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I. Qu’est ce que la stabilité
monétaire ?
Au sens strict, la stabilité du niveau général des prix est définie par deux
conditions : a) l’absence d’incertitude quant à son évolution à long terme
; b) un taux d’inflation anticipé nul (Ireland, 1993). En pratique, la
définition retenue est souvent moins exigeante. La seconde condition est
assouplie : en raison des problèmes soulevés pour mesurer correctement
la hausse des prix, une valeur légèrement positive du taux d’inflation
anticipé – à condition qu’elle soit à peu près constante – est jugée
suffisante. Certains vont même plus loin en se contentant de cette
dernière exigence et en abandonnant la première. La stabilité des prix est
alors définie comme une situation où « les variations attendues du
niveau moyen des prix sont suffisamment faibles et graduelles pour ne
pas influer sensiblement sur les décisions financières des entreprises et
des ménages » (Greenspan, 1989).
La condition b) – dans sa forme pure ou dans sa version amendée – est
justifiée par l’approche institutionnelle qui insiste sur la vulnérabilité des
banques centrales dans les sociétés démocratiques. Initialement proposée
par Kydland et Prescott (1977) et développée ultérieurement par Barro et
Gordon (1983), elle prend aujourd’hui la forme de l’hypothèse de la
trappe à anticipations pour expliquer la dynamique de l’inflation
(Christiano et Gust, 2000 ; Christiano et Fitzgerald, 2003). Si les agents
économiques anticipent un taux d’inflation élevé, ils cherchent à se