chasse associés à la seule noblesse et laisse ouverte une grande place au braconnage. Elle identifie
même l’homme alpin, l’autorisant à parcourir les espaces aux frontières de zones du danger et des
territoires infernaux. Plus récemment la gestion des espèces menacées ou disparues est devenue un enjeu
social, politique et écologique, pour ne pas dire idéologique. La création des parcs et des zones
protégées et à préserver (espaces, animaux et faune sauvages) fait rejouer à d’autres niveaux et pour
d’autres enjeux les relations entre hommes et animaux sauvages. La disparition même du terme de
prédateurs dans le discours d’un certain nombre d’acteurs, voire l’attribution à l’homme de ce
qualificatif en est la parfaite illustration.
3. Représentations
Depuis les peintures pariétales jusqu’au cinéma contemporain, en passant par les bestiaires médiévaux,
l’héraldique, ou l’imagerie populaire, l’homme n’a cessé de représenter l’animal sauvage avec lequel il
entretient des rapports quotidiens et complexes.
Les représentations peuvent tenir du symbole, montrant alors que l’animal sauvage est domestiqué par
l’homme, que ce qui le fait redouter est détourné au profit de celui qui s’empare de son image. Ce
processus peut aussi conduire à une anthropomorphisation de l’animal qui désamorce ses pouvoirs de
nuisance. Comme les mythes, les représentations de l’animal sauvage renseignent sur ce que l’homme
craint ou attend de la nature sauvage. Elles lient étroitement, dans une relation triangulaire, le milieu ou
le paysage, la bête et l’humain.
Fondée sur une iconographie riche et foisonnante, l’histoire de ces images et de leurs mutations
permettra d’étudier dans l’espace alpin la nature et les formes de ces relations, mouvantes mais
constantes. Il conviendra notamment de s’interroger sur les basculements entre les représentations
négatives et positives de la montagne et de l’animal, et vérifier si la montagne et l’animal sauvage sont
associés dans ces temporalités.
4. L’économie de l’animal sauvage
Depuis l’Antiquité, l’homme a également utilisé les animaux sauvages pour ses loisirs. Dans les arènes,
les ours côtoyaient parfois les lions. Depuis le Moyen Âge, des animaux sauvages ont été exposés. A
compter de la fin du 18e siècle, c’est toute une économie de l’animal sauvage qui se met en place avec le
développement des cabinets d’histoire naturelle, les ménageries, tandis que la chasse, au loup, à l’ours
comme aux chamois devenait un véritable genre sportif qui accompagnait la nouvelle occupation de la
montagne par l’homme. Par ailleurs, le maintien ou la réintroduction des animaux sauvages mettent en
œuvre pour leur part des politiques qui ont des coûts directs (entretien, gestion des personnel…) et
indirects (incidence sur l’économie d’élevage…). Sur tous ces points, il s’agira d’examiner les
expériences parallèles dans les différents pays alpins
► Titre de la communication avec un bref résumé à envoyer
d’ici le 1er novembre 2008 à :
Comité d’organisation : Anne-Marie GRANET-ABISSET, Professeur d’histoire contemporaine, Grenoble,
Co-présidente ; Dominique RIGAUX, Professeur histoire médiévale, Grenoble, Co-présidente. Membres :
Laurent BARIDON, Professeur d’histoire de l’art contemporain, Grenoble ; Bernard BOUHET, Directeur de
la MSH-Alpes ; René FAVIER, professeur d’histoire moderne, Grenoble, trésorier de l’Association
internationale pour l’histoire des Alpes ; Jean-Claude DUCLOS, Directeur du Musée Dauphinois ; Muséum
d'histoire naturelle de Grenoble
Comité scientifique : Laurent BARIDON (Grenoble, F), Jean-François BERGIER (Clarens, CH), Gauro
COPPOLA (Trento, I), Jean-Claude DUCLOS (Grenoble, F), René FAVIER (Grenoble, F), Anne-Marie
GRANET-ABISSET (Grenoble, F), Luigi LORENZETTI (Mendrisio, CH), Franz MATHIS (Innsbruck, A),
Jon MATHIEU (Lucerne, CH), Darja MIHELIC (Ljubljana, SI), Jean-Marc MORICEAU (Caen, F), Michel
PASTOUREAU (Paris, F), Dominique RIGAUX (Grenoble, F)