Physique des matériaux : Partie Polymères

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PHYSIQUE DES MATÉRIAUX :
PARTIE POLYMÈRES
1
Pr. J. Lecomte-Beckers
Chapitre 6 : Rhéologie des matériaux polymères
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.0 Aspects phénoménologiques de l’élasticité

6.0.1 Introduction
La théorie de l’élasticité étudie la relation entre les déformations subies par un objet et les
forces qui lui sont appliquées.
Pour les petites déformations, l’analyse du comportement élastique d’un matériau se
ramène à l’étude d’un certain type de déformations simples et à la détermination des
constantes élastiques correspondantes.
Types de déformations
Constantes élastiques
Extension uniaxiale
E (Module de Young)
Cisaillement simple
G (Module de cisaillement)
Compression uniforme
K (Module de compressibilité
volumique)
2
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.0 Aspects phénoménologiques de l’élasticité

6.0.2 Extension uniaxiale
Si on applique une force de traction F sur une éprouvette prismatique
 Allongement de l’éprouvette proportionnellement à sa longueur initiale x0 
 Apparition d’une force de rétraction Fr qui est égale
en valeur absolue et de sens opposée à la force
appliquée F :
Si on se limite aux petites déformations (max 0.1%) :
E (Module de Young ou d’élasticité) caractérise la résistance du solide
à la déformation uniaxiale.
3
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.0 Aspects phénoménologiques de l’élasticité

6.0.2 Extension uniaxiale (suite)
E (Module de Young ou d’élasticité) est lié à :
- l’énergie des liaisons entre atomes
- la nature des forces de rappel élastiques
- la structure du matériau (amorphe,cristallin)
E(Diamant)/E(caoutchouc)
= 106/1
4
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES
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6.0 Aspects phénoménologiques de l’élasticité

6.0.3 Contraction latérale et coefficient de Poisson
Allongement x de l’éprouvette dans le sens de la traction 
de son volume
Si déformation élastique  compensation partielle de cette augmentation de volume par
contraction latérale de l’éprouvette (Δy et Δz) suivant les directions perpendiculaires à la
traction.
La déformation relative dans les directions y et z s’écrit :
On définit aussi le coefficient de Poisson comme étant :
Sont égaux pour un
matériau isotrope
5
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.0 Aspects phénoménologiques de l’élasticité

6.0.3 Contraction latérale et coefficient de Poisson (suite)
(On néglige les termes infiniment
petits d’ordre 2 et supérieurs)
Les caoutchoucs se déforment en traction de manière élastique sans
(=0.49~0.5)
de volume
6
.
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES
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6.0 Aspects phénoménologiques de l’élasticité

6.0.4 Cisaillement simple
Une barre prismatique est fixée par une surface S0
sur un support rigide. Sur la face opposée, on applique
une force transversale F // au plan xy.
(Exemple : étrier qui sert un frein à disque d’une voiture)
La relation liant l’angle de cisaillement
et la contrainte de cisaillement
est :
Module de cisaillement
Pour les petites déformations
7
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.0 Aspects phénoménologiques de l’élasticité

6.0.5 Compression uniforme (hydrostatique)
Compression uniforme ↔ solide soumis à une pression hydrostatique
La relation liant la pression hydrostatique p et la variation relative de volume
est :
Module de compressibilité
8
Signe (-) car ΔV est négative lorsque p est positif
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES
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6.0 Aspects phénoménologiques de l’élasticité

6.0.6 Relations entre les différents modules élastiques
Les 3 modules E, G et K permettent de caractériser le comportement élastique d’un
matériau. Ces constantes résultent de la relation existante entre la contrainte et la
déformation :
Valable uniquement pour les
petites déformations (élasticité linéaire)
Cette limite ≈ 0.1 % pour les métaux
Dans le cas des élastomères :
- ce sont des segments de chaînes qui se déplacent et non des atomes isolés
- E et G sont faibles (0.01 à 0.001 GPa)
- ils sont très déformables en extension uniaxiale et en cisaillement simple
- en compression uniforme, ils se comportent comme des matériaux à haut module
comme les liquides avec un module de compression K > 1GPa.
9
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.0 Aspects phénoménologiques de l’élasticité

6.0.6 Relations entre les différents modules élastiques (suite)
E, G, K et ν sont reliés entre eux par
Parmi les 4 constantes élastiques (solide isotrope), seules 2 sont indépendantes.
Dans le cas d’un solide anisotrope, il existe 21 constantes élastiques indépendantes.
Pour des matériaux isotropes :
Cisaillement simple  Volume reste constant
Compression uniforme  Forme de l’éprouvette reste constant
Déformation élémentaire
Elongation uniaxiale  Volume et forme de l’éprouvette varie (sauf pour les caoutchoucs)
Pour les caoutchoucs : K >> E et G (pratiquement incompressible  ν ≈ 0.5)
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CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.0 Aspects phénoménologiques de l’élasticité

6.0.7 Dépendance temporelle des contraintes et déformations
Lorsqu’on applique une contrainte mécanique

Les chaînes polymères ne peuvent se déplacer
instantanément vers les nouvelles positions
d’équilibres.

Les propriétés mécaniques évoluent
au cours du temps.
(a) Echelon instantané
(b) Matériau élastique
(c) Fluide visqueux
(d) Matériau visco-élastique
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CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.0 Aspects phénoménologiques de l’élasticité

6.0.7 Dépendance temporelle des contraintes et déformations (suite)
En viscoélasticité il existe deux modes de déformations caractérisant le comportement
viscoélastique:
- La relaxation des contraintes (a) qui consiste à imposer au matériau un échelon de
déformation, et à observer l’évolution de la contrainte en fonction du temps qui en résulte.
- Le fluage (b) qui consiste à imposer un échelon de contrainte et à observer l’évolution de
la déformation en fonction du temps.
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CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES
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6.1 Théorie de l’élasticité du caoutchouc

6.1.1 Introduction
Les caoutchoucs naturels et synthétiques :
- sont capables de subir une déformation réversible de 600 à 700 %.
- ont un module d’élasticité qui augmente avec la T°.
Pour que la déformation des caoutchoucs soit complètement réversible, la vulcanisation
est nécessaire.

Les chaînes pontées (résultat de la réticulation) empêchent le glissement des
molécules les unes par rapport aux autres.

La composante relative à l’écoulement (liée à la déformation permanente) est éliminée.
Lorsqu’ une contrainte est appliquée à un caoutchouc réticulé, l’équilibre s’établit
rapidement.
A
l’équilibre, les propriétés du caoutchouc peuvent être étudiées par la thermo.
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CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.1 Théorie de l’élasticité du caoutchouc

6.1.2 Thermodynamique de l’élasticité
Considérons un élément de matériau de dimensions (a x b x c).
(b) traction
uniaxiale
(a) non sollicité
(d) compression
isotrope
(c) cisaillement pur
1ère loi de la thermodynamique :
Changement d’énergie
interne du système
La chaleur et le travail
échangé entre le système
et son environnement
Convention de signe : le travail fourni par le système à l’environnement est > 0
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CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.1 Théorie de l’élasticité du caoutchouc

6.1.2 Thermodynamique de l’élasticité (suite)
Le travail mécanique peut être de trois types :
1. Le travail produit par une force de traction uniaxiale
dl = variation infinitésimale de longueur du
système dans la direction ̸̸̸ ̸̸̸ à la force f
2. Le travail produit par un effort de cisaillement
V = volume du système = abc
γ = déformation de cisaillement
3. Le travail produit par une pression isotrope lors d’un changement de volume
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( P>0, dV<0)
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.1 Théorie de l’élasticité du caoutchouc

6.1.2 Thermodynamique de l’élasticité (suite)
Si la déformation est assimilée à une transformation réversible (au sens thermo.) :
S = entropie
T = température
En combinant les 5 équations précédentes, on peut obtenir la relation générale donnant
la variation d’énergie interne d’un élément du matériau sous l’effet d’une déformation
Infinitésimale :
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CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.1 Théorie de l’élasticité du caoutchouc

6.1.2 Thermodynamique de l’élasticité (suite)
3 types de déformations individuels :
1. La traction uniaxiale à T° et V constants (dV = η = 0)
Force de rétraction interne
(ou enthalpique)
En divisant la relation générale par dl on obtient :
2. Le cisaillement pur à T° et V constants (dV = f = 0)
Force de rétraction entropique
En divisant la relation générale par dγ on obtient :
3. La compression isotrope à T° constante (f = η = 0)
En divisant la relation générale par dV on obtient :
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CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.1 Théorie de l’élasticité du caoutchouc

6.1.2 Thermodynamique de l’élasticité (suite)
Difficile de réaliser des essais de traction à V cst
 Difficile de mesurer ces dérivées partielles
 La plupart des essais sont réalisés à P cste
Cette équation est cependant presque valide car :
- ΔVcaoutchouc (variation de volume) est faible dans les essais uniaxes
- ν (Coefficient de Poisson) ≈ 0,5
Dans le cas du cisaillement pur, l’équation est valide aussi car le volume est maintenu
constant lors de la déformation.
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CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.1 Théorie de l’élasticité du caoutchouc

6.1.2 Thermodynamique de l’élasticité (suite)
A. Types d’élasticité
Les 3 équations aux dérivés partielles précédentes révèlent l’apport de l’énergie et de
l’entropie à la force de traction, à la contrainte de cisaillement et à la pression isotrope.
Dans les polymères, l’énergie d’élasticité représente l’emmagasinement d’énergie qui
résulte de :
- la rotation autour des liaisons
- la variation des angles de liaison
- la variation des distances d’équilibre entre atomes
L’énergie d’élasticité est une contribution
des liaisons intramoléculaires (au sein
même d’une molécule) plutôt que
des liaisons intermoléculaires.
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CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.1 Théorie de l’élasticité du caoutchouc

6.1.2 Thermodynamique de l’élasticité (suite)
A. Types d’élasticité (suite)
Considérons une molécule polymère soumise à de la traction.
Etat libre : Grand nombre de configurations ≠ possibles pour la molécule
Etat tendu : Nombre de configurations possibles
car la molécule subit des ζ internes  ne peut prendre certaines formes
Si ζ
, le nombre de configurations géométriques
que la molécule peut adopter
L’entropie d’élasticité est causée par la diminution
de l’entropie sous l’effet de la déformation.
20
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.1 Théorie de l’élasticité du caoutchouc

6.1.2 Thermodynamique de l’élasticité (suite)
A. Types d’élasticité (suite)
L’entropie d’élasticité est causée par la diminution de l’entropie sous l’effet de la
déformation.
Le lien entre le nombre de configurations (Ω) et l’entropie (S) est donné par :
constante de Boltzmann
L’effet de la T° est l’inverse de celui de la force de traction.
Si T° , le nombre de configurations possibles des chaînes
 Plus grande liberté des chaînes  L’entropie
L’entropie d’élasticité est élevée lorsque :
- le matériau est à une T° > Tg
- la quantité de phase cristalline présente est faible
21
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.1 Théorie de l’élasticité du caoutchouc

6.1.2 Thermodynamique de l’élasticité (suite)
B. Le caoutchouc idéal
Le caoutchouc idéal est défini par analogie du gaz parfait.
Contribution
énergétique
Contribution
entropique
Gain d’énergie interne par rapport
à une variation de volume
Gain d’entropie par rapport
à cette même variation de volume
Pour un gaz parfait, il n’existe pas de liaisons entre les molécules de ce gaz 
Par analogie, dans un caoutchouc idéal, on dit que les termes élastiques sont
nuls. Sous cette hypothèse, l’élasticité provient uniquement du terme entropique.
22
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.1 Théorie de l’élasticité du caoutchouc

6.1.2 Thermodynamique de l’élasticité (suite)
B. Le caoutchouc idéal (suite)
Si pour la plupart des gaz (en pression modérées)
Alors il en est de même pour les caoutchoucs habituels 
Contribution élastique (fU)
Contribution entropique (fS)
contrainte de traction d’un caoutchouc (f) = fU+fS
23
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.1 Théorie de l’élasticité du caoutchouc

6.1.2 Thermodynamique de l’élasticité (suite)
B. Le caoutchouc idéal (suite)
Métaux
L’élasticité provient de la force de rappel
entre atomes (mais à courte portée).
(contribution enthalpique)
Elastomères
C’est la contribution entropique qui provoque
l’élasticité par les ≠ configurations que
peuvent adopter les chaînes en fonction
24
de l’allongement.
Métaux et céramiques
Elastomères
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.1 Théorie de l’élasticité du caoutchouc

6.1.2 Thermodynamique de l’élasticité (suite)
C. Effets de la température à force constante
Considérons une pièce en caoutchouc soumise à un effort de traction constant
dont le volume reste constant (ν = 0.5) à pression constante (dV=η=0).
Analysons l’effet de la T° sur la longueur de cette pièce.
A partir de l’équation générale, on obtient :
25
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.1 Théorie de l’élasticité du caoutchouc

6.1.2 Thermodynamique de l’élasticité (suite)
C. Effets de la température à force constante (suite)
- La différentielle totale exacte d’une variable X=X(T,P,V,…) est
- A P et V constants (dP=dV=0), on a
- Si on dérive l’équation [
] par rapport à T on obtient :
26
Approximation au premier ordre:
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.1 Théorie de l’élasticité du caoutchouc

6.1.2 Thermodynamique de l’élasticité (suite)
C. Effets de la température à force constante (suite)
Donne l’influence de T° sur l’élongation l
Contribution
énergétique
Contribution
entropique
Nombre de configurations
possibles augmente avec T°
Contribution énergétique (terme positif) : f >0 et U croît avec la T° (αthermique > 0)
Contribution entropique (terme positif) : T° et f >0, et l’entropie augmente avec la T°
Dans les caoutchoucs, la contribution entropique est prépondérante :
Sous l’effet d’ une tension constante, si T° augmente  contraction du caoutchouc
(tout autres choses restant égales) et inversement.
L’amplitude de la contraction (caoutchoucs) > l’amplitude de la dilatation (métaux,…)
27
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.1 Théorie de l’élasticité du caoutchouc

6.1.2 Thermodynamique de l’élasticité (suite)
D. Effets de la température à longueur constante
Analysons l’effet de la T° sur la force de traction lors de l’étirage d’un caoutchouc
que l’on maintient à longueur constante.
Approximations
(P constante)
≈
Taux d’extension
α=l/l0
28
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.1 Théorie de l’élasticité du caoutchouc

6.1.2 Thermodynamique de l’élasticité (suite)
D. Effets de la température à longueur constante
Contribution positive : (f et T° sont >0)
Si T ,ce terme provoque une
de la force
Si T
Contribution souvent négative
,ce terme provoque une
de la force
Terme souvent positif
(cf. énergie stockée dans un ressort)
Equilibre entre les deux termes
Dans les caoutchoucs, si f est suffisamment grand alors la contribution entropique
peut l’emporter sur la contribution énergétique
.
29
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.1 Théorie de l’élasticité du caoutchouc

6.1.2 Thermodynamique de l’élasticité (suite)
D. Effets de la température à longueur constante (suite)
Dans le cas des caoutchoucs idéaux
Intégration par séparation
de variables
Analogie avec la loi linéaire des gaz parfaits (P et T)
Pente positive
30
Pente négative
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.1 Théorie de l’élasticité du caoutchouc

6.1.3 Statistiques de l’élasticité du caoutchouc idéal
Caoutchouc typique = longues chaînes polymères connectées entre elles par
des liaisons réticulées toutes les quelques centaines d’atomes de carbone.
Les segments de chaînes entre les points de réticulation sont les chaînes de réseau.
La variation d’entropie lors de l’étirage d’un échantillon contenant N moles de chaînes
de réseau est donnée par :
état naturel
Nombre de configurations possibles
pour les N môles de chaîne du réseau
état étiré
Constante des
gaz parfaits
31
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.1 Théorie de l’élasticité du caoutchouc

6.1.3 Statistiques de l’élasticité du caoutchouc idéal (suite)
Pour une déformation à volume constant, on arrive par une approche statistique de Ω à
Pour un caoutchouc idéal, la tension est donné par
De plus,
32
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.1 Théorie de l’élasticité du caoutchouc

6.1.3 Statistiques de l’élasticité du caoutchouc idéal (suite)
Valable pour les petites déformations
33
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.1 Théorie de l’élasticité du caoutchouc

6.1.3 Statistiques de l’élasticité du caoutchouc idéal (suite)
Pour un caoutchouc idéal maintenu dans un état particulier
de déformation : la force ou le module de Young est ÷ T
La force ou le module de Young est ÷ 1/
Si la réticulation augmente  la force augmente
peut être déterminée à partir de
Permet d’évaluer les procédures de réticulation
Les polymères non réticulés (à chaînes libres) ont des propriétés caoutchouteuses
si T>Tg pendant un temps limité de sollicitation.
 Cause : enchevêtrement des chaînes qui agit temporairement comme un état
structural réticulé
34
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.1 Théorie de l’élasticité du caoutchouc

6.1.3 Statistiques de l’élasticité du caoutchouc idéal (suite)
Cette équation est vérifié expérimentalement dans le cas de la compression et de la
traction pour des valeurs de α <1.5
Pour α >1.5, les forces calculées sont inférieures aux résultats expérimentaux  Cause :
- L’équation
suppose une distribution
Gaussienne des longueurs de chaînes de réseau. Cette hypothèse est fausse pour ԑ >>
et lorsque la réticulation se produit dans une configuration où le matériau est déformé.
- On ne tient pas compte des bouts de chaînes qui affaiblissent le matériau car ne
supportent pas la charge en ne transmettant pas les efforts.
- Certains caoutchoucs ont tendance à cristalliser sous l’effet des tensions.
35
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.1 Théorie de l’élasticité du caoutchouc

6.1.3 Statistiques de l’élasticité du caoutchouc idéal (suite)
Des améliorations de la théorie du comportement mécanique des caoutchoucs ont en
conséquence été apportés pour tenir compte des deux premiers facteurs.
En pratique, les caoutchoucs sont rarement utilisés sous forme pure.
Ils sont souvent renforcés avec :
- du noir de carbone,
- d’autres charges,
- des plastifiants,
- des huiles,
qui influencent tous les courbes de traction/compression…
36
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.1 Introduction (suite)
Les matériaux traditionnels (eau, air, acier, béton) rentrent, avec une assez bonne
approximation dans les catégories fluide visqueux et solides élastiques, mais pas totalement
les polymères.
Matériaux
traditionnels
Polymères
La courbe (ζ-ε) est assez indépendante
de la vitesse de déformation.

Comportement (ζ-ε) dépend
de la vitesse de déformation.
Matériaux
T° à laquelle on observe un comportement
particulier au fluage et à la relaxation
Polymères
≈ T° Ambiante
Métaux
> 500°C
Verres et céramiques
à 80-95 % de TFusion
Pour les polymères, on doit tenir compte de ces 2 phénomènes (fluage et
relaxation) dans des conditions d’usage courantes.
37
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.2 Réponse des modèles mécaniques à viscoélasticité linéaire
Modèles viscoélastiques linéaires :
Elastique
linéaire
Elément de
Voigt-Kelvin
Linéaire
visqueux
Modèle à
3 paramètres
Elément de
Maxwell
38
Modèle à
4 paramètres (Boltzmann)
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.2 Réponse des modèles mécaniques à viscoélasticité linéaire (suite)
Il existe des modèles mécaniques linéaires (ressort et amortisseur) permettant de
représenter des cas extrêmes de réponses viscoélastiques.
Module de cisaillement supposé constant
Le ressort représente un solide élastique linéaire
Taux de cisaillement
Contrainte de cisaillement
L’amortisseur représente un élément linéaire visqueux
ou un fluide de Newton (piston qui peut bouger dans un
cylindre rempli d’un fluide Newtonien)
viscosité
La déformation est représentée par l’allongement du système
39
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.2 Réponse des modèles mécaniques à viscoélasticité linéaire (suite)
Les modèles ne sont pas relatifs aux matériaux mais bien à leur comportement.
Dans le cas du modèle de Hooke, la réponse linéaire est celle pour laquelle le rapport
de la contrainte et de la déformation est une fonction uniquement du temps et non de
l’amplitude de la déformation ou de la contrainte :
40
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.2 Réponse des modèles mécaniques à viscoélasticité linéaire (suite)
a. Ressort de Hooke :
Si on applique une contrainte η0

Atteint l’équilibre γ instantanément

Maintient la déformation tant que η0 est maintenue
Si on relâche spontanément les contraintes

Retour instantané du ressort dans son état initial
 Pas d’effet d’inertie dans le modèle de Hooke
41
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.2 Réponse des modèles mécaniques à viscoélasticité linéaire (suite)
b. Amortisseur :
Si on applique une contrainte brutale η0

La déformation γ augmente avec le temps
(on considère une déformation initiale nulle)
Si on double la contrainte η0

On double la pente de la courbe de graphique déformation-temps (γ-t)
A tout moment, le module
L’ amortisseur est linéaire
ne dépend que de t
42
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.2 Réponse des modèles mécaniques à viscoélasticité linéaire (suite)
Validité du modèle linéaire par rapport au comportement réel d’un matériau :
Il peut être montré que n’importe quelle combinaison d’éléments linéaire conduit à un
élément linéaire.
Pour la plupart des polymères qui sont déformés à une vitesse de déformation > 0.1 s -1

l’approche linéaire n’est pas quantitative.
Néanmoins, ces modèles sont extrêmement simple à analyser et permettent de
comprendre comment et pourquoi un changement structural dans le polymère influence
la réponse.

Une combinaison de ses modèles (ressorts et amortisseurs) permettent de décrire
les polymères et de donner une réponse au comportement de ces matériaux.
43
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.2 Réponse des modèles mécaniques à viscoélasticité linéaire (suite)
c. Elément de Maxwell
Ni l’élément élastique linéaire (ressort) ni l’élément visqueux linéaire (amortisseur)
suffisent pour décrire la déformation de certains matériaux (ex. asphaltes).

Modèle de Maxwell
Mise en série d’un ressort et d’un amortisseur subissant la même contrainte.
44
Temps de relaxation
[sec.]
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.2 Réponse des modèles mécaniques à viscoélasticité linéaire (suite)
c. Elément de Maxwell - Essai de fluage
Examinons la réponse du modèle de Maxwell à travers deux tests mécaniques
couramment appliqués aux polymères : fluage et relaxation
On applique une contrainte η0 instantanément au matériau et on observe l’évolution de la
déformation au cours du temps.
Si déchargement de la contrainte  Déformation rémanente
45
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.2 Réponse des modèles mécaniques à viscoélasticité linéaire (suite)
c. Elément de Maxwell - Essai de fluage (suite)
Application soudaine d’une contrainte η0

Extension instantanée du ressort jusqu’à

L’amortisseur s’étend linéairement au cours du temps avec une pente de
et
continue à se déformer tant que la charge est appliquée

Le modèle de Maxwell se comporte comme un fluide car il continue à se déformer tant
qu’il est sollicité
46
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.2 Réponse des modèles mécaniques à viscoélasticité linéaire (suite)
c. Elément de Maxwell - Essai de fluage (suite)
On calcule l’aptitude au fluage Jc(t) comme étant :
Cette grandeur est indépendante de la charge et permet de représenter la réponse au
fluage.
47
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.2 Réponse des modèles mécaniques à viscoélasticité linéaire (suite)
c. Elément de Maxwell - Essai de fluage (suite)
Lorsque la contrainte η0 est subitement supprimée
 Le ressort se contracte instantanément (retour élastique)
 L’amortisseur n’a pas de force de rappel (conserve une déformation permanente
)
(déformation acquise pendant la sollicitation)
Les matériaux réels n’adoptent pas ce type de
comportement (Maxwell)
48
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.2 Réponse des modèles mécaniques à viscoélasticité linéaire (suite)
c. Elément de Maxwell - Essai de fluage (suite)
On calcule l’aptitude au fluage Jc(t) comme étant :
Cette grandeur est indépendante de la charge et permet de représenter la réponse au
fluage.
49
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.2 Réponse des modèles mécaniques à viscoélasticité linéaire (suite)
c. Elément de Maxwell - Essai de relaxation (des contraintes)
Un essai de relaxation des contraintes consiste à appliquer subitement une déformation
(cste) à un échantillon et suivre l’évolution de la contrainte en fonction du temps.
Si on impose une déformation spontanée γ0
 Seul le ressort peut répondre instantanément et la contrainte atteint alors
(Hooke)
 Ensuite le ressort commence à ce contracter, mais ce retour à l’équilibre est freiné par
l’amortisseur.
Plus le ressort ce contracte


Plus la force de rappel diminue
La vitesse de déformation du ressort chute rapidement
50
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.2 Réponse des modèles mécaniques à viscoélasticité linéaire (suite)
c. Elément de Maxwell - Essai de relaxation (des contraintes) (suite)
Déformation
imposée
Équation différentielle
linéaire et homogène
Polynôme
caractéristique
A t=0 toutes la déformation
est reprise par le ressort
51
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.2 Réponse des modèles mécaniques à viscoélasticité linéaire (suite)
c. Elément de Maxwell - Essai de relaxation (des contraintes) (suite)
On définit le module de relaxation Gr(t) :
Cette grandeur ne dépend pas de la déformation imposée
 Gr(t) est plus caractéristique du matériau que l’expression de η (t) seule
Dans la pratique, les polymères à chaîne linéaire
suivent qualitativement le modèle de Maxwell.
Décroissance exponentielle
avec une asymptote horizontale
52
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.2 Réponse des modèles mécaniques à viscoélasticité linéaire (suite)
c. Elément de Maxwell – (Exemple)
Examiner la réponse d’un élément de Maxwell dans un essai de traction (ζ-ε)
à ≠ valeurs de vitesse de déformation (supposée constante)
Vitesse de déformation
constante
53
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.2 Réponse des modèles mécaniques à viscoélasticité linéaire (suite)
c. Elément de Maxwell – (Exemple) (suite)
Examiner la réponse d’un élément de Maxwell dans un essai de traction (ζ-ε)
à ≠ valeurs de vitesse de déformation (supposée constante)
La vitesse de déformation a un
effet important sur la courbe (ζ-ε)
Ce paramètre doit être maitrisé
(normé) lors des essais
54
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.2 Réponse des modèles mécaniques à viscoélasticité linéaire (suite)
c. Elément de Maxwell – (Exemple) (suite)
Le PVC pourrait être modélisé facilement par le modèle de Maxwell si on connait Vdéformation.
Le HDPE est plus difficile à modéliser car il est biphasé :
 tenir compte du comportement de chacune des phases
 tenir compte de l’évolution de l’orientation des cristallites au cours de la déformation
55
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.2 Réponse des modèles mécaniques à viscoélasticité linéaire (suite)
d. Elément de Voigt Kelvin
Mise en parallèle d’un ressort et d’un amortisseur.
On suppose que : - le ressort et l’amortisseur ont à tout instant la même déformation
- les contraintes supportées par chacun de ces éléments s’additionnent
56
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.2 Réponse des modèles mécaniques à viscoélasticité linéaire (suite)
d. Elément de Voigt Kelvin : Essai de fluage
1. Lorsque la charge est appliqué brusquement, la vitesse de déformation est importante

L’amortisseur reprend l’essentiel de l’effort (
)

Le système s’allonge très peu et le ressort n’agit quasiment pas
2. Ensuite, le ressort se tend peu à peu  L’effet de sa force de rappel augmente
3. Lorsque cette force interne équilibre la charge extérieur

La vitesse de déformation s’annule et le système reste dans sa position d’équilibre
57
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.2 Réponse des modèles mécaniques à viscoélasticité linéaire (suite)
d. Elément de Voigt Kelvin : Essai de fluage (suite)
polynôme
caractéristique
à t=0
58
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.2 Réponse des modèles mécaniques à viscoélasticité linéaire (suite)
d. Elément de Voigt Kelvin : Essai de fluage (suite)
Supposons que la déformation
initiale est nulle
Aptitude au fluage
Si t tend vers l’infini pour une charge nulle
59
 la déformation tend vers 0
 pas de déformation résiduelle après déchargement
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.2 Réponse des modèles mécaniques à viscoélasticité linéaire (suite)
e. Modèle à 3 paramètres
Si on ajoute un amortisseur en série avec le modèle de Voigt-Kelvin,
 on obtient un liquide
L’équation différentielle de ce modèle peut être écrite sous forme d’opérateurs de la forme
Pour plus de précision, on peut conserver les plus hauts ordres de dérivation et constantes
60
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.3 Le modèle à 4 paramètres et la réponse moléculaire
f. Modèle à 4 paramètres
Combinaison en série d’un élément de Maxwell et d’un élément
Maxwell
de Voigt-Kelvin.
L’équation différentielle de ce modèle est donnée par :
Voigt-Kelvin
La réponse au fluage du modèle est la somme des réponses au fluage des éléments de
Maxwell et de Voigt Kelvin :
(Principe de superposition)
61
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.3 Le modèle à 4 paramètres et la réponse moléculaire (suite)
f. Modèle à 4 paramètres (suite)
Maxwell
Voigt-Kelvin
Au niveau structural, chaque élément du modèle a une signification physique :
- L’amortisseur 1 représente le glissement de translation des molécules. Ce glissement est
responsable de l’écoulement ( ).
- Le ressort 1 représente la déformation élastique des angles et des longueurs de liaisons.
G1 caractérise la force qui s’exerce lors de leur modification par rapport à leur valeur
d’équilibre. Comme ces modifications se font à l’échelle atomique, elles se produisent
instantanément d’un point de vue macroscopique
62
 Ce type d’élasticité est défini comme l’ énergie d’élasticité
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.3 Le modèle à 4 paramètres et la réponse moléculaire (suite)
f. Modèle à 4 paramètres (suite)
Au niveau structural, chaque élément du modèle a une signification physique :
- L’amortisseur 2 représente la résistance des chaînes polymères au bobinage et au
débobinage provoquée par l’enchevêtrement des chaînes et au frottement moléculaire.
Or le bobinage et le débobinage nécessite un mouvement d’ensemble des chaînes
 ne peuvent se produire instantanément
 élasticité retardée
- Le ressort 2 représente la force de rappel qui s’exerce suite à l’agitation thermique des
segments de chaînes qui tendent à retourner dans des configurations désordonnées.
 Ce type d’élasticité est défini comme étant l’élasticité entropique
63
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.3 Le modèle à 4 paramètres et la réponse moléculaire (suite)
f. Modèle à 4 paramètres (suite)
Maxwell
L’étendue de l’échelle de temps dépend
de la valeur des paramètres du modèle
Voigt-Kelvin
Les deux viscosités dépendent fortement
de la température :
Pour T<Tg  η1,η2 >>
Le temps pour observer de l’écoulement
ou de l’élasticité retardée est >> (jours)
Pour T>Tg  ts<<
Le temps pour permettre la déformation
de se produire est << (secondes)
64
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.3 Le modèle à 4 paramètres et la réponse moléculaire (suite)
f. Modèle à 4 paramètres : Exemple
En utilisant ce modèle, dessiner qualitativement l’effet de :
(a) l’augmentation du poids moléculaire
(b) l’augmentation du niveau de réticulation sur la réponse au fluage
d’un polymère amorphe et linéaire
(a) Si le poids moléculaire
 La pente (asymptote,
 la viscosité
car réduction de la mobilité des chaînes
) dans la région d’équilibre
 La déformation permanente (
(b) Si le niveau de la réticulation
) diminue également
 La constante η1
(tend vers l’infini) car
les chaînes ne peuvent plus glisser les unes sur les autres. (η2 et G2
aussi)
Pour les hauts degré de réticulation, la réponse est quasiment élastique pure
65
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.3 Le modèle à 4 paramètres et la réponse moléculaire (suite)
f. Modèle à 4 paramètres : Exemple (suite)
(a) Si le poids moléculaire
 La pente dans la région d’équilibre
 La déformation permanente
également
(b) Si le niveau de la réticulation
 La constante η1
(tend vers l’infini)
(η2 et G2 aussi)
Pour les hauts degré de réticulation,
 la réponse est quasiment élastique pure
66
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.3 Le modèle à 4 paramètres et la réponse moléculaire (suite)
f. Modèle à 4 paramètres : Exemple (suite)
Le modèle à 4 paramètres fonctionne bien pour décrire la réponse viscoélastique dans le
cas traité dans l’exemple.
Amortisseur 1 : permet l’écoulement visqueux
Ressort 1 et 2 : fournissent la force de rappel des caoutchoucs
Le module de Young des polymères tend à croître avec la déformation
- Pour les taux de déformations importantes, le ressort 1 fournit la principale réponse à la
sollicitation
- Lorsque le niveau de déformation est abaissé, l’amortisseur 1 et l’élément de V-K
contribue de plus en plus à la déformation globale
 Donne une plus grande déformation pour chaque surcroît de contrainte
 Équivaut à un module de Young plus faible
67
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.4 Le nombre de Deborah
Le nombre de Déborah permet de déterminer si un matériau adopte plutôt un
comportement visqueux ou plutôt élastique dans des conditions données.
Le comportement dépend du temps d’observation (ts) et du temps caractéristique (λc).
Le temps caractéristique est le temps qu’il faut au matériau pour atteindre
de sa déformation finale lors d’un changement brusque de charge.
Si le temps caractéristique est grand  Réponse visqueuse
Si le temps caractéristique est faible  Réponse élastique
68
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.4 Le nombre de Deborah (suite)
Exemple : Réponse au fluage du modèle de Boltzmann (à 4 paramètres)
Le temps caractéristique choisi sera celui de sa composante Voigt-Kelvin
car sa composante Maxwell n’a pas de temps de réponse fini (allongement instantané du
ressort 1 et allongement perpétuel de l’amortisseur 1).
Pour
(
)
L’amortisseur 1 et l’élément de V-K n’ont pas le temps de répondre.
Seul le ressort 1 subit une déformation instantanée  Réponse quasi-élastique
Pour
(
)
Le ressort 1 s’allonge instantanément dès le début de l’observation. L’élément de V-K tend
lui aussi vers un équilibre. L’amortisseur 1 s’allonge tout au long de l’observation
 Réponse visqueuse pour t longs 
Polymère
Fluide visqueux
69
.
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.4 Le nombre de Deborah (suite)
Exemple : Deux gobelets en carton sont placés sur un support plat. On remplit un d’eau et
l’autre d’une solution polymère assez concentrée.
On tire une balle de pistolet à travers chaque gobelet. Le gobelet rempli d’eau ne bouge
Pas alors que celui rempli de solution de polymère est emporté qques m plus loin par le tir.
Expliquer.
Dans les deux cas, le temps d’observation est très court (ts<)
Pour l’eau, le temps caractéristique λc est très faible car sa viscosité est faible  (≈ λc < ts)
Réponse visqueuse
La balle qui traverse le gobelet perd peu de sa quantité de mouvement par
frottement visqueux
Le gobelet ne bouge pas
70
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.4 Le nombre de Deborah (suite)
Exemple (suite)
Pour le polymère, le temps caractéristique est plus important car sa viscosité est plus
élevée.
Réponse élastique
La balle arrive si vite que les chaînes polymères n’ont pas le temps de se réorienter
par écoulement visqueux et donc la réponse élastique est importante
La balle rentre dans un solide et donc le transfert de quantité de mouvement est
plus important
Le gobelet est propulsé sous l’effet du tir
71
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.5 Principe de superposition de Boltzmann
(Essai de relaxation)
Supposons un matériau sans déformation initiale et sans contrainte.
On le soumet soudainement à une déformation imposée γ(t0) au temps t0=0 constante.
 La contrainte diminue selon le module de relaxation Gr(t) du matériau
Au temps t1, si on modifie subitement le niveau de déformation γ(t1) pendant un certain
temps puis au temps t2 on passe à γ(t2), etc…  Evolution de τ(t) ?
72
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.5 Principe de superposition de Boltzmann
D’après Boltzmann (1876) :
Les contraintes résultantes de chaque échelon de déformation sont additifs linéairement :
L’argument (t-ti) est le temps qui suit l’application d’un incrément
particulier de déformation
Incrément (augmentation ou diminution) de contrainte
résultant de l’incrément de déformation
73
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.5 Principe de superposition de Boltzmann (suite)
La contrainte dans le matériau à tout temps t dépend
de l’histoire complète des déformations passées.
Cependant au plus les incréments de déformation
sont passés au plus leur influence est faible sur
les contraintes présentes.
La mémoire des matériaux viscoélastiques s’estompe
avec la grandeur Gr(t) connue comme la fonction mémoire.
Le concept est également valide en l’absence d’additivité linéaire mais
est plus difficile à quantifier.
74
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.5 Principe de superposition de Boltzmann (suite)
Exemple :
Un élément de Maxwell est initialement libéré de toute déformation et de toute contrainte.
Au temps t=0, une déformation d’amplitude γ0 constante est soudainement appliquée et
maintenue jusqu’au temps t=λ/2.
A partir du temps t=λ/2, la déformation est inversée à -γ0 et conservée.
Donner l’expression de τ(t) et dessiner cette fonction ?
Solution
module de relaxation (fonction mémoire) Gr(t) pour un élément de Maxwell
75
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.5 Principe de superposition de Boltzmann (suite)
76
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.5 Principe de superposition de Boltzmann (suite)
Toutes les histoires de déformations ne sont pas une succession de simples incréments de
déformation.  Il faut passer à la limite pour l’équation
Différentielle totale exacte
γ est fonction
uniquement de t’
77
t=temps présent
t’=temps passé
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.5 Principe de superposition de Boltzmann (suite)
Pour évaluer la contrainte au temps présent t, il faut intégrer sur l’entièreté de l’histoire
passée de l’échantillon jusqu’à la limite t’= - ∞.
(Dans certains cas on suppose que η=γ=0 pour t’<0  borne inférieure de l’intégrale devient 0)
Cette équation permet de
- calculer η(t) pour la relaxation des contraintes à partir de Gr(t)
- calculer Gr(t) à partir des fonctions η(t) et γ(t) (en manipulant l’équation)
78
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.5 Principe de superposition de Boltzmann (suite)
Lorsque la variable indépendante est η(t) on peut connaître l’évolution de γ(t) à partir de
l’aptitude au fluage Jc(t).
Les modèles ressort-amortisseur qui sont linéaires respectent le principe de Boltzmann.
Les grandeurs dont nous avons besoin pour déterminer la réponse sont Gr(t) et Jc(t)
79
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.5 Principe de superposition de Boltzmann (suite)
Exercices : Donner l’expression de la courbe traction-déformation du modèle de Maxwell en
fonction de la vitesse de déformation (supposé constante) à partir du principe de Boltzmann
Solution
module de relaxation des contraintes en traction pour un élément de Maxwell
Intégration par rapport à l’histoire du matériau
de t’=0 jusque t’=t
80
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.6 Essais mécaniques dynamiques
Le fluage et la relaxation des contraintes correspondent à des techniques permettant
d’analyser la réponse à une impulsion ou une série d’impulsions de déformation ou de
contraintes.
Il existe d’autres techniques de sollicitations des modèles décrits (Maxwell, V-K, Boltzmann)
 Analyse de la réponse à des vibrations sinusoïdales de fréquence particulière.
(essai mécanique dynamique appliqué aux matériaux viscoélastiques)
Cette technique est basé sur la réponse entre les éléments visqueux et élastiques à une
contrainte ou une déformation à caractère sinusoïdal.
81
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.6 Essais mécaniques dynamiques (suite)
Si on applique une déformation à caractère sinusoïdal
Fréquence angulaire (rad/s)
 Pour un ressort linéaire, l’effort résultant sera
(en phase avec la déformation)
Pour un amortisseur linéaire, l’effort résultant sera
(déphasé de 90° avec la déformation)
π/2
82
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.6 Essais mécaniques dynamiques (suite)
Les matériaux viscoélastiques ont une réponse située entre la réponse élastique et la
réponse visqueuse.
Pour un matériau purement élastique  l’angle de phase est nul
Pour un matériau purement visqueux  l’angle de phase vaut 90°
 La réponse réelle d’un matériau viscoélastique est donc retardée d’un angle de
phase δ par rapport à la sollicitation.
On peut voir cela par la projection de deux vecteurs η* et γ* tournant dans le plan complexe.
Vecteur en phase
Vecteur en quadrature de phase
η* est la somme vectorielle de la réponse élastique (η’) et de la réponse visqueuse (η’’) 83
‫׀‬γ*‫ =׀‬γ’ et γ’’= 0 (car on travaille à déformation imposée  γ : variable indépendante)
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.6 Essais mécaniques dynamiques (suite)
84
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.6 Essais mécaniques dynamiques (suite)
Module de phase
ou de conservation
Module hors phase
ou de perte
Module de cisaillement
complexe
Viscosité
complexe
85
Facteur de perte
ou d’amortissement
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.6 Essais mécaniques dynamiques (suite)
Analysons ce qui se passe au niveau énergétique lorsqu’un échantillon est soumis à une
déformation cyclique.
Le travail volumique effectué par un matériau soumis a du cisaillement pur est :
La réponse à cette sollicitation est :
Différentiation
86
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.6 Essais mécaniques dynamiques (suite)
Travail réalisé lors du premier quart de cycle de déformation (intégration entre 0 et π/2) :
En termes de modules ou de viscosités (par calcul trigonométrique) :
87
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.6 Essais mécaniques dynamiques (suite)
(1)
(2)
(1’)
(2’)
(1) - Travail effectué par un ressort linéaire de module de conservation G’, sur une distance γ’
(aire sous la courbe contrainte-déformation du ressort).
- Ce terme représente donc l’énergie emmagasinée élastiquement dans le matériau
durant sa déformation lors du 1er cycle.
(2) - Ce terme représente le travail mécanique qui n’est pas stockée élastiquement (perdu)
- Ce travail est converti en chaleur par la friction moléculaire provoquant une dissipation
visqueuse dans le matériau (G’’ est le module de perte)
(1’) - L’énergie élastique est proportionnelle à η’’
(2’) - L’énergie perdue est proportionnelle à η’
88
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.6 Essais mécaniques dynamiques (suite)
En considérant le second quart du cycle, l’intégration entre π/2 et π donne les mêmes
résultats que le premier cycle hors-mis que le premier terme est de signe opposé à celui
relatif au premier quart de cycle.
Cela signifie que l’énergie élastique emmagasinée de 0 à γ’ est restituée de γ’ à 0.
 Pour un demi-cycle ou un cycle complet, la composante élastique ne consomme ou ne
fournit aucun énergie (ou travail net).
Le signe du second terme est toujours positif  Pour un cycle complet, la perte est :
89
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.6 Essais mécaniques dynamiques (suite)
Pour un cycle complet, la perte (l’énergie dissipée) est :
La puissance de dissipation moyenne est obtenu en divisant l’énergie dissipée par cycle par
la période du cycle (temps), 2π/ω
90
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.6 Essais mécaniques dynamiques (suite)
Cas pratique :
- (Pour minimiser la dégradation rapide et l’usure des pneus dues aux hautes T°)
Un composé caoutchouteux qui a un module de perte G’’ faible (ou η’ faible) permet de
minimiser la dissipation thermique et donc l’échauffement du matériau.
- (Pour empêcher la transmission des vibrations d’un moteur)
Un matériau doté d’un grand G’’ (ou η’ élevé) provoquerait une dissipation importante de
l’énergie de vibration en chaleur plutôt que de les transmettre aux passagers.
Attention lors de la conception des pièces en polymères qui sont sujettes
à une déformation cyclique.
91
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.6 Essais mécaniques dynamiques (suite)
Exemple : Obtenir l’expression des quantités G’, G’’, ‫׀‬G*‫׀‬, tan δ, η’, η’’, ‫׀‬η*‫׀‬
pour un élément de Maxwell. (Déformation en cisaillement cyclique imposée)
Le principe de superposition de Boltzmann peut être appliqué au modèle de Maxwell :
Manipulation
trigonométrique et
tables d’intégrales
92
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.6 Essais mécaniques dynamiques (suite)
En phase
(τ’)
Déphasé de
90° (τ’’)
93
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.6 Essais mécaniques dynamiques (suite)
Modules dynamiques adimensionnels
94
Même allure que les vraies courbes dynamiques isothermes en fonction de la fréquence
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.6 Essais mécaniques dynamiques (suite)
L’élément de Maxwell ne donne pas une approche quantitative valable des matériaux
mais bien qualitative.
Dans ce modèle (Maxwell), l’amortisseur ne peut répondre aux très hautes fréquences.
 Seul le ressort répond à la sollicitation (l’amortisseur dissipe peu d’énergie)
De même, à basse fréquence, l’amortisseur offre une faible résistance au mouvement et
dissipe donc peu d’énergie.
La rigidité apparente ‫׀‬G*‫ ׀‬augmente jusqu’à une valeur limite en fonction de la fréquence.
Le maximum de G’’ est observé dans la plage de fréquence pour laquelle G’ et ‫׀‬G*‫׀‬
chutent de leur valeur limite supérieure.
95
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.6 Essais mécaniques dynamiques (suite)
Avec des matériaux réels , la limite de haute fréquence de G’ et ‫׀‬G*‫ ׀‬correspond
quantitativement au module obtenu pour des temps très courts dans le mesures de
relaxation net de fluage :
La limite basse fréquence mesurée η’ et ‫׀‬η*‫ ׀‬correspond au taux de cisaillement zéro relatif
à l’écoulement visqueux stationnaire de viscosité η0 :
La chute de ‫׀‬η*‫ ׀‬avec la fréquence ressemble à la variation de la viscosité avec le taux de
cisaillement en écoulement stationnaire : (approximation)
96
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.6 Essais mécaniques dynamiques (suite)
Pour le modèle de Maxwell généralisé consistant à n éléments, on a :
- Les autres propriétés peuvent être déduites (comme dans l’exemple de Maxwell).
- En passant à la limite (c-à-d à l’intégrale), ces équations peuvent être étendues au cas des
sollicitations continues.
97
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.6 Essais mécaniques dynamiques (suite)
Il existe 3 méthodes pour déterminer les propriétés dynamiques :
- L’oscillation libre
- L’oscillation forcée
- La rotation à l’état stationnaire
1 - Mesures par oscillations libre (pendule de torsion)
On donne à l’échantillon un angle de torsion initial.
On observe la fréquence et l’amplitude des oscillations à partir du relâchement.
G’ est déterminer à partir de :
- la géométrie de l’échantillon (R, L, …)
- le moment d’inertie du mécanisme oscillant (I)
- la période d’oscillation observée (P)
Pour un cylindre
de longueur L et de rayon R
98
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.6 Essais mécaniques dynamiques (suite)
Le décrément logarithmique Δ est calculé à partir de la
diminution de l’amplitude des oscillations
(Pour un matériau parfaitement élastique,
il n’y a pas de diminution) :
- Les échantillons solides ou les caoutchoucs sont tordus à l’état de tiges, de tubes,…
- Les liquides et les solides mous peuvent être contenus dans une géomètrie propre aux
viscosimètres de Couette ou cône plan…
99
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.6 Essais mécaniques dynamiques (suite)
2- Mesures par oscillations forcées
Ces appareils imposent une déformation ou une contrainte sinusoïdale d’amplitude et de
fréquence connues.
 L’effort ou la déformation résultante est mesuré.
 Les propriétés dynamiques sont calculés à partir des relations effort-déformation
Les propriétés dynamiques en traction (E’, E’’, …) peuvent être ainsi déterminées.
Ces grandeurs sont liées aux propriétés en cisaillement par :
(ν : coefficient de poisson)
ν =0.5 pour les matériaux incompressibles
Ces essais peuvent se réaliser en :
- Cisaillement
- Compression
- Flexion
100
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES
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6.2 Viscoélasticité linéaire
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6.2.6 Essais mécaniques dynamiques (suite)
Les oscillateurs forcés sont souvent employés pour étudier les propriétés dynamiques en
fonction de la température et de la fréquence.
L’amplitude et la fréquence de la déformation appliquée peuvent être contrôlées avec
précision sur une large plage.
Exemple :
Essai DMTA (Dynamical Mechanical Thermal Analysis)
G’
Tg
PMMA (Méthacrylate de polyméthyle)
Polymère amorphe à chaînes linéaire
Δ
101
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire
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6.2.6 Essais mécaniques dynamiques (suite)
G’
Tg
Exemple :
Essai DMTA (Dynamical Mechanical Thermal Analysis)
PMMA (Méthacrylate de polyméthyle)
Δ
Polymère amorphe à chaînes linéaire
- G’ diminue de plus en plus avec la T°
- De 20°C à 125°C G’ est divisé par 10 (1GPa 0.1GPa)
- Au delà de 100°C, G’ chute rapidement
- Le PMMA est rigide aux plus basses T°
Le fait que les chaînes soient linéaires limite fortement l’agrégation et l’enchevêtrement
des molécules  Les propriétés mécaniques chutent au-dessus de la Tg.
102
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.6 Essais mécaniques dynamiques (suite)
G’
Tg
PMMA (Méthacrylate de polyméthyle)
Polymère amorphe à chaînes linéaire
Δ
(Angle de perte) Tg
- Δ augmente avec la T° (0.08 à -50°C  2.3 à 130°C)
A l’état vitreux, T<Tg, l’amortissement est assez faible car la mobilité des chaînes est
réduite  La dissipation d’énergie par friction est limitée.
Aux alentours de la Tg, T≈Tg, les molécules peuvent mieux glisser les unes contre les
autres tout en restant proche  Dissipation importante.
Au-delà de la Tg, la dissipation diminue car la montée en T° sépare les molécules.
 La friction moléculaire est faible
103
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.6 Essais mécaniques dynamiques (suite)
L’unité de la fréquence ω est l’inverse du temps.

Pour les déformations dynamiques, le Nombre de Deborah se défini comme :
De >>1  Réponse élastique
De  0  Réponse visqueuse
Dans les tests dynamiques, un matériau viscoélastique adopte un comportement plutôt
solide élastique lorsque ω est augmentée car la contrainte change vite de signe
 les mécanismes de réponse qui dépendent du temps (enchevêtrement, glissement)
sont moins susceptibles de réagir.

Pour ω >>, la seule réponse effective est la déformation des angles et des longueurs de
liaisons

comportement élastique du polymère même si T>Tg

Dans les essais DMTA où la ω >>, la Tg perçue > la Tg réelle
104
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.7 Equivalence temps température
Les polymères (ex : PMMA) adoptent un comportement d’autant plus vitreux
(élastique rigide) que la T° est basse.
L’échelle des temps (ou fréquence) relative à l’application d’une contrainte influence
considérablement les propriétés mécaniques :
- Des temps courts (hautes fréquences) correspondent à de basses T°
-Des temps longs (basses fréquences) sont relatifs à de hautes T°
Ce principe porte le nom de : Equivalence Temps - Température
Il est caractéristique de l’activation statistique de phénomènes viscoélastiques par la T° :
Un état activé énergétiquement a d’autant plus de chance de se produire
que le temps d’observation est long et que la T° est élevée.
105
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES
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6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.7 Equivalence temps température (suite)
L’équivalence temps-température peut être rapporté au nombre de Deborah qui détermine
la réponse d’un matériau en fonction de son temps caractéristique λc (état structural) et du
temps d’observation ts (ou ω).
- La nature de la déformation détermine ts (ou ω)
- Le temps caractéristique λc du polymère est une fonction de la température
Plus la T° est élevée, plus les segments de chaînes polymères sont énergétiques et plus
rapidement ils sont capables de répondre (temps caractéristique λc faible)
Si on veut doubler la valeur du nombre de Deborah alors :
Le changement de réponse
- Soit on divise ts par 2 (ou en doulant ω)
mécanique sera identique
- Soit on double λc en abaissant la T°
Equivalence Temps - Température
106
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.7 Equivalence temps température (suite)
L’équivalence temps-température est applicable à n’importe quel essai de réponse d’un
matériau viscoélastique (fluage, relaxation,…)
Exemple : Relaxation des contraintes en traction du poly-isobutylène (Tg = -70°C)
Force de traction mesuré
à déformation constante
Le Module de Young (en relaxation) Er (t) :
- décroît en fonction de T°, à un temps donné
- décroît à une T° donnée
107
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire
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6.2.7 Equivalence temps température (suite)
Cette courbe est déterminée en disposant bout à bout les différentes courbes de Er (tT)
A la T° de référence 25°C, il existe 5 zones caractéristiques pour la courbe Er(t25).
108
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.7 Equivalence temps température (suite)
Faire glisser la courbe température le long de l’axe logarithmique du temps correspond à
diviser chaque valeur de son abscisse par un facteur constant (facteur de déplacement
de la température).
Temps requis pour atteindre un état
particulier de Er
Temps relatif à la T° de référence pour
atteindre ce même état
Ce facteur permet la construction d’une courbe par une suite de courbes à des
température successives T. L’abscisse de la courbe obtenue est
Pour T° > T° référence, il faut moins de temps pour atteindre une réponse particulière
(temps de relaxation plus faible)  aT < 1 (et vice versa)
109
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.7 Equivalence temps température (suite)
- Le même facteur de déplacement de la T° (aT) s’applique à un polymère particulier
quelque soit la nature de la réponse mécanique.
- Si la Tg est choisie comme T° de référence, pour la plage (Tg < T < Tg + 100°C) on a
Température en Kelvins
Equation de Williams-Landel-Ferry (WLF)
La relation est une excellente approximation pour beaucoup de polymères
110
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.7 Equivalence temps température (suite)
1- T° basses ou temps courts (De <<)
Seuls les angles et longueurs de liaisons ont le temps de répondre (1  10 GPa)
2- Région intermédiaire (leather-like region)
Module chute de l’état vitreux à l’état caoutchouteux
3- T° plus élevées ou temps plus longs
Plateau caoutchouteux (0.1  1 MPa)
4- T° et temps >>> (De <<)
Module chute du plateau caoutchouteux
vers une région d’écoulement caoutchouteux
 Matériau est encore élastique mais
la composante d’écoulement est significative
5- Région de l’écoulement visqueux
Module chute rapidement
5 régions à comportement viscoélastiques ≠
typique d’un polymère amorphe linéaire
111
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.7 Equivalence temps température (suite)
Le poids moléculaire (Mn) n’a pas d’influence significative sur la modification des angles et
des longueurs de liaisons ou sur le désenchevêtrement.
 Module de Young à l’état vitreux et caoutchouteux reste assez constant
L’augmentation du poids moléculaire retarde l’écoulement.
 plateau caoutchouteux est étendu
- Mn <<  pas de plateau caoutchouteux
- Mn >>  écoulement totalement empêché
(correspond à une légère réticulation)
Le plateau se prolonge jusqu’à la T° de
dégradation du polymère
Si le degré de réticulation est >>
 empêche le désenchevêtrement
 réponse uniquement par les angles et longueurs de liaisons
112
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.7 Equivalence temps température (suite)
Les effets de la cristallinité sur les propriétés sont les mêmes que ceux de la réticulation.
L’applicabilité du principe de superposition temps-température à travers des régions
cristallines et amorphes pose des questions)
(Cependant un déplacement vertical des courbes a été suggéré afin de tenir compte de
ces phénomènes dans les polymères semi-cristallins)
113
CHAPITRE 6 : RHÉOLOGIE DES MATÉRIAUX POLYMÈRES

6.2 Viscoélasticité linéaire

6.2.7 Equivalence temps température (suite)
Er (polystyrène) en fonction de la T°
pour un temps donné (10h)
Tg
Isotactique
- A l’état vitreux, toutes les variantes ont
TF
le même comportement
(même angles et longueurs de liaisons)
Après 10 h
Amorphe
- Au-delà de la Tg, les polymères cristallins
et les caoutchoucs présentes des
propriétés élastiques
Amorphe /linéaire [poids moléculaire (A)<(C)]
- Au-delà de la Tg, les polymères non-réticulés ont des propriétés qui diminuent fortement.
(d’autant plus vite que le poids moléculaire est faible)
Le désenchevêtrement est d’autant plus facile que la longueur de chaînes est faible.
114
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