Caract`eres semi-simples de G2(F) 3
tations de pro-p-groupes utilisent la trialit´e et la correspondance de Glauberman – les calculs
d’entrelacement exigent toutefois de nouvelles m´ethodes puisqu’il n’existe pas pour G2(F)
une transform´ee de Cayley aux bonnes propri´et´es (remarque 2.14)–, tandis que la partie de
niveau 0 fait intervenir des quotients r´eductifs qui sont tous des groupes classiques d´efinis
sur le corps r´esiduel.
Ce sch´ema simple n´ecessite un grand nombre de pr´eparatifs et d´etours que nous pr´esentons
maintenant avec plus de d´etails dans le plan de l’article.
La premi`ere partie d´efinit et ´etudie les strates semi-simples [Λ, n, 0, β]de g2(F),l’alg`ebre
de Lie de G2(F). Ce sont les strates semi-simples de EndF(V) dont la suite de r´eseaux Λ
correspond `a un point de l’immeuble de G2(F) et l’´el´ement βappartient `a g2(F). Ce dernier
est un ´el´ement semi-simple et une d´erivation sur Vdonc son noyau V0est une sous-alg`ebre
de composition de dimension paire (1.2, 1.3). On dispose alors d’une d´ecomposition de V
en somme directe de V0et de son orthogonal Wet, lorsque V0est d´eploy´ee de dimension 2,
d’une polarisation compl`ete de W,W=W+⊕W−. La d´ecomposition de Vainsi obtenue
est stable par βet scinde la strate [Λ, n, 0, β] (§1.2). Elle gouverne toute l’´etude.
Bien ´evidemment, lorsque la strate est nulle, cette d´ecomposition est triviale. Ce cas corres-
pond au niveau z´ero d´ej`a ´etudi´e par L. Morris [12] et est oubli´e, ou peu s’en faut, jusqu’au
dernier paragraphe (§3.6). Supposons donc la strate [Λ, n, 0, β] non nulle. Sa “restriction `a
Wou W+” (ici confondus sous le nom W0), c’est-`a-dire la strate [Λ ∩W0, n, 0, βW0] o`u βW0
est la restriction de β`a W0, est une strate semi-simple de l’alg`ebre de Lie d’un sous-groupe ¯
L
de G2(F) stabilisant W0. Celui-ci est isomorphe `a SL(3, F ) si V0est d´eploy´ee de dimension
2, SU(2,1)(F) si V0est anisotrope de dimension 2 et SOF(W) si V0est de dimension 4. De
plus, le centralisateur ¯
Gβde βdans G2(F) s’identifie au centralisateur de βW0dans ¯
L(§1.5).
La classification des strates semi-simples de g2(F) consiste alors `a ´etudier cette “application
de restriction `a W0”. Le point crucial est la construction de suites de r´eseaux de Vcorres-
pondant `a un point de l’immeuble de G2(F) dont les suites de r´eseaux de W0, correspondant
`a un point de l’immeuble de ¯
L, sont facteurs directs (§1.4). Ici, le langage appropri´e est celui
des normes : normes de volume nul dans le cas de SL(3, F ) [3], normes autoduales dans celui
d’un groupe classique [4] et normes autoduales d’alg`ebre dans celui de G2(F) [8]. On obtient
ainsi un plongement canonique de l’immeuble de ¯
Ldans celui de G2(F) (propositions 1.8,
1.9, 1.10). On conclut sur une classification compl`ete des strates semi-simples de g2(F) et
un proc´ed´e d’approximation de telles strates (§1.6).
Suit la construction des caract`eres semi-simples de G2(F) associ´es `a la strate [Λ, n, 0, β], qui
ne s’ach`eve qu’au paragraphe 3. Afin d’utiliser une correspondance de Glauberman, nous
devons au pr´ealable ´etudier l’action du groupe de trialit´e Γ sur les caract`eres de SOF(V)
associ´e `a cette strate (§2). Notons d’abord que la strate [Λ, n, 0, β] de G2(F) est une strate
semi-simple autoduale de SOF(V), notion plus g´en´erale que semi-simple gauche (§1.2) : la
d´efinition des caract`eres semi-simples de SOF(V) doit donc ˆetre ´elargie comme dans [7].
Ceci dit, l’action du groupe de trialit´e est complexe et son ´etude occupe tout le paragraphe
2. Une premi`ere raison est que l’action de Γ ne se refl`ete point sur l’espace Vet il n’est plus