardée. La cortisone en aérosol ou en poudre a une action préventive: les crises ne pourront être évitées qu’en cas d’utilisation régulière. La protection intégrale n’est obtenue qu’au bout d’environ 2 semaines. Une raison de plus pour ne pas interrompre le traitement. 16 Cas d’urgence Pas en cas d’urgence. Le dosage de la cortisone en aérosol ou en poudre est trop faible pour combattre une crise. En cas d’urgence, on devra utiliser de la cortisone à forte dose, sous forme de comprimés. Posologie* Régulièrement et à titre préventif. Dans le cas de la plupart des préparations, la cortisone doit être inhalée deux fois par jour. Le nombre d’inhalations dépend du produit et de la dose administrée à chaque inhalation. Comprimés de cortisone Mode d’action Anti-inflammatoire Entrée en action Selon la réponse individuelle du patient. Cas d’urgence Importants pour les cas d’urgence. En cas d’urgence justement, la prise de comprimés de cortisone en temps voulu et à haute dose sauve des vies. Posologie* Cas d’urgence: 25 – 50 mg d’équivalent prednisolone. Médicament combiné: cortisone à inhaler et sympathomimétique ß2 à action de longue durée Mode d’action Anti-inflammatoire (cortisone en poudre) et bronchodilatateur (sympathomimétique ß2 à action de longue durée) Entrée en action Selon le sympathomimétique ß2 à longue durée d’action utilisé (rapide en cas d’une combinaison avec le formotérol, retardée en cas de combinaison avec le salmétérol) Cas d’urgence Les combinaisons utilisant le salmétérol ne conviennent pas pour les cas d’urgence. Posologie* Régulièrement et à titre préventif. Cette combinaison convient particulièrement pour les cas d’asthme modéré à sévère. * Recommandations générales: votre médecin discutera avec vous de la posologie la mieux adaptée. 17 Bien inhaler : inhalateurs à poudre, aérosols doseurs Les avantages de l’inhalation de médicaments Les voies dont on dispose pour administrer un médicament devant atteindre l’emplacement où celui-ci doit agir, en l’occurrence les poumons, sont nombreuses. Il y a les comprimés et le sirop, les injections et l’inhalation. Mais c’est bien l’inhalation du principe actif qui constitue la méthode la plus élégante. Par rapport aux comprimés et à l’injection, l’inhalation présente des avantages décisifs: •le principe actif parvient directement au lieu où le médicament doit agir, à savoir les bronches. •par rapport aux comprimés, il suffit d’administrer une dose plus faible. •les effets secondaires sont moins importants étant donné qu’il y a moins d’agent actif qui pénètre dans le sang et donc moins d’effets indésirables qui se manifestent au niveau d’autres organes. Mais ce procédé a également son talon d’Achille: pour pouvoir profiter des avantages de l’inhalation, il faut bien maîtriser la technique d’utilisation de l’appareil. Or, cela n’est pas toujours le cas. Même chez les plus exercés d’entre vous qui pratiquent l’inhalation depuis des années, il se peut que vous Avantages de l'inhalation par rapport à la prise de comprimés 18 Inhalation: le principe actif parvient directement dans les voies respiratoires. Comprimés: le principe actif parvient dans tout le système vasculaire de l'organisme commettiez sans vous en rendre compte des erreurs de manipulation. Misez donc sur la sécurité et montrez votre technique d’inhalation encore une fois à votre médecin. Mais tout particulièrement si votre médecin vous a prescrit un nouveau système d’inhalation, insistez pour que votre médecin, le personnel de son cabinet ou le pharmacien vous explique son maniement. Il existe aujourd’hui toute une variété de systèmes pour l’inhalation de médicaments, ce qui peut parfois paraître déconcertant même pour le spécialiste. Principes de base de l’inhalation valables pour tous les appareils Il existe deux types de systèmes d’inhalation, d’une part les inhalateurs à poudre et, d’autre part, les aérosols doseurs. Comme leur nom l’indique, les inhalateurs à poudre contiennent le principe actif sous forme de poudre, cette poudre étant inhalée lors de l’inspiration. L’aérosol doseur ou tout simplement «spray» est largement insensible au froid, à la chaleur et également à l’humidité. Son maniement nécessite une certaine habitude car la coordination entre inspiration et déclenchement de l’inhalation n’est pas si facile au début. Dans un appareil compresseur avec embout buccal, le médicament liquide est mis dans le nébuliseur. Le solvant y est finement brumisé par la pression de l’air du compresseur. Le produit aboutit ainsi dans les poumons lors de l’inspiration. Le patient inspire et expire calmement dans le nébuliseur. Indépendamment du système que vous utilisez, ceux-ci ont tous un certain nombre de principes en commun: Inhaler correctement Préparer l’inhalation • Expirer: lentement et de manière détendue Déclencher l’inhalation et inspirer • Déclencher l’inhalation comme prévu avec votre appareil • Selon l’appareil, inspirer rapidement ou lentement, mais toujours profondément Retenir sa respiration • Retenir votre souffle pendant environ 5 à 10 secondes, afin que le médicament puisse avoir le temps qu’il lui faut pour agir dans les bronches Expirer • Expirer lentement, de préférence par le nez ou en utilisant la technique de «l’expiration lèvres pincées» Inhalation suivante • Effectuer les inhalations suivantes au plus tôt au bout d’une minute 19 Erreurs souvent commises lors de l’inhalation Tous systèmes • L’expiration avant l’inhalation n’était pas assez profonde • L’inspiration lors de l’inhalation n’était pas suffisante • La respiration n’a pas été retenue pendant assez longtemps (5 à 10 secondes) Aérosols doseurs • On n’a pas retiré le capuchon et l’on n’a pas agité l’aérosol doseur • L’inspiration et le déclenchement de l’inhalation n’étaient pas suffisamment coordonnés Inhalateurs à poudre • Expiration dans l’inhalateur à poudre: l’humidité entraîne la formation de grumeaux (principe actif et excipients). • Stockage dans un environnement humide (salle de bains p. ex.) Souvent, une aide à l’inhalation peut faciliter le maniement de l’aérosol doseur, la coordination entre inspiration et déclenchement de l’inhalation n’étant alors plus nécessaire. De plus, une plus grande quantité de principe actif pénètre alors dans les poumons au lieu de se déposer dans la bouche et l’arrière-gorge. 20 Quel que soit le «spray» utilisé et indépendamment de l’agent actif, il est possible d’utiliser un élément d’espacement facilitant la coordination (p. ex. en cas d’urgence). N’oubliez pas de nettoyer l’élément d’espacement une fois par semaine à l’eau chaude additionnée d’une goutte de liquide vaisselle. Faites-le sécher ou utilisez un sèche-cheveux mais renoncez à l’essuyer avec un chiffon afin d’éviter les charges électrostatiques. 6 symptômes d’alarme Le contrôle de l’asthme est en fait simple car les signes auxquels vous devez être attentifs sont peu nombreux. On note «6 symptômes d’alarme» qui annoncent une crise d’asthme: 1 aggravation de la gêne respiratoire, en particulier la nuit 2 aggravation de la toux, quintes de toux nocturnes en particulier 3 modification des expectorations (quantité, couleur, viscosité) 4 diminution de la résistance physique 5 consommation accrue d’aérosol pour cas d’urgence 6 signes d’infection: p.ex. fièvre, crachats jaunâtres/verdâtres, etc. 21 Activité physique et thérapie respiratoire L’asthme et le sport Chez de nombreux asthmatiques, l’effort physique entraîne une gêne respiratoire. Cela fait que ces personnes évitent tout effort physique important. Il s’ensuit une funeste spirale descendante: en effet, le manque d’exercice entraîne une dégradation progressive de la condition physique. Pour échapper à ce dilemme, il n’existe qu’une solution. Il vous faut reprendre des activités physiques et, Peur de la gêne respiratoire Peur de l’effort Renoncement à des activités physiques La condition se dégrade L’inactivité augmente La confiance en soi diminue L’isolation augmente La funeste spirale descendante 22 pour vous y aider, nous voulons vous donner ci-après quelques conseils. C’est souvent le premier pas qui est le plus difficile, surtout si la confiance dans vos capacités physiques fait défaut après des années de manque d’exercice. Pourquoi le sport est-il bénéfique et nécessaire pour les asthmatiques? 1 Réduction de la «sensation» de gêne respiratoire 2 Amélioration de la condition physique, du plaisir de vivre et de la confiance en soi 3 Prévention de l’ostéoporose, en particulier chez les asthmatiques qui prennent régulièrement des comprimés de cortisone 4 Entraînement de la musculature, ce qui est particulièrement important en cas de crise 5 Renforcement des défenses immunitaires de l’organisme 6 Fonction de signal pour l’adoption d’un mode de vie plus sain 23 Conseils faciles pour des activités sportives sans risque: •Les sports les plus bénéfiques pour les asthmatiques sont les sports dynamiques (p.ex. natation, voile, randonnée, danse, cyclisme, marche, jogging). •Les sports nécessitant des efforts soudains et maximaux (p. ex. vélo rapide, sport de force non contrôlé) sont défavorables. •Dans le cas des sports d’équipe, il convient de tenir compte du fait qu’on a tendance à surestimer ses propres capacités physiques dans le feu de l’action. •Quel que soit le sport pratiqué, il faut que l’état des voies respiratoires soit 24 stable (zone verte du feu tricolore). •Veillez au milieu, prendre garde aux allergies; éviter l’eau froide, l’air froid et les hautes altitudes (> 2’000 m). •Prévoyez une phase d’échauffement suffisante (10 à 15 min). •Si vous souffrez d’un asthme de l’effort, inhaler un bêtamimétique à action brève 15 minutes avant tout exercice («spray» pour cas d’urgence). •Pensez à toujours emmener votre aérosol et le débitmètre de pointe. •Dans la mesure du possible, éviter de pratiquer le sport seul. Munissezvous si possible d’un téléphone portable, cela vous procurera une plus grande sécurité. Thérapie respiratoire La thérapie respiratoire est elle aussi incontournable dans le cadre d’un programme thérapeutique anti-asthme. Bien entendu, celle-ci doit être intégrée dans les occupations quotidiennes. Cela commence par la technique de «l’expiration lèvres pincées» ou la synchronisation de la respiration et des mouvements et cela se termine par les positions facilitant la respiration en cas d’urgence. Nous ne pouvons ici qu’esquisser brièvement la technique de «l’expiration lèvres pincées» servant à doser l’expiration et aborder quelques positions destinées à faciliter la respiration. Il est important que vous vous joigniez à un groupe de thérapie respiratoire placé sous la direction d’un physiothérapeute spécialisé ou que vous vous fassiez prescrire une thérapie individuelle par votre médecin. «L’expiration lèvres pincées» : la technique de «l’expiration lèvres pincées» empêche l’affaissement des voies respiratoires lors de l’expiration. De plus, l’air est expulsé de façon plus régulière et plus complète. Celui-ci est particulièrement utile dans le cas d’une crise d’asthme. A la pression élevée qui règne dans la cage thoracique vient s’opposer une pression antagoniste au niveau des voies respiratoires du fait que l’air expiré doit vaincre la résistance des lèvres: expirez, en maintenant les 1 2 «L’expiration lèvres pincées» : lèvres légèrement l’une contre l’autre. Vous devez vous entraîner régulièrement à utiliser la technique de «l’expiration lèvres pincées» afin de pouvoir l’appliquer sans difficulté en cas de détresse respiratoire. Positions facilitant la respiration: les positions facilitant la respiration vous libèrent du poids des bras et de la ceinture scapulaire. Par ailleurs, le ventre est libre si bien que les sections inférieures des poumons peuvent être mieux aérées au moyen de la respiration diaphragmique et péritonique. Siège du cocher: asseyez-vous sur le bord d’une chaise, les genoux sont écartés, la paume des mains ou les coudes reposent sur les genoux et les bras sont légèrement pliés. Veillez à ce que le dos soit droit et le ventre détendu. Assise sur talons: agenouillez-vous au sol. Les genoux sont rapprochés, les 25 1 2 talons sont écartés et le postérieur vient s’abaisser contre la face intérieure des pieds. Les talons reposent sur les côtés des hanches et les paumes de la main reposent sur les cuisses alors que les bras sont légèrement pliés. Veillez à ce que le dos soit droit et que le ventre soit détendu. Inspirez maintenant lentement, puis expirez en utilisant la technique de «l’expiration lèvres pincées». Appui sur rambarde d’escalier: vous prenez appui contre une rambarde d’escalier, le buste étant 2 incliné vers 1 l’avant et les bras tendus, le dos est droit et le ventre est détendu. Autres positions facilitant la respiration: bras croisés derrière la tête, appui sur dossier, position du gardien de but, appui sur table. Vous avez certainement reconnu l’une ou l’autre position que vous avez déjà adoptée alors que vous aviez une détresse respiratoire. N’hésitez pas à utiliser ces positions bien utiles même lorsque vous êtes observé. En effet, ce qui compte ici avant tout, c’est la maîtrise de votre gêne respiratoire et non la curiosité des autres. Siège du cocher Siège du pacha Position murale Position du gardien de but Autres positions facilitant la respiration Appui sur dossier 1 26 2 La crise d’asthme: la reconnaître à temps, la traiter correctement La plupart des asthmatiques ont déjà eu une crise d’asthme. On en a peur à juste titre. Il est donc d’autant plus important de reconnaître les signes annonciateurs d’une crise afin de pouvoir prendre les mesures qui s’imposent. Il est important de savoir que les crises d’asthme surviennent rarement subitement, sans prévenir. La plupart du temps, ces crises sont précédées des symptômes annonciateurs dont nous avons déjà parlé. Encore faut-il les reconnaître suffisamment tôt. Quelques conseils pour le «cas d’urgence» Plan d’urgence: une crise cause la plupart du temps beaucoup d’énervement. Demandez à votre médecin de vous établir un plan d’urgence individuel afin que rien ne soit oublié. Numéros d’urgence: notez dans tous les cas les numéros d’appel d’urgence sur le téléphone. Appelez le numéro d’urgence 100 ou 112. Boîte d’urgence: demandez à votre médecin de vous aider à vous constituer une petite boîte d’urgence contenant les médicaments dont vous avez besoin pour les cas d’urgence (p. ex. comprimés de cortisone). 27 Quelques notes essentielles Il est impossible de tout savoir sur l’asthme, mais il est bon de connaître l’essentiel. Afin de vous aider à conserver un état de santé stable, nous avons voulu résumer ci-après un certain nombre d’informations qui nous ont paru particulièrement importantes. L’infection bronchique Une infection des voies respiratoires survient lorsque des agents pathogènes pénètrent dans les voies respiratoires, s’y multiplient et déclenchent une réaction inflammatoire. Souvent, ces infections entraînent une aggravation dramatique de la pathologie asthmatique. Les signes révélateurs d’une infection bronchique sont bien connus: sensation de malaise général, transpiration accrue, fièvre, accès de toux, modification au niveau des expectorations (p. ex. plus grande quantité, consistance plus dense, crachats de couleur verte). A cela viennent s’ajouter d’autres manifestations caractéristiques des asthmatiques et auxquelles vous devriez accorder une attention toute particulière: chute du débit expiratoire de pointe, gêne respiratoire accrue, diminution de la Quelques mesures qui aident à éviter les infections: •éviter la nicotine et l’alcool, •alimentation saine et riche en vitamines, •vêtements adaptés, •activité physique équilibrée, •se laver les mains - avant les repas - après le contact avec des personnes enrhumées ou grippées. •éviter les risques de contagion en n’empruntant pas les moyens de transport publics aux heures de pointe, évitant les contacts avec les parents ou amis malades •observer des règles d’hygiène simples (p. ex. nettoyer régulièrement les appareils médicaux, tels les nébuliseurs, le débitmètre de pointe, etc.) •Renseignez-vous auprès de votre médecin à propos des vaccins (vaccin contre la grippe et les infections à pneumocoques). 28 condition physique, consommation accrue de médicaments bronchodilatateurs. Pour toutes les infections bronchiques, on devra suivre la règle suivante: ne pas traiter l’infection soi-même mais se rendre chez son médecin en temps voulu afin d’éviter une aggravation dramatique de l’asthme. Pharmacie de voyage Quelques objets qui ne doivent pas manquer dans la pharmacie d’un asthmatique: •Médicaments de la thérapie d’entretien en quantité suffisante. •Des antibiotiques afin de pouvoir traiter efficacement une infection bronchique bactérienne. •Une boîte d’urgence garnie (p. ex. comprimés de cortisone). Asthme et grossesse Une grossesse peut également avoir des répercussions sur votre asthme: heureusement, la stabilité de la maladie s’améliore dans environ un tiers des cas. Chez un autre tiers, la maladie demeure inchangée et, chez le dernier tiers, on assiste à une aggravation pendant la grossesse. Dans tous les cas, on devra s’inspirer du principe suivant: on essaiera de prendre le moins possible de médicaments pendant la grossesse, mais un asthme mal contrôlé est non seulement fatal pour la future mère mais aussi pour l’enfant. Faites-vous conseiller dans tous les cas par un pneumologue expérimenté. 29 Adresses importantes Fonds des Affections Respiratoires - FARES asbl 56, rue de la Concorde 1050 Bruxelles (Belgique) Tél. 02/512.29.36 Fax 02/512.32.73 http://www.fares.be La Prévention des Allergies-ASBL rue de la Concorde, 56 1050 BRUXELLES Tél./Fax : 02 511 67 61 [email protected] 30 Notes 31 Cette information vous êtes offert par: A healthy decision Sandoz nv Telecom Gardens Medialaan 40 - B-1800 Vilvoorde Tél.: +32 2 722 97 97 - Fax: +32 2 722 97 90 www.sandoz.be a Novartis company