INNERVATION DES MUSCLES ISCHIO

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UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MAITRISE EN SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
M.S.B.M
MEMOIRE POUR LE CERTIFICAT D’ANATOMIE, D’IMAGERIE ET DE MORPHOGENESE
2001-2002
UNIVERSITE DE NANTES
INNERVATION DES MUSCLES ISCHIO-JAMBIERS
Par
ARSEGUEL Valérie
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES
Président du jury :
Pr. J. LEBORGNE
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Pr. O. ARMSTRONG
Pr. P. COSTIOU
Pr. D. CROCHET
Pr. A. DE KERSAINT-GILLY
Pr. B. DUPAS
Pr. Y. HELOURY
Pr. J.P. MOISAN
Pr. N. PASSUTI
Pr. R. ROBERT
Pr. O. RODAT
1
UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MAITRISE EN SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
M.S.B.M
MEMOIRE POUR LE CERTIFICAT D’ANATOMIE, D’IMAGERIE ET DE MORPHOGENESE
2001-2002
UNIVERSITE DE NANTES
INNERVATION DES MUSCLES ISCHIO-JAMBIERS
Par
ARSEGUEL Valérie
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES
Président du jury :
Pr. J. LEBORGNE
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Pr. O. ARMSTRONG
Pr. P. COSTIOU
Pr. D. CROCHET
Pr. A. DE KERSAINT-GILLY
Pr. B. DUPAS
Pr. Y. HELOURY
Pr. J.P. MOISAN
Pr. N. PASSUTI
Pr. R. ROBERT
Pr. O. RODAT
2
PLAN DU MEMOIRE :
1. Introduction
2. Matériels et méthodes
3. Les muscles ischio-jambiers
4. Innervation et Vascularisation
5. Discussion
6. Remerciements
7. Bibliographie
3
1. Introduction
Les muscles ischio-jambiers sont dénomés ainsi grâce à leurs insertions et actions
communes. En effet, ce sont de puissants fléchisseurs de la jambe sur la cuisse et également
des extenseurs de la cuisse sur le bassin. Ils assurent le déroulement normal du pas lors de la
marche et participent aussi, en tant que rétroverseurs, au maintien de la statique pelvienne en
station debout.
L’étude de leur innervation, et plus précisément de la morphologie de cette
innervation, entre dans le cadre des recherches permettant aux para ou tétraplégiques de
retrouver une station érigée et de remarcher.
2. Matériels et méthodes
Cinq dissections de pièces anatomiques ont été réalisées à partir de trois sujets
différents.
Le premier sujet est de sexe féminin, âgé de 87 ans et 9 mois, formolé. Dans un
premier temps, l’abord des muscles ischio-jambiers est effectué par une incision postérieure,
longitudinale et médiane de la cuisse partant sous le pli fessier et allant jusqu’au creux
poplité, associée à une incision suivant le pli fessier, à l’aide d’un scalpel (lame 23). La peau
et la graisse sous-cutanée sont réséquées jusqu’à l’aponévrose postérieure de la cuisse. Cette
aponévrose, incisée longitudinalement et médialement, est réséquée pour découvrir les
muscles ischio-jambiers. Ceux-ci sont disséqués ainsi que leurs contingents vasculaires et
nerveux. Dans un deuxième temps, une incision longitudinale et paramédiane au pli
interfessier permet de découvrir le muscle gluteus maximus. Celui-ci est incisé au niveau de
son insertion sur le sacrum et l’aile iliaque, puis réséqué, laissant apparaître le nerf sciatique à
la sortie du pelvis. Dans un troisième temps, une laminectomie des vetèbres lombaires L3 L4
L5 est effectuée avec ostéotomie de la corticale postérieure du sacrum et de la partie
postérieure de l’aile iliaque, afin de disséquer les racines lombo-sacrées L4 L5 S1 S2 S3 du
nerf sciatique. Sur ce sujet, seul le côté droit est étudié.
Le deuxième sujet est de sexe féminin, âgé de 101 ans et 3 mois, frais. Pour le
conserver, il est éviscéré à l’aide de la technique de la double ligature en ce qui concerne la
section de l’aorte, de la veine cave inférieure, du rectum et de la vessie. Puis, il est sectionné à
hauteur des ailes iliaques et amputé des deux jambes afin de le formoler dans un bac. Pour des
questions d’encombrement, l’amputation des jambes s’est faite au-dessus des genoux. Les
dissections de la jambe droite puis de la jambe gauche sont réalisées à l’identique. Le procédé
d’abord des muscles ischio-jambiers est le même que pour la première pièce et le nerf
sciatique est disséqué jusqu’au canal infra-piriforme, c’est-à-dire avec résection du muscle
gluteus maximus.
Le troisième sujet est de sexe masculin, âgé de 75 ans et 5 mois, frais. La dissection
des muscles ischio-jambiers débute sur pièce fraîche, puis le sujet est éviscéré et sectionné
comme précédemment. L’amputation des jambes au-dessous des genoux nécéssite, pour des
questions d’encombrement et de conservation dans le formol, une section médiane de la pièce
passant par la symphyse pubienne. L’abord des muscles ischio-jambiers est effectué à droite
puis à gauche selon la même technique que précédemment.
4
3. Les muscles ischio-jambiers
Les muscles ischio-jambiers appartiennent au groupe postérieur, extenseur, de la
cuisse. Ils comprennent les muscles biceps fémoral, semi-tendineux et semi-membraneux. Le
biceps fémoral est composé de deux chefs, long et court ; il est situé dans le même plan que le
semi-tendineux et latéralement par rapport à celui-ci. Le semi-tendineux, partiellement
interrompu par un tedon intermédiaire, se situe médialement et recouvre le semi-membraneux.
Ce dernier est plus profond et s’étend transversalement de part et d’autre du semi-tendineux.
Comme leur dénomination l’indique, ils s’insèrent proximalement sur la tubérosité
sciatique, sauf le chef court du biceps fémoral qui lui s’insère sur la moitié distale de la lèvre
latérale de la ligne âpre. Le chef long du biceps fémoral et le semi-tendineux ont un tendon
d’insertion commun. Le tendon d’insertion du semi-membraneux est plus large et situé plus
profodément et médialement par rapport aux deux précédents.
Les ischio-jambiers sont en rapport étroit avec le muscle gluteus maximus qui vient
recouvrir par ses fibres musculaires leur insertion proximale. Sous le gluteus maximus, les
rapports supérieurs se font avec le ligament sacro-tubéral, l’obturateur interne accompagné
par ses deux jumeaux supérieur et inférieur, le piriforme avec dans le foramen supra-piriforme
l’artère et le nerf glutéal supérieur et dans le foramen infra-piriforme l’artère et le nerf glutéal
inférieur. Le muscle carré fémoral, avec sa forme quadrangulaire, est situé latéralement et
profondément. Enfin, le rapport profond de cette insertion proximale est représenté par le
muscle grand adducteur.
Dans la loge postérieure de la cuisse, les ischio-jambiers sont reconnaissables par leurs
positions repectives et aussi par leurs morphologies.
Le biceps fémoral est le plus latéral ; son chef long est oblique en bas et en dehors, et
il est rejoint au niveau du tiers inférieur de la cuisse par son chef court. Il présente un tendon
terminal qui débute dès le milieu de la cuisse.
Le semi-tendineux descend médialement et son corps allongé présente une intersection
tendineuse. Il se prolonge au tiers inférieur de la cuisse par un tendon grêle et superficiel.
Le semi-membraneux, profond et médial, est caractérisé par une lame tendineuse
proximale large et longue, par un corps musculaire fin et s’étalant transversalement, et par un
tendon terminal débutant au niveau du tiers inférieur de la cuisse.
Les ischio-jambiers sont, à ce niveau, en rapport avec le muscle grand adducteur
profondément, qui s’insère sur tout le long du fémur délimitant la loge des adducteurs.
Médialement, le muscle gracile longe le grand adducteur et le semi-tendineux ; et,
latéralement, ce sont le muscle vaste latéral et le fascia lata qui bordent le biceps fémoral. Le
nerf sciatique et les artères perforantes, issues de l’artère fémorale profonde, forment des
rapports intrinsèques puisqu’ils assurent innervation et vascularisation des ischio-jambiers.
Les insertions distales des muscles ischio-jambiers s’opposent à leurs insertions
proximales par le fait qu’elles sont localisées sur des points anatomiquement différents.
Le tendon terminal du biceps fémoral, commun aux deux chefs et relativement fort,
s’insère sur l’apex de la fibula et par des expansions sur le condyle latéral du tibia et sur le
fascia lata.
Le muscle semi-tendineux, par son tendon grêle et superficiel, se termine sur le
condyle médial du tibia. Il appartient ainsi aux muscles de la patte d’oie avec les muscles
sartorius et gracile.
5
Le tendon du muscle semi-membraneux s’insère sur le condyle tibial médial par un
tendon direct et deux expansions : une pour la face médiale du condyle et l’autre pour le
ligament poplité oblique.
schéma Netter
Muscle Gluteus
Maximus
Muscle Obturateur
interne
Nerf Sciatique
Muscle semimembraneux
Muscle Grand
Adducteur
Muscle semitendineux
Chef long du
muscle biceps
fémoral
Artère et Veine
poplitées
Chef court du
muscle biceps
fémoral
Nerf tibial
6
haut
Muscles ischio-jambiers droits en vue postérieure
droite
muscle gluteus
maximus
long chef du
muscle biceps
fémoral
muscle semitendineux
muscle semimembraneux
nerf sciatique
court chef du
muscle biceps
fémoral
7
Le creux poplité est limité en haut par le biceps fémoral (latéralement) et le grand
adducteur et le semi-tendineux (médialement). Il est limité en bas par les deux muscles
gastrocnémiens appartenant au triceps sural.
Dans le creux poplité passent, du plus profond au plus superficiel :
o L’artère poplitée ; elle fait suite à l’artère fémorale en passant
dans l’hiatus de l’adducteur et elle se prolonge sous l’arcade
tendineuse du muscle soléaire par l’artère tibiale postérieure
o La veine poplitée ; elle accompagne l’artère poplitée dans
l’hiatus de l’adducteur
o Le nerf tibial ; il naît de la division du nerf sciatique en nerf
tibial et nerf fibulaire commun ; cette division se situe plus ou
moins haut sur le trajet du nerf sciatique.
L’artère poplitée émet de façon perpendiculaire des branches courtes à destinée du
muscle semi-membraneux dans sa portion distale. Ces branches sont accompagnées de veines
allant se jeter dans la veine poplitée. Cela constitue ainsi la vascularisation distale du muscle
semi-membraneux.
La petite veine saphène, qui est montée verticalement dans le mollet, arrive entre les
deux chefs du muscle gastrocnémien dans la fosse poplitée. Elle dessine une crosse avant de
se jeter dans la veine poplitée.
8
Creux poplité gauche
haut
droite
artère poplitée
muscle biceps
fémoral
veine poplitée
veine saphène
externe
(écartée)
muscle
gastrocnémien
(chef latéral)
tendon du
muscle semitendineux
tendon du
muscle semimembraneux
nerf tibial
9
5. Innervation des muscles ischio-jambiers
Les muscles ischio-jambiers sont innervés par le nerf sciatique, issu des racines
lombaires L4 L5 et sacrées S1 S2 S3.
Les racines lombaires L4 L5 s’unissent pour former le tronc lombo-sacral. Le tronc
lombo-sacral appartient au plexus lombaire, il descend en avant de l’aile du sacrum et de
l’articulation sacro-iliaque pour se diriger vers la grande échancrure sciatique. A ce niveau, il
va être rejoint par les racines sacrées S1 S2 S3, issues des foramens sacrés antérieurs, pour
former le nerf sciatique.
Par ailleurs, le tronc lombo-sacral abandonne le nerf glutéal supérieur et le nerf du
jumeau inférieur et du carré fémoral. Le nerf glutéal inférieur est issu des racines L5 S1 S2, et
le nerf cutané postérieur de la cuisse naît des racines S1 S2 S3. Le nerf pudendal interne,
composé des racines S2 S3 S4, plonge à la face antérieure de la tubérosité sciatique.
haut
L4
L5
droite
tronc lombosacral
S1
nerf glutéal
supérieur
S2
S3
départ du nerf
glutéal inférieur
(réséqué)
formation du
nerf sciatique
nerf cutané
postérieur de la
cuisse
10
Le nerf sciatique s’étant constitué en avant du muscle piriforme, il sort du pelvis par le
foramen infra-piriforme, accompagné du nerf glutéal inférieur, du nerf cutané postérieur de la
cuisse et de l’artère glutéale inférieure.
Dans la région glutéale, il se situe ensuite entre :
• En avant : le muscle obturateur interne, les deux muscles jumeaux supérieur
et inférieur, le muscle carré fémoral
• En arrière : le muscle glutéus maximus
• Médialement : la tubérosité sciatique et le ligament sacro-tubéral
• Latéralement : le grand trochanter du fémur.
Il arrive dans la loge postérieure de la cuisse avec le nerf cutané postérieur de la
cuisse et une branche fémorale issue de l’artère glutéale inférieure; cette branche fémorale
donne l’artère du nerf sciatique. Le nerf cutané postérieur de la cuisse abandonne le nerf
périnéal passant en dessous de la tubérosité sciatique.
Par rapport aux muscles ischio-jambiers, le nerf sciatique est situé entre médialement
les muscles semi-membraneux et semi-tendineux et latéralement le biceps fémoral. Dans cette
loge, il est toujours postérieur au muscle grand adducteur.
Région fessière droite en vue postérieure (M. gluteus maximus réséqué)
haut
droite
muscle
piriforme
nerf cutané
postérieur de
la cuisse
branche
fémorale de
l’artère glutéale
inférieure
nerf
périnéal
muscle carré
fémoral
11
La distribution du nerf sciatique aux muscles ischio-jambiers est décrite ensuite par
pièce anatomique, étant donné que chacune se montre différente.
La première pièce anatomique a révélé une distribution très particulière puisque
l’innervation des muscles ischio-jambiers se fait de façon commune à partir d’une seule
branche.
schéma récapitulatif (les branches d’innervation des muscles ischio-jambiers sont
colorées en rouge)
nerf sciatique
branche commune se
divisant en 4 rameaux
haut
droite
muscle semitendineux
muscle semimembraneux
chef long du
muscle biceps
fémoral
chef court du muscle
biceps fémoral
12
Cette branche naît du nerf sciatique juste en desous de la tubérosité sciatique. Elle se
distribue en quatre rameaux différents. Le rameau (le plus proximal) innerve la partie
proximale des muscles semi-tendineux et biceps fémoral (qui sont confondus à ce niveau). Le
rameau innerve le muscle biceps fémoral à l’union du tiers supérieur et des deux tiers
inférieurs du muscle. Le rameau se destine à la portion médiane du muscle semi-tendineux
et le rameau innerve le muscle semi-membraneux dans sa partie supérieure et moyenne.
haut
droite
branche
d’innervation
commune
branche fémorale
de l’artère glutéale
inférieure
muscle semitendineux
muscle biceps
fémoral écarté
13
Cette branche d’innervation commune a été repérée par une ligne reliant le coccyx au
grand trochanter du fémur et par la perpendiculaire à cette ligne passant par la branche. Les
mesures ont donné : ( le point de croisement de la droite fémur-coccyx et de la
perpendiculaire est appelé P)
•
•
•
coccyx
distance coccyx-fémur : 135 mm
distance coccyx-point P : 95 mm
distance point P-branche division : 56mm
95 mm
P
fémur
56 mm
naissance
branche
haut
droite
P
coccyx
fémur (grand
trochanter)
naissance
division
La mesure de la position de cette racine a été effectuée dans un but de comparaison
avec la position d’autre branche unique. Or, les autres pièces disséquées n’ont pas montré une
telle distribution et les mesures ont été abandonnées.
14
La deuxième pièce anatomique est étudiée symétriquement à droite puis à gauche et le
système d’innervation des muscles ischio-jambiers est différent : il n’existe pas de branche de
division unique.
Une première branche naît du nerf sciatique au niveau du bord inférieur de la
tubérosité sciatique. Elle se divise en deux pour aller, d’une part innerver le muscle biceps
fémoral (à l’union du tiers supérieur et des deux tiers inférieurs), et d’autre part se jeter dans
la partie moyenne du muscle semi-tendineux (à hauteur de son tendon intermédiaire).
Vue postérieure de la 2ème
pièce droite
haut
droite
1ère branche
artère circonflexe
médiale de la
cuisse
1ère artère
perforante
2ème artère
perforante
15
La vascularisation artérielle des muscles ischio-jambiers est assurée par l’artère
fémorale profonde via les artères perforantes. La première artère perforante transperce le
muscle grand adducteur très proximalement, juste en dessous du muscle carré fémoral et
médialement par rapport à l’insertion fémorale du muscle gluteus maximus. La 2ème artère
perforante apparaît en dessous de la première, en dedans de l’insertion proximale du chef
court du biceps fémoral. Elles se dirigent parallèlement vers le bas et le dedans, et sont
accompagnées par leur veine satellite. Elles se distribuent aux muscles par des rameaux
formant un réseau complexe où viennent s’intriquer les branches nerveuses. Les rameaux
nerveux pénètrent dans les muscles avec les contingents vasculaires, mais ces derniers sont
plus nombreux.
L’artère circonflexe médiale de la cuisse apparaît sous le muscle carré fémoral et est
en communication avec la première artère perforante.
Une deuxième branche naît du nerf sciatique à environ 2-3 cm en aval de la première
division. Elle se dirige presque perpendiculairement au nerf sciatique pour plonger dans la
partie proximale commune des muscles biceps fémoral et semi-tendineux.
Une troisième branche part du nerf sciatique plus distalement et va se jeter dans la
partie proximale et moyenne du muscle semi-membraneux.
Enfin l’innervation du court chef du biceps fémoral dépend d’une branche née
indépendamment des autres et la plus distalement sur le nerf sciatique.
Schéma récapitulatif de la 2ème pièce droite :
haut
droite
16
Vue postérieure de la 2ème pièce droite
haut
droite
2ème
branche
1ère artère
perforante
2ème artère
perforante
3ème
branche
nerveuse
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La deuxième pièce gauche montre que le nerf sciatique laisse trois branches
d’innervation.
Schéma récapitulatif :
haut
droite
Une première naît à hauteur de la tubérosité sciatique, elle se divise rapidement en
deux : une division innerve le muscle biceps fémoral, et l’autre passe devant le muscle semitendineux pour innerver le muscle semi-membraneux.
La deuxième branche, qui se divise dès sa naissance, part presque perpendiculairement
en direction de la partie commune biceps fémoral et semi-tendineux.
La troisième branche, qui part plus en aval du nerf sciatique, se divise aussi dès sa
naissance pour aller s’implanter à la même hauteur dans la partie moyenne des muscles biceps
fémoral et semi-tendineux.
18
La première artère perforante se distribue en deux rameaux : l’un ascendant longe la
face interne du gluteus maximus pour s’anastomoser avec l’artère glutéale inférieure, l’autre
descendant se distribue aux muscles ischio-jambiers.
Vue postérieure de la 2ème pièce gauche( m. gluteus maximus réséqué)
haut
droite
nerf cutané
postérieur de la
cuisse
1ère branche
1ère artère
perforante
chef long du muscle
biceps fémoral écarté
19
La troisième pièce anatomique est étudiée de la même façon : à droite puis à gauche.
Du côté droit, le nerf scitaque, en contournant la tubérosité sciatique, abandonne deux
branches. La première donne des divisions pour la partie commune biceps fémoral et semitendineux, pour la partie toute proximale du biceps fémoral, et pour la partie proximale du
semi-tendineux. La deuxième branche longe le bord antérieur des muscles biceps fémoral et
semi-tendineux et se jette de façon déployée dans le muscle semi-membraneux.
Une troisième branche issue du nerf sciatique apparaît plus distalement. Elle se divise
pour aller innerver le chef court et le chef long du biceps fémoral.
schéma récapitulatif :
haut
1
ère
branche
droite
2ème
branche
3ème
branche
20
Du côté gauche, au niveau de la tubérosité sciatique, deux branches courtes vont
innerver par de multiples ramifications la partie commune biceps fémoral et semi-tendineux et
la partie proximale du muscle biceps fémoral. A quelques centimètres dessous, une troisième
branche naît et plonge plus bas en passant à la face antérieure du muscle biceps fémoral.
Vue postérieure de la 3ème pièce gauche
haut
droite
deux 1ères
branches
3ème
branche
muscle
grand
adducteur
21
On retrouve cette troisième branche qui se jette dans le biceps fémoral. Du côté médial
du nerf sciatique, naît une double branche qui se divise dès son origine et qui se dirige vers
vers le muscle semi-tendineux et de façon éclatée vers le muscle semi-membraneux.
Une dernière branche, naissant plus distalement, se divise également à son origine
pour se jeter ensuite vers le chef court et le chef long du biceps fémoral.
schéma récapitulatif :
haut
droite
4ème
branche
divisée
deux 1ères
branches
5ème
branche
Sur ce schéma, la troisième branche innervant le biceps fémoral n’est pas visible car elle est
cachée par le muscle biceps fémoral.
22
Vue postérieure de la 3ème pièce gauche
3ème branche
innervant le
biceps fémoral
haut
droite
division de la
4ème branche
pour le m. semimembraneux
division de la
4ème branche
pour le muscle
semi-tendineux
5ème
branche
23
5. Discussion
Les cinq pièces anatomiques que j’ai disséquées m’ont permis de conclure que
l’innervation des muscles ischio-jambiers ne répond pas à une systématisation bien précise,
mais néanmoins on peut noter quelques caractéristiques.
En ce qui concerne les muscles, on remarque tout d’abord que leur innervation est très
proximale.
La partie proximale des muscles biceps fémoral et semi-tendineux est commune et
reçoit une ou plusieurs branches d’innervation qui prennent leur origine sur le nerf sciatique
au niveau du bord inférieur de la tubérosité sciatique.
Le chef long du muscle biceps fémoral est innervé par un deuxième contingent
s’implantant à l’union du tiers supérieur et des deux tiers inférieurs de son corps musculaire.
Le muscle semi-tendineux reçoit aussi un deuxième contingent nerveux qui se termine
dans sa portion supéro-moyenne.
Le muscle semi-membraneux est innervé par une seule branche, qui arrive soit
directement soit indirectement du nerf sciatique, et qui se déploie en deux, trois ou quatre
rameaux pour aller s’implanter dans sa partie supéro-moyenne, là où débute son corps
musculaire proprement dit et où se termine son large tendon d’insertion proximale.
En ce qui concerne le nerf sciatique, on note que les toutes premières branches
d’innervation des ischio-jambiers sont situées à hauteur de la tubérosité sciatique, sous le
muscle gluteus maximus. En effet, le repérage de ces branches a nécessité la résection ou
l’écartement du muscle gluteus maximus.
Bien que l’innervation des muscles ischio-jambiers se fasse via une, deux, trois,
quatre, cinq branches différentes, la branche la plus haute se situe à hauteur de la tubérosité
sciatique. Et c’est cette branche qui, sur la première pièce disséquée, est commune à
l’innervation des trois muscles ischio-jambiers.
On retrouve ensuite une ou deux branches naissant sur le nerf sciatique à quelques
centimètres en aval de la première.
Enfin, les dernières branches se situent plus en aval sur le nerf sciatique, ne dépassant
pas la moitié inférieure de la cuisse.
Les dissections des pièces droites et gauches d’un même sujet ont permis de noter une
équivalence dans le nombre de branches d’innervation et une relative symétrie de leur
naissance sur le nerf sciatique.
La vascularisation artérielle et veineuse pour ces muscles est très riche puisqu’elle
réalise un réseau complexe où se mêlent les ramifications nerveuses. D’ailleurs, ces dernières
sont accompagnées jusqu’aux muscles par des contingents vasculaires. Cette vascularisation
s’étale sur toute la longueur des muscles mais prédomine en proximal. Le corps musculaire du
muscle semi-membraneux, situé plus distalement, à hauteur du creux poplité, reçoit des
artères et veines issues des vaisseaux poplités.
Les dissections de ces cinq pièces, ne me permettent pas bien sûr de généraliser. Cela
nécessiterait des dissections plus nombreuses, et aussi une étude métrique que j’avais
commencée à entreprendre, sans prétendre que les repères que j’avais choisis soient
exemplaires, concernant les naissances respectives des branches d’innervation à destinée des
muscles ischio-jambiers. Ainsi, on pourrait avoir une approche plus précise pour permettre
24
d’aller stimuler directement ces branches chez des sujets para ou tétraplégiques. Cette
stimulation directement appliquée sur les nerfs aboutirait à la contraction homogène et
uniforme du groupe des muscles ischio-jambiers participant avec d’autres muscles, comme les
muscles psoas iliaque et gluteus maximus, à la réacquisition de la marche chez ces sujets.
6. Remeciements
Je remercie les professeurs J.M. Rogez et R. Robert,
le personnel du laboratoire d’anatomie : Stéphane Lagier et Yvan Blin,
les étudiants de cette MSBM,
mes parents.
7. Bibliographie
- Maillot C. : Anatomie topographique, cavité pelvienne, membre inférieur, édition
Ellipses.
- Netter Frank H : Atlas d’anatomie humaine, édition. Maloine, 469 – 472 – 473 .
- Kamina P, Di Marino V : Anatomie, introduction à la clinique, vaisseaux des membres,
édition Maloine, 95-99 & 108-112.
- Kamina P, Santini J-J : Anatomie, introduction à la clinique, nerfs des membres,
édition Maloine., 119-133.
- Kamina P, Rideau Y : Myologie des membres, bilans musculaires, 2ème édition, édition
Maloine.
25
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