Anesthésie locorégionale - douleur 57
3.1.4. Bloc du plexus lomBal par voie postérieure
Ce bloc intéresse sur le plan moteur les nerfs fémoral, obturateur et
éventuellement le tronc lombosacral. Le risque lié au bloc du nerf fémoral est
essentiellement en rapport avec l’atteinte du muscle quadriceps fémoral qui
intervient lors du contact talon/sol et lors de la mise en charge du membre en
appui monopodal. Le bloc moteur des muscles adducteurs innervés par le nerf
obturateur a peu de conséquences. L’atteinte du tronc lombosacral (L4, L5)
peut se traduire par un bloc moteur du muscle moyen glutéal et également du
muscle tibial antérieur. Les répercussions lors de la marche sont doubles. Pour
l’atteinte du muscle moyen glutéal, c’est une perte du maintien du bassin lors
de la phase d’appui. Pour l’atteinte du muscle tibial antérieur, c’est une perte de
la flexion dorsale du pied avec l’impossibilité d’une attaque du talon avec le sol
au début de la phase d’appui et également une incapacité de passage libre du
pied lors de la phase oscillante.
3.2. BLOC DU PLEXUS SACRAL
3.2.1. Bloc proximal du nerf sciatique
L’ensemble de la phase d’appui de 0 à 40 % est hautement perturbé. Le bloc
du muscle moyen glutéal en cas d’atteinte du nerf glutéal supérieur provoque
une instabilité du bassin au début de la phase d’appui. L’absence de flexion
dorsale du pied (muscle tibial antérieur) empêche le contact du talon au sol.
Au démarrage de la marche, l’extension de la cuisse n’est pas mise en jeu en
raison de l’inaction des muscles grand glutéal et ischio-jambiers. Puis à la phase
d’appui pied à plat, l’absence de contraction du muscle triceps sural supprime
l’action stabilisatrice essentielle pour le genou. A la phase oscillante, le bloc des
releveurs du pied conduit au steppage.
3.2.2. Bloc du nerf sciatique au niveau poplité
Pour le nerf fibulaire commun, c’est le bloc des muscles releveurs du pied
avec les conséquences déjà décrites ci-dessus qui sont l’absence d’attaque du
talon et la présence d’un pied tombant. Pour le nerf tibial, c’est l’instabilité du
genou quand le pied est à plat en raison de l’inaction du muscle triceps sural.
3.2.3. Bloc à la cheville du nerf sciatique
C’est essentiellement l’absence de sensation cutanée et de sensibilité
profonde ou proprioceptive au niveau de la voûte plantaire qui peut aboutir à un
déséquilibre de la marche. Le réflexe médioplantaire est aboli et par conséquent
la pression de la plante du pied n’entraîne pas de contraction musculaire du
triceps sural.
4. RISQUE DE CHUTE
Le risque d’un ou plusieurs blocs du membre inférieur est la chute du patient
lors de l’appui sur le membre insensibilisé. L’instabilité du membre inférieur
peut être également due à la douleur qui agit en inhibant l’action des muscles
stabilisateurs du genou (réflexe nociceptif en flexion). En chirurgie orthopédique,
sans aucune précision des techniques anesthésiques, le taux de chute était
de 0,9 % soit 2 chutes pour 1000 jours d’hospitalisation (868 chutes sur une
période de 10 ans) [2]. Pour les patients opérés d’une prothèse articulaire de
hanche ou de genou, cela représentait 0,85 % soit 2,1 chutes pour 1000 jours