Monsieur, Madame le Député Monsieur le Sénateur, Madame la Sénatrice, L’objet de la présente lettre est de vous alerter sur l’enjeu spécifique d’une rectification rapide de l’article 5 quater (nouveau) du projet de loi de finances rectificative pour 2014. En effet, les travaux de l’Assemblée Nationale ont engendré, à la surprise générale, un bouleversement des perspectives en matière de versement transport : l’article 5 quater (nouveau) introduit par l’amendement 274 et élaboré sur les indications du Gouvernement sortirait l’ensemble des activités sanitaires, sociales et médico-sociales du champ de l’exonération ! Ceci est d’autant plus surprenant que le Sénat, à la suite de l’Assemblée Nationale, est intervenu sur le même sujet très positivement, dans le cadre de l’article 40 AFA du projet de loi sur l’économie sociale et solidaire. Bien évidemment, vous trouverez en pièce jointe une proposition d’amendement de la FNARS qui intervient pour corriger cet état de fait, lié à une erreur de compréhension des tarifications sanitaires, sociales et médico-sociales, qui pourrait être lourde de conséquences si les choses restaient en l’état. Les auteurs de l’amendement dans le PLFR 2014 ont été induits en erreur par l’indication que l’assujettissement à la taxe transport serait mécaniquement compensé par une augmentation corrélative des recettes sanitaires, sociales et médico-sociales des organismes concernés. C’est bien mal connaître les tarifs et budgets sanitaires, qui ne comportent aucun mécanisme de cet ordre. C’est bien mal connaître aussi les tarifs et budgets médico-sociaux : enveloppes nationales, régionales et départementales limitatives ; budget moyen à la place et tarifs plafonds ; convergences tarifaires. La suppression de cette exonération génèrerait en réalité des charges nouvelles considérables, non compensées, traduites en nombreuses pertes d’emplois auprès des personnes malades, âgées et handicapées, ou en difficulté sociale. Nous espérons votre soutien pour rectifier cet article 5 quater (nouveau), qui aurait pour notre association/fondation de très lourdes implications, et souhaitons que vous puissiez déposer et défendre cet amendement de rétablissement ci-joint. Nous vous prions de croire, Monsieur, Madame le Député, Monsieur le Sénateur, Madame la Sénatrice, l’expression de ma considération respectueuse. Proposition d’amendement relative à la prise en compte des activités sanitaires, sociales et médico-sociales dans les critères d’exonération du versement transport Remplacer l’amendement 274 voté dans le PLFR concernant l’exonération de la taxe transport par l’amendement suivant : APRÈS ART. 5 I. – Le code général des collectivités territoriales est ainsi modifié : 1° L'article L. 2333-64 est ainsi modifié : a) Au premier alinéa, les mots : « , à l'exception des fondations et associations reconnues d'utilité publique à but non lucratif dont l'activité est de caractère social, » sont supprimés ; b) Il est ajouté dix alinéas ainsi rédigés : « II. – Par dérogation au premier alinéa du I, sont exonérées, de droit, du versement prévu au présent article les fondations et associations reconnues d’utilité publique, ou directement affiliées à une association reconnue d'utilité publique, à but non lucratif dont l'activité principale : « a) A pour objectif soit d'apporter un soutien à des personnes en situation de fragilité, du fait de leur situation économique ou sociale, du fait de leur situation personnelle et particulièrement de leur état de santé ou du fait de leurs besoins en matière d'accompagnement social ou médico-social, soit de contribuer à l'éducation à la citoyenneté et à la lutte contre les inégalités sociales par l'éducation populaire. « b) Satisfait à l'une au moins des conditions suivantes : « - Les prestations sont assurées à titre gratuit ou contre une participation des bénéficiaires sans rapport avec le coût du service rendu ; « - L'équilibre financier de l'activité est assuré au moyen d'une ou plusieurs subventions au sens de l'article 10 de la loi n° 2000-321 du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations ; « - Elle est exercée de manière prépondérante par des bénévoles et des volontaires. « III. – Sont également exonérées, de droit, du versement prévu au présent article les associations reconnues d'utilité publique à but non lucratif dont l'activité principale consiste à coordonner, soutenir ou développer des fondations et associations mentionnées au II. 2° L'article L. 2531-2 est ainsi modifié : a) Au premier alinéa, les mots : « , à l'exception des fondations et associations reconnues d'utilité publique à but non lucratif dont l'activité est de caractère social, » sont supprimés ; b) Il est ajouté dix alinéas ainsi rédigés : « II. – Par dérogation au premier alinéa du I, sont exonérées, de droit, du versement prévu au présent article les fondations et associations reconnues d’utilité publique, ou directement affiliées à une association reconnue d'utilité publique, à but non lucratif dont l'activité principale : « a) A pour objectif, soit d'apporter un soutien à des personnes en situation de fragilité, du fait de leur situation économique ou sociale, du fait de leur situation personnelle et particulièrement de leur état de santé ou du fait de leurs besoins en matière d'accompagnement social ou médico-social, soit de contribuer à l'éducation à la citoyenneté et à la lutte contre les inégalités sociales par l'éducation populaire. « b) Satisfait à l'une au moins des conditions suivantes : « - Les prestations sont assurées à titre gratuit ou contre une participation des bénéficiaires sans rapport avec le coût du service rendu ; « - L'équilibre financier de l'activité est assuré au moyen d'une ou plusieurs subventions au sens de l'article 10 de la loi n° 2000-321 du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations ; « - Elle est exercée de manière prépondérante par des bénévoles et des volontaires. « III. – Sont également exonérées, de droit, du versement prévu au présent article les associations reconnues d'utilité publique à but non lucratif dont l'activité principale consiste à coordonner, soutenir ou développer l'activité des fondations et associations mentionnées au II. II. – Les dispositions du présent article s'appliquent aux rémunérations versées à compter du 1er janvier 2015. Les délibérations prévues au III des articles L. 2333-64 et L. 2531-2 du code général des collectivités territoriales doivent être prises avant le 1er novembre 2014 pour être applicables en 2015. III. – La perte de recettes pour les collectivités territoriales est compensée à due concurrence par la majoration de la dotation globale de fonctionnement et, corrélativement pour l'État, par la création d'une taxe additionnelle aux droits mentionnés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. IV. – La perte de recettes résultant pour le STIF de l'alinéa précédent est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. Exposé des motifs Au regard des votes de l’Assemblée Nationale et du Sénat, dans le cadre du projet de loi sur l’économie sociale et solidaire, sur de nouvelles bases d’exonération du versement transport (articles 7 et 40 AFA), c’est avec stupéfaction que les fondations et associations œuvrant dans le secteur sanitaire, social et médico-social ont découvert l’article 5 quater (nouveau) de la loi de finances rectificative pour 2014, qui les exclut du périmètre de l’exonération. Cet article 5 quater inverse complètement la lettre et l’esprit de dispositions adoptées conjointement par l’Assemblée Nationale et le Sénat. Cette initiative est intervenue en dehors de toute concertation avec les parties prenantes, en rupture avec les échanges sur le même sujet, dans le cadre du projet de loi sur l’économie sociale et solidaire. L’objet du présent amendement est de rétablir le champ sanitaire, social et médico-social dans le périmètre de l’exonération. L’amendement 274 a été rédigé sur la base d’indications gouvernementales inexactes, à savoir que les établissements et services sous tarification publique, sanitaires, sociaux et médico-sociaux verraient leurs financements augmenter mécaniquement à hauteur des charges nouvelles engendrées par un assujettissement au versement transport, ce qui est faux tant dans les établissements de santé que dans les établissements sociaux et médicosociaux depuis l’instauration des enveloppes nationales, régionales ou départementales opposables, des budgets moyens à la place, ou encore des tarifs plafonds et de la convergence tarifaire dans les ESAT et les CHRS.