• SAULE DESVANNIERS Famifle des Salicaceae 1 - . - . II • - s Photo : V. BERT Saule en bord de lac . ¶ •. F' . É C o loy-e ~k SAULE DES VANNIERS Awg , Photo: B. ROBINSON Saules testés pour la phytoextraction du cadium (Nouvelle-Zélande) . 85 (1 © . Biomasse Adaptation Accumulation Fréquence d'utilisation SAULE DES VANNIERS .4 Sz4x /»dtz/ir L. Famille des Salicaceae Un peu de biologie Arbuste ou petit arbre de 3 à 5 m de hauteur, à feuilles caduques* et à fleurs groupées en chatons* mâles ou femelles portées sur des sujets différents. Les fleurs se développent généralement avant les feuilles. Fleurs mâles à 2 étamines libres. Fruits (capsules*) sessiles et soyeux. Jeunes pousses effilées, lisses, flexibles, souvent utilisées comme osier. Feuilles très longues, étroites, entières, avec de nombreuses veines latérales, blanches et soyeuses en dessous. - Rm : La distinction entre les espèces est parfois difficile à cause des nombreux croisements fertiles possibles entre espèces de saule. Habitat Se rencontre sur sols frais ou humides, fréquemment au bord de l'eau, peuplant les berges ou les délaissés des rivières. Rare en forêt. Aire de répartition Espèce d'Europe centrale s'étendant vers l'est, vers les Carpathes et la Bulgarie, et vers l'ouest, vers l'Irlande. Fréquemment cultivée pour la vannerie. Intérêts de l'espèce Salix viminalis est une espèce qui accumule naturellement dans ses tiges et branches de grandes s quantités d'éléments nutritifs, tels que P, K, Ca, Mg... en comparaison avec d'autres espèces d'arbres (Sander, 1998). t' Salix viminalis accumule dans ses tiges des métaux lourds tels que le Cd. Il pourrait être utilisé pour dépolluer les sols agricoles contaminés par des dépôts atmosphériques de Cd ou par l'utilisation d'engrais phosphatés contenant du Cd (Sander, 1998 ; Greger, 1999). t» Salix viminalis est une espèce à croissance rapide et facilement cultivable. Domaine d'utilisation possible Phytoextraction du Cd Performances de l'espèce En laboratoire et sur le terrain O Des génotypes différents de Salix viminalis ont été étudiés pour l'accumulation du Cd dans les racines et les parties aériennes (Greger, 1999) et comparés avec des hyperaccumulateurs, Thiaspi caerulescens et Alyssum murale, pour leur efficacité phytoextractrice. Cette étude a été effectuée pendant une saison en champ dans un sol contenant 8 mg de Cd/kg de sol. Les parties aériennes des 3 espèces ont été récoltées et analysées pour leur contenu en Cd. Espèce Thiaspi caerulescens Alyssum murale Salix viminalis Cd retiré du sol (g/ha/an) 35± 11 43± 15 216±21 86 4 T1 Le saule est souvent récolté après que les feuilles soient tombées. Le Cd çontenu dans les feuillès retourne alors dans le sol. Le ratio Cd feuille / Cd tige a été étudié dans 70 génotypes différents de saule, échantillonnés in situ, l'objectif étant de trouver des génotypes accumulant fortement le Cd dans les tiges, ettrès peu dans les feuilles. la L'étude a montré une forte variabilité dans la capacité à prélever le Cd du sol parmi les génotypes étudiés. Le génotype le plus accumulateur a montré une capacité à extraire le Cd du sol 5 fois plus forte que T. caerulescens et A. murale. Les analyses de sol ont montré qu'après 90 jours, 20% du Cd total et 30% du Cd biodisponible avaient été extraits du sol par le saule. Le nombre optimal de saules à planter pour obtenir ces valeurs est de 9 saules/m2. L'irrigation pourrait être un outil pour augmenter le prélèvement puisque l'eau libère du Cd dans le sol. La possibilité d'obtenir des génotypes avec un faible contenu en Cd dans les feuilles et une forte concentration dans les tiges est en cours d'étude. Cependant, s'il y a trop de Cd dans les feuilles, on peut imaginer récolter les parties aériennes en entier. O Les saules ont la propriété d'accumuler dans leurs tiges 'et branches de grandes quantités d'éléments nutritifs, tels que l'azote (N) et le phosphore (P). La Communauté Urbaine De Lille s'est engagée, avec le soutien financier de l'Union Européenne, dans une expérience innovante de traitement des eaux usées, à l'aide d'un "filtre végétal". Des taillis de saules, plantés le long de la station d'épuration de Villeneuve d'Ascq, sont arrosés par les effluents qu'elle produit, afin de les débarrasser de leurs nitrates et phosphates. Ces arbres, sélectionnés pour leur croissance rapide (1 à 5 m par an), pourront ensuite alimenter des chaufferies au bois. Ce procédé naturel pourrait remplacer les bassins de dénitratation et de déphosphatation rendus obligatoires par les directives de l'Union Européenne. Le développement d'une filière économique et environnementale est intéressante car elle permet de traiter les eaux usées, de produire des cultures énergétiques et des énergies renouvelables. Des expériences similaires sont conduites en Belgique, USA, Australie, Nouvelle-Zélande et Suède. Avantages et inconvénients Tolérance au Cd. - Capacité bioaccumulatrice forte pour le Cd. Croissance rapide. Se bouture très facilement. Nécessite un terrain bien irrigué. S Bibliographie Références citées: • Greger M. 1999. Salix as phytoextractor. In proceedings of 5 " International Conference on the Biogeochemistry of Trace Elements, Vienna, July 1999, pp 872-873. • Sander ML, Ericsson, T. 1998. Vertical distributions of plant nutrients and heavy metals in Salix tiiminalis stems and their implications for sampling. Biomass and Bioenergy 1 (14) : 57-66. À voir aussi: • Brieger G, WelIs JR, Hunter RD. 1992. Content in fiy ash ecosystem. Water, Air and Soi! Pollution 63: 87-10. S S ' • SEVE BLEUE Sbt Pierre ex Bail. Famille des Sapotaceae . . Photo : B. ROBINSON La sève apparait bleu-vert à cause de la grande quantité de Nickel quelle contient. (Nouvelle-Calédonie) . ['J Eco fr de LA SÈ"' VE BLEUE . . Photo : B. ROBINSON Saules testés pour la phvtoextraction du cadium (Nouvelle-Zélande) . (1 . Biomasse Adaptation Accumulation Fréquence d'utilisation SÉ,VE BLEUE S4ert/a a Ck;iiÎM a ~ Pierre ex Bail. Famifle des Sapotaceae Un peu de biologie Arbre à feuilles caduques*, d'une hauteur d'environ 15 M. Pet Ltes fleurs blanches. Floraison en mars. Les fruits (baies) sont ovales, de couleur brunvert de 5 à 6 cm de longueur, ils contiennent une graine d'environ 2 à 3 cm de longueur. Habitat la Sur sols serpentiniques *. Aire de répartition Espèce endémique* de Nouvelle-Calédonie. Principalement dans la forêt pluvieuse (lu Grand Massif du sud de l'île, le long de la Rivière bleue. Intérêts de l'espèce • t La sève bleue, appelée ainsi à cause de la couleur bleue-verte de sa sève, est une espèce tolérante aux fortes concentrations de Ni. > La sève bleue appartient à la communauté des espèces poussant sur serpentine (sol riche en Cr, Co, Fe, Mg et Ni) qui regroupe un très grand nombre d'espèces hyperaccumulatrices. La sève bleue est une espèce hyperaccumulatrice de Ni (25,7% dans la sève sèche et 11,2% dans la sève fraîche) (Jaffré et al., 1976). Les feuilles, l'écorce du tronc, les fruits et le bois contiennent respectivement 1,17; 24,45 ; 0,30 et 0,17% de Ni. Le latex frais contient 11, 2% de Ni, ce qui représente, jusqu'à présent, la plus forte concentration jamais reportée dans du matériel vivant (Brooks, 1998). La sève bleue est une espèce à forte biomasse et à forte capacité hyperaccurnulatrice. La sève bleue est donc une des rares espèces intéressantes pour la phvtoextaction et le phytomining du Ni puisqu'elle combine à la fois forte capacité accumulatrice et forte biomasse (Brooks, 1998). Domaines d'utilisation possible Phytoextraction du Ni. Phytomining du Ni. Performances de l'espèce En laboratoire Chez cette espèce, le nickel est séquestré à environ 37% par l'acide citrique et circule sous forme d'ion libre à environ 50% (Sagner et al., 1998). Le nitrate pourrait également complexer une partie du Ni (Sagner et al., 1998). Lié principalement à l'acide citrique, le Ni est stocké sous une forme non toxique dans les feuilles, avant qu'elles ne tombent. Le Ni serait par contre transporté du système racinaire vers les feuilles par l'intermédiaire d'acides aminés (Brooks, 1998). . Afin de mieux comprendre pourquoi la sève bleue hyperaccumule autant de Ni, des mouches drosophiles ont été soumises à des régimes avec ou sans Ni (Sagner et al., 1998). Le dépôt des oeufs et le développement des larves ont été suivis. L'addition de latex de Sebertia au régime des mouches a réduit de façon drastique le nombre de larves qui, en plus, n'étaient plus capables de coconner. Cette expérience donne une indication quant à la fonction de l'hyperaccumulation, qui pourrait être (le se défendre contre l'attaque par les herbivores et les insectes. 90 3 2 Avantages et inconvénients Tolérance au Ni. Capacité bioaccumulatrice extrêmement forte pour le Ni. Forte biomasse. Pas du tout adaptée aux techniques agricoles classiques ; néanmoins, le ramassage sur le sol des feuilles contenant le Ni est techniquement facilement envisageable. Croissance lente. Difficile à cultiver. s Bibliographie • Brooks R. R., 1998. In Plants that hyperaccumulate heavy metals. Wallingford, Oxon, UK; New York: CAB International. • Jaffré T, Brooks RR, Lee J, Reeves RD. 1976. Sebertia acuminata a nickel-accumulating plant from New Caledonia. Science 193 : 579-580. • Sagner S, Kneer R, Wanner G, Cosson JP, Deus-Neumann B, Zenk MH. 1998. Hyperaccumulation, complexation and distribution of nickel in Sebertia acuminata. Phytochemistry 3 (47): 339-347. [1 s L 91 • TABOURET DES BOIS TU(gc i CeCkltfCtXf J.& C. Presi subsp. catrk tuctxr et subsp. c»ttre (Lej.) Dvokov Famille des Brassicaceae (= Cruciferae) . • Photo: B. Robinson Saint Laurent le Minier (milieu pollué) • Q, r L É Co /Oy. e& TABOURET DES BOIS ç.•. • r. •.• .•','—,. 'I- Ij4' f. *1 • . •'••; r •y j -'•• - : •:r• 4 Photo V. BERT Parc des Ecrins - 2000 m Tabouret en fruits 'É n 0 (1 ul* Adaptation Accumulation n M (1 Biomasse Fréquence d'utilisation TABOURET DES BOIS cilerce)'tf J. & C. presi. subsps. catrkiUctiU et subsps. c6t6vn/t6(re (Lej.) Dvokov Famille des Brassicaceae Un peu de biologie Crucifères à silicules* (fruits secs et courts) ovales à rondes. Tiges très feuillées. Pétales blancs à rosés, longs de 5-7 mm. Plante à l'aspect glauque. Espèce haute de 15-50 cm, bisannuelle. Floraison de mai à juillet. En graines de juin à juillet. Habitat . O subsp. calaminare : pelouses sur sols pollués par le Zn, Pb et Cd ou leur voisinage. Généralement abondant dans ces stations. 'Ô' subsp. caerulescens: pelouses, bois clairs, friches, lisières forestières, sans métaux. Aire de répartition Espèce européenne. L'aire de répartition des 2 sous-espèces n'est pas connue avec certitude. Ô' subsp. cakiminare: Belgique, Pays-Bas, Allemagne, UK, France (Vosges et sud). 'Ô' subsp. caerulescens: Luxembourg, France (sud). Intérêts de l'espèce • Le tabouret des bois, (sous-espèces calaminare et caerulescens), est une espèce tolérante aux fortes concentrations de Zn, Pb, Cd (Meerts & Van Isacker, 1997) et Ni. • Le tabouret des bois, (sous-espèces calaminare et caerulescens), est une espèce hyperaccumulatrice de Zn (>3% de Zn en poids sec selon Baker & Brooks, 1989), de Cd (> 0,01% en poids sec) et de Ni (>0,01% en poids sec) (Brooks, 1998). . • Le tabouret des bois est l'espèce hyperaccumulatrice la plus étudiée. De nombreuses données physiologiques et quantitatives sur la tolérance et l'hyperaccumulation sont disponibles (voir Brooks, 1998 pour synthèse bibliographique). Domaines d'utilisation possible go Phytoextraction du Zn et du Cd. Phytomining du Zn et du Cd. Performances de l'espèce En laboratoire La biomasse du Tabouret des bois est en moyenne de 1,7 t/ha. L'utilisation d'engrais permet d'atteindre une biomasse de 5,1 t/ha. Brown en 1994 signale même que le Tabouret peut supporter 40 g de zinc dans sa partie aérienne sans dommage physiologique! Le tabouret des bois peut en particulier accumuler jusqu'à 30 g de Zn, 8 g de Pb et 1 g de Cd par kg . de plante, selon Brooks & Baker (1989). Si l'on considère la biomasse et la bioaccumulation du tabouret des bois, le taux d'extraction potentiel est alors de 150 kg de Zn, 40 kg de Pb et 5 kg de Cd par hectare et par an. 94 33 c En ce qui concerne la phytoextraction du Cd, elle semble envisageable sur des sols faiblement pollués par le Cd. Dans ce cas, une seule fauche suffirait à retirer 10 mg/kg de Cd du sol. En ce qui concerne la phytoextraction du Zn, il semble totalement impossible de remédier un sol fortement contaminé par cet élément en moins de 10 ans. Cependant, l'ajout d'agent complexant tel que IEDTA*, afin d'augmenter la solubilité des métaux dans le sol et donc l'absorption par la plante, pourrait rendre l'utilisation de T. caerulescens davantage envisageable en phytoextraction au moins pour le Cd (Robinson et al., 1998). T. caerulescens provenant de sol calaminaire* (Zn, Pb et Cd) montre une forte tolérance au Zn, Pb et Cd accompagnée d'une forte hyperaccumulation de Zn et de Cd mais une faible tolérance au Ni accompagnée d'une faible absorption de Ni. Le comportement inverse est signalé pour T. caerulescens provenant de sol serpentinique * (Ni). L'espèce est moins tolérante au Cu qu'elle n'est tolérante au Zn et au Cd. De plus, en présence de fortes concentrations de Cu, l'accumulation du Zn et du Cd est réduite significativement à cause de la compétition entre métaux pour leur absorption au niveau des racines. Sur le terrain Sur le site de l'Espace Biotique (Cf.fiche étude de cas), les performances de cette espèce sur sols agricoles pollués sont actuellement testées. Premiers résultats pour l'an 2000. Perspectives Le Tabouret des bois étant une espèce hyperaccumulatrice à faible biomasse, les efforts de la recherche se tournent vers l'identification des gènes de l'hyperaccumulation afin de les transférer vers des espèces à forte biomasse comme la moutarde indienne. Avantages et inconvénients Tolérance au Zn, Pb et Cd. Capacité bioaccumulatrice très forte pour le Zn et le Cd. Très utilisée en laboratoire comme modèle d'étude de l'hyperaccumulation du Zn et du Cd. Pas du tout adaptée aux techniques agricoles classiques. Croissance lente. Faible biomasse. Bibliographie • Références citées: • Brooks R. R., 1998. In 'Plants that hyperaccumulate heavy metals. Wallingford, Oxon, UK; New York: CAB International. • Meerst P, Van Isacker N, 1997. Heavy metal tolerance and accumulation in metallicolous and nonmetallicolous populations of Thiaspi caerulescens from continental Europe. Plant Ecology 133: 221-231. • Robinson B.H. et al., 1998. The potential of Thiaspi caerulescens for phytoremediation of contaminated soils. Plant and soil 203 : 47-56 À voir aussi: Schwartz Ch., 1997. Thèse. Phytoextraction des métaux des sols pollués par la plante hyperaccumulatrice Thlaspi caerulescens go I \ \ J I. I 1 . -I - •.' ,d •-• _.,_JS S -' jI II .4SS W- .- t14 's L S. S,- S; -. :%'' :t "[ . r Accumulation tl-i! (1 (M Adaptation Biomasse Fréquence d'utilisation • AGROSTIS COMMUN ttuff, Sibth. (= . c9 &ri L. = A2 . With.) Famille des Poaceae Un peu de biologie Espèce vivace*, commune, à souche rampante. Panicule toujours étalée, épillet verdâtre à brun violacé à une fleur fertile. Ligule membraneuse courte et obtuse toujours présente. Feuille atteignant 4 mm de large. De 10 à 80 cm. Floraison de juin à août. . Habitat Plantes des lieux couverts. Prairies, pelouses, bords de chemins, bois clairs, sur sols relativement pauvres et préférentiellement acides. Aire de répartition Europe, Asie occidentale, Canaries. Intérêts de l'espèce > Graminée extrêmement tolérante au Zn, Pb, Cd et Cu. Accumule essentiellement dans les racines. Peu ou pas de translocation* des métaux vers la partie aérienne d'où limitation du danger de pénétration des métaux dans la chaîne alimentaire. Adaptée aux techniques agricoles. ' Espèce commune dans le Nord - Pas-de Calais. . Espèce vivace*, il n'est donc pas nécessaire de la semer chaque saison. Ceci réduit le coût de toute implication de cette espèce en phytotechnologie. De plus, cela évite l'érosion du substrat par le vent et Veau et stabilise durablement le polluant dans les racines. Domaines d'utilisation possible Phytostabilisation. ) Revégétalisation. Performances de l'espèce En laboratoire O Bradshaw (1952) est le premier à envisager l'utilisation des plantes tolérantes comme l'Agrostis, se développant sur les gisements miniers pour revégétaliser d'autres dépôts miniers. O En 1970, Turner mettait en évidence l'importance de la paroi cellulaire des racines dans le mécanisme de tolérance au Cu et au Zn chez l'Agrostis commun. O Parmi 24 espèces, Dushenkov et al. (1995) ont cherhé à mettre en évidence l'espèce capable d'absorber la • plus grande quantité de plomb dans leur système racinaire, à partir de cultures hydroponiques*. Mieux que la moutarde indienne et le tournesol, l'Agrostis commun accumule 169 mg/g, mais sa faible biomasse n'en fait pas une espèce candidate pour la rhizofiltration. 94 • .'.- 1 O Germination, couverture et concentration en Zn et Cd dans la partie aérienne de I'Agrostis commun se développant sur sol calaminaire. 1 2 3 4 % germination % couverture [Zn] [Cd] 75 63 85 23 100 70 100 50 3 347 1976 1 210 4375 5,3 3,35 1,65 8,2 s D'après Vangronsveld et al. (1995) Sur le terrain Couverture (% de la surface totale) et concentration dans la partie aérienne de l'Agrostis commun après stabilisation avec de la béringite* et du compost. % couverture [Zn] [Cd] 100 100 100 1 138 105 690 167 2,79 0,31 1,59 0,33 Sans traitement Béringite Compost Béringite + compost 100 D'après Vangronsveld et al. (1995). Avantages et inconvénients Tolérance au Zn, Pb, Cd et Cu. Accumule dans les racines. Commun et facilement cultivé. D'ores et déjà testé sur le terrain. Capacité bioaccumulatrice moyenne. Bibliographie r L - • Bradshaw (1952). Population of Agrostis tenuis resistant to lead and zinc poisoning. Nature 169, 1098. • De Langhe, J-E., L. Delvosalle, J. Duvigneaud, J. Lambinon et C. Vanden Berghen (1978). Nouvelle flore de la Belgique, du grand-duché de Luxembourg, du nord de la France et des régions voisines. Edition du patrimoine du jardin botanique national de Belgique. • Dushenkov, V., Kumar, N.P.B.A., Moffo, H. and Raskin, I. (1995). Rhyzofiltration : the use of plants to remove heavy metals from aqueous streams. Environmental Science and Technology 29, 1239-1245. • Turner, R. G. (1970). "The subcelluar Distribution of zinc and copper within the roots of metal-tolerant clones of Agrostis tenuis." New Phytologist 69: 725-731. • Vangronsveld, J., J. Sterckx, et al. (1995). "Rehabilitation studies on an old non-ferrous waste dumping ground: Effects of revegetation and metal immobilization by beringite." Journal ofgeochemical exploration 52: 221-229. - . . ________ ARABETTE DE THALIUS (L.) Heynh. (= rhir tizt%v L.= SIJmbr/J€»t. t (L.) Gay) Famille des Brassicaceae (= Cruciferae) , ç1 'y 1 () . V . Photo K. LORIDON Plante en serre ffiO Edt_ L'ARABETTE DE THALIUS -. • t _IuI'4 . Photo V. BERT Plante en serre L'espèce la plus étudiée en génétique look 'j,'. Adaptation Accumulation Biomasse Fréquenge iïutilisation • ARABETTE DE THALIUS (L.) Heynh. = rhtr thizM L.= S rh# (L.) Gay) Famille des Brassicaceae 'Y Un peu de biologie Plante grêle à fleurs blanc-crème, petites (=3 mm de large). Annuelle ou bisanuelle. Tiges velues dans leur partie inférieure, peu feuillées, la plupart des feuilles étant en rosette radicale. Feuilles entières ou dentées, veiues. Espèce haute de 5-40 cm. Floraison de mars à mai. . Habitat Habitats ouverts, talus, murs, dunes, friches, terrils. Aire de répartition Espèce d'Europe du nord, approximativement jusqu'au 68° nord. Intérêts de l'espèce r> L'arabette de Thalius est une plante très facilement transformable* génétiquement. Des plantes transgéniques d'arabette de Thalius créées après incorporation des gènes de résistance au mercure issus d'une bactérie, pourraient être utilisées en phytovolatilisation du mercure. > L'arabette de Thalius est l'espèce végétale la plus étudiée en génétique. De nombreuses données physiologiques et moléculaires sur les mécanismes potentiels de la tolérance aux métaux et leur chélation sont disponibles. Domaine d'utilisation possible le () Phytovolatilisation du mercure. Performances de l'espèce En laboratoire Le mercure issu des activités industrielles se trouve sous une forme ionique très toxique, [Hg(II)], qui peut être convertie par des bactéries anaérobies en méthylmercure (MeHg). Ces bactéries ont élaboré un système biologique de détoxification qui leur permet de coloniser des zones contaminées par le mercure ; elles convertissent le MeHg et Hg(II) en Hg(0) volatile et beaucoup moins toxique. Le mercure est fortement lié aux particules du sol, aussi peu disponible pour les plantes ; aucune plante accumulatrice de mercure n'est connue (Brooks, 1998). Rugh et al. (1996, 1998, 1999) et Heaton et al. (1998) ont transféré les gènes bactériens de résistance au mercure chez l'arabette de Thalius dans une perspective de phytoremédiation (lu mercure. go L'expression des gènes mer dans les plantes transgéniques leur confèrent la résistance aux différentes formes du mercure. Par exemple, les plantes transformées avec merA se développent très bien en présence de 20 ppm de Hg(II), celles transformées avec mer A et mer B se développent très bien en présence de 4 ppm de MeHg, contrairement aux plantes contrôles non modifiées qui ne se développent pas. Les plantes transformées avec merA et merB libèrent de très importantes quantités de Hg(0), détectées à l'aide d'un analyseur de vapeur de mercure. Au contraire, les plantes non transformées ou transformées avec un seul des gènes mer ne libèrent aucune vapeur de Hg(0). MeHg (MerB) Hg(II) (MerA) Hg(0) lhl L 1 L'arabette de Thalius a une très faible biomasse, ce qui lui interdit toute utilisation en phytoremédiation. L'arabette de Thalius et le tabac ont été cultivés sur un terreau commercial extrêmement riche en matière organique et en engrais. Les plantes transformées avec merA ont montré une augmentation de leur biomasse aérienne de 1,5 à 4 fois quand elles étaient cultivées sur des sols contenant respectivement 100 et 500 ppm de Hg(II). S Cette étude a montré que le transfert des gènes de résistance de bactéries à des plantes leur permettait de se développer sur des sols contenant des quantités toxiques de mercure et, également, leur permettait de convertir le mercure du milieu en un mercure volatile et non toxique Hg(0). Perspectives Dans le futur, on peut imaginer, manipuler les mécanismes de détoxification et de mobilisation du mercure dans les parties aériennes des plantes afin de transformer Hg(0) en Hg(II), ce qui permettrait la séquestration du mercure dans les parties aériennes des plantes, d'où une possible méthode de phytoremédiation du mercure (Rugh et al., 1999). Avantages et inconvénients Tolérance au mercure Hg(II) et MeHg. Capacité très forte à produire du mercure volatile et non toxique. S &2 Croissance rapide (cycle de vie en 2 mois). Facilement transformable* génétiquement et cultivable. Très faible biomasse. Bibliographie • Brooks R. R., 1998. In Plants that hyperaccumulate heavy metals. Wallingford, Oxon, UK; New York: CAB International. •, Heaton A, Rugh C, Wang N, Meagher R. 1998. Journal of Soi! Contamination 7: 497-509. • Rugh C, Wilde H, Stack N., Thompson D, Summers A, Meagher R. 1996. Mercuric ion reductase and resistance in transgenic Arabidopsis thaliana plants expressing a modified bacterial merA gene. Proceedings ofthe NationalAcademy of Sciences ofthe United States 93: 3182-3187. . • Rugh C, Senecoif R, Meagher R, Merkle S. 1998. Nature Biotechnology 16: 925-928. • Rugh C, Wang JNJ, bizily SP, Heaton ACP, Dhankher OP, Meagher RB. 1999. Ecotoxic mercury reduction by transgenic plants. Proceedings of the 5th International Conference on the Biogeochemistry of Trace Elements volI: 3 2-33. . 103 • FÉ TUQUE ROUGE FUMCi( rihr, L. Famille des Poaceae (=Gramineae) . j f k / I Photo: d'après le livre 'GRAMINÉES Nuisibles en Agriculture" j i'04 't t Accumulation • Fréquence d'utilisation Biomasse Adaptation FÊTUQUE ROUGE j tiic rJihrz L. Famille des Poaceae Un peu de biologie . Commune, très variable. En touffes lâches ou brièvement traçantes. Atteint 80 cm, mais est généralement plus petite. Gaines foliaires d'abord complètement fermées, se fendant rapidement. Feuilles des tiges stériles filiformes, celles des tiges fertiles planes, vertes, glauques ou bleuâtres. Panicule lâche ou dense, épillets de 7 à 10 mm, verts glauques ou teintés de violet. Floraison de mai à juin. Habitat Pelouses, prairies, ubiquiste*. Aire de répartition Espèce présente partout en Europe et en Asie. Présente aussi en Afrique du Nord, en Amérique du Nord et dans une grande partie de l'Amérique du Sud. Intérêts de l'espèce > Graminée extrêmement tolérante au Se et au B. t> Espèce à forte biomasse. t> Adaptée aux techniques agricoles. . t> Espèce commune dans le Nord - Pas-de Calais. t> Espèce vivace*, il n'est donc pas nécessaire de la semer chaque saison. Ceci réduit le coût de toute implication de cette espèce en phytotechnologie. De plus, cela évite l'érosion du substrat par le vent et l'eau et stabilise durablement le polluant dans les racines. Domaines d'utilisation possible Phytovolatilisation du Se et du B. Phytoextraction du Se et du B. Performances de l'espèce En laboratoire: O Dans un sol enrichi par 3,5 mg/kg de Se, sous forme de sélénate, 9% du Se sont accumulés par la fétuque, 33% sont volatilisés et 58% restent dans le sol. . • Dans un sol naturel contenant 1,17 mg/kg de sélénium total, la fétuque accumule autant de sélénium que la moutarde blanche et la moutarde indienne, pourtant considérées comme des espèces de référence pour la phytovolatilisation du sélénium. • Le fait de couper les racines augmente la phytovolatilisation du sélénium. O6 J S Sur le terrain O Une expérience sur site, menée en Californie en 1990-91, montre que la fétuque est capable de réduire la concentration moyenne en sélénium d'un sol d'environ 40% en 2 ans. O La fétuque est capable de réduire la concentration totale de bore dans le sol de 7% et la fraction de bore assimilable par les plantes de 45% la première année et de 25% l'année suivante. Avantages et inconvénients Tolère et accumule autant de sélénium et de bore que la moutarde indienne. Commune et facilement cultivée. D'ores et déjà testée sur le terrain. S Bibliographie__ — ____________________________ • Banuelos, G.S. and Meek, D.W. (1990) Accumulation of selenium in plants grown on selenium-treated soil. Journal ofEnvironmental Quality 19, 772-777. • De Langhe, J-E., L. Delvosalle, J. Duvigneaud, J. Lambinon et C. Vanden Berghen (1978). Nouvelle flore de la Belgique, du grand-duché de Luxembourg, du nord de la France et des régions voisines. Edition du patrimoine du jardin botanique national de Belgique. S 0 . Nl*cotl*aM tetbecHN L. Famille des Solanaceae r' 4 Ç r—à-,79 r —'o P- T- - É C o /051 dk TABAC s s Installation dune biostation utilisant le tabac comme bioindicateur de pollution d'ozone. n f09 R~. C Accumulation Adaptation blâ&"4~ Biomasse (M Fréquence d'utilisation . TABAC Itf6Ut C1M L. Famille des Solanaceae Un peu de biologie De la même famille que la pomme de terre, grande plante herbacée de 80 à 200 cm. Les fleurs sont de couleurs diverses mais le rose domine. De forme tubulaire, elles constituent des panidules* au sommet des plantes. Les fruits du tabac sont des capsules* qui s'ouvrent sur la longueur laissant échapper de nombreuses graines. Floraison entre juillet et septembre. n Habitat Inconnue à l'état spontané. Cultivée pour ses feuilles longues et larges contenant un alcaloïde toxique: la nicotine. Aire de répartition Originaire d'Amérique du Sud. Intérêts de l'espèce Espèce cultivée sur laquelle la sélection variétale et les améliorations agronomiques sont maîtrisées. t' Culture non-alimentaire. Sur sols agricoles contaminés, l'orientation vers des espèces non-alimentaires permet, en supprimant tout risque de pénétration des métaux dans la chaîne alimentaire, de maintenir un revenu à l'exploitant. Le tabac est tolérant au Cd. . ' Espèce très travaillée en laboratoire où de nombreuses études cherchent à modifier cette espèce afin de la rendre très tolérante au Me et surtout la possibilité de transformer le mercure Hg[II] en mercure Hg(0) volatile. Attention : espèce très sensible au nickel. Domaines d'utilisation possible Phytovolatilisation du mercure sur sol et sédiment. Revégétalisation de sites contaminés par le mercure. Candidate potentielle à la phytoextraction du Cd sur site agricole. Performances de l'espèce En laboratoire O Le tabac est une espèce qui accumule 600 ig de cadmium par plantule de poids moyen 12 g (Sappin-Didier et al. 1990). . • Les plants de tabac modifiés avec un gène bactérien (mer A) sont capables de transformer le mercure inorganique absorbé par les racines en mercure moins toxique et volatilisé par la plante : c'est la technique de phytovolatilisation. Les premiers tests de la capacité phytoremédiatrice du tabac mer A ont été réalisés par Heaton (1998). 6J Les principaux résultats sont: - les plants de tabac mer A. survivent sur des sols très concentrés en mercure sur lesquels les tabacs cultivés meurent. - le mercure dans le sol réduit la biomasse du tabac cultivé, tandis qu'il n'a aucune influence sur la biomasse des plantes mer A. Rem : la biomasse des plantes merA est supérieure à celle du tabac cultivé, même sur sol sain. - il y a moins de mercure dans la partie aérienne des plantes merA que dans les plantes cultivées, preuve que le mercure est bien volatilisé par les plantes merA. • D'autre plants de tabac sont à l'étude afin de réduire la pollution au mercure (sous forme de methylmercure) dans le milieu aquatique et dans les sédiments. Sur le terrain: À l'heure actuelle, aucun résultat sur les performance de l'espèce en conditions naturelles n'a été émis. Avantages et inconvénients Espèce à forte biomasse. Espèce cultivée. çL Adaptée aux techniques agricoles classiques. Culture non—alimentaire. Tolérance au Cd. Espèce fortement étudiée en laboratoire. Capacité bioaccumulatrice difficile à évaluer. Application et utilisation possibles sur le terrain à moyen ou à long terme. Les études concernant la phytovolatilisation du mercure grâce à cette espèce passent par des modifications génétiques. Bibliographie • De Langhe, J-E., L. Delvosalle, J. Duvigneaud, J. Lambinion et C. Vanden Berghen (1978). Nouvelle flore de la Belgique, du grand-duché de Luxembourg, du nord de la France et des régions voisines. Edition du patrimoine du jardin botanique national de Belgique. • Heaton, A.C.P., L.R. Clayton, et al. (1998). Phytoremediation of mercury- and methylmercury-polluted soils using genetically engineered plants. Journal of Soi! Contamination 7 (4), 497-509 111