Etude de la maturation des embryons somatiques de Douglas (Pseudotsuga menziesii) Centre Val de Loire site Orléans Luis Portillo Stage MASTER 1 Forêt et Agrosystèmes 2015-2016 encadré par Dr Marie-Anne Lelu-Walter Introduction En France, le sapin de Douglas (Pseudotsuga menziesii) est une espèce d’importance économique avec 400 000 hectares de plantation (2ème espèce de reboisement) Des méthodes de multiplication végétative ont été développées, la plus performante étant l’embryogénèse somatique: grand nombre de plants produits et possibilité de congeler les cultures/lignées embryogènes garantissant la sauvegarde (conservation des ressources génétiques) et la disponibilité de matériel juvénile (Klimaszewska et al. 2015). Chez le douglas l’embryogenèse somatique n’est pas encore maîtrisée (Gupta et al. 1995). Objectif : Étudier le potentiel embryogène de cultures embryogènes de douglas: aptitude à produire des embryons somatiques cotylédonaires (maturation). Matériel et Méthodes Cultures embryogènes Matériel végétale: 1 Graines 2 Multiplication 3 4 Maturation Germination 5 Plante (ABA) Croissement contrôlé A X E B X F C XG D XH 7 jours 9 semaines Embryon somatique immature Famille/Génotypes FA4, FA41, FA42, FA44, FA46, FA47 FB17, FB171, FB173 FC15, FC151, FC152 FD1, FD12 Embryon somatique cotylédonaire Facteurs étudiés: Lignées embryogènes (15 génotypes) Embryon somatique + racine Potentiel embryogène = Nb ES g-1 MF Embryon somatique + racine +partie aérienne % ES germés Figure 1: Etapes de l’embryogénèse somatique de Douglas (Pseudotsuga menziesii) et les facteurs étudiés; entouré de rouge les étapes vues pendant le stage. Statistiques: Analyse du potentiel embryogène par Intervalles de confiance, Modèle Linéaire (potentiel embryogène ~ génotype + répétition + quantité de matériel/mg MF), ANOVA (De type "I" , et "III") 3500 FB FA FC FD 3250 3000 2750 2500 % de germination (ES + racine) 3000 2750 2500 2250 2000 1750 1500 1250 1000 750 500 250 0 Potentiel embryogène (Nb ES g-1 MF) Potentiel embryogène (Nb ES g-1 MF) Résultats et conclusions 2250 2000 1750 1500 1250 1000 750 500 250 0 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 FB17 FC15 FC151 FD1 FD12 Lignées embryogènes Lignées embryogènes Figure 2: Potentiel embryogène (Nb ES g-1 MF) de différentes lignées embryogènes de Douglas (Pseudotsuga menziesii): effet inter-famille Barres d’erreur = IC 95% Résultats : Différences significatives du potentiel embryogène entre les familles (Figure 2) qui varie de 143 à 2766 ES g-1 MF. Lignées embryogènes Figure 3 : Potentiel embryogène (Nb ES g-1 MF) de différentes lignées embryogènes de Douglas (Pseudotsuga menziesii): effet intra-famille. Barres d’erreur = IC 95% Résultats : Il existe des différences significatives du potentiel embryogène entre les lignées d’une même famille sauf pour la famille FD (Figure 3). Figure 4: Germination (%) des embryons somatiques chez différentes lignées embryogènes de Douglas (Pseudotsuga menziesii) après 1 semaine de culture. Résultats : Bonne germination pour les lignées testées (varie de 72 à 92 %, Figure 4). Conclusions/maturation : des telles variations sur le potentiel embryogène ont été déjà observées chez d’autres conifères et ont été attribuées à un effet génétique (Park 2002). Pour renforcer les observations, un modèle linéaire a été formulée (lm (potentiel embryogène ~ génotype + répétition + quantité de matériel/mg MF)) avec une analyse de variance de type « I » et « III ». Les éléments pris en compte expliquent 77,83 % de la variabilité totale, ce qui est très bien, et la partie de variation expliquée uniquement par le génotype est 60,30% . Ceci nous permet de conclure que les variations observées sont dues au génotype. Conclusions/germination : le bon pourcentage de germination signifie que les embryons somatiques matures étaient mis dans de bonnes conditions culture (T°, milieu) et surtout qu’ils ont un méristème racinaire fonctionnel. Cependant ce sont des résultats préliminaires (après une semaine), il est nécessaire d’attendre jusqu’à 3 semaines pour que la germination soit finie (Gupta et al. 1995) et aussi faire plus de répétitions et de tester un plus grand nombre de lignées pour tirer des conclusions. Références bibliographiques: Gupta PK, Timmis R, Timmis KA, Carlson WC, et Welty EDE (1995) Somatic embryogenesis in Douglas-fir (Pseudotsuga menziesii). Dans: Somatic embryogenesis in woody plants, vol.3, Chap 19, Jain S, Gupta P, Newton R (éds), Kluwer academics publishers, Dordrecht The Netherland, pp303-313. Klimaszewska K, Hargreaves C, Lelu-Walter M-A, Trontin J-F (2015) Advances in conifer somatic embryogenesis since year 2000. Dans: In vitro Plant embryogenesis in Higher plants, Chap. 7, Germanà MA, Lambardi M (éds), Methods in Molecular Biology, Springer Science+Business Media, New York, doi:10.1007/978-1-4939-3061-6_8, pp.131-162. Park Y-S (2002) Implementation of conifer somatic embryogenesis in clonal forestry: technical requirements and deployment considerations. Ann. For. Sci. 59, 651-656.