Mauvaises herbes - Maitriser le grand plantain 6.4.8
www.agridea.ch – 2012
Le grand plantain ( Plantago major ) est une plante pérenne des prairies et des pâturages qui devient problématique
lorsqu’elle dépasse 10% dans la couverture du sol. Il n’y a pas de moyens de lutte directe et c’est pourquoi la maitrise
de son développement passe par des mesures préventives ou indirectes.
Caractéristiques du grand plantain
Plante pérenne de 5 à 30 cm de hauteur. Feuilles en rosette, ovales, glabres, avec un
pétiole et 5 à 9 nervures. Hampes fl orales portant quelques poils. Tiges ne dépassant
pas la longueur de l’épi. Epi de grande dimension, allongé, cylindrique blanc-jaune puis
brun. Floraison de juin à octobre.
Feuilles et racines astringentes et cicatrisantes. Utilisées pour atténuer la douleur suite à
des piqûres d’insectes.
Présente à toutes les altitudes, sur les sols frais. Affectionne les zones pâturées. Présente
sur les chemins, dans les gazons, les reposoirs et les zones piétinées des pâturages et les
zones de passage des animaux dans les parcs.
Apprécie une fumure modérée et côtoie fréquemment l’agrostide stolonifère.
Indique une sur-pâture ainsi qu'un sol compacté ou malaxé par le bétail ou les
machines.
Autres espèces du même genre botanique
Plantain lancéolé ( Plantago lanceolata )
Plante vivace à hampe nue, sillonnée sous
l'épi fl oral. Feuilles étroites et allongées, à
(3)-5-7 nervures parallèles. Fleurs en épis
blancs, serrés et courts. Floraison entre
avril et septembre.
Présent à toutes les altitudes. Il affec-
tionne les milieux séchards, les prairies de
fauche peu intensive et les chemins.
Plantain moyen ( Plantago media )
Plante vivace aux hampes fl orales poilues
non sillonnée. Feuilles en rosette appli-
quées contre le sol, sans pétiole, largement ovales, pointues. Epis cylindriques
plus courts que les épis du grand plantain, anthères blanches, fi let rose violet.
Floraison entre mai et juillet.
Présent dans les prairies, les pâturages et les chemins à toutes les altitudes.
Apprécie les sols séchards, alcalins et maigres.
Nuisibilité du grand plantain
Son rendement est faible ; ses feuilles sont petites et peu productives, et elles couvrent le sol ce qui empêche le déve-
loppement des bonnes espèces. Le seuil critique est dépassé au-delà de 10% de la couverture du sol.
Le grand plantain a une faible appétence au pâturage, surtout en été à cause des tiges dures.
Il est nuisible surtout lorsqu’il est en expansion ou s’il est réparti uniformément sur l’entier du parc et pas
seulement sur les lieux de passage des animaux.
Grand pl. | Pl. moyen | Pl. lancéolé
Source : Eggenberg S. & Möhl A.
dans Flora Vegetativa.
Editeurs : Association pour le développement de la culture fourragère ( ADCF ), Changins,
CH-1260 Nyon 1, en collaboration avec AGRIDEA Lausanne, Jordils 1, CP 128,
CH-1000 Lausanne 6.
Auteur-e-s : Léonie Bongard et Pierre Aeby, Institut agricole de Grangeneuve, CH-1725 Posieux.
Photos : Léonie Bongard, Pierre Aeby et Stefan Dubah, IAG.
www.adcf.ch
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Stratégie de lutte
Lutte directe : pas d’herbicides homologués
Même si quelques herbicides ont montré une certaine effi cacité contre le grand plantain, comme le Triclopyr ( par ex. :
Garlon, Picobello et Tribel ), le MCPB ( par ex. : Divopan ), le 2,4-D ( par ex. : Duplosan KV Combi ) et les glyphosates,
la lutte chimique est fortement déconseillée. En premier lieu, car aucune de ces matières actives n’est homologuée
contre le grand plantain et ensuite car elles ne sont pas sélectives. La plupart du temps ce sont les légumineuses qui
sont affectées et qui disparaissent.
Lutte préventive et indirecte : augmenter la force de concurrence des espèces plus grandes
Pour lutter de manière indirecte contre cette plante, le plan
d’action vise essentiellement à favoriser les graminées de
grande taille qui freinent le développement du grand plan-
tain :
Augmenter la force de concurrence des espèces plus
grandes, notamment en réalisant une première
utilisation en fauche plutôt qu’en pâture, et une
fauche plutôt tardive, par exemple à fi n mai ( èche
rouge ci-contre ).
Augmenter la fumure azotée ( èche orange ci-contre ),
ce qui permet de favoriser les graminées et d’obtenir un
meilleur équilibre entre la fréquence d’utilisation et le
niveau de fertilisation.
Divers autres soins généraux contribuent à freiner le développement du grand plantain
Faucher les refus en été avant la formation de graines pour éviter
leur dispersion.
Maintenir une hauteur de coupe à 7-8 cm.
Eviter la formation de trous dans le gazon ( particulièrement en
conditions humides ).
Raccourcir la durée de pâture lorsque le sol est détrempé pour
éviter le compactage ou le malaxage du sol, en particulier en
automne.
Créer des nouvelles entrées de parc ; varier les lieux de passage.
Diminuer la charge en bétail.
Eviter la distribution d'une trop grande part de fourrages conser-
vés sur le pâturage.
Avant une utilisation en fauche, niveler le sol avec un rouleau.
Augmenter la part des graminées par des sursemis.
) Fiche 8.5.1 « Amélioration de la composition botanique
des prairies ».
En cas de forte infestation ( plus de 20% de grand plantain, avec
moins de 20% de graminées ), envisager une rénovation com-
plète. La destruction du grand plantain est diffi cile avec un herbi-
cide total. Idéalement, introduire la parcelle dans une rotation de
cultures pour diminuer le stock grainier.
n
f
ertilisatio
n
Mi-
Intensive
N
iveau de
f
Peu-
intensive
intensive
Fréquence d
utilisation
N
Extensive
Fréquence
d utilisation
La concurrence est plus forte dans les zones composées
d’herbes hautes telles les graminées.
Les zones piétinées, abimées et insuffi samment
pourvues en azote sont des portes d’entrée pour le
grand plantain.
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