LES PROBLEMES DE RECONSTRUCTION APRES LA GUERRE 16 juillet 2014
ancré en rade de Tokyo. En septembre 1945 sera instituée le « Suprême Commandement des
Forces Alliées » (Supreme Commander for the Allied Powers, en abrégé le S.C.A.P.). Malgré
son nom, il s’agit en fait d’un organisme militaire américain entièrement entre les mains de
MacArthur
. Le SCAP a des pouvoirs discrétionnaires très étendus. En décembre 1945 seront
institués un Conseil allié (à Tokyo) et une Commission d’Extrême-Orient siégeant à
Washington et groupant 11 nations. Le S.C.A.P. ne sera supprimé que le 28 avril 1952,
permettant alors au Japon de retrouver sa pleine souveraineté après une occupation américaine
de près de 7 ans
.
II- UN PAYS RUINE ET TRAUMATISE
Les pertes démographiques, civiles et militaires, sont considérables : 1,5 à 2 millions de morts
(dont plus de la moitié dans les territoires annexés), 3 à 4 millions de blessés et d’invalides
(sans compter les personnes victimes de radiations atomiques). Il faut d’autre part rapatrier
environ 1,4 million de travailleurs chinois ou coréens réquisitionnés dans les usines japonaises
(600 000 Coréens resteront finalement dans le pays). En revanche, il faut accueillir dans
l’archipel nippon près de 7 millions de Japonais civils ou militaires chassés des territoires
extérieurs perdus (Mandchourie, Corée, Formose…), ce qui pose d’énormes problèmes de
logement et d’emploi dans un pays qui n’est plus guère qu’un champ de ruines.
Ce rapatriement, combiné au « baby-boom » d’après-guerre qui monte le taux de natalité,
accentue la pression démographique. Il s’ensuit la pauvreté, le chômage, l’impossibilité
d’émigrer et la multiplication des avortements clandestins.
Le bilan matériel est particulièrement sévère. La forte densité urbaine et l’utilisation
importante du bois comme matériau de construction expliquent l’ampleur des destructions des
bombes incendiaires américaines : 2 500 000 logements sont en ruine ou en cendres, dont
750 000 à Tokyo. Mis à part Kyoto, épargnée pour ses richesses architecturales, toutes les
grandes villes japonaises sont détruites à plus de 40% : Nagoya à ,75%, Osaka à 70%, Tokyo
à 60%...Les installations portuaires, le réseau routier et ferroviaire sont en grande partie
anéantis. L’industrie, concentrée dans les zones urbaines, est fortement touchée, en particulier
La comparaison avec l'époque des Empires amène les médias à surnommer MacArthur « vice-roi du Pacifique
». Le général américain se comporte dans ce pays en proconsul et son rôle s'avère aussi déterminant que celui
d'un Chef d'état.
Mac Arthur rencontre le 27 septembre 1945 l'empereur Hirohito et lui fait comprendre qu'il cherchera à
l'exonérer de poursuites criminelles devant le Tribunal de Tokyo. Les échanges se poursuivent par la suite par
intermédiaires et concernent non pas l'abdication mais la reconnaissance de la fin de sa nature divine, crédo à la
base de la société japonaise depuis sa fondation. Cette acceptation de la part de l'Empereur accompagne la
redéfinition constitutionnelle de la Diète précédant la tenue d'élections libres.
Le 8 septembre 1951, le Japon signait le traité de San Francisco et un traité de sécurité avec les États-Unis. Le
traité de paix fut passé avec 48 États - de nombreux pays ne conclurent pas ce traité comme par exemple la
république populaire de Chine ou l'URSS - et entra en vigueur le 28 avril 1952 qui marque la fin de l'occupation
américaine. Néanmoins, certaines îles, comme par exemple Okinawa, restèrent sous occupation américaine
pendant plusieurs années. D'autre part, les États-Unis gardèrent quelques dizaines de milliers de soldats dans
leurs bases japonaises, comme le traité de sécurité le permettait, le traité de coopération mutuelle et de sécurité
entre les États-Unis et le Japon signé en 1960 renouvelle cette alliance.
Le 27 avril 1952, le Japon signa un traité de paix avec la Chine nationaliste.
Une administration civile américaine demeura en place aux Îles Ryūkyū jusqu'en 1972.